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Ce film d’horreur méconnu cartonne sur Netflix, mais les abonné.es ignorent qu'il s'agit du troisième volet d'une trilogie

Ce film d’horreur méconnu cartonne sur Netflix, mais les abonné.es ignorent qu'il s'agit du troisième volet d'une trilogie

Yoann Sardet

Yoann Sardet

Rédacteur JustWatch

C’est la petite surprise de ce début de mois de novembre. Un film inattendu émerge dans le top hebdomadaire des visionnages Netflix, aux côtés du thriller sous haute tension A House of Dynamite (2025) signé Kathryn Bigelow et de l’événement Frankenstein (2025) de Guillermo del Toro. Ce long métrage, c’est MaXXXine (2024) de Ti West.

Avec son affiche mi-glamour, mi-creepy, où une jeune femme -qu’on devine star de cinéma- sourit étrangement sous les projecteurs, MaXXXine fait partie de ces pépites horrifiques à qui la diffusion streaming donne une réelle deuxième chance. A peine 108 000 spectateurs avaient ainsi fait le déplacement pour découvrir le film au milieu de l’été 2024, et c’est une vraie belle nouvelle de voir cette œuvre A24 inclassable être enfin découverte par un public plus large.

Mais ce que les abonné.es ignorent sans doute, c’est que MaXXXine est en réalité le troisième chapitre d’une trilogie très particulière, imaginée par Ti West et son actrice Mia Goth autour du cinéma et de la quête de célébrité : le triptyque « X / XX / XXX », qui se compose ainsi de X (2022), son prequel Pearl (2022) et sa suite MaXXXine. Ce qui explique, vous l’aurez compris, ces trois XXX majuscules qui vous avaient peut-être légitimement intrigué dans le titre.

La force de chacun de ces films, c’est qu’ils peuvent être appréciés indépendamment des deux autres opus. Chaque titre est une proposition à l’ambiance unique, qui revisite un sous-genre du cinéma d’horreur, et qui déroule sa propre histoire. Toutefois, l'œuvre prend tout son sens quand elle est complète, aussi bien dans l’arc de Maxine Minx que dans les petites références aux deux autres longs métrages qui s’y glissent.

Personnellement, je dois l’avouer, j’étais un peu -beaucoup, en réalité- passé « à côté » en les découvrant séparément au moment de leurs sorties respectives. Mais quand je les ai revus d’une traite, j’ai pris conscience de la construction de la trilogie et du propos fascinant raconté à travers deux personnages qui se font écho, tous deux incarnés par une Mia Goth magnétique, touchante… et réellement flippante.

X et Pearl ne sont malheureusement pas disponibles sur Netflix, mais JustWatch vous liste toutes les plateformes de streaming et VOD où retrouver les deux longs métrages pour parfaire votre découverte de la trilogie. Un triptyque que vous pouvez regarder dans l’ordre de sortie (X / Pearl / MaXXXine) ou dans la chronologie de l’histoire (Pearl / X / MaXXXine). Pour avoir fait les deux, j’aurais même plutôt tendance à recommander ce visionnage, que nous détaillons ci-dessous.

Pearl (2022) - « Je ferais tout pour être à l’écran… »

Sorti après X -et initialement baptisé XX- Pearla été tourné dans la foulée du chapitre central, en Nouvelle-Zélande, alors que la pandémie de COVID 19 mettait le monde en pause. Élaborée par Ti West et Mia Goth, l’histoire nous emmène en 1918, alors que Pearl, coincée dans la ferme familiale avec une mère autoritaire et un père invalide, attend désespérément le retour du front de son cher et tendre Howard. Dans ce quotidien monotone, qui l’empêche de briller, la jeune femme se rêve vedette de comédie musicale…

Le film est au croisement -aussi improbable que réussi- de l’esthétique de La Mélodie du bonheur (1965) et de l’ambiance malsaine d'œuvres comme Carrie (1976) ou May (2003), et apparaît comme un conte rural horrifique sur la frustration et le rêve brisé. Le monologue final puissant de « l’héroïne » raconte parfaitement cette quête inassouvie, gangrénée par le pourrissement d’une vie déjà écrite (représentée à l’écran par un porcelet rongé par les asticots). Au-delà de la ferme, le crocodile du lac ou la découverte d’un film pour adultes auprès d’un (pas si) charmant projectionniste (David Corenswet, futur Superman) rappellent par petites touches X, qui nous permet de retrouver Pearl soixante ans plus tard.

X (2022) - « Je n’accepterai pas une vie que je ne mérite pas ! »

Révélé par des films d’horreur comme The House of the Devil (2009) et The Innkeepers (2011), des segments de V/H/S (2012) et ABC of Death (2013) et des épisodes des séries Scream (2015-), Wayward Pines (2015-2016), Outcast (2016-2017) et L'Exorciste (2016-2017), Ti West se lance initialement, pendant la pandémie, sur un seul film baptisé X. Mais quitte à tourner à l’autre bout du monde et à bâtir un décor de ferme, autant rentabiliser la production en tournant deux films en un. C’est ainsi que X est élaboré simultanément à Pearl, évoqué précédemment.

Nous sommes en 1979, et une équipe de film pornographique (où l’on retrouve notamment Jenna Ortega) débarque dans une ferme texane isolée pour tourner The Farmer’s Daughters. Alors qu’ils filment leurs ébats, ils ignorent que l’exposition de cette jeunesse et de cette beauté vont déchaîner la jalousie et la rancune des propriétaires, un couple répondant aux doux prénoms de Pearl et Howard aux désirs trop longtemps refoulés. Lorgnant du côté du slasher rural façon Massacre à la tronçonneuse (1974) et de l’explosion des films X à la fin des années 70, le film confronte la jeunesse de Maxine à la vieillesse de Pearl, jouant sur le miroir entre ces deux personnages rongés par leur quête de gloire sous les projecteurs… Une proposition adoubée par Martin Scorsese en personne, grand supporter de X et plus largement de la trilogie de Ti West dans son ensemble.

MaXXXine (2024) - « T’es une p**** de star de cinéma ! »

Six ans plus tard, Maxine Minx -qui a donc survécu, mais vous le savez si vous avez commencé par ce film sur Netflix !- tente de réaliser son rêve à Hollywood. Nous sommes en 1985, et la comédienne, tout en poursuivant sa carrière dans le X, court les castings traditionnels alors que le « Traqueur de la Nuit » (un véritable tueur en série qui a sévi entre 1984 et 1985) hante les rues sordides de la Cité des Anges. La chance va lui sourire quand elle obtient un rôle majeur dans un film d’horreur, mais les morts vont se multiplier autour d’elle…

Déjà, MaXXXine  -initialement baptisé XXX- brille par sa reconstitution du Los Angeles des années 80, qui offre un film dont le grain, les décors, les costumes et les looks donnent l’impression qu’il a été tourné à l’époque. Au-delà de cette immersion, le long métrage décline une ambiance entre le giallo, le slasher indé (on pense notamment à Maniac, 1980) et le snuff-movie, qui complète le parcours de notre starlette dans le cadre d’une Amérique qui traverse une nouvelle vague de puritanisme. Avec en bonus, un casting très solide (Elizabeth Debicki, Giancarlo Esposito, Kevin Bacon, Michelle Monaghan, Bobby Cannavale, Lily Collins...) et une scène dans la vraie maison du Psychose (1960) de Hitchcock ! La meilleure manière de conclure cette célébration de  l’horreur et du cinéma.

« Stranger Things » et 7 séries qui se terminent en 2025

« Stranger Things » et 7 séries qui se terminent en 2025

Justine Charlet

Justine Charlet

Rédacteur JustWatch

Tout a une fin, même les meilleures séries. En 2025, certaines des productions les plus marquantes de ces dernières années tirent leur révérence. Que ce soit au fin fond d’un ranch du Montana, dans les rues inquiétantes de Hawkins et du Monde à l’Envers ou dans l’environnement autoritaire de Gilead, ces univers nous ont accompagnés et se sont ajoutés à nos « réfs » !

Entre impatience et nostalgie, on a accueilli leur point final avec émotion ! Parce qu’elles ont façonné des communautés de fans en admiration devant les personnages inoubliables, JustWatch vous invite à voir ou revoir les 6 séries incontournables qui se terminent en 2025. L’occasion de les binge-watcher une dernière fois, avant le clap du « finale ». 

Stranger Things (2016-2026)

On s’apprête à dire adieu à Hawkins et au Monde à l’Envers : les 27 novembre et 26 décembre 2025 pour les deux premières parties, et le 1er janvier 2026 pour la « der des der » des parties de Donjons & Dragons. Depuis 2016, Stranger Things raconte l’histoire d’un groupe d’adolescents confrontés à des forces surnaturelles après la disparition de l’un des leurs. Entre laboratoires secrets, monstres tentaculaires et vélos dans la brume, la série mélange horreur, aventure et nostalgie des années 80.

Stranger Things est parvenue à réaliser ce que très peu de séries réussissent : devenir un phénomène culturel tout en faisant grandir ses personnages. Elle parle d’amitié, de deuil, de premier amour et d’héroïsme ordinaire. Elle plaira aux amateurs des productions de Spielberg et des livres de Stephen King. Si vous voulez prolonger l’ambiance mixant adolescence et paranormal, Dark (2017-2020) ou The OA (2016-2019) sont d’excellents relais.

Andor (2022-2025)

Le prequel du film Rogue One : A Star Wars Story (2016) n’aura connu que deux saisons et 24 épisodes, dont les derniers ont été proposés au printemps sur Disney+. Andor (2022-2025) suit Cassian Andor dans sa métamorphose, de voleur renié à espion de l’Alliance rebelle. Ce qui rend Andor incontournable, c’est son ton : plus proche d’un thriller politique que d’un space opera. Pas de Jedi, mais des cellules d’espions, des bureaucrates de l’Empire, des ouvriers exploités et des citoyens qui découvrent que se taire, c’est mourir un peu. 

SI Andor est aujourd’hui terminé, les fans de l’univers initié par George Lucas peuvent être assurés que l’avenir de la galaxie Star Wars s’annonce radieux entre les nouveaux courts métrages de Star Wars : Visions (2021-), la saison 2 d’Ahsoka (2023-), le film The Mandolarian & Grogu (2026), une nouvelle incursion dans l'animation avec Maul : Shadow Lord (2026) et les longs métrages portés par Ryan Gosling (Star Wars Starfighter, 2027) et Daisy Ridley bientôt de retour dans un épisode 10 centré sur Rey.

Big Mouth (2017-2025)

Big Mouth (2017-2025), la série déjantée qui aborde la puberté avec un humour très frontal, vient de tirer sa révérence sur Netflix au terme de sa huitième saison. Très embarrassante pour les parents qui voudraient essayer de la regarder avec leurs enfants (je parle d’expérience !), la série est excessivement créative quand il s’agit d’aborder crûment -ou avec des métaphores à peine voilées- tous les problèmes rencontrés à cet âge fatidique qu’est l’adolescence. Les fans d’animation provocatrice seront ravis, pour peu qu’ils aiment aussi les récits d’apprentissage.

Super irrévérencieuse et dérangeante, Big Mouth est l’une des rares séries à aborder frontalement la puberté, la sexualité, l’identité de genre, l’anxiété, sans pudeur mais jamais sans tendresse. Elle s’adresse autant aux ados (qui cherchent à se reconnaître) qu’aux adultes (qui veulent rire jaune de leurs traumatismes). Si vous voulez rester dans le même registre, allez voir du côté de Human Resources (le spin-off, 2022-2023), BoJack Horseman (2014-2020) ou Sex Education (2019-2023) qui prolongent cette exploration du malaise adolescent, chacune à leur manière.

The Handmaid’s Tale : La Servante écarlate (2017-2025)

La République de Gilead a fermé son dernier chapitre cette année, après avoir marqué la télévision par sa dystopie glaçante. The Handmaid’s Tale : la servante écarlate (2017-2025) suit June Osborne (Elisabeth Moss), réduite en esclave reproductive dans une théocratie où les droits des femmes ont été anéantis. Après six saisons mêlant sacrifice et résistance, la série nous a offert une conclusion où chaque choix a un prix.

Pourquoi elle compte ? Parce qu’elle parle d’oppression et de liberté avec beaucoup d’intensité, s’adressant à celles et ceux qui supportent les récits durs mais nécessaires, portés par une mise en scène soignée et des performances habitées. Et pour prolonger l’expérience des sociétés qui basculent, on peut se tourner vers The Man in the High Castle (2015-2019) ou Black Mirror (2011-).

You (2018-2025)

Joe Goldberg, ce libraire charmant en surface, tueur psychopathe dans l’ombre, a lui aussi tiré sa révérence cette année sur Netflix. You (2018-2025), c’est l’histoire d’un sociopathe romantique qui raconte lui-même ses crimes, persuadé qu’il agit « par amour ». De New York à Londres en passant par Los Angeles, Joe laisse derrière lui des cadavres et une fascination malsaine chez les abonné.es.

You met mal à l’aise, mais impossible de décrocher. La série joue avec notre empathie et nos limites, critiquant au passage le culte du couple parfait et de l’image. Elle plaira à celles et ceux qui aiment les thrillers psychologiques, les anti-héros troubles et les retournements de situation. Si vous voulez continuer dans cette veine de charme toxique, Dexter (2016-2013) ou encore Killing Eve (2018-2022) sont faits pour vous.

Squid Game (2021-2025)

La série sud-coréenne qui a retourné la planète est revenue pour une troisième et ultime saison en 2025, quelques mois à peine après la saison 2. Squid Game (2021-2025), c’est l’histoire de personnes endettées qui acceptent de participer à des jeux d’enfants… mortels, en échange d’une somme colossale. Derrière les combinaisons rouges et les masques géométriques, la série parle surtout de capitalisme et d’injustice sociale. Et de ce que les humains sont prêts à faire pour survivre.

La série a redéfini le phénomène mondial « pop », tout en conservant une critique sociale acide. Elle s’adresse aux amateurs de thrillers violents et de métaphores politiques. La saison finale était attendue comme une conclusion à la quête de Gi-hun alias « 456 » (Jung-jae Lee), désormais décidé à renverser le jeu. Et si l’envie de compétition macabre persiste, n’hésitez pas à zapper sur Alice in Borderland (2020-2025), également disponible sur Netflix.

Cobra Kai (2018-2025)

Il y a des sagas qu’on croyait définitivement rangées dans les vestiaires des années 80. Et pourtant, Cobra Kai (2018-2025) a réussi le tour de force de transformer la nostalgie en moteur narratif. En ressuscitant la rivalité entre Daniel LaRusso et Johnny Lawrence, plus de trente ans après les événements de Karaté Kid (1984), la série a réinventé la mythologie du film culte avec un savant mélange de nostalgie et de modernité. Derrière les coups de pied retournés et les leçons de dojo, elle raconte surtout la reconquête de soi, la transmission et la difficulté de grandir… même quand on a déjà vieilli.

Cette ultime saison conclut un arc générationnel : celui de l’élève devenu maître, du perdant devenu mentor. Car Cobra Kai n’a pas été qu’une série de karaté : c’est aussi un miroir sur la masculinité et les vieilles rancunes. Pour celles et ceux qui aiment ces histoires de rivalités au long cours, vous pouvez prolonger l’expérience avec Ted Lasso (2020-2023) pour sa chaleur humaine et ses leçons de coaching, ou Friday Night Lights (2006-2011) pour sa manière de mêler sport et drame.

L’Été où je suis devenue jolie (2022-2025)

Avec son titre faussement léger, L’Été où je suis devenue jolie (2022-2025) cache une chronique douce-amère sur le passage à l’âge adulte. Adaptée des romans de Jenny Han (À tous les garçons que j’ai aimés), la série suit Belly, une adolescente prise dans un triangle amoureux entre deux frères lors de vacances d’été dans la maison familiale des Fisher. Entre premières amours, deuil, transformations et désillusions, chaque saison explore ces étés suspendus entre enfance et maturité, où tout semble possible et tout finit par changer.

La dernière saison boucle le cycle initiatique de Belly avec la même délicatesse que les précédentes : lumières dorées et musiques nostalgiques pour des cœurs toujours en friche. L’Été où je suis devenue jolie parle de la beauté de l’instant, de ce qu’on garde et de ce qu’on perd en grandissant. Et si vous aimez ces récits d’adolescence baignés de soleil et de mélancolie, vous pouvez prolonger l’expérience avec Normal People (2020) ou Outer Banks (2020-) qui explorent, chacune à leur manière, les tourments de la jeunesse, entre amour et quête d’identité.

« How I Met Your Mother » : que sont devenues les stars de la série ?

« How I Met Your Mother » : que sont devenues les stars de la série ?

Yoann Sardet

Yoann Sardet

Rédacteur JustWatch

En mai 2024, le public fait ses adieux à Chandler, Joey, Monica, Phoebe, Rachel et Ross, alias les Friends, après dix saisons hilarantes et émouvantes. Devenus orphelins de ce rendez-vous sitcom hebdomadaire, les téléspectatrices et téléspectateurs se consolent dès l’année suivante avec la joyeuse bande de How I Met Your Mother (2005-2014). Et presque aussi culte que le petit groupe du Central Perk.

Pendant 9 saisons et 208 épisodes, Ted Mosby, Robin Scherbatsky, Marshall Eriksen, Lily Aldrin et Barney Stinson nous font partager leur vie de trentenaires new-yorkais et surtout leurs joies et peines de cœur, avec en toile de fond deux questions majeures : qui est donc la mystérieuse compagne de Ted et maman de Luke et Penny ?Alors que HIMYM  fête son vingtième anniversaire, JustWatch vous dévoile ce que sont devenues les stars de la série imaginée par Carter Bays & Craig Thomas. Et surtout dans quelles œuvres les retrouver aujourd’hui. Avec une pensée pour Bob Saget, qui assurait la narration dans le rôle du Ted Mosby de 2030. Inoubliable Danny Tanner de La Fête à la maison (1987-1995) et La Fête à la maison : 20 ans après (2016-2020), le comédien nous a quittés en 2022 des suites d’un traumatisme crânien.

Josh Radnor (Ted Mosby)

Dans How I Met Your Mother (2005-2014), Josh Radnor est Ted Mosby, le personnage principal qui raconte à ses deux enfants, dans le futur en 2030, comment il a rencontré leur mère, dévoilant au passage sa vie amoureuse, amicale et professionnelle de trentenaire. Si le rôle lui a collé à la peau (il l’a même incarné vocalement dans deux épisodes de la série animée Les Griffin en 2007 et 2009, et repris dans un court métrage en 2014), le comédien américain a multiplié les expériences artistiques depuis la fin du show. Acteur au théâtre, dans quelques films indépendants et beaucoup de séries (Mercy Street, Rise, Anatomie d'un divorce, Centaurworld ou Hunters face à Al Pacino), il est passé à la réalisation sur Happythankyoumoreplease (Prix du Public du Festival de Sundance en 2010) et Love and Other Lessons (2012) ainsi que sur des clips. Il a également enregistré plusieurs albums musicaux, en solo ou en duo avec Ben Lee, qu’il a rencontré sur le tournage de HIMYM.

Cobie Smulders (Robin Scherbatsky)

Jennifer Love Hewitt devait initialement incarner Robin Scherbatsky dans HIMYM. La star de Souviens-toi l’été dernier optera finalement pour Ghost Whisperer, laissant le rôle du premier vrai grand amour de Ted Mosby à l’ancienne mannequin Cobie Smulders. Apparue dans les 208 épisodes de la série, la comédienne canadienne rejoindra par la suite l’univers Marvel, dans le rôle de Maria Hill, bras droit de Nick Fury dans les films Avengers (2012), Le Soldat de l'hiver (2014), L'Ère d'Ultron (2015), Infinity War (2018), Endgame (2019) et Spider-Man: Far from Home (2019), et les séries Les Agents du S.H.I.E.L.D. (2013-2020), What If...? (202-2024) et Secret Invasion (2023). Très active sur les plateaux, Cobie Smulders s’illustre également en Wonder Woman vocale dans La Grande Aventure Lego et sa suite (2014 et 2019), face à Tom Cruise dans Jack Reacher: Never Go Back (2016), ainsi que dans les séries Friends from College (2017-2019), Stumptown (2019-2020) et la saison 3 de American Crime Story (2021). Elle a retrouvé le personnage de Robin dans le final de la saison 1 de How I Met Your Father (2022-2023) et recroisé Jason Segel dans un épisode de la série Shrinking en 2024.

Jason Segel (Marshall Eriksen)

Marshall Eriksen, c’est le meilleur ami de Ted Mosby, avec qui il partage une bromance et une colocation depuis leur rencontre à la fac. C’est aussi le grand amour de Lily Aldrin, qu’il surnomme affectueusement « Lilypad ». Jason Segel prête toute sa bonhomie à ce personnage attachant qui lui est confié grâce à sa prestation dans Freaks & Geeks (1999-2020) dont les créateurs de HIMYM étaient fans. Au-delà de la série, le comédien a une relation très fidèle avec le réalisateur-scénariste-producteur Judd Apatow (En cloque, mode d'emploi, 2007 ; Sans Sarah rien ne va !, 2008 ; 5 ans de réflexion et 40 ans mode d'emploi, 2012) et avec Cameron Diaz à qui il donne régulièrement la réplique (Slackers, 2002 ; Bad Teacher, 2011 ;  Sex Tape, 2014). Après avoir orchestré le retour de Kermit et des marionnettes dans Les Muppets, le retour (2011), Jason Segel crée deux séries : Les Envoyés d'ailleurs (2020) et surtout Shrinking (2023-) où il joue les psychologues aux côtés d’Harrison Ford. Le show leur vaut plusieurs nominations aux Golden Globes et aux Emmy Awards. On vous recommande également le touchant Our Friend (2019), disponible sur Prime Video, petite pépite au grand cœur où il donne la réplique à Dakota Johnson et Casey Affleck.

Alyson Hannigan (Lily Aldrin)

Pouvoir afficher trois rôles culte de la pop culture dans sa filmographie, ce n’est pas donné à tout le monde. C’est le cas de Alyson Hannigan, qui a joué la pétillante Willow de Buffy contre les vampires (1997-2003), la flûtiste Michelle des American Pie (1999-2012) et la Lily de HIMYM. Pilier du groupe de cinq amis, elle est à la fois la compagne de Marshall (qu’elle surnomme « Marshmallow »), l’amie de Ted et Robin et la confidente de Barney. Après la fin du show, la comédienne a été relativement discrète, apparaissant en voix régulière de la série animée Disney Junior Fancy Nancy Clancy (2018-) et plusieurs productions Disney+ comme Kim Possible (2019), Flora & Ulysse (2021) ou Docteure Doogie (2021-2023). Oui, oui, le reboot de la série médicale qui révéla un certain Neil Patrick Harris dans les années 90 !

Neil Patrick Harris (Barney Stinson)

Si on vous dit « Legendary ! », vous pensez forcément à Barney Stinson, le tombeur invétéré de la petite bande de HIMYM. Séducteur et manipulateur mais toujours fidèle à ses amis, le créateur du « Bro Code » ne serait rien sans la classe et le charme de son interprète, Neil Patrick Harris. Révélé dans son adolescence avec Docteur Doogie (1989-1993), l’acteur américain est l’un des visages incontournables du cinéma, des séries, des planches et du doublage outre-Atlantique, au point d’être souvent convié à jouer son propre rôle (la trilogie Harold & Kumar, Les Muppets le retour...). Si les abonnés Netflix le connaissent pour Uncoupled (2022) et comme Comte Olaf des Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire (2017) où il retrouve Cobie Smulders, Neil Patrick Harris donne par ailleurs la réplique à Ben Affleck et Rosamund Pike (Gone Girl, 2014), Keanu Reeves et Carrie-Anne Moss (Matrix Resurrections, 2001) ou Nicolas Cage et Pedro Pascal (Un talent en or massif, 2022). Côté streaming, on a pu l’apercevoir dans It’s a Sin (2021), Doctor Who (2023), et Dexter : Résurrection (2025) et en Barney Stinson dans deux épisodes de How I Met Your Father.

Lyndsy Fonseca (Penny Mosby)

Révélée dans Les Feux de l’amour où elle incarne Colleen Carlton pendant 121 épisodes entre 2001 et 2005, Lyndsy Fonseca incarne Penny, la fille de Ted Mosby, dans HIMYM. Parallèlement à la série, l’actrice américaine se fera remarquer dans Kick-Ass (2010) et sa suite (2013) et des rôles récurrents dans Nikita (2010-2013) et les saisons 4 et 6 de Desperate Housewives. La suite de sa carrière est un peu plus anecdotique, avec des apparitions dans les séries Agent Carter (2015-2016), Turner & Hooch (2021) ou 9-1-1 : Lone Star (2021-2025).

David Henrie (Luke Mosby)

Comme sa « sœur » Lyndsy Fonseca, David Henrie n’est pas forcément devenu un comédien de premier plan après la gloire de HIMYM. Si on a pu le voir dans des biopics (Walt avant Mickey, 2015 ou Reagan, 2024), il est surtout connu des abonné.es Disney pour camper Justin Russo dans Waverly Place: les nouveaux sorciers (2024-). Réalisateur d’un épisode de la saison 2, David Henrie avait auparavant dirigé la teen-comedy This is the Year (2020) et le film fantastique Monster Summer (2024) où il met en scène nul autre que Mel Gibson.

Cristin Milioti (Tracy McConnell)

Attention, spoiler… La fameuse « mother » de HIMYM est restée invisible jusqu’au dernier épisode de la saison 8. C’est là que les fans découvrent le visage de Tracy McConnell, la future femme de Ted Mosby campée par Cristin Milioti. Préférée à des noms plus connus (les créateurs souhaitaient engager une comédienne qui ne soit pas rattachée à d’autres rôles majeurs), l’actrice n’avait jamais vu la série au moment de tourner sa première apparition : elle ignorait donc à quel point cette révélation était attendue ! Après avoir joué le personnage tout au long de la neuvième et dernière saison, Cristin Milioti va briller dans la saison 2 de Fargo (2015), l’anthologie Black Mirror (elle joue le même personnage des deux épisodes USS Callister en 2017 et 2025), la boucle temporelle de Palm Springs (2020), Made For Love (2021-2022), The Resort (2022), et surtout The Penguin (2024) qui lui vaut une nomination aux Emmy Awards et aux Golden Globes. Face à Colin Farrell, son personnage de l’impitoyable Sofia Falcone lui permet de replonger dans la mafia, elle qui avait débuté en 2006 avec un petit rôle dans la cultissime Les Soprano.

« House of Guinness » : 5 sagas familiales à savourer après la série Netflix

« House of Guinness » : 5 sagas familiales à savourer après la série Netflix

Justine Charlet

Justine Charlet

Rédacteur JustWatch

Les rivalités et trahisons de la famille Guinness vous ont tenu en haleine même après la dernière gorgée de leur bière amère ? Si House of Guinness (2025-) vous a séduit par son intrigue reliant la petite histoire de cette dynastie à la grande, celle de l’Irlande en proie à des tensions politiques autour de la lutte pour son indépendance, alors n’hésitez pas à plonger dans d’autres univers fictionnels très proches.

Avec des thématiques brassant le pouvoir et l’héritage familial, les conflits personnels entre membres d’une même famille, la gestion d’une entreprise liée à toutes les décisions stratégiques à prendre, et l’influence historique ou sociale de cette dernière sur la société qui l’entoure, House of Guinness est le point de départ parfait pour explorer d’autres séries familiales toxiques. JustWatch vous a listé 5 sagas similaires qui valent vraiment le coup. Consultez notre guide !

Peaky Blinders (2013-2022)

Impossible de passer à côté de la famille Shelby et de son ascension dans le Birmingham d’après-guerre dans Peaky Blinders (2013-2022). Le showrunner Steven Knight, également derrière House of Guinness, déploie un style visuel et musical immédiatement reconnaissable, avec des plans serrés et des éclairages qui mettent en valeur la brutalité et l’élégance des personnages. La série suit la famille Shelby, gangsters ambitieux du Birmingham des années 1920. Charismatique et calculateur, le chef Thomas Shelby impose ses règles dans un monde impitoyable.

Mais la série ne se limite pas à la violence : elle explore aussi les dilemmes moraux, la loyauté et la fragilité humaine. Les drames familiaux puissants vous scotchent à votre canapé ? Alors comme moi, vous serez conquis. Pour prolonger l’expérience, on peut se tourner vers Boardwalk Empire (2010-2014) -dont le premier épisode est réalisé par Martin Scorsese en personne- qui explore un clan mafieux américain dans les années 1920 ; ou Godfather of Harlem (2019–), une autre saga criminelle historique et fascinante avec Forest Whitaker dans le rôle d’Ellsworth « Bumpy » Johnson, fraîchement revenu d’Alcatraz, qui décide de reprendre le contrôle de Harlem.

Succession (2018-2023)

Après quelques épisodes, les notes de piano entêtantes du générique de Succession (2018-2023) ne vous quitteront plus, comme le souvenir de cette famille Roy, dysfonctionnelle à souhait, dont les querelles de pouvoir sont autant de désaccords plaqués. La série suit l’empire médiatique de Logan Roy, patriarche vieillissant brillamment interprété par Brian Cox, et ses quatre enfants prêts à tout pour prendre le contrôle de l’entreprise familiale. Entre alliances fragiles, trahisons et manipulations, chaque épisode déroule un savant ballet de stratégies financières et familiales où l’ambition grignote les liens du sang.

La force de Succession réside dans ses dialogues incisifs et sa capacité à rendre chaque personnage complexe, tantôt gênant tantôt attachant et parfois terrifiant, tout en offrant un regard grinçant sur les élites et leurs excès. Ou l’univers impitoyable de la dynastie américaine. Pour prolonger l’expérience et rester dans ces empires sous tension, on peut se tourner vers Billions (2016-2023) où rivalités financières et ambitions personnelles dessinent un terrain de jeu tout aussi impitoyable ; ou encore Empire (2015-2020), qui explore les conflits et intrigues au sein d’une famille qui se déchire autour de son patriarche, l’un des plus riches producteurs et rappeur américains atteint de la maladie de Charcot.

Yellowstone (2018-)

On quitte les salons feutrés de l’Angleterre pour les plaines sauvages du Montana où, pourtant, les mêmes tensions familiales semblent être à l'œuvre. Dans Yellowstone, John Dutton (Kevin Costner), patriarche inflexible, dirige le plus grand ranch du pays et se bat pour préserver ses terres face aux promoteurs immobiliers, aux politiciens opportunistes et aux communautés autochtones qui revendiquent leur héritage. Ce n’est pas seulement une histoire de territoire, mais de tradition, d’identité et de survie. Chaque hectare devient un champ de bataille où se rejoue l’avenir d’un nom et d’une dynastie.

Ce qui rend la série fascinante, c’est la complexité des Dutton : Beth, stratège redoutable au cœur fissuré ; Jamie, l’avocat en quête d’amour paternel ; Kayce, l’ancien soldat tiraillé entre la violence et la paix. C’est un western moderne, brutal mais contemplatif, filmé comme une fresque sur la fin d’un monde.  Si l’univers Yellowstone vous accroche, les spin-offs 1883 (2021-2022) et 1923 (2022-2025) prolongent la légende, tout comme des séries telles que Sons of Anarchy (2008-2014).

Les Soprano (1999-2007)

Scènes de retrouvailles ou conseils de guerre ? Les dimanches en famille des Soprano (1999-2007) oscillent toujours entre l’odeur d’un bon repas et la menace d’un règlement de comptes. Tony Soprano, chef de la mafia du New Jersey et père de famille épuisé, consulte une psychologue parce qu’il s’effondre sous le poids de ses crises d’angoisse – une situation impensable dans son milieu. Entre ses tentatives désespérées d’être un mari décent, un père présent et un parrain implacable, la série explore les failles d’un homme qui doit concilier crimes, trahisons et barbecues en famille.

C’est cette contradiction permanente –la violence du pouvoir et la banalité du quotidien– qui à mon sens rend la série unique. Ce qui frappe encore aujourd’hui, c’est sa modernité : Les Soprano n’est pas seulement un récit de mafia, c’est une radiographie d’une famille dysfonctionnelle rongée par le mensonge, la culpabilité et l’héritage du silence. Tony n’est pas un héros, mais on finit par le comprendre malgré tout, comme on aime malgré soi des personnages tourmentés. La série parlera à celles et ceux qui aiment les drames psychologiques autant que les récits de pouvoir. Et si l'univers vous fascine, vous pourriez prolonger avec Gomorra (2014-2021) ou Mad Men (2007-2015) qui questionnent eux aussi ce qu’il en coûte de régner…

Downton Abbey (2010-2015)

A Downton Abbey, ce majestueux manoir perdu dans la campagne anglaise, tout semble figé dans la tradition. Et pourtant, sous les dorures et l’argenterie, le monde bascule. La série Downton Abbey (2010-2015) débute en 1912, juste après le naufrage du Titanic, événement qui bouleverse l’avenir de la famille Crawley : l’héritier de la demeure est mort, et la lignée aristocratique voit son avenir compromis. À l’étage, Robert et Cora Crawley tentent de préserver leur nom, leur rang et leurs trois filles dans un système où les femmes ne peuvent hériter. Dans les couloirs d’en bas, majordome, domestiques, cuisinière et femmes de chambre composent une autre famille, tout aussi soudée, tout aussi fragile face aux changements.

Ce qui fait la force de Downton Abbey, c’est sa manière de mêler drame intime et enjeux historiques (impact de la Première Guerre mondiale, fin des grandes maisons aristocratiques, émancipation des femmes, évolution des classes sociales…). La saga familiale se fait ici miroir d’une époque en train de disparaître. Un récit choral qui sait aussi être réconfortant, comme une bonne tasse de thé. Et si vous souhaitez rester dans cette atmosphère de grandes demeures, de familles puissantes et de traditions qui vacillent, on peut prolonger l’expérience avec The Crown (2016-2023) pour replonger dans les coulisses de la monarchie britannique à partir du mariage de la princesse Elisabeth ; ou Belgravia (2020), autre création de Julian Fellowes, qui explore les secrets de l’aristocratie londonienne.

  • Stephen King : « Ça » et toutes ces histoires se déroulent à Derry !

    Stephen King : « Ça » et toutes ces histoires se déroulent à Derry !

    Maëlle Beauget-Uhl

    Maëlle Beauget-Uhl

    Rédacteur JustWatch

    Que serait Halloween sans un peu de Stephen King ? HBO Max vient justement de sortir le prequel de Ça (2017) : Bienvenue à Derry  (2025-). Cette série composée de 8 épisodes est un chapitre très solide et efficace qui vient s'ajouter aux deux films précédents signés Andy Muschietti.

    Avec ce programme (dont 3 saisons sont déjà prévues), le réalisateur propose une histoire sur fond de Guerre Froide, de paranoïa ambiante, de ségrégation et de trauma intergénérationnel. Comme son titre l’indique, la série se passe encore dans la petite ville -fictive- de Derry, que l’auteur a utilisée à plusieurs reprises dans ses romans.  D’ailleurs, même si certains ouvrages (et par la suite films, téléfilms et séries) ne se passent pas directement à Derry, l’auteur fait parfois mention de la ville, comme dans Misery par exemple. C’est ce qu’on appelle le Stephen King Universe. 

    Si vous êtes à la recherche de cette ambiance idyllique -en surface- des petites villes de la côte Est américaine, mais qui cachent des secrets très lourds, nous vous avons préparé une liste des adaptations tirées des œuvres de Stephen King qui ont justement lieu dans les rues de la bourgade du Maine. Bienvenue à Derry…

    Ça (2017)

    On ne présente plus la prestation de l'acteur Bill Skarsgård dans le rôle de Pennywise / Grippe-Sou, le clown le plus terrifiant de l'histoire de la littérature, voire du cinéma (à mon humble opinion). Dans cette adaptation de Ça version 2017, une bande d’ados habitant Derry, se lancent à la poursuite -un peu par la force des choses- de ce terrifiant croquemitaine, qu’ils suspectent d’être à l’origine de la disparition de plusieurs enfants.

    L’un d’entre eux est Georgie, le petit frère de Bill, qui a disparu lors d’un après-midi pluvieux, alors qu’il jouait dans la rue avec son bateau en papier, vêtu de son ciré jaune. Alors, si vous vous trouvez un jour dans une petite ville du Maine idyllique sous tout rapport, et que vous voyez un ballon rouge flotter dans les airs et une odeur de popcorns sortir des égouts, je n'ai qu’un conseil à vous donner : fuyez !

    Ça - Il est revenu (1990) 

    Avant la version de 2017, que je trouve particulièrement réussie, il y a eu une mini-série de deux épisodes datant de 1990, avec Tim Curry dans le rôle du clown dansant. Bien sûr, le synopsis de Ça - Il est revenu (1990) ne change pas, puisqu’il s’agit là aussi d’une adaptation relativement directe du roman. 

    Ici, on sent qu’on est loin du film à gros moyens réalisé par Andy Muschietti. Pennywise, bien que toujours glaçant -après tout, ça reste un clown-, ressemble davantage au stéréotype du clown de livres de coloriages ou de cirque pour enfants. Il y a bien sûr quelques scènes effrayantes, mais cette adaptation manque tout de même de l’atmosphère lourde et malsaine que l’on retrouve dans le Derry de 2017. 

    Ça : Chapitre 2 (2019)

    Ça : Chapitre 2 est une suite sortie en 2019. Bill, Bev, Richie, Eddie, Ben et Mike ont bien grandi. Ils ont presque tous quitté la ville maudite, et fait leur vie et leur carrière aux quatre coins du pays. Les enfants, maintenant adultes, se sont tous un peu perdus de vue, en espérant pouvoir laisser derrière eux leur ancienne vie et ne plus jamais entendre parler de Derry.

    Or, 27 ans se sont écoulés, et comme le veut cette malédiction, Pennywise est revenu. Un jour, Mike, qui poursuit ses recherches sur le clown tueur, appelle ses anciens amis et leur demande de l’aide pour venir enfin à bout du monstre. Là encore, la ville de Derry agit comme un personnage à part entière, enveloppant les personnages et les spectateurs de son emprise et de son atmosphère morbide. 

    Ça : Bienvenue à Derry (2025-)

    Cette année encore, les fans de Stephen King peuvent se replonger dans le monde épouvantable de Ça, grâce à la série prequel HBO Max, Ça : Bienvenue à Derry. Cette fois-ci, l’intrigue se passe dans les années 1960, toujours dans la petite ville dont on comprend vite qu’elle a toujours été synonyme de danger. On retrouve à nouveau une bande de jeunes ados poursuivis déjà par la menace que représente Pennywise.

    Les fans font également la connaissance des parents de ces enfants, dont certains travaillent pour l'armée, qui est à la recherche d’une arme qui serait enterrée dans les environs de la ville. Ce show est une addition solide au mythe de Pennywise (et à d’autres œuvres majeures du Stephen King Universe), notamment grâce à l'histoire de la ville qui est réellement approfondie et dont on apprend enfin pourquoi ce Mal y a élu domicile. 

    Dreamcatcher : L’Attrape-Rêves (2003)

    Maintenant que nous avons disséqué toutes les adaptations de Ça et l'utilisation de la ville fictive de Derry, passons aux autres adaptations de King qui se situent également dans la ville. Dreamcatcher : L’Attrape-Rêves, adapté du roman du même nom, est sorti en 2003, avec en tête d'affiche Morgan Freeman et Damian Lewis.

    C’est l'histoire de quatres amis d'enfance reliés par un lien télépathique qui se retrouvent coincés dans la forêt non loin de Derry, lors d’une énorme tempête de neige et alors qu’un virus très dangereux se répand dans les bois. D’ailleurs, le groupe d’amis a grandi dans la ville de Derry alors, qui sait réellement ce dont ces enfants ont été témoins en grandissant ?

    La Maison sur le Lac / Sac d’os (2011)

    La mini-série en deux épisodes La Maison sur le Lac / Sac d’Os (2011), avec Pierce Brosnan dans le rôle de Mike Noonan, un écrivain originaire de Derry, est plus ou moins passée aux oubliettes. Pourtant elle fait également partie du Stephen King / Derry Extended Universe puisque le début du roman se passe à Derry même.

    L’auteur, qui a de plus en plus de mal à écrire depuis la mort de sa femme, retourne dans leur maison située au bord d’un lac, où des évènements -comprenez fantômes- hantent le lieux et cherchent à rentrer en contact avec lui. Là encore, il n’est pas énormément question de la ville, mais on peut quand même se demander à quel point on ne naît pas maudit, simplement par le fait de venir de cette ville dont le nom est désormais synonyme d’horreur. 

    Quand l'auto-virus met cap au Nord (2007)

    Si vous n’avez jamais entendu parler de Quand l'auto-virus met cap au nord, rien d'étonnant ! Cette nouvelle de Stephen King a été adaptée sous forme d’un seul épisode dans la série Rêves et Cauchemars, qui transpose à l’écran plusieurs nouvelles de l’auteur et qui a été diffusée en France en 2007. J’ai d'ailleurs revu cet épisode récemment et je dois dire que je ne l’ai trouvé ni terrifiant… ni très convaincant. 

    Cependant, le plus important pour nous est que cet épisode met en scène un écrivain rentrant de Boston pour retourner chez lui à… Derry ! Et comme un malheur n’arrive jamais seul, il semblerait que le prix à payer pour habiter cette ville est de se balader avec un tableau moitié-vivant moitié-maudit, récupéré lors d’un vide grenier. Faire mention de Derry n’est jamais de tout repos dans l'univers de Stephen King !

  • De « Disparition » à « Predator », Elle Fanning en mode science-fiction

    De « Disparition » à « Predator », Elle Fanning en mode science-fiction

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Elle Fanning n’a que 27 ans, mais déjà une très longue carrière, entamée en 2001. Drame, biopic, fable, comédie, western, gangsters… : la comédienne a su s’immerger dans beaucoup de cinémas, d’univers et de styles différents, et notamment la science-fiction, qu’elle aborde dès ses 3 ans sous la supervision d’un certain Steven Spielberg.

    Elle n’a cessé d’explorer le genre depuis, que ce soit à la télévision, au cinéma ou même sur consoles, comme en témoigne son rôle aux côtés de Norman Reedus et Léa Seydoux dans le jeu vidéo événement Death Stranding 2: On the Beach imaginé par le maestro Hideo Kojima. Et elle continue de creuser, parallèlement, sa filmographie solide qui l’a vue tourner chez les plus grand.es.

    Parmi ses collaborations, on compte ainsi Sofia Coppola (Somewhere, 2010 ; Les Proies, 2017) David Fincher (Benjamin Button, 2008), Alejandro González Iñárritu (Babel, 2006), Cameron Crowe (Nouveau Départ, 2011), Francis Ford Coppola (Twixt, 2011), Nicolas Winding Refn (The Neon Demon, 2016), James Mangold (Un parfait inconnu, 2024) ou Joachim Trier (Valeur sentimentale, 2025). Et beaucoup de science-fiction, donc. 

    Alors qu’on la retrouve dès cette semaine dans un nouveau long métrage de la franchise Predator qui la voit faire équipe avec le redoutable chasseur extraterrestre collectionneur de trophées, JustWatch vous dresse la liste des meilleurs films et séries de SF où (re)retrouver l’actrice américaine. Aliens, mondes parallèles, récits post-apocalyptiques : Elle Fanning en mode science-fiction, c’est à découvrir ci-dessous !

    Disparition (2002)

    Les débuts de Elle Fanning sont liés à la carrière de sa grande sœur, Dakota Fanning. De quatre ans sa cadette, Elle est en effet choisie pour incarner les rôles de son aînée à un plus jeune âge : c’est ainsi qu’elle s’illustre dans le drame Sam, je suis Sam (2001) dans le rôle de Lucy à 2 ans face à un émouvant Sean Penn, puis surtout dans l’épisode 6 de la série Disparition (2002) dans le rôle de la narratrice Allie à 3 ans. Cette ambitieuse production SF est supervisée par Steven Spielberg, maître du genre s’il en est (Rencontres du troisième type, E.T., La Guerre des mondes…) qui synthétise ici sa passion des aliens entre histoires intimes et fresque brassant cinq décennies américaines.Disparition suit ainsi, sur plusieurs générations, trois familles confrontées à des histoires d’enlèvements et d’expérimentations extraterrestres. Sacré Meilleure mini-série aux Emmy Awards 2003, le programme est plébiscité pour sa richesse narrative, son ambition visuelle et son équilibre entre petites et grande histoires. Brassant des thématiques conspirationnistes proches de X-Files (1993-2018) ou Projet Blue Book (2019-2020) et des enjeux humains comme ceux de Roswell (1999-2002) ou Les 4400 (2004-2007), la série est à recommander à celle et ceux qui sont persuadés que « la vérité est ailleurs »… Mais attention, on parle d’une série dense, où de nombreux personnages gravitent pendant dix épisodes de plus d’une heure chacun.

    The Lost Room (2006)

    Après les extraterrestres, place à la mystérieuse chambre d’hôtel de The Lost Room (2006). Dans cette mini-série en 6 épisodes (ou 3, selon les diffusions et plateformes), un policier tente de retrouver sa fille disparue (Elle Fanning) dans une pièce aux propriétés étranges, qui ouvre les portes d’un univers parallèle grâce aux différents objets qui s’y trouvent. Notamment un peigne qui arrête le temps, un ticket de bus téléporteur, un œil de verre destructeur ou une clé magique très convoitée par de mystérieux collectionneurs.

    Entre la science-fiction, le film noir et le jeu vidéo, ce programme méconnu à la mythologie complexe est extrêmement prenant et abouti et devrait notamment plaire aux fans de Lost : les disparus (2004-2010), Fringe (2008-2013), Warehouse 13 (2009-2014) et Locke & Key (2020-2022). Souvent qualifié de « film découpé en parties », il a passionné les spectateurs qui ont poussé la porte de la chambre N°10 du Sunshine Motel… tout en générant beaucoup de frustrations, tant l’univers et le « lore » auraient mérité une exploration plus poussée. Alors, prêt.es pour une pépite courte mais frustrante ?

    Déjà vu (2006)

    Deux ans après avoir dirigé sa grande sœur Dakota dans Man on Fire (2004), le réalisateur Tony Scott (dont le style est plus que jamais surclippé) engage Elle Fanning dans Déjà vu (2006), un thriller policier sur fond de surveillance temporelle et de retour dans le passé grâce à une technologie expérimentale. Baptisé « Snow White », le dispositif permet ainsi d’observer tout ce qui est survenu dans une fenêtre très précise de quatre jours et demi… voire d’interagir avec ces événements.

    La jeune comédienne tient ici un petit rôle au début et à la fin du long métrage, en tant que passagère d’un ferry visé par l’attentat à la bombe que l’on cherche à déjouer. Le film n’est pas forcément le plus connu de la carrière de Denzel Washington, toujours aussi charismatique, mais il mérite vraiment le coup d'œil pour son idée novatrice, son enquête à rebours et sa narration à travers deux temporalités simultanées, un peu comme dans Fréquence interdite (2000) ou Source Code (2011). Notamment cette poursuite en voiture entre passé et présent, tellement conceptuelle qu’il faut la voir pour comprendre ce que ces quelques lignes ne sauraient décrire. Finalement, Déjà vu ne serait-il pas un Tenet (2020) avant l’heure ?

    The Nines (2007)

    Il n’y a pas un mais trois Ryan Reynolds dans The Nines (2007), un film de science-fiction indépendant composé de trois histoires en apparence déconnectées, mais qui sont en réalité liées entre elles. Tour à tour acteur, scénariste et concepteur de jeux vidéo, le futur Deadpool tente de comprendre les mystères qui viennent bouleverser chacune de ses existences, notamment en cherchant toutes les occurrences et apparitions du nombre « 9 » dans sa vie. Elle Fanning apparaît dans le troisième segment, dans le rôle de sa fille.

    Triple genre (comédie, drame, SF), triple interprétation (de Ryan Reynolds, Melissa McCarthy et Hope Davis) et réflexions sur la création, la réalité et le libre-arbitre sont au programme du seul long métrage réalisé par John August (scénariste régulier de Tim Burton depuis Big Fish en 2003). Certains trouveront cette proposition indépendante passionnante et profonde, quand d’autres y verront une tentative prétentieuse et inutilement compliquée. The Nines, c’est un peu comme si Truman Show (1998) rencontrait un film de David Lynch… Si vous avez aimé des récits métaphysiques à la Southland Tales (2007) et Cloud Atlas (2012), foncez !

    Astro Boy (2009)

    Elle Fanning tient également un très court rôle dans Astro Boy (2009), adaptation animée du manga culte imaginé par Osamu Tezuka. On y suit les aventures d’un petit robot au grand cœur, dont la mémoire contient les souvenirs et la personnalité du défunt fils de son créateur. Aux côtés de la comédienne, le casting vocal original est très impressionnant puisqu’il compte dans ses rangs Freddie Highmore, Kristen Bell, Nicolas Cage, Samuel L. Jackson, Donald Sutherland, Bill Nighy ou encore Charlize Theron.

    Adapter Astro Boy à travers une animation CGI proche de Pixar ou Illumination, c’est un pari risqué. Certes le résultat est fun, coloré et spectaculaire. Et globalement respectueux de l’esprit et de la patte de Tezuka. Mais est-ce qu'on ne perd pas un peu de l’esprit de l'œuvre originale à travers une telle « occidentalisation » pour laquelle une approche japanime plus mature aurait sans doute été préférable ? Si les plus jeunes peuvent apprécier la proposition, proche d’un film comme Les Nouveaux Héros (2014), les fans du manga risquent de rester sur leur faim. Résultat, Astro Boy a connu un échec commercial qui a malheureusement conduit à la faillite du studio Imagi Animation. Reste un film qui peut être une porte d’entrée grand public intéressante vers des œuvres liées à l’humanité des machines, comme l’ont été Ghost in the Shell (2017), Alita Battle Angel (2019) ou The Electric State (2025).

    Super 8 (2011)

    Passer du petit au grand écran n’est jamais chose aisée : après Felicity (1998-2002), Alias (2001-2006) et Lost (2004-2010) le prodige J.J. Abrams a pourtant réussi cette transition avec brio, en signant des Mission: Impossible 3 (2006) et Star Trek (2009) extrêmement spectaculaires. Son troisième long métrage, Super 8 (2011), est là encore une réussite. Ou comment une bande de copains qui tourne un film d’horreur assiste au déraillement d’un train (très impressionnant, c’était même le teaser du film), contenant une mystérieuse et monstrueuse créature, qui va venir perturber la vie de leur petite ville tranquille… Un Cloverfield plus modeste, en somme ? Oui, mais pas que.

    Super 8 est une superbe déclaration d’amour à la science-fiction des années 80, quelque part entre Steven Spielberg (qui est ici producteur) et Joe Dante côté cinéma, et Stephen King et R.L. Stine (Chair de Poule) rayon librairie. Elle Fanning illumine ce long métrage très émouvant qui transpire la nostalgie, qui rappelle les grandes heures de Rencontres du troisième type (1977), E.T. (1982), , Les Goonies (1985), Stand By Me (1986) et Ça (1990). Mais aussi un peu de The Fabelmans (2022) pour sa célébration du 7e Art à travers des regards d’enfants. Et bien sûr de Stranger Things (2016-2025) que Super 8 a devancé de cinq ans ! On pourra regretter que le monstre soit un peu décevant, ou du moins convenu. Mais Super 8 est à voir surtout pour cet esprit 80’s et cette bande très attachante. Et leur génial court métrage amateur, bonus du générique de fin.

    Young Ones (2014)

    Il était une fois un monde sans eau… Cet univers aride et étouffant, c’est celui de Young Ones (2014), un film d’anticipation au croisement du western, du drame familial de la science-fiction, qui voit une jeune femme tomber sous le charme d’un garçon ambitieux qui cherche à mettre la main sur la ferme de sa famille. Entre convoitise, rivalité, trahison et violence, le long métrage convoque un joli casting où Elle Fanning donne la réplique à Nicholas Hoult, Michael Shannon et Kodi Smit-McPhee, et à un étonnant robot-porteur baptisé Simulit Shadow.

    Avec son univers désertique et désespéré, Young Ones pourrait évidemment évoquer Mad Max Fury Road (2015), Furiosa (2024) ou la série Fallout (2024-). Mais l’approche réaliste, minimaliste et contemplative de la proposition -et même austère diront les plus difficiles- évoque plutôt des films comme The Rover (2014) ou La Route (2009), avec une narration en trois parties et trois points de vue différents et complémentaires, comme l’a fait récemment le thriller Évanouis (2025). Porté par une très belle photographie et passé par le Festival de Sundance, Young Ones est signé Jake Paltrow, frère cadet de Gwyneth Paltrow.

    How to Talk to Girls at Parties (2017)

    Avec How to Talk to Girls at Parties (2017), John Cameron Mitchell (Edwig and the Angry Inch, Shortbus) continue de creuser une veine originale, provocatrice, queer et résolument humaine. Et punk, aussi. En adaptant la nouvelle de Neil Gaiman (Coraline, American Gods, Good Omens, Sandman) avec sa patte unique, le réalisateur raconte comment trois jeunes fêtards anglais vont croiser par hasard d’étranges jeunes femmes -qui s’avèrent être des extraterrestres- le temps d’une after improbable dans le Londres de 1977...

    Entre romance teen, musique seventies et SF déjantée, How to Talk to Girls at Parties est un OVNI cinématographique extravagant qui célèbre l’humanité et l’émancipation, que la charmante et touchante alien Elle Fanning découvre avec beaucoup de curiosité et d’intérêt aux côtés de Nicole Kidman. Comme tout OFNI (objet filmique non identifié), ce long métrage est totalement inclassable. Et donc unique. Et ce qui apparaîtra comme des qualités pour les uns (mélange des genres, délire visuel, esprit punk et indé) sera rédhibitoire pour d’autres. Le film a en tout cas le mérite d’être original et empreint d’une naïveté et d’une rébellion touchantes. 

    Seuls sur Terre (2018)

    « Le dernier Homme sur Terre n’est pas seul… » Ce slogan, qui barre l’affiche de Je suis une légende (2007), pourrait parfaitement résumer Seuls sur Terre (2018), au pitch très proche mais au rendu très différent du film porté par Will Smith. Dans un monde post-apocalyptique dont tous les habitants ont mystérieusement succombé, Peter Dinklage affronte la solitude en allant de maison en maison pour enterrer les morts. Jusqu’à ce qu’une autre survivante (Elle Fanning), imprévisible et excentrique, ne vienne troubler sa routine solitaire et son univers monotone et ritualisé…

    Contemplatif, tendre et mélancolique, Seuls sur Terre interroge les traumas et la possibilité d’un retour à la vie, devant la caméra de Reed Morano, réalisatrice des trois premiers épisodes de The Handmaid’s Tale (2017-2025) qui offre ici une image sobre et soignée. Le long métrage, indépendant, reste toujours dans l’humain et l’intime, en racontant une Apocalypse à hauteur d’homme et de (jeune) femme qui s’ouvrent petit à petit l’un à l’autre. Les deux comédiens, très justes, portent entièrement le film. Cette approche pourra évidemment frustrer celles et ceux qui espéraient trouver de l’action (voire des infectés) façon Zombieland (2009) ou 28 jours plus tard (2002). Mais ils pourraient être surpris par la rupture opérée à mi-parcours, et qui entraîne le récit vers une autre histoire. La durée réduite (1h40) de Seuls sur Terre est une invitation à le découvrir, malgré des critiques mitigées.

    Predator: Badlands (2025)

    Depuis l’efficace et plébiscité Prey (2022), qui confrontait une farouche guerrière comanche au redoutable chasseur extraterrestre, le réalisateur Dan Trachtenberg a relancé la franchise Predator en l’entraînant à travers les époques. C’est ainsi qu’il a supervisé le film d’animation Disney+ Predator : Killer of Killers (2025) pour préparer la sortie de Predator: Badlands, film-événement de cet automne 2025. On y suit un jeune Yautja (le véritable nom des créatures) chassé de son clan, qui s’allie avec une alliée improbable sur une planète hostile.

    Potentielle androïde issue de l’univers Alien (la bande-annonce laisse planer le doute à ce sujet et enflamme les fans sur la toile), la jeune femme est campée par Elle Fanning. Rien n’a encore réellement filtré sur ce nouvel opus, qui devrait proposer énormément de surprises selon le réalisateur (et si les envahisseurs de Independence Day étaient aussi de la fête ? Là aussi la théorie fait bruisser les réseaux sociaux !). La chasse reprend cette semaine et après la réussite de Killer of Killers et de la série Alien Earth (2025-) cet été, on se dit que l’association Fox/Disney a décidément de très bonnes choses à proposer dans la SF.

    The Hunger Games: Lever de soleil sur la moisson (2026)

    La franchise Hunger Games ne s’est pas achevée avec la révolution menée par Katniss. Dans Hunger Games : La Ballade du serpent et de l'oiseau chanteur (2023), on remontait le temps pour découvrir la jeunesse du futur Président Snow à Panem, alors qu’il est nommé mentor d’une jeune tribut du District 12. The Hunger Games : Lever de soleil sur la moisson (2026), qui se déroule 40 ans après ce prequel et 24 ans avant le premier Hunger Games (2012), nous plongera dans les coulisses des 50e Jeux avec deux fois plus de jeunes gens jetés dans ce combat à mort.

    Parmi eux, un certain Haymitch Abernathy, le futur mentor de Katniss (campé par Woody Harrelson dans le film original), accompagné notamment de l’exubérante Effie Trinket qui sera sa styliste pour cette édition très spéciale. C’est Elle Fanning qui reprendra le personnage, rajeuni donc, interprété par Elizabeth Banks dans la tétralogie. A ses côtés, on verra notamment Ralph Fiennes en Président Snow et Kieran Culkin, oscarisé pour A Real Pain (2024), dans le costume de l’insupportable présentateur Caesar Flickerman… mais aussi les futurs parents de Katniss, Burdock Everdeen et Asterid March. Que le sort leur soit favorable.

  • Marvel : les 10 groupes de super-héros les plus puissants du MCU

    Marvel : les 10 groupes de super-héros les plus puissants du MCU

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Après l'intégration tant attendue de la famille la plus célèbre de la « Maison des Idées », alias les Fantastic Four, le Marvel Cinematic Universe ajoute un nouveau groupe puissant dans son écurie super-héroïque. De quoi protéger la Terre -ou plutôt les Terres- des attaques de super-vilains, qu’ils soient issus du multivers, de la galaxie ou de notre monde.

    Et ça ne suffira de toute façon sans doute pas pour affronter la menace incarnée par Robert Downey Jr. dans Avengers : Doomsday (2026)... Et il faudra peut-être que les différents défenseurs de la franchise Marvel acceptent de faire équipe pour faire face à ce méchant surpuissant et surintelligent.

    Pour se préparer à cet événement super-héroïque qui devrait faire trembler le box-office, JustWatch vous propose de passer en revue une liste des dix groupes les plus marquants du MCU, classés de l’équipe la « moins » forte (tout est relatif, bien entendu) à la plus puissante. Super-héros, anti-héros, mutants, justiciers, entités cosmiques… rassemblement !

    10. Les Defenders

    Certes, leur travail de justicier est très terre-à-terre et cantonné à la ville de New York. Mais tout de même, convenons que quand Matt Murdock / Daredevil (Charlie Cox), Jessica Jones (Krysten Ritter), Luke Cage (Mike Colter) et Danny Rand / Iron Fist (Finn Jones) font équipe, la puissance est au rendez-vous. The Defenders (2017) rassemblent ainsi un redoutable combattant doté d’un sens radar, une détective privée dotée d’une super-force et d’une résistance au poison, un colosse à la peau impénétrable et un expert en kung-fu au poing magique. Bref, un quatuor qu’on préfère avoir dans son camp quand les choses se compliquent… Maintenant, et ceci explique leur « dernière » place dans ce classement, nos chers Defenders sont des héros urbains, qui peuvent essentiellement gérer les affaires courantes et locales mais en aucun cas une menace planétaire.

    9. Les Thunderbolts

    Quand l’univers DC fait appel à la Suicide Squad, le MCU peut compter sur la joyeuse bande des Thunderbolts (2025). Au départ, ce sont plutôt des anti-héros tendance mercenaires engagés et manipulés par la Directrice de la CIA Valentina Allegra de Fontaine pour s’entretuer. Mais quand ils décident de faire équipe, la nouvelle Black Widow, Bucky Barnes, Red Guardian, U.S. Agent, Ghost et Taskmaster peuvent contrer toutes sortes de menaces. Et si on leur adjoint les super-pouvoirs de Bob / Sentry (attention tout de même à son double maléfique), on comprend que cette escouade de choc finisse par être intronisée comme les New Avengers. Plus puissants que les Defenders, plus entraînés aussi, les Thunderbolts restent toutefois des humains. Améliorés, certes, mais des humains. Ces super-mercenaires ne pourront sans doute pas, de fait, aller au-delà de missions à dimension internationale. A moins que Doomsday ne leur donne l’occasion de graviter dans le multivers ?

    8. Les Gardiens de la Galaxie

    En transposant à l’écran une équipe galactique composée d’un aventurier beau parleur, d’une redoutable combattante à la peau verte, d’un guerrier vengeur au corps gris, d’un raton-laveur expert en technologie et d’un arbre qui se déplace, James Gunn a vraiment réussi un pari improbable. Les Gardiens de la Galaxie (2014) figurent depuis parmi les personnages les plus attachants du MCU. Mais aussi parmi les plus puissants ! Entre l’ADN céleste de Peter Quill, les capacités physiques de Gamora et Drax, le goût des armes de Rocket et la force de Groot, peu d’adversaires peuvent résister. Et si en plus on intègre à la joyeuse bande les renforts de Nebula, Adam Warlock, Kraglin, Phyla et Cosmo le chien, les ennemis n’ont qu’à bien se tenir ! On quitte enfin le plancher des vaches avec cette team hétéroclite et barrée, qui peut faire de grandes choses… quand elle ne passe pas son temps à se chamailler. Mais si Adam Warlock est certes surpuissant, on l’a trop peu vu à l’écran pour faire grimper les Gardiens au classement. 

    7. La Résistance

    Attention, spoiler ! Dans Deadpool & Wolverine (2024), le mutant griffu campé par Hugh Jackman et le « Mercenaire à grande bouche » incarné par Ryan Reynolds se retrouvent dans le Vortex. Et ils y font la rencontre de Elektra (Jennifer Garner), Blade (Wesley Snipes), Gambit (Channing Tatum), X-23 (Dafne Keen) et la Torche Humaine (Chris Evans)... même si ce dernier n’aura pas vraiment l’occasion de vraiment se battre, éliminé bien trop tôt (et très salement) par Cassandra Nova. Le nom de ce groupe de Variants issus de différentes productions Marvel éliminées par le Tribunal des Variations Anachroniques ? La Résistance. Et s'ils ont prouvé dans leurs propres franchises l’étendue de leurs capacités badass, on a pu voir à l’écran qu’ils peuvent faire très mal quand ils allient leurs forces. Au sein du Vortex et du Multivers en tout cas. Maintenant, pour une menace à plus grande échelle, ça sera un peu juste malgré les pouvoirs de régénération de Deadpool et Wolverine.

    6. Les Marvel

    Il y a un vrai girl power qui se dégage de The Marvels (2023). Et du trio composé de Carol Danvers / Captain Marvel (Brie Larson), Monica Rambeau / Photon (Teyonah Parris) et Kamala Khan / Miss Marvel (Iman Vellani). Déjà, Captain Marvel est l’un des êtres les plus puissants de l’univers connu, intervenant à travers la galaxie pour rétablir l’ordre et la justice. Mais accompagnée de sa nièce adoptive et de sa meilleure fan, elle parvient à faire des merveilles pour sauver l’univers. Sauf quand l’énergie quantique et le body swap s’en mêlent… Capable d’opérer sur Terre, dans le multivers et dans le cosmos, le trio est donc très puissant. Alors pourquoi lui fermer les portes du Top 5 ? Parce que nos héroïnes ne sont que trois justement, ce qui limite leur champ d’intervention. Et rappelons par ailleurs que deux d’entre elles n’ont pas encore atteint leur plein potentiel.

    5. Les Avengers

    Cela semble tellement évident d’intégrer les Avengers (2012) à cette liste qu’on aurait pu les oublier ! Et pourtant, rappelons que l’équipe formée par Iron Man, Captain America, Thor, Hulk, Black Widow et Hawkeye est le tout premier groupe du MCU. Celui qui a acté définitivement la force de la franchise au box-office et dans le cœur des fans, et la puissance de la première ligne de défense terrienne au sein de la narration de l’univers. Ils ont par la suite été rejoints par Doctor Strange, Spider-Man, War Machine, Scarlet Witch, Vision, Ant-Man et Black Panther accompagné des forces wakandaises. Bref, de quoi faire des Vengeurs rassemblés par Nick Fury un rempart solide et héroïque contre les plus grands dangers. Notamment une armée Chitauri affrontée en plein New York à six contre des milliers, une horde d’IA dans L’Ere d'Ultron (2015) ou les légions de Thanos battues dans le final de Avengers : Engdame (2019). Bon, certes il y a eu un peu d’aide de Captain Marvel et des Gardiens de la Galaxie… Mais tout de même, avouez qu’un Top 5 sans le combo courage / héroïsme / technologie / magie / divinité / force / adresse des Avengers n’aurait pas eu de sens !

    4. Les X-Men

    Ils n’ont pas encore tout à fait rejoint le Marvel Cinematic Universe, mais différentes apparitions de personnages (Charles Xavier chez les Illuminati, Quicksilver dans Wandavision, Le Fauve dans The Marvels) annoncent l’arrivée imminente des mutants au sein de la franchise. Notamment dans Avengers : Doomsday (2026) qui a notamment convoqué le Professeur X, Magneto, Cyclope, Mystique, Le Fauve et Diablo. Les X-Men (2000) ne sont certes « que » des humains, mais leurs mutations leur confèrent des pouvoirs puissants. Et quand ils les mettent en commun (rappelons que les X-Men comptaient aussi dans leurs rangs Wolverine, Jean Grey, Tornade, Malicia, Iceberg, Colossus, Kitty Pride, Angel, Blink, Warpath, Havok ou Bishop), ils sont très forts. Sans doute encore plus que les Avengers. On prend le pari ?

    3. Les 4 Fantastiques

    Qu’ils soient incarnés par Ioan Gruffudd, Jessica Alba, Chris Evans et Michael Chiklis en 2005 et 2007 ou par Pedro Pascal, Vanessa Kirby, Joseph Quinn et Ebon Moss-Bachrach en 2025 (on va oublier les désastreuses versions de 1994 et 2015), Les 4 Fantastiques figurent parmi les groupes les plus puissants, célèbres et adorés de l’univers Marvel. Elasticité, invisibilité, flammes, force brute et surtout intelligence et humanité sont les atouts de cette super-famille super-soudée pour faire face aux menaces terriennes, multiversiennes mais aussi cosmiques (le dévoreur de mondes Galactus peut en témoigner). Ce qui explique leur place dans le tiercé de tête et dans le cœur des fans du MCU. Mais leur plus grand adversaire va bientôt sortir de l’ombre, en la personne de Victor Von Doom (Robert Downey Jr.). Sont-ils prêts ?

    2. Les Illuminati

    Ils n’apparaissent que le temps de deux scènes (mémorables) de Doctor Strange in the Multiverse of Madness (2022), mais on comprend vite que les Illuminati figurent parmi les groupes les plus puissants du MCU. Et les plus sages, aussi. Une élite super-héroïque où l’on retrouve Reed Richards / M. Fantastic, le professeur X, Captain Carter, Captain Marvel, Black Bolt et le Sorcier Suprême Mordo, chargés de prendre les décisions que personne ne veut/peut prendre pour maintenir la stabilité du multivers. Soit un parfait mélange de sagesse, d’intelligence, de force et de magie. Et de vision globale de tous les enjeux des différentes réalités, aussi. Bon, maintenant il est vrai qu’une Scarlet Witch extrêmement déterminée et consumée par le Mal peut facilement prendre le dessus, on l’a vu… Mais tout de même, les Illuminati forment un collectif immensément puissant et respectable.

    1. Les Eternels

    Quand il faut faire face aux redoutables Déviants, l’Humanité peut compter sur Les Eternels (2021). Créés par le Céleste Arishem, ces immortels modifiés génétiquement et dotés de pouvoirs vivent cachés sur Terre, sans se mêler des conflits humains, avec pour seule mission de stopper ces monstres prédateurs. Ils ont également un autre but, plus destructeur, qu’ils découvriront durant le long métrage… Menés par la sage et puissante Ajak, l’équipe formée par Théna, Ikaris, Sersi, Kingo, Sprite, Druig, Phastos, Makkari et Gilgamesh cumule super-force, super-vitesse, super-intelligence, capacité de vol, télépathie, télékinésie, guérison… Bref, de quoi faire face à des menaces majeures. Encore plus si Eros -frère de Thanos pour le moment uniquement introduit dans une scène post-générique sous les traits de Harry Styles- se joint à eux. Au-dessus des Humains et de la plupart des créatures de la galaxie, les Eternels sont proches d’entités divines. Ce qui justifie leur présence sur la première marche. Maintenant, on a dit qu’on jugeait la puissance des groupes de héros, pas les films…

  • L’horreur vue par un chien, un fantôme ou un tueur : 11 films pas comme les autres !

    L’horreur vue par un chien, un fantôme ou un tueur : 11 films pas comme les autres !

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Dans la grande famille du cinéma d’horreur, il y a PLEIN de sous-genres. Les zombies, les vampires, les monstres, les fantômes, les démons, les slashers, les cannibales, les found-footages,  les giallos… Et il y a, plus rarement, des films qui vous proposent une autre perspective sur la peur.

    A l’occasion d’Halloween, et parce que la plateforme Shadowz propose justement depuis de ce 31 octobre 2025 une nouveauté qui adopte justement cette approche originale, JustWatch vous a concocté un petit guide de pépites horrifiques ou fantastiques « pas comme les autres ». Je ne dis pas que vous aimerez tout, mais en revanche, vous n’aurez sans doute jamais vu quelque chose de tel. Alors tentez l’expérience ?

    Good Boy (2025)

    Cette nouveauté Shadowz, c’est Good Boy (2025), un film de maison hantée / possession vu à hauteur de chien. Un peu comme si Conjuring était vécu et raconté du point de vue du toutou du couple Warren ! En l'occurrence Indy, un magnifique retriever qui accompagne son maître dans le chalet familial, isolé au fond des bois : alors que son humain traverse une période difficile, Indy est le seul à voir qu’une présence maléfique rôde dans les murs et menace son maître…

    Ce qui n’aurait pu être qu’un concept un peu « gadget » est une franche réussite. Pas tant en termes de trouille -même si l’ambiance est assez réussie- que pour sa narration à un mètre du sol. Et pour son héros à quatre pattes, le propre chien du réalisateur Ben Leonberg qui campe un personnage extrêmement crédible et touchant, qui voit le Mal se rapprocher inexorablement de celui qu’il aime le plus. 300 jours de tournage sur trois ans ont été nécessaires pour produire ce petit miracle de 1h12, qui impose Indy parmi les héros les plus marquants du cinéma d’horreur.

    Presence (2025)

    Et si la caméra devenait le fantôme ? C’est ce que Steven Soderbergh, jamais avare en expériences cinématographiques nouvelles, nous propose dans Presence (2025). Le réalisateur, palmé à Cannes pour Sexe, mensonges et vidéo (1989), raconte ici une histoire de revenant en adoptant son point de vue à travers une caméra « flottante », alors que cette présence, coincée entre les murs de son ancienne maison, voit une famille emménager dans la demeure. Elle s’attache particulièrement à la cadette de la famille (Callina Liang, vraie découverte), en grandes difficultés psychologiques depuis la mort de sa meilleure amie par overdose…

    En lançant le film, je pensais découvrir Insidious ou L’Exorciste du point de vue du spectre/démon. Et donc une proposition horrifique par la perspective de l’entité tortionnaire. J’ai dès lors été surpris -et agréablement- par cette proposition qui ne verse jamais dans l’horreur mais plutôt dans le drame fantastique, alors que cette présence observe jour après jour la déliquescence d’une famille en crise et la menace insidieuse qui pèse sur la jeune femme. Une ambiance à la fois douce, triste et tragique en ressort, qui rappelle un peu Hypnose (1999) du même scénariste David Koepp.

    In A Violent Nature (2024)

    Vous connaissez forcément les slashers. Vous savez, ces films où un tueur -la plupart du temps masqué- poursuit et massacre implacablement et salement ses victimes -souvent adolescentes- avec des armes tranchantes ou contondantes. Depuis Halloween, la nuit des masques (1978), le genre s’est décliné dans d'innombrables sagas comme Vendredi 13, Les Griffes de la nuit, Scream, Souviens-toi l’été dernier, Terrifier… Dans ce type de films, le psychopathe est certes incontournable mais ses apparitions restent limitées à des moments très précis du récit, le transformant ainsi en figure insaisissable qu’on redoute autant qu’on l’attend avec impatience.

    In A Violent Nature (2024) adopte une approche totalement inverse, puisque le long métrage de Chris Nash fait du tueur masqué son personnage central, que nous suivons dans ses déambulations forestières et ses crimes sanglants dans une mise en scène « à la troisième personne ». La caméra est comme accrochée derrière lui et l’accompagne tout au long de son errance meurtrière, avec pour seule bande originale les sons de la forêt, les bruits pesants de ses pas et les hurlements (et gargouillis) de ses victimes. Passé par le Festival de Sundance et Grand Prix du Jury au Festival de Gérardmer, In A Violent Nature est une expérience contemplative, immersive et expérimentale dont les fulgurances gores sont assez insoutenables (je garde un tête un meurtre contorsionniste à l'aide d'un crochet et d'une chaîne qui m’a vraiment marqué).

    A Ghost Story (2017)

    A Ghost Story (2017) n’est pas un film d’horreur en soi. Bien sûr, il s’inscrit dans le genre du film de fantômes, mais il en propose une vision totalement inédite, là aussi très expérimentale, mais surtout métaphysique et philosophique. On y suit donc un revenant (Casey Affleck, couvert d’un grand drap blanc), revenu « hanter » les murs de la maison qu’il partageait avec sa compagne (Rooney Mara). Pas pour lui faire peur mais comme si une force lui intimait de rester là, à ses côtés, dans une errance contemplative du temps qui passe désormais sans lui.

    A Ghost Story frappe par sa proposition visuelle (le film est d’une beauté saisissante, comme sait si bien le faire le réalisateur David Lowery). Et par sa mélancolie. Il y a quelque chose à la fois fascinant et tragique d’accompagner ce fantôme dans ce voyage sans but entre passé, présent et futur. Un peu comme si Ghost (1990) rencontrait The Tree of Life (2011). Il ne se passe pas grand chose, et pourtant le long métrage raconte beaucoup sur nous. Il faut juste accepter de se laisser porter par l’expérience : je ne savais pas vraiment ce que je voyais en regardant le film, mais j’en ai gardé par la suite une trace indélébile. C'est, au passage, un très bon complément à Presence (2025), évoqué plus haut.

    Les Autres (2001)

    Attention, ce film comporte l’une des « fins qui tuent » les plus mémorables de l’Histoire du cinéma. Un dénouement qui se classe dans la même catégorie que ceux de La Planète des Singes (1968), L’Empire contre-attaque (1980), Usual Suspects (1995), Fight Club (1999) ou Sixième Sens (1999). Le genre de twist qui donne une toute autre vision du long métrage et qui bouscule toutes les certitudes que le spectateur a construites durant les deux heures précédentes. Bref, du grand art.

    Il n’est donc pas dans mon intention de vous gâcher le plaisir. Sachez simplement que Les Autres (2001) baigne dans une ambiance unique et crépusculaire autour de Nicole Kidman et ses deux enfants, reclus entre les murs d’un manoir isolé maintenu dans l’obscurité. L’arrivée de trois personnes, engagées comme domestiques, va alors provoquer des événements de plus en plus étranges dans la demeure victorienne. Sans en dire plus, soyez certain.es que le film d’Alejandro Amenábar a définitivement sa place dans cette sélection qui brouille les approches, les visions et les perspectives.

    Maniac (1980) / Maniac (2012)

    La silhouette d'un homme qui tient un couteau dans une main et la chevelure blonde ensanglantée d'une femme dans l'autre : c’est l’une des affiches les plus marquantes des années 80. Un film que je n’ai jamais osé loué en vidéoclub à cause de ça, et que j’ai découvert tardivement. Heureusement, car Maniac (1980) est à réserver à un public averti. Le film de William Lustig nous entraîne en effet dans l’esprit dérangé de Frank Zito (terrifiant Joe Spinell), un homme qui traque et scalpe des femmes dans les rues de New York pour exorciser un trauma d’enfance lié à sa mère abusive.

    Préfigurant l’approche de la série Netflix Monstre, qui nous fait entrer dans la tête de Jeffrey Dahmer (2022) et de Ed Gein (2025), le film propose certaines séquences à travers le point de vue de Zito. Son remake, emmené par Elijah Wood en 2012, va plus loin dans cette approche avec des scènes entièrement tournées en POV et évidemment assez très perturbantes. Si une plongée dans une folie malsaine ne vous fait pas peur, c’est un diptyque incontournable, extrêmement brut et beaucoup moins « fun » qu’un slasher ordinaire.

    Ils (2006)

    Le « home invasion movie » est un sous-genre récurrent du cinéma d’horreur. Popularisé par The Strangers (2008) ou American Nightmare (2013), il voit une menace extérieure s’introduire dans le cocon du domicile familial pour terroriser -et pire si affinités- les habitants le temps d’une nuit. En ça, le film français Ils (2006) n’invente rien. En revanche, le point de vue adopté par Xavier Palud et David Moreau est intéressant, puisqu’il s’attache à suivre uniquement les deux victimes, campées par Olivia Bonamy et Michaël Cohen.

    Ici, on ne voit jamais la menace. On ne sait même pas si elle est réelle. Voleurs ? Esprits ? Hallucinations ? On ne le saura qu’au bout de 1h18. Mais plus que le twist, c’est l’expérience visuelle et viscérale qui compte ici, avec un grain numérique qui fait vivre le cauchemar au plus près des protagonistes. C’est en ça que Ils trouve à mes yeux sa place dans cette liste. Ce n’est sans doute pas le meilleur des films recensés ici, mais la proposition en fait une expérience particulière.

    The House / Skinamarink (2023)

    Une nuit de cauchemar racontée… comme un cauchemar ? C’est l'approche (très) expérimentale de The House / Skinamarink (2023), l’un des phénomènes indépendants récents outre-Atlantique. Le réalisateur Kyle Edward Ball y raconte la terreur vécue par deux enfants, alors qu’ils se réveillent pour découvrir que leur père n’est plus là, que toutes les fenêtres et les portes de leur maison ont disparu et qu’une présence mystérieuse semble s’être invitée dans les murs de leur maison…

    The House / Skinamarink, c’est un peu la rencontre entre Blair Witch (1999) et le cinéma de David Lynch qui convoquerait les peurs enfantines. Et je préfère être clair : l’expérience laissera beaucoup d’entre-vous sur le seuil de la maison. Personnellement, je n’ai jamais réussi à entrer dedans, même dans le noir, alors que se succèdent des plans fixes de murs, de jouets, de meubles et d'écran de télévision dans une ambiance vraiment étrange. Je ne vais donc pas ici vous resservir la « hype » qui m’a conduit à regarder. Mais simplement vous dire que pour celles et ceux qui ont adhéré à la proposition, le cauchemar était visiblement au rendez-vous. J’espère que vous en ferez partie, car il n’y a pas deux films comme celui-ci.

    Haute Tension (2003)

    Aujourd’hui intégré dans le cercle très fermé des « Maîtres de l’Horreur » grâce à des films comme La Colline a des yeux (2006), Piranha 3D (2010) ou Crawl (2019), Alexandre Aja a mis tout le monde d’accord dès son deuxième long métrage. Haute Tension (2003), c’est un survival rural français qui voit Cécile de France et Maïwenn tenter d’échapper à un tueur aussi sordide que terrifiant (Philippe Nahon), qui écume la campagne dans sa vieille fourgonnette à la recherche de nouvelles victimes.

    Comme pour Les Autres (2001), il serait cruel -et même criminel- d’en dire plus sur le long métrage, dont le dénouement ne manquera pas de vous surprendre. Car ce qui semble être, sur le papier, un slasher somme toute assez classique, est en réalité un film qui apporte une perspective inédite sur le genre. Et un cauchemar malsain et « craspec » qui ne manquera pas de plaire aux amateurs des french survivals Calvaire (2005), Sheitan (2006) et Ghostland (2018).

    Derrière le masque (2006)

    Personnellement, j’aime beaucoup les mockumentaries. Ces faux documentaires (également baptisés « documenteurs ») racontent de fausses histoires comme des vraies, à travers une approche brute et informative qui floute la frontière entre réalité et fiction. Le genre se décline souvent dans la comédie (je pense à Spinal Tap, Belles à mourir ou Vampires en toute intimité) mais il fait aussi des incursions dans l’horreur, comme dans le sous-coté Le Dernier exorcisme (2010) qui revisite la possession par ce prisme documentaire, ou Derrière le masque (2006).

    Imaginé par Scott Glosserman, ce film suit une équipe de tournage qui part à la rencontre de Leslie Vernon, un tueur en série en devenir qui leur partage son quotidien, ses références (les légendes du slasher, forcément) et ses préparatifs en vue d’une prochaine tuerie. Le film est avant tout une satire méta sur l’horreur plus qu’un spectacle sanglant, portée par un Nathan Baesel perturbant. Le comédien s’est notamment inspiré de Ted Bundy pour donner une sympathie dérangeante à son personnage, sorte de cousin américain de C’est arrivé près de chez vous (1992).

  • « Twin Peaks » : dans quel ordre regarder l’enquête culte de David Lynch ?

    « Twin Peaks » : dans quel ordre regarder l’enquête culte de David Lynch ?

    Maëlle Beauget-Uhl

    Maëlle Beauget-Uhl

    Rédacteur JustWatch

    « Diane, 11:30 du matin, nous sommes le 24 février, j’arrive dans les faubourgs de Twin Peaks. » Ces quelques mots prononcés par l’agent Dale Cooper alors qu’il s'apprêtait à entrer dans le ville iconique de Twin Peaks pour enquêter sur la mort de la jeune Laura Palmer, suffirent à créer l’Histoire télévisuelle avec un grand H, lors de la première diffusion de la série en 1990.

    L’immense David Lynch a créé dans l’ordre : un pilote, deux saisons (mais si vous les regardez en mode marathon, elles ressembleront surtout à une seule et même saison), un film et une troisième saison qui n'était pas prévue et qui a surpris tout le monde en 2017.

    L’ordre de visionnage de Twin Peaks (1990-2017) a souvent été sujet à débats, et pourtant, la chronologie la plus évidente est l’ordre de réalisation de chacun de ces projets. Petite explication dans ce guide concocté par JustWatch, si vous êtes dans l’humeur de vous replonger dans le monde sombre et déjanté de la ville de Twin Peaks.

    Pilote US (1990)

    Ce qui est appelé « Pilote » est en réalité simplement l'épisode 1 de la saison 1, d’une durée de 90 minutes. Le corps de la jeune lycéenne Laura Palmer est retrouvé emballé dans un sac en plastique par un pêcheur, sur les berges du lac de Twin Peaks. De là, l’histoire est lancée et nous faisons la rencontre des habitants pour le moins particuliers de la ville.

    La seule chose à vraiment garder en tête avant de lancer le premier épisode est de s’assurer que vous regardez la version US du pilote, et non la version internationale. En effet, les studios avaient créé cette version alternative, un téléfilm en somme, au cas où la série ne se vendrait pas. Or dans cette version, les scènes rajoutées permettent… d’élucider le meurtre de Laura Palmer ! Mais n’ayez crainte, il y a très, très peu de chance que vous tombiez sur ce montage, puisque les plateformes de streaming qui diffusent Twin Peaks utilisent la version US. La version internationale, quant à elle, n’a jamais vraiment été faite pour être montrée aux fans.

    Saison 1 (1990)

    Après le pilote vient le reste de la saison 1, assez courte -surtout vu les formats des séries de l'époque- car celle-ci ne comprend « que » 7 épisodes. Les différentes affaires suivent leur cours, l’agent Dale Cooper (Kyle MacLachlan) continue son investigation, plusieurs suspects sont arrêtés, des langues se délient. Entre la mélancolie des personnages et l'atmosphère de la ville, des performances d’acteurs incroyables, l'absurdité de certaines scènes et la bande originale devenue iconique d’Angelo Badalamenti, ça n’est pas pour rien que cette saison 1 est régulièrement décrite comme étant l’un des plus grands moments de télévision de tous les temps. 

    Saison 2 (1991)

    La saison 2 de Twin Peaks devait techniquement marquer la fin de la série à l'époque. Composée de 22 épisodes, elle est bien plus longue -et certains diront inégale- que la première. Le meurtre de Laura Palmer est en effet résolu relativement tôt dans cette nouvelle salve. Certains fans préfèrent dès lors s'arrêter là et ne pas regarder le reste de la saison, quand les autres apprécient tellement l’ambiance de la série et ses personnages loufoques qu’ils continuent quand même. C’est après tout une histoire de goût, lorsque l’on connait la série et qu’on décide de se faire un marathon juste pour le plaisir. Et si vous restez jusqu’au bout de la saison 2, vous pourrez voir l’épisode S2E15 réalisé par la grande Diane Keaton, qui nous a malheureusement quittés en octobre 2025. 

    Twin Peaks: Fire Walk With Me (1992)

    Ce prequel au premier épisode de la saison 1 a été réalisé dans le but de donner plus de contexte au personnage de Laura Palmer (Sheryl Lee), en particulier les sept derniers jours de la jeune femme, avant son meurtre. La fin du film marque donc logiquement le début de la saison 1. Toutefois, David Lynch n’a pas réalisé ce film dans le but d'être regardé avant la saison 1, puisque les révélations et les twists les plus importants de la série y sont dévoilés ! Fire Walk With Me (1992) est donc bel et bien à regarder APRÈS la saison 2 si c’est la première fois que vous vous lancez dans ce chef-d'œuvre. Mais si comme moi, c’est votre énième « rewatch », alors ce n’est là encore qu’une question de préférence. 

    Twin Peaks : The Return (2017)

    En 2017, soit 26 ans après la fin de la série, David Lynch sort une troisième saison, également baptisée The Return (2017). Les deux premiers épisodes de la saison 3 ont même été présentés au Festival de Cannes en 2017, tant le retour de Twin Peaks était un événement. Si vous lisez cet article et que c’est la première fois que vous regardez la série, il est impossible de résumer même en quelques lignes les événements de la saison 3 tant ils sont liés à la fin de la saison 2. Sachez juste que la ville de Twin Peaks est à nouveau ébranlée par de tragiques événements et que l’agent Dale Cooper est toujours là. En quelque sorte… Au final, la chose la plus importante à retenir de ce guide est que l’ordre de visionnage de Twin Peaks n’est pas si compliqué si vous vous lancez dans cette folle aventure pour la première fois. Retenez ma « reco » : l’ordre de réalisation et de sortie est tout simplement la meilleure option de visionnage.

  • Ces 8 films d’horreur vous feront (peut-être) plus peur que « Conjuring »

    Ces 8 films d’horreur vous feront (peut-être) plus peur que « Conjuring »

    Maëlle Beauget-Uhl

    Maëlle Beauget-Uhl

    Rédacteur JustWatch

    Pour beaucoup d'amateurs du genre horrifique, James Wan a placé la barre très haute en 2013, lorsqu’il a sorti le premier opus de la saga Conjuring: Les Dossiers Warren. Certains pensent même que c'est l'un des films d’horreur les plus terrifiants jamais réalisés.

    Après tout, s’il y bien une chose sur laquelle on peut s’accorder à propos du cinéma, c’est que la perception de l’horreur et du gore est bel et bien subjective. C’est donc en toute subjectivité que nous vous avons préparé une liste JustWatch de films d’horreur liés au paranormal et au surnaturel qui atteignent largement le niveau de Conjuring… voire le dépassent. 

    Sinister (2012) 

    Selon une étude scientifique très sérieuse de 2012, basée sur le rythme cardiaque des spectateurs, Sinister (2012) est le film le plus effrayant au sein d’une liste de 35 films, eux-mêmes jugés comme étant les plus angoissants de tous les temps. Ça donne envie non ? Ayant eu vent de cette étude, j’ai récemment pris mon courage à deux mains et je l’ai lancé…

    Sinister est un très bon film qui met en scène Ethan Hawke dans le rôle d’un écrivain à succès, Ellison, qui emménage avec sa famille dans une maison où a eu lieu une série de meurtres. Je sais, quelle idée ! Mais sans une décision aussi discutable que celle-ci, il n’y aurait pas de film… Bref, dans le grenier, l’auteur découvre une boîte en carton dans laquelle se trouvent des pellicules Super 8 ayant servi à filmer ces meurtres, et bien d’autres encore. Ellison se trouve alors face à un doute glaçant : ces meurtres ont-ils été perpétrés par un tueur en série ou par une entité démoniaque ? 

    Insidious (2011)

    Si le premier Conjuring vous a terrifié, attendez un peu de voir ce que Insidious (2011) vous réserve. Également réalisé par James Wan, le film met en scène Patrick Wilson et Rose Byrne, un couple essayant de venir en aide à leur fils qui semble être plongé dans un état comateux soudain et étrange. Les parents découvrent rapidement que leur petit garçon est coincé dans le monde très lointain d'esprits malveillants, et vont tout faire pour le sortir de là. 

    Quand on parle de jump scares, on s’attend souvent à ce que le monstre surgisse derrière le personnage principal qui se mettrait à hurler devant le spectateur. Mais dans Insidious, la présence du Mal est constante et rentre sous votre peau. James Wan réussit à vous faire sursauter et crier grâce à cette énergie malsaine qu’il a instauré dès le début du film. Le Mal s'insinue dans cette famille (et dans votre salon, si vous l’osez !) et ne la quitte jamais. Alors un peu de courage, éteignez les lumières et lancez le film… 

    La Dame en Noir (2012)

    Petite confession très honnête de ma part : La Dame en Noir (2012) est le deuxième film d’horreur devant lequel j’ai pleuré de peur ! Eh oui, j'étais certes beaucoup trop jeune et probablement trop impressionnable, mais même encore maintenant, j’ai beaucoup de mal à voir ce film tant il m’a traumatisé…

    Daniel Radcliffe joue le rôle d’un jeune notaire londonien qui doit se rendre dans un manoir abandonné aux abords d’un petit village perdu, à l'atmosphère très lourde et malsaine, pour régler des problèmes de succession. Seul et en proie à ses propres démons, le jeune homme se rend vite compte que la maison et le village renferment de très lourds secrets qu’il faudra bientôt déjouer afin de rester en vie. Entre les jouets très glauques d’enfants possédés, le rocking chair se balançant seul au milieu de la nuit et les apparitions d’une figure sombre à la fenêtre alors que la maison est supposée être vide, La Dame en Noir est l’expérience qu’il vous faut si vous cherchez un très bon film gothique terrifiant pour Halloween. 

    The Grudge (2004)

    J'ai découvert récemment The Grudge (2004) après avoir repoussé le visionnage bien trop longtemps, sachant très bien ce qui m’attendait (une semaine de nuits blanches). Le film réalisé par Takashi Shimizu s’est très vite imposé comme un classique du genre. 

    Sarah Michelle Gellar joue le rôle d’une aide-soignante américaine vivant à Tokyo, et devant remplacer une collègue qui s’est tout simplement évaporée du jour au lendemain. La jeune femme de rend donc dans cette maison bien évidemment hantée par un esprit, une malédiction passée à chaque personne entrant en ce lieu. Je n’ai pas encore vu l’original, Ju-On: The Grudge (2002) par manque de courage, mais en termes de jump scares et d'ambiance malfaisante, la version de 2004 est déjà bien chargée. Elle saura sans aucun doute satisfaire votre envie d'être vraiment très, très effrayé.e.s si vous prévoyez une séance films d’horreur cette semaine. 

    Les Autres (2001)

    Si je vous révélais un peu plus haut que La Dame en Noir était le deuxième film devant lequel j’ai pleuré de peur, Les Autres (2001)... est le premier ! Là encore, je l’ai sûrement vu bien trop jeune, mais je me souviens parfaitement de cette impression de terreur qui m’avait envahie. Je ne souhaitais qu’une chose : que ce film se termine ! L’ayant revu plusieurs années après en tant qu'adulte, ce sentiment d’effroi était toujours là. Non seulement Les Autres fait peur, mais il est également extrêmement bien réalisé par Alejandro Amenábar, et très bien interprété notamment grâce à Nicole Kidman, qui livre une des meilleures performances de sa carrière. 

    Le film se passe dans un manoir sur l'île de Jersey en 1945. Kidman joue le rôle de Grace Stewart, habitant seule avec ses deux enfants et attendant désespérément des nouvelles de son mari parti au front. Un jour, d’anciens domestiques de la maison viennent frapper à la porte puisqu’ils cherchent du travail. Grace leur explique que ses enfants souffrent d’une maladie incurable et qu’il ne peuvent supporter la lumière : ils devront alors respecter des règles très strictes afin de maintenir les enfants en bonne santé. Petit à petit, des événements inexpliqués et des bruits qui n’ont pas lieu d'être commencent à se faire entendre dans la maison… C’est un classique (avec l’un des meilleurs twists de l'histoire du cinéma) qu’il faut absolument ajouter à votre watchlist d’Halloween. 

    Longlegs (2024)

    La seule chose qui fait plus peur que Longlegs (2024) est le marketing de ce film d’Osgood Perkins. En effet, le studio américain Neon avait mis en place une campagne extrêmement impactante et avait notamment diffusé les battements de cœur de l'actrice principale Maika Monroe, qui avaient été enregistrés la première fois qu’elle avait vu Nicolas Cage dans son costume et maquillage. Le rythme cardiaque de l’actrice qui ne faisait que s’accélérer a suffi à rendre la toile folle, et à en faire l’un des films d’horreur les plus anticipés de l’année 2024.

    Monroe joue le rôle d’une agent de FBI, chargée d’enquêter sur une série de meurtres/suicides, en lien étroit avec des rites sataniques. Si vous n’avez pas encore vu Longlegs, je ne vais pas vous en dire plus pour éviter de gâcher cette campagne marketing folle qui avait tout fait pour garder le spectateur dans l’angoisse et l’inconnu. Mais je me souviendrais toujours d’avoir eu peur « raisonnablement » au cinéma, réalisant une fois le film terminé que je n’avais pas eu aussi peur que ce que je pensais. Et pourtant, en rentrant chez moi et en me repassant toute l'histoire, je me suis rendue compte peu à peu que j'étais en fait TERRIFIÉE. Longlegs est le genre de film qui vous impacte après coup. Résultat, j’ai gardé la lumière allumée la nuit pendant une semaine après ça !

    Ring (1998)

    Encore un classique de cinéma d’horreur japonais que j’ai découvert récemment : Ring (1998) m’a complètement terrifiée. Le fait est que les films qui traitent de malédictions dont il est impossible de se défaire restent avec vous très longtemps après que les lumières se soient rallumées. Réalisé par Hideo Nakata et sorti en 1998, Ring raconte l'histoire d'une malédiction se transmettant à travers une cassette vidéo.

    Si cette vidéo est visionnée, celui qui l’aura regardé entendra son téléphone sonner, annonçant qu’il ne lui reste que 7 jours à vivre. Lorsqu’une journaliste entend parler de cette VHS, elle décide d'enquêter sur les morts liées à cette prétendue malédiction… et décide de regarder la cassette maudite elle-même. Même si on ne voit pas toujours l’esprit vengeur responsable de cette malédiction, Ring est un film à ambiance qui là encore, vous poursuit bien après le générique. Il n’y a pas de jump scares à proprement parler : non, la malédiction s’introduit dans votre esprit et vous fera passer une soirée ciné horreur digne de ce nom. 

    Hérédité (2018)

    En 2018, Ari Aster sort Hérédité, un film d’horreur qui va rapidement devenir l’un des meilleurs de la décennie pour les fans du genre. Je dois toutefois avouer qu’il n’a pas fonctionné pour moi, que ce soit au niveau de l’histoire ou de la mise en scène. Cela dit, je vois tout de même pourquoi il a été un succès -même auprès de la presse-. 

    Le film est divisé en deux parties. La première est concentrée sur le quotidien d’une famille confrontée à une disparition : la mère d’Annie, une artiste maquettiste mariée et mère de deux enfants, vient de mourir, et le travail de deuil s'avère compliqué puisqu’il fait suite à une relation mère-fille assez complexe. Jour après jour, les événements deviennent de plus en plus étranges et dramatiques au sein de cette famille. La deuxième partie vire alors totalement dans l’occulte et le surnaturel, et les performances incroyables du casting -notamment de Toni Collette- servent vraiment l’histoire. Alors certes, Hérédité n'était pas pour moi, mais il mérite totalement sa place dans cette liste. 

  • 10 anime parfaits pour Halloween… mais pas pour les enfants

    10 anime parfaits pour Halloween… mais pas pour les enfants

    Aurélien Bouron

    Aurélien Bouron

    Rédacteur JustWatch

    Les anime ont cette capacité à trouver l'horreur là où on ne l’attend pas. Derrière les cris et les ombres se cachent souvent des récits bien plus profonds, qui interrogent la solitude, la perte d’identité ou la folie du monde moderne. L’horreur y devient miroir, métaphore ou poésie noire, révélant ce que l’humain préfère ignorer.

    Des fantômes mélancoliques aux démons intérieurs, certains anime nous bousculent tellement qu'on aurait presque aimé ne pas les avoir vus et garder notre insouciance... et pourtant, on y retourne.

    Ce guide JustWatch vous propose dix œuvres marquantes, parfaites pour Halloween, mais pas vraiment recommandées pour les enfants. Ici, la terreur prend mille visages – parfois étranges, d'autres fois terrifiants, toujours bouleversants. Chaque épisode vous invite à regarder la peur autrement.

    Parasyte: The Maxim (2014–2015)

    Avec Parasyte: The Maxim (1 saison, 24 épisodes), l’horreur s’invite dans le quotidien. Shinichi Izumi, lycéen sans histoire, voit son bras droit infecté par un parasite extraterrestre. Ce parasite n'est qu'un parmi des milliers qui tentent de prendre possession d'humains. Loin d’être un simple récit de science-fiction, la série s’interroge sur la cohabitation entre l’humain et le monstrueux, sur la frontière floue entre symbiose et déshumanisation. La tension grandit à mesure que Shinichi perd le contrôle, tandis que le parasite, froid et logique, observe nos émotions avec curiosité.

    Plus métaphysique que sanglante, Parasyte évoque autant Tokyo Ghoul (2014) que Neon Genesis Evangelion (1995) dans sa manière d’examiner la peur de soi-même. C'est une série qui nous pousse à réfléchir sur notre propre humanité et notre rapport à la nature : et si nous étions les monstres de cette planète ? Que se passe-t-il lorsque nous ne sommes plus au sommet de la chaîne alimentaire ? Si vous aimez les récits où l’horreur s’insinue dans la morale et la chair, cet anime est un point d’entrée fascinant : il dérange sans jamais tomber dans le voyeurisme. On retrouve cette grande portée philosophique dans Psycho-pass (2012) que je ne peux que conseiller aux fans de Bourdieu ou de Foucault. 

    Jujutsu Kaisen (2020–)

    Phénomène mondial, Jujutsu Kaisen (3 saisons en cours) explore un Japon envahi par des malédictions – incarnations physiques de la haine humaine. Yuji Itadori, lycéen ordinaire, devient le réceptacle d’un démon ancestral : Sukuna. Le ton est nerveux, l’action millimétrée, mais la peur reste omniprésente – celle de se perdre soi-même en combattant le Mal.

    Plus énergique que Parasyte mais tout aussi angoissante dans son sous-texte, la série combine la tension de l’horreur japonaise et l’efficacité du shōnen d’action. C’est l’une des rares œuvres à concilier exorcisme, tragédie et humour sans perdre son intensité. L'action est vive et l'animation brutale et prenante. Les combats sont intelligents et d'une immense qualité, et s’imposent assurément comme l'une des plus grandes forces de cet anime. Jujutsu Kaisen est une série parfaite pour Halloween si vous préférez les démons spectaculaires aux silences pesants.

    Hellsing Ultimate (2006–2012)

    Hellsing Ultimate (10 épisodes) réinvente le mythe du vampire à la sauce militaire et gothique. Sous les ordres de l’organisation Hellsing, le redoutable Alucard traque les créatures de la nuit à travers une Europe crépusculaire. L’animation ultra-stylisée, le ton provocateur et les combats baroques en font une œuvre visuellement hypnotique, où la foi et la folie s’entremêlent.

    Hellsing joue sur la démesure et la théâtralité. C’est un anime pour celles et ceux qui veulent de l’horreur flamboyante, sans compromis. Son mélange d’humour noir et de mystique sanguinaire rappelle Castlevania (2017), mais en plus excessif et plus nihiliste. Mais comment ne pas penser à Trigun (2018) lorsque l’on voit la grande tunique rouge et le pistolet démesuré ? Les deux anime sont certes très différents, mais les fans auraient tellement aimé un crossover…

    Tokyo Ghoul (2014–2018)

    Dans Tokyo Ghoul (4 saisons), Ken Kaneki, étudiant discret, devient malgré lui un hybride mi-humain mi-goule après une rencontre fatale. Le monde qu’il découvre est d’une cruauté glaçante : pour survivre, il doit consommer de la chair humaine. Cette métamorphose, lente et douloureuse, devient une allégorie de la différence et de la perte d’innocence.

    Moins spectaculaire que Jujutsu Kaisen, mais plus viscérale, la série s’impose comme l’un des récits les plus bouleversants du genre. Et pour cause, elle prend aux tripes. L'anime pose la question de la coexistence de deux espèces, et de la "bonne" manière de vivre, y en t'il vraiment qu'une ? Tokyo Ghoul questionne la morale et la monstruosité sans jamais trancher. Comme Parasyte, Tokyo Ghoul sème le doute sur notre humanité que l'on pense acquise.

    Dan da dan (2024–)

    Avec Dan da dan (3 saisons), l’horreur et la comédie flirtent dans un chaos aussi drôle qu’étrange. L’histoire suit Momo, une lycéenne médium, et Okarun, un passionné d’ufologie (l'étude des extraterrestres), qui affrontent fantômes lubriques et extraterrestres délirants. Le ton est punk, coloré, imprévisible : une ode au bizarre. Soyez prévenu, ça part dans tous les sens, c'est souvent du grand n'importe quoi, mais sans jamais perdre le spectateur. Ici, on est dans un vrai délire occulte japonais, mais qui, derrière toute cette folie, nous permet de découvrir le folklore nippon. 

    C’est un anime pour celles et ceux qui aiment rire avant de sursauter. Dan da dan réussit là où beaucoup échouent : faire du surnaturel un bon moment de rires, sans jamais oublier la peur. Si Mob Psycho 100 (2016) ou Chainsaw Man (2022) vous ont séduit par leur folie visuelle, ce titre vous enverra encore plus loin.

    The Summer Hikaru Died (2025–)

    Annoncé comme l’un des futurs chocs d’horreur psychologique, The Summer Hikaru Died (1 saison, 12 épisodes) adapte le manga culte de Mokumokuren. Yoshiki découvre que son ami d’enfance, Hikaru, n’est plus tout à fait humain. Le mystère s’épaissit dans une ambiance moite et silencieuse, entre campagne japonaise, deuil impossible et une horreur qui plane sur toute l'histoire. 

    Loin du spectaculaire d’Hellsing, cette série privilégie la lenteur et l’intime. Le malaise vient de ce qu’on ne montre pas : un regard trop fixe, un mot trop calme. Et l’atmosphère ne fait qu'augmenter au fil des épisodes. Cet anime me laisse la même impression qu'un problème dans ma vie que je préfère ignorer plutôt que de le résoudre. Il séduira les amateurs d’horreur existentielle, à mi-chemin entre Les Autres (2001) et Perfect Blue (1998).

    Paranoia Agent (2004)

    Créé par Satoshi Kon, l’un des grands maîtres de l’animation japonaise, Paranoia Agent (1 saison, 13 épisodes) est un cauchemar collectif déguisé en enquête policière, où la paranoïa devient le fil rouge d’une société à cran. À Tokyo, une rumeur enfle autour d’un mystérieux adolescent qui attaque les habitants de la ville avec sa batte de baseball dorée. L’animation est d’une créativité incroyable et la narration part dans tous les sens mais est si bien construite, pour nous plonger dans l’inconscient d’une société épuisée par la pression et l’isolement.

    Plus qu’un anime d’horreur, Paranoia Agent est une plongée dans la psyché moderne, où la peur devient contagieuse et se nourrit des mensonges. Chaque épisode réinvente le réel, nous laissant prendre part dans la folie collective présentée dans la série. Pour celles et ceux qui ont aimé Perfect Blue ou Death Note (2016), l’anime offre une expérience plus déroutante encore : l’angoisse sans explication, la folie partagée, et ce vertige qu’on ressent quand la réalité se fissure doucement. Pas besoin de monstres ici, car le monstre, c’est nous, le collectif et la folie qu’on accepte. 

    Devilman Crybaby (2018)

    Signé Masaaki Yuasa, Devilman Crybaby (1 saison) adapte l’œuvre fondatrice de Go Nagai. Akira Fudo fusionne avec un démon pour combattre les siens, dans un déluge de violence et de beauté apocalyptique. Rarement un anime aura autant mêlé lyrisme, sexualité et désespoir. La violence en deviendrait presque belle, ce qui la rend d'autant plus déconcertante.

    C’est une expérience cathartique, presque insoutenable par moments. Moins « effrayant » que tragique, Devilman Crybaby montre que l’horreur la plus puissante est celle du cœur humain. Je me souviens avoir été presque intimidé par cet anime qui en met plein la vue. Pour rester dans cette violence extrême, Berserk (1997) ou Claymore (2007) sont des incontournables du genre, avec une intensité dévastatrice.

    Another (2012–2013)

    Another (1 saison, 12 épisodes) débute dans une classe maudite : un élève oublié du registre, des morts mystérieuses, une atmosphère suffocante. Ce qui commence comme un mystère devient une spirale d’angoisse où chaque geste peut être fatal. L’esthétique réaliste et les silences prolongés renforcent le sentiment d’inévitable.

    Souvent comparé à Destination Finale (2000), Another préfère le suspense à la violence gratuite. C’est une œuvre d’ambiance, un cauchemar feutré qui s’impose peu à peu. Ici, ce n’est pas le surnaturel qui crée l’horreur, mais bien la fragilité de la vie. Si vous aimez les intrigues d’école hantée ou les histoires à malédiction lente, celle-ci vous hantera longtemps.

    Mononoke (2007)

    Chef-d’œuvre de l’animation japonaise, Mononoke (12 épisodes), à ne pas confondre avec Princesse Mononoke (1997), suit un mystérieux exorciste, le « Vendeur de remèdes », qui traque des esprits nés des émotions humaines. Chaque arc raconte une nouvelle possession, dans un style visuel inspiré de l’estampe japonaise. La beauté formelle contraste avec la cruauté des récits, entre vengeance, culpabilité et honte.

    Tout aussi spirituel que poétique, Mononoke explore la peur comme un rituel. Et c’est certainement l’un anime les plus beaux que j’ai pu voir. C’est un bijou visuel qui permet de raconter des histoires pleines de symboles et d’horreur ; une série à voir seul, dans le silence, pour en ressentir la lente montée mystique. Et c’est surtout une conclusion parfaite pour ce voyage d’Halloween : le frisson s’y fait art. Un film, qui peine à atteindre le niveau de la série, est sorti en 2024. Même s’il m’a légèrement déçu, je vous invite tout de même à le regarder : Mononoke, le film : Un fantôme sous la pluie (2024). 

  • 8 séries d’enquête qui donnent le sourire après « Only Murders… »

    8 séries d’enquête qui donnent le sourire après « Only Murders… »

    Aurélien Bouron

    Aurélien Bouron

    Rédacteur JustWatch

    Le polar aime se prendre au sérieux, mais c’est lorsqu’il s’en moque qu’il devient le plus savoureux. Entre pastiches élégants, satire de la bourgeoisie et improvisations absurdes, les séries d’enquête humoristiques ont trouvé leur public : celui qui aime les intrigues tordues, les personnages décalés et les rires nerveux.

    Avec Only Murders in the Building (2021), Steve Martin, Martin Short et Selena Gomez ont remis ce mélange au goût du jour, prouvant qu’il est possible d’élucider des crimes tout en riant de soi-même. À l’approche d’Halloween, JustWatch vous a préparé une sélection de dix séries parfaites pour troquer les fantômes contre les coupables.

    Des whodunits loufoques, des détectives maladroits, des suspects trop charmants pour être honnêtes : autant d’histoires où l’humour devient une arme aussi affûtée qu’un couteau de scène de crime.

    Poker Face (2023–)

    Créée par Rian Johnson (À couteaux tirés), la série Poker Face (2 saisons) remet au goût du jour le format des séries d’enquête des années 70, avec une héroïne capable de repérer instantanément les mensonges. Natasha Lyonne campe Charlie Cale, barmaid fuyante et nonchalante, qui se retrouve mêlée à une série de crimes à travers les États-Unis. Chaque épisode est une mini-histoire complète, avec ses guest stars, ses indices tordus et son humour ravageur. Avec sa dégaine qui nous fait croire qu’elle a toujours une clope à finir, Natasha Lyonne est bluffante. Elle nous y avait habitué dans Poupée russe (2019-), mais je ne peux pas m’empêcher d’être surpris, presque jaloux, de sa désinvolture !

    La réussite du show tient à son équilibre entre hommage et modernité : Lyonne, irrésistible et sarcastique, donne vie à un personnage à la fois paumé et brillant. Johnson multiplie les clins d’œil à Columbo (1971-2003), mais y injecte son sens du rythme et du second degré. Poker Face est une série à savourer comme un bon polar de minuit : un peu rétro, réellement fun, et parfaite pour les soirées où l’on souhaite rire tout en cherchant le coupable.

    La Résidence (2025)

    Avec La Résidence (1 saison), Netflix imagine un dîner d’État à la Maison-Blanche qui dégénère en meurtre. L’enquêtrice Cordelia Cupp (Uzo Aduba) est appelée à résoudre l’affaire au sein d’un personnel haut en couleurs : diplomates nerveux, domestiques trop bavards et conseillers plus coupables qu’ils ne le paraissent. La série mêle satire politique et mystery comedy, dans un décor où les secrets circulent plus vite que les petits fours.

    Sous ses airs de divertissement mondain, La Résidence est une critique des apparences : le pouvoir, la bienséance et la hiérarchie deviennent des armes de dissimulation. L’humour, souvent noir, s’invite entre deux répliques, donnant à l’ensemble une saveur délicieusement venimeuse. La série a tous les ingrédients pour Halloween : l’enquêtrice est si charismatique qu’elle en est étrange, le cadre est excellent, l’ambiance est feutrée. Si vous recherchez un Cluedo glamour pour Halloween, cette série est un parfait « menu trois plats » : élégance, sarcasme et un cadavre en dessert.

    The Afterparty (2022–2023)

    The Afterparty (2 saisons) démarre avec un meurtre lors d’une soirée d’anciens élèves. L’inspectrice Danner (Tiffany Haddish) interroge chaque témoin, et chaque version prend la forme d’un genre différent : comédie romantique, film d’action, polar noir… voire comédie musicale ! Derrière ce concept, Christopher Miller orchestre un hommage inventif à la pop culture, où chaque épisode est un clin d’œil à un pan du cinéma.

    Le résultat est brillant, rythmé et imprévisible. Là où d’autres séries se contentent d’un ton unique, The Afterparty change sans cesse de registre, révélant peu à peu la vérité dans un éclat de rire. Si vous avez aimé Community (2009–2015) ou À couteaux tirés (2022), vous retrouverez ce même mélange d’intelligence et d’humour. Parfait pour un Halloween léger, sans hurlements, mais avec beaucoup de fausses pistes.

    Ludwig (2024–)

    Dans Ludwig (1 saison), David Mitchell incarne un auteur de puzzles reclus, féru de logique, qui endosse malgré lui l’identité de son frère jumeau disparu… inspecteur de police à Cambridge. Ce postulat absurde donne lieu à une série d’enquêtes aussi cocasses que cérébrales, où le flegme britannique règne en maître. Entre décors universitaires et dialogues pleins de sous-entendus, l’humour est fin, souvent pince-sans-rire, toujours délicieusement étrange.

    C’est une série qui s’adresse à celles et ceux qui aiment les comédies d’esprit et les mystères feutrés. Ludwig ne cherche jamais la punchline gratuite : son rire naît du décalage et du malaise, comme si Sherlock (2010–2017) avait été réécrit par les Monty Python. La série est aussi une démonstration logique, le personnage principal utilisant des techniques de passionnés de puzzles pour résoudre ses enquêtes. Un bijou discret, idéal pour une soirée d’Halloween où vous préférerez un bon thé gingembre citron au sang qui gicle.

    Why Women Kill (2019–2021)

    Dans Why Women Kill (2 saisons), trois femmes, à trois époques différentes, font face à la trahison et à l’hypocrisie conjugale. Chaque histoire s’entrelace dans un ballet de couleurs, de sarcasmes et de costumes flamboyants. Marc Cherry, déjà derrière Desperate Housewives (2004–2012), retrouve son goût du vernis craquelé et des secrets sous le sourire. Lucy Liu, Ginnifer Goodwin et Allison Tolman rivalisent de prestance, chacune dans un décor stylisé à outrance.

    Mais sous le clinquant, la série cache un vrai regard sur la condition féminine et la rage contenue. C’est à la fois drôle, cruel et visuellement irrésistible. Why Women Kill n’est pas une parodie : c’est une confession élégante, un rire amer contre la domination et les faux-semblants. Une série parfaite pour Halloween si vous souhaitez troquer les fantômes contre des vengeances servies avec panache.

    Murderville (2022-)

    Murderville (1 saison) repose sur un concept génial : un détective blasé (Will Arnett) accueille dans chaque épisode un invité… sans lui donner le scénario. Résultat : des improvisations totales, des situations absurdes et des rires impossibles à feindre. Conan O’Brien, Ken Jeong, Annie Murphy ou Marshawn Lynch se prêtent au jeu, et le chaos devient rapidement contagieux.

    C’est une série à la frontière entre sketch et enquête, où le ridicule devient un moteur d’humour. Murderville est l’antithèse du thriller sérieux : c’est le plaisir de voir le vernis craquer, les acteurs dérailler et le crime devenir prétexte à une farce géante. À regarder un soir d’Halloween si vous souhaitez rire très fort sans vous poser de questions !

    The Flight Attendant (2020–2022)

    The Flight Attendant (2 saisons) débute comme un thriller : Cassie (Kaley Cuoco), hôtesse de l’air, se réveille à Bangkok à côté d’un cadavre. Panique, fuite, alcool, paranoïa — le tout traité avec un humour noir. La série joue la carte du chaos visuel : montage nerveux, voix intérieure moqueuse, et Cuoco oscillant entre drame et comédie.

    C’est un thriller pop à mi-chemin entre Killing Eve (2018–2022) et Dead to Me (2019–2022), qui aborde la culpabilité avec un ton décomplexé. On rit autant qu’il y a du suspense, et ce mélange fonctionne. Si vous souhaitez un Halloween nerveux mais chic, The Flight Attendant coche toutes les cases.

    Murder in Successville (2015–2017)

    Avant Murderville, il y avait Murder in Successville (3 saisons), pure folie britannique : un inspecteur (Tom Davis) accueille chaque semaine une célébrité pour résoudre un meurtre au milieu d’une ville peuplée de sosies absurdes de stars. Tout est improvisé, vulgaire, hilarant et complètement absurde, et même les ratés sont montrés à l’écran.

    C’est le genre de série qu’on ne pourrait tourner nulle part ailleurs qu’au Royaume-Uni. Murder in Successville pousse le concept jusqu’à la parodie totale du genre policier, transformant chaque enquête en sketch imprévisible. À regarder entre amis pendant Halloween, quand l’ambiance devient aussi étrange que les suspects.

  • Halloween en famille : 11 films « d’horreur » à regarder tous ensemble

    Halloween en famille : 11 films « d’horreur » à regarder tous ensemble

    Aurélien Bouron

    Aurélien Bouron

    Rédacteur JustWatch

    Halloween, c’est avant tout une fête d’ambiance : citrouilles, bonbons et petites frayeurs qui font rire plus qu’elles n’effraient. Mais si vous cherchez un film à regarder avec vos enfants sans qu’ils ne dorment la lumière allumée pendant une semaine, vous êtes au bon endroit !

    Ici, il n'y a pas de films d'horreur, juste des longs métrages avec une ambiance Halloween, des citrouilles et des gentils monstres. Voici onze films d’horreur « family friendly », des œuvres qui flirtent avec le fantastique, l’étrange ou le mystère, mais sans jamais franchir la ligne du cauchemar.

    Ils sont drôles, inventifs, un peu effrayants parfois, mais toujours bienveillants. Préparez le chocolat chaud, tamisez la lumière, et laissez-vous emporter par ces frissons à taille humaine sélectionnés par JustWatch.

    L’Étrange Noël de Monsieur Jack (1993)

    Réalisé par Henry Selick et produit par Tim Burton,L’Étrange Noël de Monsieur Jack (1h16) est un incontournable d’Halloween… ou de Noël, je ne saurais pas trop vous dire. On y suit Jack Skellington, roi des citrouilles de la ville d’Halloween, qui s’ennuie un peu jusqu’au jour où il découvre la magie de Noël et décide de la détourner à sa manière. Avec ses chansons inoubliables (qu’on se plaît à marmonner des années après avoir vu le film), son univers gothique et son animation en stop motion qui donne tant de charme à l’œuvre, le film mélange poésie et bizarrerie avec un équilibre parfait.

    L’Étrange Noël de Monsieur Jack c’est le film idéal pour initier les plus jeunes à l’esthétique macabre tout en douceur. Pas de frayeur réelle ici, mais un univers où la différence, la curiosité et la tolérance triomphent. En bref, c’est le spectacle parfait pour faire la transition entre Halloween et Noël, à regarder un matin de 1er novembre, des bonbons pleins les poches. Puis, si vos enfants en redemandent, Les Noces funèbres (2005) et Frankenweenie (2012) poursuivent dans le même esprit.

    Casper (1995)

    Casper (1h40) suit l’amitié entre une adolescente et un petit fantôme bienveillant vivant dans un manoir hanté. Mélange de comédie, de fantastique et d’émotion, le film parle de perte et d’amitié avec une grande tendresse. Les effets spéciaux ont certes vieilli, mais le charme reste intact. 

    C’est un classique à partager avec les enfants à partir de 7 ans. Le ton reste léger, les fantômes sont plus drôles qu’effrayants, et le message – accepter la différence et le deuil – touche encore aujourd’hui. J’ai regardé ce film à répétition quand j’étais enfant, et il m’a marqué. Des thèmes assez compliqués sont abordés d’une manière très tendre, et l’ambiance Halloween est au rendez-vous, mêlée à une atmosphère poussiéreuse et confortable d’un ancien manoir. Si vous cherchez une alternative plus récente, Monster House (2006) joue dans la même cour avec une dose d’aventure et quelques frissons supplémentaires.

    Coraline (2009)

    Adapté du roman de Neil Gaiman, Coraline (1h40) raconte l’histoire d’une fillette qui découvre une version parallèle de son monde, plus belle et plus gentille, mais aussi bien plus inquiétante. Réalisé par Henry Selick, le film jongle entre rêve et cauchemar visuel, avec une direction artistique fascinante.

    Attention, Coraline peut impressionner les plus jeunes, surtout avec sa fameuse « mère aux boutons ». Mais c’est une histoire magnifique sur le courage, la curiosité et l’amour parental. C’est un film qui grandit avec son public, et qui, comme Le Château ambulant (2004), enchante autant qu’il intrigue. Comme les films de Miyazaki ou certains Pixar, on redécouvre l’œuvre à tout âge, se rendant compte des différents niveaux de lecture possibles. 

    Hocus Pocus (1993)

    Les sœurs Sanderson sont de retour ! Comment ne pas citer Hocus Pocus (1h36) dans cette liste, sachant que c’est LE film d’Halloween outre-Atlantique. C’est une comédie magique devenue culte, où trois sorcières maladroites ressuscitent dans la petite ville de Salem après 300 ans d’absence. Entre potions ratées et malédictions comiques, le film est un concentré d’énergie et de nostalgie.

    Parfait pour une soirée d’Halloween en famille, il allie humour, aventure et un soupçon de frisson sans jamais faire peur. Hocus Pocus est à Halloween ce que Mariah Carey est à Noël : ça revient tous les ans, mais c’est notre plaisir coupable. Sa suite, Hocus Pocus 2 (2022), modernise l’histoire avec la même joie communicative. Une double séance idéale à savourer avec un seau de popcorn.

    Les Noces funèbres (2005)

    Dans Les Noces funèbres (1h17), Tim Burton plonge à nouveau dans un univers gothique et poétique, où la mort n’est jamais vraiment triste. On y suit Victor, un jeune homme timide qui, en répétant ses vœux de mariage, réveille accidentellement l’esprit d’une mariée défunte. Commence alors une aventure à la fois lugubre et pleine de tendresse, entre monde des vivants et royaume des morts.

    L’animation en stop motion rappelle immédiatement L’Étrange Noël de Monsieur Jack, mais le ton est ici plus mélancolique, plus romantique aussi. Là où Jack cherchait à comprendre le sens de Noël, Victor cherche simplement à comprendre l’amour. Les deux films se répondent comme deux faces d’une même pièce : l’un est l’émerveillement enfantin, l’autre, la douce tristesse de l’âge adulte. 

    Frankenweenie (2012)

    Frankenweenie (1h27) est peut-être le plus touchant des films d’animation de Tim Burton. On y suit Victor Frankenstein, un jeune garçon passionné de science qui, dévasté par la mort de son chien Sparky, décide de le ramener à la vie. Mais cet acte va avoir de grandes répercussions sur la vie tranquille de sa petite ville. 

    En noir et blanc, hommage évident aux vieux films d’horreur, Frankenweenie parle autant du deuil que de la créativité. Derrière les éclairs et les expériences folles, c’est une histoire d’amitié, empreinte d’une sombre poésie typiquement burtonienne. À la fois drôle, tendre et un peu triste, c’est un parfait pont entre Les Noces funèbres et L’Étrange Noël de Monsieur Jack, un conte à la fois étrange et réconfortant.

    Wallace et Gromit : Le Mystère du lapin-garou (2005)

    Wallace et Gromit : Le Mystère du lapin-garou (1h25) est un magnifique clin d’œil aux films de monstre à la sauce britannique. L’inventeur farfelu et son chien stoïque doivent affronter une créature qui ravage les potagers du village avant le grand concours annuel de légumes.

    Ce film d’animation stop motion signé Nick Park est hilarant. Le ton est léger, les références au cinéma d’horreur classique (comme Frankenstein, 1931 ou King Kong, 1976) sont nombreuses. Le potentiel comique de ce film est immense et on retrouve ici toute la créativité britannique capable de transformer le dérisoire en épopée. C’est le film pour celles et ceux qui aiment l’humour à la Mr. Bean (1990). Un petit bijou à voir en famille sans modération, et ne pas hésiter à prolonger l’expérience avec Wallace et Gromit : La palme de la vengeance (2024), sorti récemment.

    Le Grinch (2018)

    Le Grinch (1h26), ce n’est pas un monstre qui fait peur mais une créature grognonne qui déteste les fêtes et qui ne peut même pas prononcer Noël sans faire la grimace ! Réalisé par Yarrow Cheney et Scott Mosier, ce film d’animation raconte l’histoire imaginée par Dr. Seuss, du célèbre grincheux vert qui tente de ruiner Noël pour les habitants de Chouville. Entre humour, tendresse, sarcasme et un soupçon de mélancolie, c’est une aventure pleine de couleurs.

    Ici, je propose la version animée de 2018, signée par les studios Illumination (Moi, moche et méchant, Migration, Tous en scène), car elle est plus familiale, plutôt réussie, et je ne peux que vanter cette animation et ce style si coloré et contrasté. Le film avec Jim Carrey, aujourd’hui culte, est plus sombre, peut-être moins familial et moins universel, mais la performance de l’acteur est génialement grincheuse. Le Grinch version 2018 amuse autant qu’il touche, et sa morale – la joie se trouve dans le partage – fait mouche à chaque visionnage. Si vous aimez ce genre d’ambiance, jetez-vous sur Le Lorax (2012), lui aussi basé sur une histoire de Dr. Seuss. Les Croods (2013) ou Comme des bêtes (2016) pourraient aussi plaire à toute la famille.

    Monster House (2006)

    Dans Monster House (1h31), trois enfants découvrent que la maison d’un voisin est vivante… et qu’elle dévore les intrus. Entre aventure et épouvante légère, ce film d’animation produit par Steven Spielberg et Robert Zemeckis mélange suspense et émotion.

    Monster House est un film plus impressionnant que vraiment effrayant, parfait pour les 8-12 ans, mais aussi pour les plus grands. Il capture cette excitation propre à l’enfance : l’envie d’explorer l’interdit, de se faire peur, mais juste ce qu’il faut. La 3D est un peu datée, mais pour un film de 2006 c’est bluffant et plein de charme ! Dans le même esprit, Les Boxtrolls (2014) offre un ton tout aussi drôle et un visuel aussi soigné.

    L'Étrange pouvoir de Norman (2012)

    L'Étrange pouvoir de Norman (1h32) raconte l’histoire d’un garçon capable de parler aux fantômes, un don qu’il est le seul à prendre au sérieux jusqu’au jour où une malédiction ancestrale s’abat sur sa ville. Sous ses airs de comédie macabre peuplée de zombies maladroits, le film aborde des thèmes profonds : la peur de la différence, la tolérance, la transmission et le pardon. Derrière chaque rire se cache une émotion sincère, un message sur la difficulté d’être soi quand le monde vous juge étrange.

    Produit par le studio Laika - comme Coraline -, L'Étrange pouvoir de Norman brille par son audace visuelle et sa chaleur humaine. Les décors sont minutieux, les personnages expressifs, et l’animation stop motion confère au long métrage une authenticité rare. C’est un film d’Halloween idéal pour les enfants un peu plus grands (à partir de 9 ans), à la fois drôle, poétique et touchant. Là où d’autres se contentent de faire sursauter, il choisit d’émouvoir et rappelle que comprendre les monstres, c’est souvent apprendre à aimer les autres.

    Hôtel Transylvanie (2012)

    Dans Hôtel Transylvanie (1h31), Dracula dirige un hôtel où les monstres (la créature de Frankenstein, le loup-garou, la momie…) viennent se détendre loin des humains. Mais quand un touriste s’y aventure, tout le monde panique. Ce film d’animation de Genndy Tartakovsky est un concentré d’énergie et de bonne humeur !

    Les enfants riront des gags, les adultes souriront des références, et tout le monde sera conquis par son message sur la tolérance et la famille. Ses suites sont tout aussi réussies, et forment une saga incontournable des soirées d’Halloween en famille.

  • De « La Famille Addams » à « Mercredi » : toute la saga dans l’ordre !

    De « La Famille Addams » à « Mercredi » : toute la saga dans l’ordre !

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Tout le monde (ou presque) connaît le générique de la plus gothique des familles américaines, les Addams ! D’ailleurs, on imagine aisément que les notes joyeusement macabres et les claquements de doigts iconiques de la musique résonnent en ce moment dans votre esprit… Et si ça n’est pas encore le cas, ça ne saurait tarder à la lecture des lignes à venir !

    De leurs petits noms Morticia, Gomez, Mercredi/Wednesday, Pugsley, Oncle Fétide/Fester, Grand-Mère, Max/Lurch et la Chose, ce clan d’excentriques né sous le crayon de Charles Addams a fait le bonheur des lecteurs du New Yorker entre 1938 et 1988. Les personnages, aussi célèbres que Les Simpson, ont depuis été déclinés en livres, en jeux vidéo, en comédies musicales, en jouets, en funko pop, en flippers…

    Et bien évidemment en séries (dont la dernière itération sur Netflix, emmenée par une Jenna Ortega née pour le rôle de Mercredi) et en films (mention spéciale pour le diptyque des années 90). JustWatch vous invite à pousser les portes du Manoir Addams pour découvrir, dans l’ordre, la longue lignée des adaptations de la Addams Family !

    La Famille Addams (1964-1966)

    En septembre 1964, après presque trois décennies d’aventures papier, les téléspectateurs américains voient La Famille Addams prendre vie dans une série grand public diffusée sur ABC durant deux saisons et 64 épisodes. Si Charles Addams déclare regretter que ses personnages manquent de mordant par rapport à leurs modèles dessinés, la série marque les esprits, notamment grâce à son générique incontournable conçu par Vic Mizzy. Extrêmement sympathiques et attachants, les Addams y sont régulièrement confrontés à des visiteurs plus conventionnels, et l’humour naît de cette opposition avec leur mode de vie étrange et morbide. Ce qui peut sembler un peu répétitif à la longue, comme son pendant magique Ma sorcière bien-aimée (1964-1972), d’autant que le format sitcom ne permet pas vraiment de s’extraire de cette dynamique. Pour le dire autrement, on a vu un épisode, on les a tous vus. Ou presque.

    Reste une première adaptation marquante pour son humour décalé, son ambiance macabre accessible et son couple Gomez / Morticia (John Astin & Carolyn Jones) dévoré par la passion. A noter que la plupart des personnages, anonymes au format papier, trouveront leurs noms grâce au programme, qui sera confronté à la même période à une autre série gothique inspirée des monstres Universal diffusée sur une chaîne concurrente : Les Monstres (1964-1966). Que certains préfèreront d’ailleurs à Mercredi & Cie à l’époque, pour son ton plus cartoon et burlesque. La postérité, en revanche, retiendra les Addams.

    La Famille Addams (1973)

    Après une première apparition aux côtés de Scooby-Doo en 1972 (la série invitait des guests à chaque épisode comme Batman & Robin, Les Trois Stooges… ou les Addams), La Famille Addams (1973) obtient sa première série animée l’année suivante, sur NBC. Produit au sein des prestigieux studios Hanna-Barbera (Les Pierrafeu, Les Jetson, Yogi l’ours, Wally Gator…) et s’appuyant sur un style graphique proche de celui imaginé par Charles Addams, le programme ne dure qu’une demi-saison de 16 épisodes et entraîne le clan Addams sur les routes américaines, dans un étrange véhicule s’inspirant de leur manoir. 

    Animation oblige, le public visé est plus jeune et le ton -moins mordant et plus loufoque- s’en ressent. Mais on retrouve ici la dynamique « monstruosité attachante vs. normalité ennuyeuse » de la série live, qui sert une nouvelle fois de colonne vertébrale aux différentes histoires. Et une aventure proche du road-movie qui renouvelle un peu les situations et les environnements.  Néanmoins, il ne reste des Addams originels que le concept, la famille ayant été adaptée aux exigences d’une diffusion familiale du samedi matin. A noter qu’on retrouve au casting une toute jeune Jodie Foster dans le rôle de Pugsley, alors que Jackie Coogan (Le Kid de Chaplin, c’était lui !) reprend le rôle d’Oncle Fétide qu'il tenait neuf ans plus tôt. 

    La Famille Addams : c'est la fête (1977)

    Onze ans après l’annulation de leur série, les Addams célèbrent leurs retrouvailles au presque grand complet dans C'est la fête / Halloween with the New Addams Family (1977). Cet unitaire télévisé de 74 minutes, diffusé sur NBC pour Halloween (le 30 octobre précisément), confronte la famille à des voleurs venus cambrioler le manoir le soir de cette fête incontournable. Avec à la clé, des quiproquos bizarres et autres gags macabres. Et de la bonne humeur.

    John Astin (Gomez), Carolyn Jones (Morticia), Jackie Coogan (Fétide), Lisa Loring (Mercredi), Ken Weatherwax (Pugsley) ou encore Ted Cassidy (Lurch) sont au rendez-vous de ce qui restera comme leur unique épisode tourné en couleurs, dans lequel on découvre notamment le frère de Gomez ainsi que des Mercredi Jr. et Pugsley Jr.. Mais ce revival, qui devait potentiellement initier une nouvelle série, est au final plus proche de la réunion de famille nostalgique et du fan service que d’une véritable œuvre ambitieuse. Il restera sans suite.

    La Famille Addams (1991)

    Aux débuts des années 90, les Addams vont partir à la conquête du public mondial. Un temps imaginée pour Tim Burton (dont le sens du macabre avait fait merveille dans Beetlejuice, 1988), c’est finalement sous la direction de Barry Sonnenfeld que la première adaptation cinéma voit le jour. L’ancien directeur de la photographie des frères Coen et futur réalisateur de Men In Black (1997) fait ici ses débuts derrière la caméra, et malgré une production compliquée et un scénario qui manque parfois de liant, il restitue à merveille le macabre loufoque et le panache bizarre de Gomez (Raul Julia), Morticia (Anjelica Huston) et Mercredi (Christina Ricci), alors qu’un sosie de Fétide (Christopher Lloyd) infiltre la famille pour dérober leur trésor…

    Le résultat est une réussite que n’aurait pas reniée Charles Addams, décédé trois ans plus tôt. Bien plus sombre que les séries qui ont précédé. On y retrouve ce ton particulier, à l’humour noir délicieusement dérangeant, qu’on peut croiser dans Les Sorcières d’Eastwick (1987), Elvira maîtresse des ténèbres (1988), Hocus Pocus (1993) ou Dark Shadows (2012). Et beaucoup de vignettes cultes. Qui ne se souvient pas de la danse de la Mamuschka, des envolées romantiques de Gomez et Morticia, des mécanismes pour accéder à la chambre forte des Addams, des déambulations de la Chose, du spectacle sanglant sur la scène de l’école ou des pièges et tortures que Mercredi réserve à son petit frère ? Produit pour 30 millions de dollars, La Famille Addams (1991) rapporte près de 200 millions de billets verts dans le monde et lance une Addams-mania. Dont l’écho nous parvient encore deux décennies plus tard car n’oublions pas que la série Mercredi de Netflix trouve toute son inspiration ici.

    La Famille Addams (1992-1993)

    Les Addams ayant été ressuscités avec succès au cinéma, une nouvelle série animée voit le jour sur ABC, toujours sous la bannière Hanna-Barbera. Ces nouvelles (més)aventures macabrement bon enfant s’étalent sur deux saisons et 21 épisodes, et permettent au public de retrouver John Astin dans le rôle de Gomez (dans la version française, le patriarche Addams est doublé par notre Gérard Hernandez national). On quitte les routes et le camping-car manoir du programme de 1973 pour un retour aux sources dans la demeure familiale, avec un design plus proche des planches de Charles Addams et un humour noir assumé (même s’il ne rivalise pas encore avec le film de 1991).

    Pour beaucoup d’enfants des années 90, ce programme a été une porte d’entrée incontournable à l’univers gothique et au ton particulier des Addams. Suivi, les années passant, par une découverte en VHS des deux films quand les téléspectateurs sont devenus assez grands. Comme cela avait été le cas pour la série Beetlejuice (1989-1991) vis à vis du film de Tim Burton. Toutefois, à l’image de l’adaptation des années 60, le format sériel limite les ambitions narratives de cette nouvelle proposition, qui se contente d’opposer la bizarrerie de la famille à la normalité de la communauté humaine (voisins, école, institutions…). Avec qui plus est une animation très classique par rapport aux réussites de l’époque (Batman, Les Razmoket, Gargoyles, Les Animaniacs, X-Men…). Sans doute trop pour rester dans les mémoires.

    Les Valeurs de la famille Addams (1993)

    Beaucoup plus abouti, riche et noir que le premier volet cinéma (la tonalité proche d’un Edward aux mains d’argent a dérouté quelques parents), Les Valeurs de la famille Addams (1993) mêle trois récits en parallèle : les amours de Fétide tombé sous la coupe d’une veuve noire (la déjantée Joan Cusack qui n’arrive pas à assassiner son cher époux malgré ses tentatives de plus en plus élaborées !), la dépression de Gomez sous les yeux amoureusement désespérés de Morticia, et les vacances en camp d’été de Mercredi et Pugsley. Le tout sous les yeux d’un adorable bébé à moustache, Puberté, le petit dernier du clan Addams !

    Si le long métrage a eu le mérite d’inscrire son nom dans la courte liste des « suites meilleures que les originaux », il n’a pas trouvé son public et connaît une sévère déconvenue au box-office. De quoi stopper net Barry Sonnenfeld dans ses ambitions de franchise, d’autant que le génial Raul Julia (Gomez) est emporté par la maladie moins d’un an plus tard. Un échec évidemment injuste, mais qui fait définitivement de la Mercredi de Christina Ricci une icône de la pop culture. Et on devine que les scènes du Camp Chippewa (dont le cultissime spectacle de Thanksgiving) ont fortement inspiré la saison 2 de Mercredi…

    La Famille Addams : Les Retrouvailles (1998)

    « A la vie ! A la mort ! A la famille ! Mais pas nécessairement dans cet ordre… » Cinq ans après l’échec du second film, les téléspectateurs trinquent avec les Addams dans La Famille Addams : Les Retrouvailles (1998), un direct-to-video qui met en scène un nouveau casting, emmené par Daryl Hannah (Kill Bill, 2004) en Morticia et Tim Curry (le clown de Ça, il est revenu, 1990) en Gomez. Seuls Carel Struycken (Max) et la main de Christopher Hart (La Chose) reprennent leur rôle dans cette histoire de réunion familiale émaillée de quiproquos, qui voit les Addams se tromper d’adresse et débarquer chez d’autres Addams tout à fait normaux…

    Évidemment, cette tentative ne peut que souffrir de la comparaison avec les deux longs métrages qui l’ont précédé. En ce qui concerne l’interprétation, difficile de rivaliser avec l’iconique Christina Ricci, la flamboyance de Raul Julia et l’élégance glaciale d’Anjelica Huston. Et côté décors et costumes, le budget réduit limite le résultat à un revival un peu cheap et surtout très familial. Loin du ton macabre qu’avait adopté Barry Sonnenfeld, ces retrouvailles se destinent avant tout au jeune public. Et aux fans qui veulent avoir vu toutes les adaptations.

    La Nouvelle Famille Addams (1998-1999)

    La Famille Addams : Les Retrouvailles devait initialement servir de pilote à une nouvelle série : La Nouvelle Famille Addams (1998-1999). Si la comédienne Nicole Fugere y reprend son rôle de Mercredi de belle manière, le reste de la distribution est une nouvelle fois changé. Plutôt bien accueillie par les téléspectateurs durant trois saisons et 65 épisodes, cette production canadienne rend hommage à la série des années 60 en reprenant certaines intrigues et gags dans un cadre 90’s, et laisse plus de place aux jeux délicieusement malsains de Mercredi et Pugsley. Avec, en bonus, la présence de John Astin (le Gomez de 1964) dans le rôle du grand-père Addams le temps de deux épisodes.

    Moins sophistiqué que les deux films de 1991 et 1993, mais plus moderne et noir que la série des années 60, ce programme est finalement un pont intéressant entre ces deux visions des Addams. Cependant, à l’image du retour des monstres de The Munsters Today (1988-1991), la série ne laissera que peu de traces dans les mémoires. Il faut dire l’époque est plutôt trustée par des séries fantastiques comme Sabrina l'apprentie sorcière (1996-2003), Buffy contre les vampires (1997-2003) et Charmed (1998-2006). Il faudra attendre dix ans pour entendre à nouveau parler des Addams…

    La Famille Addams (2019)

    En 2019, La Famille Addams retrouve le chemin des salles obscures dans une toute première version animée pour le cinéma. Un temps attaché au projet, Tim Burton quitte l’aventure quand l’approche envisagée passe d’une animation en volume (stop motion, comme L'Étrange Noël de Monsieur Jack ou Les Noces Funèbres) à une animation en images de synthèse. Et c’est le tandem derrière Sausage Party (2016), Conrad Vernon et Greg Tiernan, qui donne vie aux Addams avec une approche graphique qui réinvente totalement le design des personnages, directement inspiré des dessins de Charles Addams.

    La philosophie reste en revanche la même, avec un décalage macabre savoureux qui confronte la famille aux habitants d’une ville colorée du New Jersey (un hommage direct à l'auteur de la bande dessinée, qui a justement grandi à Westfield). L’occasion pour Mercredi (doublée par Chloë Grace Moretz) de se faire une amie qui va mettre un peu de couleurs dans sa vie, annonçant la série Netflix à venir. Plus aseptisée que l’esprit qu’on attend de La Famille Addams, cette version se veut surtout comme une ode à la différence et la tolérance et une porte d’entrée vers l’univers pour les enfants de la génération Pixar/DreamWorks/Illumination. Comme Hôtel Transylvanie (2012) a su réinventer les Munsters, finalement.

    La Famille Addams 2 : Une virée d'enfer (2021)

    En embarquant les personnages dans un camping-car macabre (avec crématorium !) sur les routes américaines de Salem, Sleepy Hollow ou du Grand Canyon, La Famille Addams 2 : Une virée d'enfer (2021) renoue avec l’esprit de la première série animée de 1973. Cette aventure pour resserrer les liens familiaux voit alors un énorme doute planer sur la véritable ascendance de Mercredi tout au long de la route…

    Gomez et Morticia (Oscar Isaac et Charlize Theron en version originale, Kev Adams et Mélanie Bernier en version française) ainsi que les autres membres de la famille sont une nouvelle fois en retrait ici, au grand désarroi des fans. En revanche, préfigurant le succès de la série Netflix à venir, Mercredi est toujours plus centrale et devient le cœur émotionnel et comique des Addams. Assez décousu dans son intrigue, avec une suite de saynètes touristiques revisitées à la sauce gothique, le long métrage fait comme Hôtel Transylvanie 2 (2015) et ses suites : décliner des épisodes sans déplaisir, mais sans réelle magie ni autre volonté que poursuivre une franchise. A noter que le film a été produit pendant la pandémie de COVID-19, obligeant les comédiens de la VO (dont Snoop Dog en Cousin Machin !) à enregistrer les voix de chez eux.

    Mercredi (2022)

    « Personne ne maltraite ma famille à part moi », aime lancer Mercredi / Wednesday. On l’a vu, depuis la version cinéma de 1991, s’il y a un.e Addams qui est adoré.e du grand public, c’est bien elle. Il n’en faut pas plus pour convaincre Netflix de faire de la jeune femme le personnage central d’une série à sa gloire, Mercredi (2022). Confié à Alfred Gough et Miles Millar, le tandem derrière Smallville (2001-2011), le show recrute Tim Burton pour mettre en scène les premiers épisodes. La troisième fois est donc la bonne pour le réalisateur de Sleepy Hollow (1999), qui peut donner libre cours à son sens du macabre au sein de l’Académie de Nevermore où est envoyée la fille de Gomez et Morticia.

    Si la série introduit de vrais éléments fantastiques au sein de l’univers (école magique entre Harry Potter et Percy Jackson, loup-garou, malédiction…) et adopte un ton très Riverdale (2017-2023), elle révèle surtout Jenna Ortega, qui campe une parfaite Wednesday et offre aux abonné.es de la plateforme une danse gothique qui a fait le tour des réseaux sociaux. La série (où s’illustre également Christina Ricci dans un second rôle) est un carton planétaire : la comédienne devient immédiatement une icône pop et rejoint Tim Burton sur Beetlejuice Beetlejuice (2024) avant de le retrouver sur une saison 2 plus sombre et plus teen où Morticia et Gomez (Catherine Zeta-Jones et Luis Guzmán) ont plus de place... et où le dénouement s'arrête sur un cliffhanger mortel. Vivement la saison 3 !

  • 8 maisons hantées (mais sympa) à visiter après la série « Haunted Hotel »

    8 maisons hantées (mais sympa) à visiter après la série « Haunted Hotel »

    Justine Charlet

    Justine Charlet

    Rédacteur JustWatch

    Si le sous-genre « maison hantée » est un véritable exercice de style du film d’horreur, il est plus rare de croiser des fictions qui actionnent, en plus, nos zygomatiques ! En effet, les maisons hantées ne génèrent pas toujours peur et cris chez le spectateur : certaines abritent des fantômes attachants ou créatures excentriques qui feraient presque de bons colocataires.

    C’est ce que propose Haunted Hotel (2025-), la série animée imaginée par Matt Roller (Rick et Morty), qui revisite les codes du paranormal avec humour et une bonne dose d’humanité. La série suit les aventures d’une mère célibataire de deux enfants, qui gère avec beaucoup de peine un hôtel hanté hérité de son défunt frère… toujours présent dans les murs. Ensemble ils canalisent des clients pas comme les autres. 

    Si vous aimez les maisons hantées mais que vous n’avez pas envie de sursauter dans votre canapé ou que vous souhaitez dormir sur vos deux oreilles, JustWatch vous a listé 8 films et séries similaires à Haunted Hotel qui valent le coup. Consultez notre guide ci-dessous !

    Beetlejuice (1988)

    Il a rendu les fantômes très cools : le farfelu réalisateur Tim Burton a su transformer la maison hantée en terrain de jeu visuel et comique avec son Beetlejuice (1988), dont une suite Beetlejuice 2 est sortie en 2024. L’histoire ? Un jeune couple tout juste décédé découvre que leur maison est habitée par des vivants très bruyants. Désespérés, ils font appel à un « bio-exorciste » aussi loufoque qu’imprévisible répondant au doux nom de Beetlejuice.

    Monument de la pop culture, tant pour son esthétique gothique que pour son humour grinçant, Beetlejuice préfigure toute la filmographie de Tim Burton. Si vous aimez rire de la mort avec le cinéaste, je vous encourage à voir ou revoir les fictions qui brassent ses obsessions (le rapport entre le monde des vivants et celui des morts, le grotesque qui devient poétique…) : ruez vous sur L’Etrange Noël de Monsieur Jack (1993) ou Dark Shadows (2012) !

    Ghosts : fantômes à la maison (2021)

    Imaginez hériter d’un manoir décrépit… et découvrir qu’il est peuplé d’une dizaine de fantômes qui refusent d’en partir. C’est le point de départ de Ghosts : fantômes à la maison (2021), série britannique hilarante. Un couple de New-Yorkais, Sam et Jay, hérite d’un vieux manoir et décide de le restaurer pour le transformer en hôtel. Après une chute dans l’escalier, Sam acquiert la capacité à voir les fantômes, venant chacun d’une époque différente et porteur de ses petites manies et regrets. La cohabitation s’annonce mouvementée.

    Sans jamais se départir de légèreté, Ghosts : fantômes à la maison réussit à évoquer le deuil et le passé en suscitant le rire. Derrière les gags et les anachronismes vient en fil rouge la question de la mémoire. Si vous aimez comme moi ce type d’humour avec des fantômes trop bavards, jetez un œil sur la série The Good Place (2016-2020) pour son traitement décalé de l’au-delà ou Dead End : le parc du paranormal (2022-2023) pour une version animée tout aussi inventive.

    Coraline (2009)

    Avec Coraline (2009), Henry Selick offre une œuvre à mi-chemin entre conte et cauchemar. L’histoire suit une fillette qui découvre une porte menant à un monde parallèle où tout semble parfait… jusqu’à ce que les habitants se révèlent monstrueux. Film d’animation original, qui s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes amateurs d’univers étranges et fantasmagoriques. Là où certaines histoires de fantômes misent sur l’humour, Coraline joue davantage sur la corde poétique que comique : on y retrouve une fascination pour les mondes cachés et les êtres mystérieux.

    Les décors en stop-motion, la palette de couleurs et la direction artistique au cordeau nous embarquent dans un monde fascinant et terrifiant. Pour les amateurs de ce mélange d’étrange et de merveilleux, n’hésitez pas à explorer des films comme Kubo et l’Armure magique (2016), qui allie aventure et magie, ou Les Noces funèbres (2005), où Tim Burton - toujours lui - crée une poésie macabre comparable à Coraline qui plaît à un public intergénérationnel.

    S.O.S Fantômes (1984)

    Impossible de parler de maisons hantées sans évoquer les chasseurs de fantômes les plus célèbres du cinéma. Avec ses effets spéciaux novateurs, son humour new-yorkais et ses personnages charismatiques, S.O.S Fantômes (titre original : Ghostbusters, 1984) a posé les bases du mélange parfait entre comédie et surnaturel. Bill Murray, Dan Aykroyd, Harold Ramis et Ernie Hudson y incarnent des scientifiques dépassés par des phénomènes qu’ils ne peuvent pas expliquer, mais qui trouvent dans leur ingéniosité et leur humour la meilleure arme contre les forces invisibles.

    En commun avec Haunted Hotel, on retrouve le même ton irrévérencieux et les créatures farfelues. Avec ce petit truc en plus de la science dressée contre le surnaturel, toujours avec le sourire. Pour prolonger l’expérience, on peut se tourner vers des films ou des séries qui partagent cet humour et ce côté paranormal sans tomber dans l’horreur pure : Men in Black (1997) ou Evil Dead III : l’armée des ténèbres (1992), le troisième film de la franchise Evil Dead davantage orienté vers les morts-vivants mais tout aussi divertissant et drôle.

    Le Manoir hanté (2023)

    Inspiré de l’attraction culte de Disneyland, Le Manoir hanté (2023) revisite la figure de la demeure inquiétante dans une version spectaculaire et familiale. On y croise LaKeith Stanfield, Rosario Dawson, Owen Wilson et Danny DeVito, jouant joyeusement dans une avalanche de fantômes extravagants et de gags visuels.

    C’est un divertissement parfait pour les soirées d’Halloween, accessible à tous les âges, son ton mordant n’empêchant pas le grand spectacle et les émotions sincères. Dans le genre maison hantée « fun », on peut retourner dans d’autres fictions comme Scooby-Doo (2002) pour son humour familial et ses mystères, la première version du Manoir hanté et les 999 fantômes (2003) ou La Famille Addams (1991) pour un mélange de comédie excentrique et d’êtres hors-normes.

    Fantômes contre fantômes (1997)

    Avant de devenir le maître du fantastique épique avec la trilogie du Seigneur des Anneaux (2001-2003), Peter Jackson s’est amusé avec les morts avec Fantômes contre fantômes (1997). L’histoire suit Frank Bannister (Michael J. Fox), un escroc médium qui utilise ses talents pour arnaquer des habitants crédules avec l’aide de revenants réels et excentriques. Mais lorsque l’esprit d’un tueur en série commence à semer la terreur, Frank se retrouve confronté à un vrai danger, mêlant enquête policière, horreur et situations comiques.

    Ce film culte méconnu est un excellent exemple de « fun horror » à l’ancienne avec des effets spéciaux de leur époque, un rythme effréné et des dialogues piquants. On est proche du ton de Haunted Hotel, où le surnaturel est plus drôle qu’inquiétant. Pour prolonger l’expérience, on peut aller voir du côté de Dead End (2003) ou de la saga Scary Movie (2000).

    What we do in the Shadows (2019-2024)

    Qu’arrive-t-il quand des vampires centenaires partagent un appartement à Staten Island ? Une colocation surnaturelle aussi absurde qu’hilarante. La série What We Do in the Shadows (2019-2024) détourne les codes du film d’horreur pour en faire une satire du quotidien : ces immortels discutent plus souvent du ménage que de morsures. 

    On est presque entre The Office (2005-2013) et Dracula (1992) avec cette comédie de situation qui a un vrai sens du décalage. Pour prolonger ce style absurde et surnaturel, on peut regarder What We Do in the Shadows aux côtés de Buffy contre les vampires (1997-2003) pour les combats et les intrigues fantastiques ou Sabrina, l’apprentie sorcière (1996–2003) pour une atmosphère plus légère et magique.

    Casper (1995)

    Un fantôme gentil ? C’est le pari de Casper (1995), l’un des films familiaux les plus emblématiques des années 90. Entre son manoir en ruine, ses oncles farceurs et son héros invisible en quête d’amitié, tout respire la nostalgie et la tendresse. Le film s’adresse à ceux qui veulent une version plus douce et mélancolique du mythe de la maison hantée. 

    Là où Haunted Hotel rit de la mort avec une ironie moderne, Casper en fait une histoire plus touchante, portant sur l’amitié. Les effets spéciaux ont un charme rétro, et la performance de Christina Ricci apporte une vraie émotion. Pour prolonger le plaisir de la fiction fantastique bon enfant, on peut se tourner vers Monstres & Cie (2001) pour un univers fantastique tendre et drôle, ou Hôtel Transylvanie (2012) pour un établissement rempli de monstres à la fois attachants et comiques.

  • Netflix : les 7 meilleurs films de zombies disponibles maintenant

    Netflix : les 7 meilleurs films de zombies disponibles maintenant

    Maëlle Beauget-Uhl

    Maëlle Beauget-Uhl

    Rédacteur JustWatch

    The Elixir (2025), le nouveau film indonésien de zombies de Netflix, est actuellement numéro 2 du Top de la plateforme. L’occasion pour nous, de vous préparer une petite sélection des meilleurs films de morts-vivants à (re)voir en streaming en octobre, histoire de se mettre dans l'ambiance pour Halloween qui arrive à très grand pas. 

    De la visite fun, déjantée et culte de Zombieland à la guerre mondiale menée par Brad Pitt contre les infectés en passant par un touchant road movie ou le casse de Zack Snyder à Las Vegas, il y en aura pour tous les goûts (sans mauvais jeu de mots) !

    Suivez JustWatch dans cette exploration horrifico-post-apo-zombiesque… si vous osez !

    Bienvenue à Zombieland (2009)

    Commençons par le classique qu’est devenu Bienvenue à Zombieland (2009). Cette comédie d’horreur complètement démente s’est imposée comme le film parfait pour les fans de zombies… comme pour celles et ceux qui en ont horreur ! Il met en scène Woody Harrelson dans le rôle d’un tueur de zombie -plutôt porté sur l’alcool- qui a enfin trouvé un but à sa vie grâce à cette nouvelle profession. Il rencontre trois autres survivants (Jesse Eisenberg, Emma Stone et Abigail Breslin) et nos quatre compagnons font donc équipe afin de traverser le pays et trouver un refuge tout en éliminant un maximum de morts-vivants. 

    Vous pouvez donc trouver ce film sur Netflix, mais également sa suite, Retour à Zombieland (2019) sorti 10 ans plus tard, et que certains préfèrent même à l’original. Dans ce nouvel opus, nos protagonistes ont bien sûr évolué- en même temps que les zombies-, qui sont toujours une menace bien plus avancée que dans le premier film. C’est drôle, c’est gore, c’est pop : bref, c’est incontournable !

    World War Z 52013)

    Dans World War Z (2013), réalisé par Mark Forster, Brad Pitt part à la recherche d’un remède pour lutter contre l’apocalypse de zombies (très rapides). Ce film, adapté du roman de Max Brooks, a connu un tournage quelque peu houleux, avec de nombreux arrêts de production et pas mal de réécritures. Finalement, il est accueilli assez favorablement par la critique, et je l’avais moi-même beaucoup apprécié à sa sortie.

    D’ailleurs, pendant des années, je faisais partie des gens qui attendaient avec impatience l’annonce d’une suite, teasée à de nombreuses reprises. Un peu d’espoir a surgi cet été lorsque Paramount-Skydance a annoncé vouloir se concentrer sur plusieurs suites de films à succès, et notamment un World War Z 2, qui semblerait être l’une des priorités pour le studio américain. Il n’y a plus qu'à croiser les doigts. En attendant, vous pouvez profiter d’Halloween pour vous remettre le film en tête.

    Lisa Frankenstein (2024)

    Si vous êtes à la recherche de quelque chose de beaucoup plus pop, de beaucoup moins effrayant et surtout plus drôle, Lisa Frankenstein (2024) est exactement ce qu’il vous faut. Car ce long métrage n’est pas juste un film de zombie, c'est d'abord... une histoire d’amour ! Eh oui, s’il est sorti à l'occasion de la Saint Valentin, et non d’Halloween, ça n'est pas pour rien.

    Lisa est une lycéenne qui a récemment perdu sa mère et qui a du mal à trouver sa place, que ce soit à l’école ou même chez elle. Un soir, la foudre frappe la statue d’un jeune musicien du 19ème siècle située dans le cimetière de la ville. Le jeune homme -ou du moins ce qu’il en reste- est ressuscité et vient retrouver Lisa chez elle. D'abord terrifiée par la vision d’un zombie dans son salon, la jeune fille se rend vite compte qu’il s’agit en fait de l’artiste. J'ai vraiment un faible pour ce film car la vibe 80s qui en émane et cette histoire d’amour déjantée sur fond d’épouvante ont tout ce qu’il faut pour devenir potentiellement un classique de la saison. 

    28 semaines plus tard (2007)

    Le seul problème avec le fait que 28 semaines plus tard (2007) soit en ce moment disponible sur Netflix, c’est qu’aucun autre film de la saga créée par Danny Boyle n’est sur la plateforme. Pas du tout pratique si on souhaite se faire un marathon pour Halloween… 

    Ce second opus sorti 5 ans après 28 jours plus tard est particulièrement réussi quand on considère le culte - tout à fait justifié - que les fans de la saga vouent au premier. 28 semaines plus tard joue particulièrement sur le calme qui précède la tempête, puisque la population de Londres a été décimée par le virus et qu’aucun risque n’est pris par les autorités qui effectuent des tests réguliers sur les survivants. Hors le risque zéro existe t-il vraiment lorsqu’on parle d'apocalypse zombie ?

    Army of the Dead (2021)

    Réalisé par Zack Snyder, Army of the Dead (2021) n’est pas le meilleur film de zombies que vous verrez dans votre vie, mais il n’est pas désagréable non plus. Alors que la ville de Las Vegas a été transformée en énorme cellule de quarantaine à ciel ouvert après que la population ait été transformée en zombies ultra rapides et ultra intelligents, une bande de hors-la-loi est engagée par le propriétaire d’un ancien casino de la ville pour récupérer le contenu de son coffre-fort, en échange d’un gros paquet d’argent pour chacun d’entre eux.

    Bien évidemment, l'équipe accepte de s’y rendre, et c’est là que les ennuis commencent. L'atmosphère dense et chaude est très bien retranscrite, la BO est très sympa également et les zombies sont gores et terrifiants comme il faut. Est-ce que les personnages sont tous stéréotypés et certains dialogues assez faciles voir stupides ? Oui. Est-ce que Snyder le sait et l’assume?  C’est en tout cas l’impression que ça donne. Après tout, il n’y a pas de mal à faire un film divertissant et sans prétention ! D’ailleurs, on ressort tout à fait satisfait de cette séance ciné pop-corn.

    #Alive (2020)

    Dans ce film d’horreur coréen particulièrement efficace, un jeune streamer de jeux vidéo apprend en pleine partie que quelque chose de terrible est en train de se passer dans la rue. Il met la télé pour voir les informations, mais la diffusion est arrêtée. Dans le couloir, ses voisins courent en hurlant. Il entend alors par la fenêtre des gens agoniser, des voitures et des fenêtres se briser. Quand il regarde par-dessus son balcon, des zombies sont en train de dévorer les passants. 

    La majeure partie de #Alive (2020) se passe dans l’appartement ou sur le balcon : le film prend donc pratiquement la forme d’un huis clos, rendant l’ambiance franchement claustrophobique. Les spectateurs sont réellement mis dans la situation du personnage qui ne voit aucun échappatoire à sa situation. A ne surtout pas regarder si vous êtes seul.e. chez vous!

    Cargo (2017)

    C’est probablement l’un des films les moins connus et les plus sous-estimés de cette liste ! La dimension horrifique de Cargo (2017) n’est pas seulement liée à la présence de zombies : c’est une véritable course contre la montre, où un couple se retrouve sur la route avec un nouveau-né, après qu’un virus transformant les gens en zombies 48 heures après une morsure, se propage dans toute l’Australie. 

    Par la suite, Martin Freeman -qui incarne le père du bébé- finit isolé en pleine cambrousse avec sa fille sur le dos, après que sa femme ait été mordue par un zombie. Ayant lui-même été mordu, sa seule solution est de trouver quelqu’un de bien pour s’occuper pour son bébé, avant que lui-même ne se transforme… Cargo est un film extrêmement poignant, et le plus dramatique sur cette liste alors si vous êtes prêt.e à verser quelques larmes, je vous le conseille fortement. 

  • « L’Homme qui rétrécit » : 10 shrinking movies incontournables

    « L’Homme qui rétrécit » : 10 shrinking movies incontournables

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Non, L’Homme qui rétrécit (2025) n’a rien à voir avec Un homme à la hauteur (2016). Certes, on retrouve Jean Dujardin qui perd des centimètres, mais ces longs métrages sont complémentaires. Et là où le second interroge la masculinité par la taille, le premier s’inscrit dans la grande petite famille des films de rétrécissement.

    Le « shrinking movie » (du verbe to shrink, rétrécir) est un sous-genre du cinéma fantastique, presque aussi vieux que le 7e Art lui-même. Dès les années 1900/1910, on trouve des premières tentatives autour de cette idée merveilleuse de visiter l’infiniment petit et de se confronter à un monde devenu infiniment (trop) grand.

    Il faut toutefois attendre 1957 et l’adaptation du roman L’Homme qui rétrécit de Richard Matheson pour que cette approche marque véritablement les esprits. Avec, par la suite, quelques propositions notables (voire cultes) de plus en plus impressionnante à mesure que les effets spéciaux et visuels s’améliorent.

    JustWatch vous invite dans le monde fascinant des « shrinking movies », avec quelques recommandations de petite taille, certes, mais de grand talent.

    NB : je n’ai pas intégré ici les films où le rétrécissement n’est pas central dans l’intrigue, par exemple Alice au pays des merveilles version Disney (1951) et version Tim Burton (2010), Beetlejuice (1988) ou Tron (1982). De même, les films de « mini-personnages » (Le Petit monde des Borrowers, L'Indien du placard, Arrietty, Avalonia l’étrange voyage…) n’y figurent pas.

    Docteur Cyclope (1940)

    Sept ans après avoir donné vie à King Kong (1933), Ernest B. Schoedsack met en scène un humain d’une taille colossale dans Docteur Cyclope (1940). Colossale aux yeux d’un groupe de scientifiques, qu’il a invités dans son repaire perdu au cœur de la jungle péruvienne pour les rapetisser grâce à des radiations. Mesurant désormais une trentaine de centimètres, ils vont devoir échapper au savant fou et aux menaces gigantesques (insectes, chat, chien, crocodile…) qui les entourent. Schoedsack utilise ici son immense savoir faire dans les effets spéciaux et les plans en surimpression pour donner vie à un monde devenu infiniment grand. La main géante qui saisit l’un des protagonistes, les accessoires, les cactus : c’est une réussite technique majeure (nommée aux Oscars), magnifiée par l’utilisation du Technicolor. 

    C’est surtout pour cet accomplissement visuel qu’il faut (re)voir le film, certes très « old school » et un peu kitsch 85 ans plus tard, mais extrêmement impressionnant pour l’époque. Et inspirant pour tout ce qui suivra (notamment le film d’exploitation La Revanche des Poupées, 1958). Le spectacle est en tout cas plus passionnant que l’histoire, qui tire en longueur malgré une durée réduite (1h16mn). Mais je dois dire que, tout de même, ce Docteur Cyclope qui rêve de réduire l’Humanité pour limiter son impact écologique s’inscrit bien avant l’heure dans la philosophie de Thanos et de ces autres méchants de cinéma très modernes à qui on ne peut pas donner (totalement) tort.

    L’Homme qui rétrécit (1957)

    L’Homme qui rétrécit (1957), c’est le premier chef d'œuvre du genre « shrinking movies ». L’écrivain Richard Matheson (Je suis une légende) y transpose son propre roman paru un an plus tôt, l’histoire d’un homme sans histoires qui, après avoir été exposé à un brouillard mystérieux, se retrouve à rapetisser de manière inéluctable jour après jour. Jusqu’à se retrouver coincé, seul et sans défense, dans la cave de sa maison où rôde une redoutable araignée bien décidée à faire de lui son prochain repas. En transposant le rapetissement dans le cadre familier d’une maison ordinaire, Richard Matheson livre une histoire passionnante qui interroge la masculinité, la survie, la solitude, la philosophie, la métaphysique même…

    La mise en image en noir et blanc de Jack Arnold (qui recycle la bestiole géante de son Tarantula! de 1955) en fait un classique intemporel de la science-fiction qui a marqué de nombreuses générations de spectateurs (dont moi !). A la fois fidèle et différent du livre dans sa narration et ses choix scénaristiques, le film le complète parfaitement et peut presque s’apparenter à un long épisode de La Quatrième Dimension (1959-1964)... pour lequel Matheson a aussi écrit On comprend que Jean Dujardin et Jan Kounen aient eu envie de le revisiter soixante-huit ans plus tard. A prolonger avec la série Au pays des géants (1968-1970) et la version au féminin, La Femme qui rétrécit (1981), également inspirée du roman de 1956.

    Le Voyage Fantastique (1966)

    Attention, voilà un IMMENSE souvenir de cinéma pour moi ! Je ne l’ai pas revu depuis, mais dans mon enfance, Le Voyage Fantastique (1966) a été un monument d’émerveillement. Et de terreur aussi. Je me souviens notamment de cette séquence où un globule blanc s’attaque à l’un des personnages… Oui, parce qu’il faut dire que cette expédition se déroule dans un corps humain, alors qu’une équipe médicale est miniaturisée et envoyée dans un minuscule sous-marin pour tenter d’opérer (de l’intérieur, donc) un brillant scientifique victime d’une tentative d’assassinat et resté dans le coma depuis. Mais ils n’ont qu’une heure pour y parvenir avant de reprendre leur taille normale…

    Le Voyage Fantastique c’est un peu Speed (1995) dans le corps humain ! Une course contre la montre dans un environnement biologique au réalisme saisissant. Et c’est surtout la première fois qu’un long métrage propose un tel spectacle. Couronné par les Oscars des meilleurs décors et des meilleurs effets visuels, le long métrage de Richard Fleischer (20.000 lieues sous les mers, Soleil Vert) a inspiré tout ce qui suivra dans le genre, de Il était une fois… la vie (1987) à Osmosis Jones (2001) en passant par L’Aventure intérieure (1987). A noter qu’une série animée Fantastic Voyage a vu le jour en 1968, que la novélisation du long métrage a été écrite par l’illustre auteur de SF Isaac Asimov… et que le tandem Guillermo Del Toro / James Cameron prépare un remake (on a hâte !).

    L’Aventure intérieure (1987)

    Voilà un autre film marquant de mes jeunes années de cinéphile. L’Aventure intérieure (1987) c’est une vraie pépite des années 80, qui traite le rétrécissement par le prisme de la comédie d’espionnage alors qu’un pilote de submersible miniaturisé expérimental est injecté par erreur dans le corps d’un employé de supermarché ! Cette prémisse va alors permettre à Joe Dante (le papa des Gremlins et des Small Soldiers) de faire marcher à fond sa patte unique de « Dark Spielberg », son sens du gag et du quiproquo et surtout sa maestria visuelle.

    L’Oscar des meilleurs effets visuels 1988 -plus que mérité- est venu saluer le spectacle proposé par le film. Toutes les scènes internes sont stupéfiantes de réalisme, au point que la caméra qui se fixe dans l'œil fait sursauter n’importe quel spectateur ! Et que dire du casting : un Martin Short hilarant (la scène du « changement de visage » est culte), un Dennis Quaid trop cool, une Meg Ryan pétillante, un Vernon Wells terrifiant… L’Aventure intérieure, c’est finalement comme si Le Voyage Fantastique (1966) rencontrait l’esprit burlesque et cartoonesque des Looney Tunes dans un buddy movie deux en un. Un pur divertissement assumé, qui m’a laissé d’excellents souvenirs.

    Chérie, j’ai rétréci les gosses (1989)

    En 1987, L'Aventure intérieure a eu du mal à s’imposer au box-office en raison d’un titre trop énigmatique (Innerspace). Deux ans plus tard, Chérie, j’ai rétréci les gosses (1989) opte pour un intitulé à la promesse on ne peut plus claire : un inventeur un peu farfelu (le toujours génial mais tellement rare Rick Moranis) met au point dans son grenier un rayon réducteur de matière qui miniaturise accidentellement ses deux enfants et les deux rejetons des voisins. Pour les quatre « gosses », balayés dans la poubelle et exilés à l’autre bout du jardin, l’aventure s’annonce épique pour rejoindre la maison !

    La rencontre avec Mimi la fourmi, le camping dans un LEGO géant, l’Oréo gigantesque, le bol de corn-flakes, le vol à dos d’abeille, le combat contre le scorpion, l’aspiration vers les lames de la tondeuse : Chérie, j’ai rétréci les gosses est visuellement ébouriffant (quelle honte que les Oscars l’aient boudé !), sans aucun temps mort, qui vaut autant pour ce safari dans la jungle du jardin que pour les interactions entre les quatre parents dans le monde normal. Succès phénoménal, le film de Joe Johnston donnera lieu à deux suites (Chérie, j’ai agrandi le bébé, 1992, et Chérie, nous avons été rétrécis, 1997) et une attraction (Chérie, j’ai rétréci le public) proposée dans les parcs Disney, et notamment Disneyland Paris de 1998 à 2010. En fait, le long métrage a été tellement marquant qu’il a un peu « tué » le genre pendant quelques années… 

    Arthur et les Minimoys (2006)

    Dans la lignée de l’esprit Chérie, j’ai rétréci les gosses (1989), alors qu’Hollywood propose le sympathique Lucas, fourmi, malgré lui (2006) et son humain intégré à une fourmilière pour y apprendre quelques leçons de vie, Luc Besson propose un voyage au pays des Minimoys (2006) dans une aventure mêlant animation et prises de vues réelles. On y suit le parcours initiatique vécu par le jeune Arthur (Freddie Highmore), propulsé grâce à un rituel magique dans un univers miniature merveilleux caché dans son jardin. Mesurant désormais quelques millimètres, il y fait la connaissance de la princesse Sélénia et de son frère Bétamèche, et affronte les séides du maléfique Maltazard, alias « M » le Maudit.

    Inspiré par une histoire imaginée et illustrée par Patrice et Céline Garcia, le réalisateur français livre une production très ambitieuse, entièrement élaborée en France entre la Normandie, la région parisienne et les plateaux de la Buf Compagnie. Si on adhère au design très original (et donc forcément un peu clivant) , le voyage (en paille géante !) est plaisant et se poursuit dans deux suites (Arthur et la Vengeance de Maltazard, 2009 et Arthur 3 : La Guerre des deux mondes, 2010) et des attractions 4D au Futuroscope et à Europa-Park. Avec en bonus un casting vocal impressionnant, en VF (Mylène Farmer, Alain Bashung, Dick Rivers, Marc Lavoine, Rohff, Stomy Bugsy…) comme en VO (Madonna, Jimmy Fallon, Robert De Niro, Harvey Keitel, David Bowie, Jason Bateman, Snoop Dogg…) !

    Epic, la bataille du royaume secret (2013)

    Comme la trilogie des Minimoys, Epic : la bataille du royaume secret (2013) est traversé par un joli message écologique. Et une animation extrêmement réussie, supervisée par Chris Wedge et les studios Blue Sky (L’Âge de Glace et Rio, c’est eux !) qui adaptent ici le conte pour enfants de William Joyce The Leaf Men and the Brave Good Bugs (1996). On y suit une jeune femme incrédule face aux recherches de son père sur les « hommes-feuilles » qui peupleraient la forêt alentours… jusqu’à ce qu’elle se retrouve elle-même propulsée dans ce monde.

    C’est le début d’une quête et d’un combat entre le Bien et le Mal, entre escargots parlants, colibris destriers et d’innombrables créatures végétales. Epic, c’est un peu l’héritier en images de synthèse de la pépite animée Les Aventures de Zak et Crysta dans la forêt tropicale de Ferngully (1992). Un univers caché où chaque fleur, chaque branche, chaque pomme de pin dissimule une découverte merveilleuse. On est aussi dans l’esprit des Chroniques de Spiderwick (2008) et Le Lorax (2012), ces films où un monde secret va nous apprendre beaucoup de choses sur la vie et l’équilibre des choses. Bref, je recommande !

    Ant-Man (2015)

    Vingt-cinq ans après Chérie, j’ai rétrécie les gosses (1989), Hollywood décide ENFIN (c’est le fan frustré de « shrinking movies » qui parle ici !) de mettre les dernières avancées technologiques en termes d’effets visuels au service des aventures d’un nouveau film de rétrécissement. Et c’est Marvel Studios qui fait le grand petit saut avec les aventures de Ant-Man (2015), dernier chapitre de la Phase 2 de son MCU. Sous la combinaison, on fait la connaissance de Scott Lang, un sympathique voleur qui va se réinventer en super-héros capable de réduire ou agrandir sa taille.

    Campé par Paul Rudd, Scott/Ant-Man est peut-être le personnage Marvel le plus sympathique avec Spider-Man. Jamais cynique, les pieds sur terre, entièrement tourné vers sa fille Cassie, ce super-papa amène une humanité bienvenue dans le Marvel Cinematic Universe. Et visuellement, c’est extrêmement impressionnant, comme cette première réduction dans une baignoire, ce casse à hauteur de fourmi ou ce combat final face à Yellowjacket dans un train miniature. La suite, Ant-Man et la Guêpe (2018), est essentiellement un film de transition qui amène vers Avengers : Endgame (2019) mais qui propose là encore de vraies prouesses visuelles (le combat dans la cuisine ou la poursuite en mini-voitures sont dingues !). Quant à Quantumania (2023)... oublions-le car ce n’est pas le Marvel le plus mémorable. Ni le plus joli. 

    Downsizing (2017)

    Souvenez-vous, dans Docteur Cyclope (1940), un savant fou voulait rétrécir l’Humanité pour limiter son impact environnemental. Downsizing (2017) creuse la même idée mais à travers une fable qui propose aux humains volontaires de s’engager dans un programme expérimental de réduction de taille afin de lutter contre la surpopulation et le changement climatique. Le processus, irréversible, ramène les candidat.es à une hauteur de 13 centimètres. C’est ainsi que Paul (Matt Damon) va se lancer dans l’aventure et emménager à Leisureland, une mini banlieue résidentielle réservée aux riches « downsizés »…

    Ici, le rétrécissement est surtout un prétexte et un contexte pour livrer une satire sociale et une analyse de nos comportements, qui même à ras du sol, reproduisent les inégalités sans jamais résoudre les questions de sens, de liberté ou de bonheur. Mais l’ambition d’une science-fiction à la Truman Show (1998) trouve vite ses limites dans un mélange des genres qui ne trouve jamais vraiment le bon équilibre. De mon point de vue du moins, car beaucoup de critiques ont classé le film d’Alexander Payne (Sideways, The Descendants, Winter Break) parmi les meilleurs de l'année 2017. Chacun.e se fera son avis, mais on pourra au moins être d’accord sur la qualité des effets visuels et sur la performance de Hong Chau, nommée aux Golden Globes.

    L’Homme qui rétrécit (2025)

    Voir le cinéma français adapter un grand roman de SF américain et un classique hollywoodien des années 50, c’est assez rare pour être signalé. Et applaudi ! Porté par Jean Dujardin pendant dix ans, après être tombé par hasard sur une réédition DVD du film de Jack Arnold, L’Homme qui rétrécit (2025) revisite à la fois le livre de Richard Matheson et le long métrage de 1957, tout en apportant une approche métaphysique et un voyage intérieur chers au réalisateur Jan Kounen. Le pitch reste ainsi globalement le même, mais le traitement diffère avec une vraie volonté de proposer non pas la mésaventure d’un homme qui rapetisse mais au contraire de suivre son regard sur un monde familier qui devient de plus en plus étranger à mesure qu’il s’agrandit. Une approche qui mise donc sur la perception du héros, un homme normal confronté à sa propre finitude et ses interrogations sur sa place dans l’univers…

    L’Homme qui rétrécit est aussi confronté à la survie. Que ce soit pour échapper aux regards des gens venus visiter sa maison en vente, à sa fille qui le voit désormais comme une poupée vivante, au chat qui le considère comme une proie… et à l’araignée, incarnation de toutes les peurs, qu’il va devoir affronter dans la cave où il se retrouve piégé. Loin de la tarentule démesurée du long métrage original, l’idée d’utiliser ici une araignée « de salle de bain » donne une existence tangible à la menace, qui passe de minuscule à égale puis à gigantesque au fur et à mesure des jours. Le tout magnifié par les superbes effets visuels de Mac Guff. Déjà un classique de la SF ? Le temps nous le dira. Mais en attendant, on ne peut que soutenir cette incursion française ambitieuse dans le genre.

  • « Hocus Pocus » et 7 films de sorcières à découvrir en famille

    « Hocus Pocus » et 7 films de sorcières à découvrir en famille

    Maëlle Beauget-Uhl

    Maëlle Beauget-Uhl

    Rédacteur JustWatch

    Halloween approche ! Et si, comme moi, vous adorez les films de sorcières (ceux qu’on a envie de regarder pendant une pyjama party ou en famille, avec un bon pumpkin spice latte et un seau de bonbons à portée de main), si Hocus Pocus est votre witchy film préféré et que l’automne ne démarre réellement que le jour où vous lancez Les Ensorceleuses, cette liste est faite pour vous.

    Bien sûr, vous ne trouverez pas -ou peu- d’horreur, ni de sang ou de gore dans cette sélection ! Non, ces longs métrages sont faits pour celles et ceux qui aiment célébrer l'automne et Halloween tous ensemble, sans avoir besoin de laisser la lumière de chevet allumée toute la nuit… Sortez les balais, les grimoires et les chapeaux pointus : JustWatch vous a préparé une sélection de films de sorcières « Family Friendly » à découvrir le week-end du 31 octobre ! 

    Les Ensorceleuses (1998)

    L’un de mes films préférés sur cette liste, Les Ensorceleuses (1998), est un classique de la saison. Portée par Nicole Kidman et Sandra Bullock, cette comédie dramatique nous emmène dans une petite ville de la côte est des Etats-Unis à la rencontre des sœurs Owens, descendantes de Maria Owens, une sorcière ayant survécu à une condamnation à mort au XVIIème siècle. Enceinte, abandonnée par le père de son bébé et le cœur brisé, celle-ci lance une malédiction sur tous les hommes qui tomberont amoureux des femmes des futures générations d’Owens.

    De nos jours, Sally and Gillian Owens doivent affronter les rumeurs de la ville qui disent qu’elles sont sorcières, mais également la malédiction de Maria qui plane au-dessus d’elles ainsi que l’ex petit-ami dangereux de Gillian. Bien qu’il traite de sujets importants tels que le deuil et la violence conjugale, Les Ensorceleuses dégage une véritable magie, une atmosphère réconfortante et automnale. C’est également une très belle histoire sur le pouvoir de la sororité et de l’amitié entre femmes.

    Hocus Pocus, les trois sorcières (1993)

    Les icônes que sont les sœurs Sanderson -Winifred, Sarah et Mary- incarnées par les toutes aussi incroyables Bette Midler, Sarah Jessica Parker et Kathy Najimy, sont les sorcières qui m’ont accompagnées toute ma vie -ou du moins chaque jour d’Halloween depuis mes 8 ans-. Pendues par les villageois de la ville de Salem le 31 octobre 1693 pour avoir envoûté des enfants et aspiré leur jeunesse, les sœurs reviennent à la vie 300 ans plus tard, après que le jeune Max Denison ait allumé la bougie à flamme noir le soir d’Halloween.

    S'ensuit alors une nuit d’enfer pour Max, accompagné de sa petite sœur Dani et de sa camarade de classe -dont il est amoureux- Allison. L’ambiance typique des années 90, Halloween qui bat son plein dans la ville, des parents tout aussi décomplexés que leurs enfants, des sorcières hilarantes, un gentil zombie et un chat qui parle ? Voilà la recette parfaite pour un film de sorcières idéal à regarder en famille pour un maximum d'émotions et de rires. Et bonne nouvelle, une suite est disponible sur Disney+ !

    La Mort vous va si bien (1992) 

    Madeline est une actrice de Broadway dont Helen cherche à se venger après que cette dernière lui ait volé son fiancé, incarné par un Bruce Willis hilarant et dépassé par les événements. Au fur et à mesure des années, Madeline, qui a du mal à se voir vieillir, tombe peu à peu dans la déprime et Helen dans un désir de vengeance obsessionnel. Quand Madeline décide d’aller consulter une femme mystérieuse -jouée par Isabella Rosselini- pour qu’elle lui donne une potion afin d’obtenir une jeunesse éternelle, les évènements s’enchaînent et Helen, qui a eu le droit à un changement de look drastique, refait surface.

    La Mort vous va si bien (1992) est un film parfois oublié de Robert Zemeckis, où Meryl Streep et Goldie Hawn incarnent les deux ennemies de longue date. S’il est un peu difficile de faire le résumé complet du long métrage, gardez juste en tête que même si Helen et Madeline ne sont pas à proprement parler des sorcières, les sortilèges et l’univers très gothique - bien qu'assez coloré - de cette oeuvre inclassable sont parfaits pour votre prochaine soirée Halloween. Si vous connaissez et adorez Les Sorcières d’Eastwick, alors La Mort vous va si bien est fait pour vous !

    Les Sorcières d’Eastwick (1987)

    Avec un casting absolument iconique mettant en scène Cher, Michelle Pfeiffer, Susan Sarandon et Jack Nicholson, Les Sorcières d’Eastwick (1987) est un incontournable de la saison ! C’est l’histoire quelque peu déjantée d’Alexandra, Jane et Sukie, trois meilleures amies célibataires vivant à Eastwick, et qui après une soirée bien arrosée, invoquent celui qui serait, pour elles, l’homme idéal. Le lendemain, un homme très étrange et légèrement inquiétant s’installe dans l’un des plus vieux manoirs de la ville…

    Là encore, je ne peux pas en dire plus sous peine de spoiler les plus gros éléments de l’histoire. Sachez simplement qu’il se dégage de ce film une atmosphère enchanteresse et surréaliste, s’apparentant parfois presque à un rêve fiévreux. On retrouve également ici les thèmes de la sororité que l'on retrouve également dans Les Ensorceleuses. Les Sorcières d’Eastwick étant cependant parfois un peu plus « adulte » dans certaines scènes, il ne conviendra donc pas à de trop jeunes enfants.

    Les Sorcières  (1990)

    Si l'interprétation d’Anjelica Huston dans le rôle de Morticia Addams dans La Famille Addams (1991) est devenue culte, la comédienne est également l'interprète de la terrifiante Grande Sorcière dans Les Sorcières, sorti en 1990 et adapté du roman de Roald Dahl Sacrées Sorcières. Lorsqu’un jeune garçon s’installe avec sa grand-mère dans un hôtel, il découvre qu’un groupe de sorcières terrifiantes s’y est également rassemblé dans le but de se débarrasser de tous les enfants et de les transformer en souris. L'hôtel et la vie du jeune homme se transforment alors en véritable cauchemar !

    Roald Dahl y allait rarement de main morte avec les aspects les plus effrayants de ses romans, même s’ils étaient destinés aux enfants. Bien que ce film soit apprécié du très jeune public, je dois avouer que c’est probablement celui qui m’effraie le plus et me met le plus mal à l'aise dans cette liste. Alors à vos risques et périls ! Et à prolonger, si vous n’avez pas trop tremblé, avec la nouvelle version de 2020 emmenée par Anne Hathaway.

    Nanny McPhee (2005)

    La très grande Emma Thompson incarne Nanny McPhee (2005), une gouvernante sorcière qui vient en aide à la famille Brown, dont le père (Colin Firth) est veuf depuis peu et dépassé par les événements. En effet, ses sept enfants turbulents ont fait fuir toutes les gouvernantes. Un peu comme une Mary Poppins à l’apparence légèrement plus négligée, Nanny McPhee apparaît lorsque les enfants ont besoin d’elle mais ne veulent pas d’elle, et elle repart lorsqu’ils n’ont plus besoin d’elle mais désirent qu'elle reste. 

    « The nanny is a witch! » Nanny McPhee est assurément la sorcière la moins effrayante et la plus bienveillante de cette sélection. Les films de la franchise (le second volet, Nanny McPhee et le Big Bang, est sorti en 2010) incarnent la quintessence même du cozy, du chaleureux, du familial et de l'innocence. En somme, ce sont des films de jeunesse particulièrement réussis et agréables à regarder, même pour les adultes ! Beaucoup de thèmes tels que le deuil, la tolérance et la famille sont abordés dans ces films très drôles à regarder en famille. 

    Stardust, le mystère de l'étoile (2007)

    Stardust, le mystère de l'étoile (2007) est le film le plus sous-coté de cette liste et probablement le plus oublié. Pourtant, ce véritable conte de fée réalisé par Matthew Vaughn, qui met en scène un royaume magique, des pirates volants et des sorcières, est un véritable petit bijou de cinéma fantasy. D’autant plus que le casting a de quoi en ravir plus d’un : Robert De Niro, Michelle Pfeiffer, Sienna Miller, Claire Danes, Charlie Cox, Ricky Gervais ainsi qu’un très jeune et très blond Henry Cavill (!) sont tous au générique.

    Dans cette aventure, Claire Danes incarne une étoile filante qui s’est écrasée dans le royaume, et que tout le monde convoite. Michelle Pfeiffer campe la sorcière Lamia, qui veut garder sa jeunesse éternelle, la recherche notamment pour lui dérober son cœur. Le tout laisse place à une épopée magique qui saura parler à votre âme d’enfant et dont on peut dire qu’effectivement, ils n’en font plus des comme ça !

    Ma Sorcière Bien-Aimée (2005)

    Ma Sorcière Bien-Aimée (2005) est le film de sorcière typiquement fait pour une soirée cinéma en famille. Inspirée de la fameuse sitcom des années 1960, cette version met en scène une Samantha incarnée par Nicole Kidman. Elle s’appelle en réalité Isabel Bigelow, et c’est une actrice repérée par l’acteur Jack Wyatt (Will Ferrell) pour jouer le rôle de Samantha dans une nouvelle adaptation de la série originale. Le tournage et la collaboration entre les deux acteurs s'avèrent de plus en plus compliqués lorsque Jack apprend qu’Isabel est une véritable sorcière...

    Cette comédie romantique légère et drôle n’est certes pas mon titre préféré sur cette liste, car les deux personnages principaux peuvent parfois sembler un peu trop stéréotypés. Mais c’est un film qui ne se prend pas trop au sérieux, qui reste charmant et qui sait rendre hommage à la série culte que fut Ma Sorcière Bien-Aimée (1964-1972), portée à l’époque par Elizabeth Montgomery et Dick Sargent.

  • Cambriolage au Louvre : 6 braquages de cinéma inspirés de faits réels !

    Cambriolage au Louvre : 6 braquages de cinéma inspirés de faits réels !

    Justine Charlet

    Justine Charlet

    Rédacteur JustWatch

    « C’était moi ! » : George Clooney, fort de son expérience sur Ocean’s Eleven (2001), Twelve (2004) et Thriteen (2007), n’a pas pu s’empêcher d’ironiser sur l’incroyable braquage survenu au Louvre le 19 octobre dernier.

    Un vol de bijoux royaux dans le musée national, d’une valeur estimée à 88 millions d’euros, qui aura au moins servi à confirmer notre fascination pour les histoires de casses spectaculaires. Car dans le vol d’une œuvre, de lingots ou de bijoux, il y a toujours un côté défiance du pouvoir et des institutions et donc un terreau fertile pour les fictions !

    Pourquoi ne pas revoir à l’écran des histoires vraies de braquages et de braqueurs devenus célèbres ? Nous vous invitons à suivre notre guide des 5 films et séries inspirés de faits réels. Du casse élégant à la tragédie humaine, JustWatch vous invite à (re)découvrir ces histoires vraies qui font des scénarios d’enfer ! 

    Public Enemies (2009)

    Dans cette fresque signée Michael Mann, Johnny Depp prête ses traits à John Dillinger, le braqueur le plus célèbre de l’Amérique des années 1930. Charismatique et insaisissable, Dillinger devient l’ennemi public n°1 du FBI au moment de sa création, incarné ici par Christian Bale. À ses côtés, Marion Cotillard apporte une touche de mélancolie en amante tragique. On pense forcément à Bonnie and Clyde (1967) en les voyant ensemble.

    Public Enemies (2009) montre la fin d’un âge d’or du banditisme romantique, où le vol était encore perçu comme une forme de rébellion contre un système inégalitaire. Michael Mann filme avec précision le choc entre humanité et modernité, à coups de fusillades stylisées. A noter : le cinéaste a sollicité le FBI pour obtenir des documents relatifs à Dillinger ainsi que des meubles et accessoires d’époque pour la déco. Si vous aimez l’histoire de Dillinger, vous pouvez vous tourner vers d’autres films qui racontent sa vie : Dillinger (1973) de John Milius, ou Dillinger, l’ennemi public n°1 (1945) de Max Nosseck.

    The Duke (2021)

    Dans le Londres des années 1960, Jim Broadbent incarne Kempton Bunton, un chauffeur de taxi retraité qui dérobe un portrait du Duc de Wellington peint par Goya à la National Gallery. Son leitmotiv : ne rendre le tableau qu’à la condition que le gouvernement permette l’accès gratuit à la télévision pour les personnes âgées. Ce fut le premier et unique vol dans l’histoire de ce grand musée. Aux côtés de Jim Broadbent, Helen Mirren campe son épouse, pragmatique et tendre, dépassée par cet acte insensé.

    Réalisé par Roger Michell (Coup de foudre à Notting Hill), The Duke (2021) transforme avec humour et émotion un casse en fable sociale : un geste de protestation contre la pauvreté et l’exclusion. Autre récit d’art volé et de justice tardive toujours inspiré d’un fait réel : La femme au tableau (2015), également avec Helen Mirren, peut être une bonne option si vous avez aimé The Duke. Sinon pour son humour noir et son sens du timing britannique, rien de mieux que Ladykillers (2004) des frères Coen, un récit en revanche totalement fictif.

    The Gold, le casse du siècle (2023-2025)

    Basée sur le spectaculaire casse du dépôt de sécurité de Brink’s-Mat en 1983, The Gold, le casse du siècle reconstitue le vol de 26 millions de livres en lingots d’or à l’aéroport de Heathrow. Portée par Hugh Bonneville (Downton Abbey), Dominic Cooper et Jack Lowden, la série plonge dans les arcanes du blanchiment d’argent et des trafics d’œuvres d’art. 

    La mise en scène léchée et les dialogues précis rappellent The Crown (2016-2023) autant que Narcos (2015-2018), entre saga sociale et thriller financier. Mais on pense aussi à The Great Train Robbery (2013), une mini-série sur deux hold-up tristement célèbres de l’histoire britannique.

    Un après-midi de chien (1976)

    Inspiré d’un véritable braquage survenu à Brooklyn en août 1972, Un après-midi de chien (1976) est l’un des films les plus humains et bouleversants du genre. Sidney Lumet, maître du réalisme urbain, reconstitue heure par heure cette prise d’otages qui dégénère en spectacle médiatique. Le film suit Sonny Wortzik (interprété par un Al Pacino incandescent), un homme ordinaire qui tente de braquer une banque pour financer l’opération de changement de sexe de son compagnon, joué par Chris Sarandon.

    Lumet filme la chaleur étouffante de l'été new-yorkais où la tension devient presque physique. À mesure que la foule se masse devant la banque, les médias transforment les braqueurs en symboles d’une Amérique en crise, entre désespoir social et scandales politiques. Pour rester dans l’ambiance, on peut regarder un autre film du réalisateur : Serpico (1973) toujours avec Al PAcino ou sinon partir sur Inside Man (2006) de Spike Lee, qui rend hommage au film tout en jouant avec le mythe du braquage parfait. Et si on va dans cette veine là, autant voir ou revoir l’excellente série (totalement inventée) La Casa de papel (2017-2021).

    Braquage à l’anglaise (2008)

    Inspiré d’un fait réel longtemps classé « secret défense » par le gouvernement britannique, Braquage à l’anglaise (2008) revient sur le « cambriolage au talkie-walkie », commis en 1971 sur Baker Street à Londres. Ce jour-là, une bande d’amateurs, menée par un garagiste sans histoire, creuse un tunnel jusqu’à la Lloyds Bank et vide des coffres remplis de bijoux… mais aussi de documents compromettants sur la famille royale et les services secrets. 

    Jason Statham, dans l’un de ses rôles les plus nuancés, incarne le braqueur : un homme ordinaire happé par un scandale politique qui le dépasse tandis que David Suchet (le célèbre Hercule Poirot) campe un chef du MI5 menaçant. Dans le même genre, laissez-vous tenter par Thomas Crown (1999), où Pierce Brosnan fait aussi dans le haut-de-gamme niveau casse.

    Sans arme, ni haine, ni violence (2008)

    Avant le cambriolage du Louvre, le « casse du siècle » était à mettre au crédit de Albert Spaggiari, modeste photographe à la mairie de Nice qui parvint à vider la salle des coffres d’une agence bancaire de la ville en passant par les égouts en juillet 1976 ! C’est cette histoire incroyable mais vraie que Jean-Paul Rouve raconte dans Sans arme, ni haine, ni violence (2008) qui marque son passage derrière la caméra.

    Le néo-réalisateur et comédien -qui se glisse dans le costume de Spaggiari, adopte une approche à hauteur d’homme qui célèbre autant la préparation du braquage que la personnalité étonnante du criminel. Pour d’autres casses made in France, on vous recommande Libre (2024) où Mélanie Laurent raconte le parcours du flamboyant Bruno Sulak, le prochain Gang des Amazones (2025) emmené par les braqueuses Izïa Higelin, Lyna Khoudri et Laura Felpin et Les Égouts du paradis (1976), une autre adaptation des exploits de Spaggiari avec Francis Huster dans le rôle principal.

  • Il parle aux animaux ! Tous les films Docteur Dolittle dans l’ordre

    Il parle aux animaux ! Tous les films Docteur Dolittle dans l’ordre

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Son meilleur ami est un perroquet, il comprend et parle avec tous les animaux ou presque, et il a marqué la littérature et le cinéma : c’est le Docteur Dolittle, bien sûr !

    Ce sympathique naturaliste anglais, résidant dans un petit village en pleine époque victorienne, est né de l’imagination fertile et bienveillante de Hugh Lofting qui a inventé ses aventures au coeur même des tranchées de la Première Guerre mondiale pour donner des nouvelles à ses enfants et les divertir, sans jamais évoquer les horreurs du conflit.

    Au-delà de sa propre famille, l’auteur a diverti des millions de jeunes lectrices et lecteurs en publiant treize romans, par la suite adaptés au cinéma avec Rex Harrison, Eddie Murphy et Robert Downey Jr. Alors que les vacances scolaires sont déjà là, JustWatch vous propose le guide des films du Docteur Dolittle. Un guide… au poil, forcément !

    L'Extravagant Docteur Dolittle (1967)

    L’idée d’une adaptation cinéma des aventures du personnage remonte aux années 20. Walt Disney lui-même était intéressé pour transposer à l’écran ces aventures animalières. Il faudra attendre 1967 pour voir L’Extravagant Docteur Dolittle prendre vie, sous les traits du fringant Rex Harrison (My Fair Lady, 1964). Confiée à Richard Fleischer (Le Voyage Fantastique, 20 000 lieues sous les mers), la production est complexe, avec plus de 1200 vrais animaux à gérer, dont des singes, des vaches, des cochons, des girafes, des canards, des oies, des perroquets, des éléphants, des dauphins, des rhinocéros, des lamas… et un escargot géant ! Et si la critique reste de marbre, le film devient un classique du cinéma d’aventures familial, salué par deux Oscars (Meilleure chanson et Meilleurs effets spéciaux) et sept autres nominations.

    Docteur Dolittle (1998)

    Il faut attendre trente ans pour revoir le meilleur ami des animaux. Devant la caméra de Betty Thomas (Alvin et les Chipmunks 2, 2009), Eddie Murphy devient le Docteur Dolittle (1998) dans une version largement modernisée qui ne reprend des romans que la capacité du personnage à comprendre et parler avec les animaux. Ici, John Dolittle prend conscience de son don dans son enfance, mais l'oublie par la suite avant de le redécouvrir une fois devenu médecin. C’est ainsi qu’il se lie d’amitié avec un chien, qu’il fait un massage cardiaque à un rat et qu’il soigne un tigre suicidaire, quitte à passer pour un fou auprès de sa famille et de ses collègues. Si le bestiaire est moins impressionnant que dans le film de 1967, le travail de dressage et de post-synchronisation fonctionne à merveille, grâce aux voix de Chris Rock, John Leguizamo, Ellen DeGeneres ou Jenna Elfman en version originale, et de Yves Lecoq, Jamel Debbouze, Jean Rochefort, Éric Judor et Ramzy Bedia en version française.

    Docteur Dolittle 2 (2001)

    Immense succès en salles (près de 300 millions de dollars de recettes dans le monde), ce premier opus encourage Eddie Murphy à reprendre la blouse. Trois ans plus tard, le public découvre Docteur Dolittle 2 (2001) dans lequel le personnage, devenu un vétérinaire à succès, va se mobiliser pour défendre une forêt menacée de destruction et sauver ses habitants, mais aussi pour enseigner les subtilités de la séduction à un ours de cirque massif. La ménagerie s’enrichit donc de grizzlys et autres kodiaks, mais également d’un caméléon, de loups, de poissons, de castors et même d’abeilles !

    Docteur Dolittle 3 (2006)

    A la fin de Docteur Dolittle 2 (2001), on découvrait que sa fille aînée avait le même don que son cher papa. Cette capacité à pouvoir parler aux animaux est visiblement génétique, car la cadette Maya possède également cette faculté. Et c’est elle qui reprend le flambeau dans Docteur Dolittle 3 (2006). Le ton est toujours familial et bon enfant, et le public visé rajeuni puisque le long métrage sort directement en vidéo, à destination des plus jeunes. Eddie Murphy n’est plus au générique mais Kyla Pratt et sa maman de cinéma Kristen Wilson reprennent leurs rôles dans cette histoire d’escapade à la campagne où la jeune Dolittle met son pouvoir au service d’un ranch menacé. Côté bêbêtes, Lucky le chien est fidèle au poste, entouré de vaches, de chevaux, de poules, d’un coq et d’un cochon vanneur au caractère bien trempé.

    Docteur Dolittle 4 (2008)

    Deux ans plus tard, Maya Dolittle / Kyla Pratt repart en consultation ! Et pas n’importe laquelle puisque c’est à Washington que se déroule Docteur Dolittle 4 (2008) : engagée par le Président des Etats-Unis (Peter Coyote, tout de même) pour s’occuper de sa chienne devenue ingérable, la demoiselle espère recevoir en retour la lettre de recommandation qui lui permettra de rentrer à l’université. Mais la mission s'avère plus compliquée que prévu, car le Cavalier King Charles Spaniel, répondant au doux nom de Daisy, est ingérable. Et quand on sait que le cabot est doublé en version originale par nulle autre que Jennifer Coolidge (la maman de Stifler dans la saga American Pie et l’iconique Tanya McQuoid de la série The White Lotus), le délire est forcément au rendez-vous, porté par de simples mais belles valeurs de résilience et d’écologie.

    Docteur Dolittle 5 (2009)

    Une tortue, une colombe, un singe, un cochon, un serpent, un lapin, un cheval et l'incontournable chien Lucky : la ménagerie de Docteur Dolittle 5 (2009) est une nouvelle fois fournie alors que Maya (Kyla Pratt) débarque à Hollywood pour animer sa propre émission dédiée aux animaux. Mais la jeune femme va vite prendre conscience des travers dissimulés derrière les paillettes du show-business… Dernière entrée de la saga lancée par Eddie Murphy, le long métrage s’adresse une nouvelle fois au jeune public, sans réelle autre prétention que leur offrir un moment léger et faire parler des animaux. Les parents noteront tout de même la présence au générique d’un visage culte des années 80 : Judge Reinhold, l’inoubliable Billy Rosewood de la saga Le Flic de Beverly Hills (1984-2024) avec… Eddie Murphy !

    Miss Dolittle (2018)

    Attention au marketing ! Malgré son titre français, Miss Dolittle (2018) n’est pas du tout rattachée à l’univers imaginé par Hugh Lofting. Mais nous voulions l’évoquer justement pour vous éviter d’être trompé.es…  La demoiselle, baptisée en réalité Liliane Susewind, est effet née de la plume de l'auteure allemande Tanya Stewner. Comme le Docteur Dolittle, elle comprend les animaux et leur parle, cela lui crée parfois des problèmes, le ton est résolument familial… mais la comparaison s’arrête là. Le film pourra toutefois permettre aux jeunes spectatrices et spectateurs de prolonger l’expérience Docteur Dolittle, finalement assez pauvre en adaptations cinématographiques, avec dans le même genre le très sympathique Zookeeper (2001) porté par Kevin James en gardien de zoo maîtrisant le « parler animal ».

    Le Voyage du Dr Dolittle (2020)

    Temporairement libéré de son engagement dans le Marvel Cinematic Universe (du moins en attendant son grand retour dans Avengers : Doomsday en 2026), Robert Downey Jr. délaisse l’armure d’Iron Man pour le costume victorien de John Dolittle. Et un accent gallois très marqué (qui lui vaudra d’ailleurs une nomination aux Razzies, les Oscars du pire). Principalement inspiré par le deuxième roman de Hugh Lofting, publié en 1922, Le Voyage du Dr Dolittle (2020) renoue avec le merveilleux de l’adaptation de 1967 -qui avait profondément marqué le réalisateur Stephen Gaghan (Syriana, 2005)- tout en intégrant les toutes dernières avancées en matière d’effets visuels. C’est ainsi que le long métrage donne vie à un chien fidèle, un perroquet de bon conseil, un ours polaire frileux (!), un gorille anxieux, un canard têtu, une autruche cynique, un écureuil espiègle, une girafe majestueuse ou un renard so french doublé par Marion Cotillard. Sans oublier une baleine et même un dragon ! L’échec du film, doublé d’un accueil critique glacial, ne laissera malheureusement aucune chance de suite pour ce John Dolittle version Robert Downey Jr, qui rappelle un peu le Gulliver (2010) de Jack Black.

  • 12 films d’horreur pour les peureux comme moi (du plus doux au plus tendu)

    12 films d’horreur pour les peureux comme moi (du plus doux au plus tendu)

    Aurélien Bouron

    Aurélien Bouron

    Rédacteur JustWatch

    Si vous faites partie de celles et ceux qui regardent un film d’horreur à moitié caché.es derrière un coussin, pas d'inquiétude, je suis pareil ! Et ce guide JustWatch est fait pour vous.

    Parce que nous sommes peureux, nous passons à côté de tout un genre qui vaut la peine d'être découvert. Vu qu'Halloween approche à grand pas, c'est l'occasion de se mettre à l'horreur, mais sans brûler les étapes.

    Ces douze films mélangent frissons, humour et fantastique sans jamais verser dans le cauchemar pur et dur. L’idée n’est pas de vous faire sursauter toutes les deux minutes, mais de vous acclimater doucement à la peur, entre rires, étrangeté et mystère.

    De la comédie surnaturelle au thriller psychologique, voici le meilleur de l’horreur... pour les peureux. On commence par les films qui font le moins peur, pour finir par des œuvres qui ne traumatisent pas (mais qu’il vaut mieux regarder en journée quand même !) 

    Beetlejuice (1988) - Niveau de frayeur : 1/10

    Avec Beetlejuice (1h32), Tim Burton signe un classique du cinéma fantastique, à la fois gothique et excentrique. Le film raconte l’histoire d’un couple de fantômes qui tente de chasser les nouveaux vivants occupant leur maison, aidés par le revenant le plus imprévisible du cinéma, incarné par un Michael Keaton déchaîné. Plus farfelu qu’effrayant, Beetlejuice est une comédie pleine de trouvailles, de décors surréalistes et de maquillages inoubliables. Une vraie ambiance Tim Burton qui ne peut que plaire aux fans du style du cinéaste. 

    C’est un film à voir autant pour son univers visuel que pour son humour macabre. Plus loufoque que morbide, Beetlejuice célèbre la mort comme une fête étrange, bien loin des codes du film d’horreur classique. Si vous souhaitez prolonger cette atmosphère entre l’étrange et le joyeux, les films Edward aux mains d’argent (1990) et Les Noces funèbres (2005) offrent le même charme sombre et poétique, sans oublier la suite de Beetlejuice bien nommée Beetlejuice Beetlejuice (2024). C’est aussi un immanquable si vous avez aimé la série Mercredi (2022) sur Netflix plus récemment. 

    Warm Bodies (2013) - Niveau de frayeur : 2/10

    Dans Warm Bodies (1h37), un zombie tombe amoureux d’une humaine dans un monde en ruines. Cette romance apocalyptique portée par Nicholas Hoult et Teresa Palmer détourne les codes de l’horreur pour mieux parler de rédemption et de tendresse. Le ton est léger, parfois drôle, et les touches d’émotion bien dosées.

    Pas de gore gratuit ici, mais une douceur inattendue et un humour bienveillant. Warm Bodies se situe quelque part entre Twilight (2008) et Bienvenue à Zombieland (2009), avec une approche plus romantique et un ton plus apaisé. Ici, on ne risque pas d’avoir peur et on s'amuse : c’est donc le film idéal pour celles et ceux qui veulent s’initier à l’horreur sans cauchemars. D’autant plus que son format court permet de ne pas s’ennuyer et de passer un bon moment. 

    Vampires en toute intimité (2014) - Niveau de frayeur : 2/10

    Vampires en toute intimité (1h26) est une perle d’humour noir réalisée par Taika Waititi et Jemaine Clement. On y suit une colocation de vampires à Wellington, en Nouvelle-Zélande, tentant tant bien que mal de s’adapter à la vie moderne. Le film adopte le format du faux documentaire et offre une satire irrésistible du mythe vampirique. Chaque protagoniste a une approche différente vis-à-vis de ce dernier et les contrastes entre chaque personnalité permettent de créer des situations totalement loufoques et gênantes.

    C’est sans doute l’un des films de vampires les plus drôles jamais écrits. L’humour absurde désamorce toute tension, tout en rendant hommage au folklore du genre. Très friand de ce genre d’humour, c’est un film que je trouve parfait à voir avec des amis et qui permet de renflouer le stock de références à sortir lors de nos soirées. Le mieux est de le voir en VO, mais si vous tombez sur la VF, sortez votre second ou troisième degré, car elle est volontairement catastrophique, transformant le film en véritable nanar. Si vous avez aimé ce ton pince-sans-rire, la série dérivée What We Do in the Shadows (2019) prolonge parfaitement l’univers. Et Si vous voulez rester dans l’absurdité sans limite néo-zélandaise, alors À la poursuite de Ricky Baker (2020), également réalisé par Taika Waititi, est un incontournable. 

    Shaun of the Dead (2004) - Niveau de frayeur : 3/10

    Shaun of the Dead (1h39) est une comédie britannique devenue culte. Edgar Wright y mélange film de zombies et comédie romantique, avec Simon Pegg et Nick Frost en duo de losers attachants pris dans une apocalypse. L’humour y est irrésistible, les dialogues ciselés et les scènes d’action follement chorégraphiées.  Il n’y a pas la moindre finesse dans ce film, le ton est d’une lourdeur purement britannique… et qu’est-ce que c’est jouissif ! À chaque revisionnage, je rigole encore et toujours, et j’en redemande. Cependant, ne confondez pas « manque de finesse » avec « manque d’intelligence », car la réalisation, les références et les punchlines font du long métrage un véritable régal.

    Là où beaucoup de films de zombies misent sur la terreur, celui-ci choisit l’absurde et le dérisoire. Shaun of the Dead est à Romero ce que Monty Python est à Shakespeare : un détournement brillant. Si vous aimez ce film, jetez-vous tout de suite sur Hot Fuzz (2007) et Le Dernier Pub avant la fin du monde (2013). Avec Shaun of the Dead, ces trois films composent la Trilogie Cornetto, tant aimée des fans. Pourquoi ce nom ? Car à un moment, dans ces trois films, Simon Pegg et Nick Frost, achètent des glaces cornetto. Tout simplement !

    Tucker & Dale fightent le mal (2010) - Niveau de frayeur : 3/10

    Dans Tucker & Dale fightent le mal (1h29), deux rednecks sont pris pour des tueurs en série par un groupe d’étudiants en vacances. Chaque malentendu tourne au désastre, dans un enchaînement de quiproquos aussi sanglants qu’hilarants. Certains diront que l’habit ne fait pas le moine, Tucker et Dale vous diraient que la tronçonneuse ne fait pas le meurtrier !

    Voici une parodie aussi sanglante que bienveillante, où le ridicule l’emporte sur l’horreur. Le film joue sur la maladresse, la stupidité humaine et les catastrophes en chaîne sans jamais devenir cruel. Si vous aimez les détournements de genre, La Cabane dans les bois (2012) explore avec encore plus de malice les règles du cinéma d’horreur.

    Bienvenue à Zombieland (2009) - Niveau de frayeur : 3/10

    Bienvenue à Zombieland (1h28) est un road movie post-apocalyptique délirant où quatre survivants traversent des États-Unis infestés de zombies. Porté par Woody Harrelson, Jesse Eisenberg, Emma Stone et Abigail Breslin, le film est autant une comédie qu’un manuel de survie absurde.

    Rythmé et décalé, c’est un film de zombies pour celles et ceux qui n’aiment pas les films de zombies. Il y a du punch, du gore, de la violence à droite et gauche, mais surtout beaucoup d’humour qui fait oublier l’effroi qui surgit de temps à autre. Le film fait légèrement plus peur que Shaun of the Dead, et s’avère être un tout petit peu moins drôle, mais j’ai adoré l’énergie punk que le casting arrive si bien à communiquer. Cette ambiance, on la retrouve dans Deadpool (2016) ou Kick-Ass (2010), qui offrent le même mélange d’humour et d’extrême violence. 

    Coraline (2009) - Niveau de frayeur : 4/10

    Sous ses airs de conte pour enfants, Coraline (1h40) est une œuvre d’animation signée Henry Selick, aussi belle qu’inquiétante. L’histoire suit une fillette qui découvre une version parallèle de sa maison, plus belle, plus douce… jusqu’à ce que tout bascule dans le cauchemar.

    Coraline, c’est un conte initiatique sur la peur de l’abandon et le danger des illusions. Le long métrage instaure une tension lente, presque hypnotique, qui reste longtemps après le générique. Le film n’est pas effrayant comme un film d’horreur classique, mais un inconfort s’installe en nous qui peut lentement se transformer en cauchemar la nuit suivante. Je l’ai pourtant énormément apprécié grâce à la poésie qui prend le dessus sur l’horreur. Pour prolonger cette ambiance étrange, L’Étrange Noël de Monsieur Jack (1993) et Monster House (2006) sauront séduire petits et grands.

    La Cabane dans les bois (2012) - Niveau de frayeur : 5/10

    Cinq amis, une cabane, un week-end d’enfer. La Cabane dans les bois (1h35) semble reprendre un cliché éculé… avant de le retourner complètement. Drew Goddard signe ici un film malin, méta, qui dissèque le fonctionnement même du cinéma d’horreur.

    Ce n’est pas tant un film qui fait peur qu’un jeu de piste plein d’ironie. Il flirte avec la parodie, l’action et la philosophie du genre. C’est un vrai bol d’air frais dans un monde de l’horreur qui peine à se renouveler avec des scénarios souvent trop similaires. On ne sait d’ailleurs pas trop si La Cabane dans les bois est un hommage au genre, ou une moquerie au manque de créativité dont souffrent de nombreux films. Si vous souhaitez comprendre pourquoi les films d’horreur vous fascinent, c’est la porte d’entrée idéale. On se retrouve étonnamment à suivre un récit qui nous rappelle davantage un Tucker & Dale fightent le mal (2010) qu’un Scream (1996)

    Les Autres (2001) - Niveau de frayeur : 5/10

    Dans Les Autres (1h44), Nicole Kidman vit recluse dans une demeure isolée, au large de la Normandie de 1945, où la frontière entre les vivants et les morts s’efface lentement. Peu d’effets, peu de sang, mais une atmosphère étouffante et un twist final resté légendaire.

    Les Autres, c’est un film d’angoisse tout en retenue, où chaque silence pèse autant qu’un cri. Pour les peureux, les choses se corsent un peu : on n'entre toujours pas dans la véritable horreur, mais le suspense et l’angoisse sont insoutenables dans ce bijou de cinéma. Et Nicole Kidman est incroyable. Je ne regrette absolument pas d’avoir pris mon courage à deux mains pour regarder ce film qui est un incontournable pour tous les cinéphiles. Là où Coraline flirte avec le fantastique, Les Autres explore la foi, la solitude et le doute. Un véritable thriller psychologique laissant entrevoir la peur, un peu comme L’Orphelinat (2007), ou même Coherence (2013) dans un autre registre. 

    Sixième Sens (1999) - Niveau de frayeur : 5/10

    Sixième Sens (1h47) suit un jeune garçon qui voit les morts, et son psychologue incarné par Bruce Willis qui tente de l’aider à apprivoiser ce don. M. Night Shyamalan signe un classique où la peur naît de l’émotion, pas de l’effroi.

    Sixième Sens, c’est un drame sur la culpabilité et la rédemption, plus qu’un film d’horreur. Le scénario est magnifiquement écrit et réussit à nous tenir en haleine et nous mener en bateau jusqu’au dénouement. Le twist final reste l’un des plus célèbres du cinéma. Niveau casting, c’est plus que du solide, avec Bruce Willis qui arrive à apporter une profondeur déconcertante à son rôle. Et que dire de Haley Joel Osment, qui est tout simplement stupéfiant ? Ce film montre le talent monstrueux que peut renfermer M. Night Shyamalan. Pour retrouver Haley Joel Osment, je ne peux que conseiller de regarder A.I. Intelligence Artificielle (2001). Sinon, pour continuer la filmographie de Shyamalan, Incassable (2000) et Split (2016) ne vous décevront pas.

    Happy Birthdead (2017) - Niveau de frayeur : 6/10

    Dans Happy Birthdead (1h36), Jessica Rothe incarne une étudiante condamnée à revivre son assassinat encore et encore jusqu’à identifier son meurtrier. Le concept de boucle temporelle, inspiré de Un jour sans fin (1993), devient ici un terrain de jeu horrifique et plein d’humour.

    C’est fun, rythmé et étonnamment malin. Le film alterne tension et dérision sans jamais sombrer dans la violence gratuite. Et si vous aimez le concept, la suite Happy Birthdead 2 You (2019) pousse encore plus loin la folie du scénario. Et pour continuer d’explorer ce concept de boucle temporelle, Edge Of Tomorrow (2014) avec Tom Cruise est le film parfait ! 

    Get Out (2017) - Niveau de frayeur : 6/10

    Get Out (1h44) clôt ce classement en beauté. Jordan Peele signe un film brillant où la peur vient du malaise. Un jeune homme noir visite la famille de sa petite amie blanche, et découvre un secret terrifiant sous la façade parfaite de la banlieue américaine. C’est une œuvre à la fois politique et viscérale, où chaque silence devient une menace. 

    Get Out est idéal pour celles et ceux qui veulent franchir un cap vers une peur plus intellectuelle. Ici, on rentre réellement dans l’horreur, mais cela reste supportable pour les petites natures comme moi. Get Out est avant tout un très bon film, qui aborde le racisme sous un angle particulier et efficace. Us (2019) et Nope (2022), du même réalisateur, prolongent cette réflexion sur les monstres que l’on ne voit pas. Mais pour retrouver cette ambiance oppressante, qui monte crescendo malgré nous pendant tout le film, je ne peux que vous conseiller le film Funny Games : que ce soit la version originale autrichienne par Michael Haneke sortie en 1997, ou bien l’excellent remake américain (par le même réalisateur) sorti en 2008. 

  • De « Oppenheimer » à « Steve » : les 8 meilleurs rôles de Cillian Murphy

    De « Oppenheimer » à « Steve » : les 8 meilleurs rôles de Cillian Murphy

    Maëlle Beauget-Uhl

    Maëlle Beauget-Uhl

    Rédacteur JustWatch

    Cillian Murphy est actuellement à l’affiche de Steve, disponible sur Netflix. Le film est réalisé par Tim Mielants, avec lequel il avait déjà travaillé lors du tournage de Peaky Blinders ou encore de Tu ne mentiras point qui était d’ailleurs le premier rôle de l’acteur irlandais depuis son Oscar pour Oppenheimer.

    Dans ce nouveau film poignant, Cillian Murphy montre encore une fois toute l'étendue et la maîtrise de son jeu d’acteur, et tout comme dans Tu ne mentiras point, il choisit de mettre en lumière des histoires de gens ordinaires qui résonnent en leçons de vie qui transcendent l'écran et impactent profondément le spectateur. 

    Steve, un directeur d'une école pour adolescents en difficulté, va tenter le tout pour le tout afin de sauver son établissement et ses élèves, alors qu’il doit combattre la pression de ses pairs et ses propres démons. 

    C’est donc à l’occasion de ce nouveau film incontournable que nous vous avons préparé la liste des meilleurs rôles de Cillian Murphy (même s’il est très dur de faire un choix au sein de la filmographie très impressionnante de l’acteur), de l’un des ses premiers grands rôles chez Ken Loach à son inoubliable interprétation de l’Épouvantail dans la trilogie The Dark Knight de Christopher Nolan, en passant par son rôle de Tommy Shelby dans Peaky Blinders. 

    Tommy Shelby (Peaky Blinders)

    Évidemment, si vous êtes fan de Peaky Blinders  (2013-2022) et de Cillian Murphy, Tommy Shelby n’est plus à présenter. Le très sombre, torturé, violent et problématique (la plupart du temps) mais ô combien charismatique chef du gang de criminels le plus craint de Birmingham du début du XXème siècle, n’est pas seulement l’un des plus grands et plus beaux rôles de l’acteur, mais probablement celui qui l’a fait connaître à un public encore plus large.

    Créée par Steven Knight, la série comprend 6 saisons et bientôt un film, puisque Cillian Murphy retrouvera Tommy Shelby dans The Immortal Man, qui sortira -avec un peu de chance- courant 2026. D’ailleurs, Murphy produira également aux côtés de Knight une toute nouvelle série spin-off de Peaky Blinders, prouvant une fois de plus l’attachement de l’acteur à cet univers.

    J. Robert Oppenheimer (Oppenheimer)

    Oppenheimer (2023), réalisé par Christopher Nolan, a valu à Cillian Murphy l’Oscar du meilleur acteur. Le comédien réussit avec ce rôle à capturer toute la dualité, l'ambiguïté et les intrications morales requises pour jouer un personnage tel que Robert J Oppenheimer. Oppenheimer repart ainsi de la 77ème cérémonie des Oscars avec 7 statuettes (dont meilleur film et meilleur réalisateur) sur un total de 13 nominations. 

    Le film, basé sur le livre biographique Robert Oppenheimer : Triomphe et tragédie d'un génie se concentre sur différentes périodes de la vie du physicien, « père de la bombe atomique ». Il explore sa vie personnelle et son travail à l'université, ses essais de la bombe au Nouveau-Mexique, et l’audition de sécurité qui s’est déroulée en 1954 suite à des accusations de communisme et d’espionnage au service de l’Union Sovietique. 

    Damien O’Donovan (Le Vent se Lève)

    Ce classique de Ken Loach est l’un des rôles dont Cillian Murphy est le plus fier, puisque l’acteur a mentionné de nombreuses fois que le sujet de la guerre d'indépendance irlandaise abordé dans le film était un thème essentiel en tant qu’acteur irlandais.Le Vent se Lève (2006) est un long métrage poignant et révoltant avec des performances qui crèvent l'écran.

    Murphy y incarne Damien O’Donovan, un jeune docteur qui s'apprête à quitter son village rural d’Irlande pour exercer à Londres. Lorsque les troupes anglaises assassinent son meilleur ami devant lui et toute sa famille, Damien est convaincu que la guerre est perdue d'avance et qu’il ne lui servira à rien de rejoindre l’IRA. Mais alors qu'il s'apprête à prendre le train, les troupes anglaises s’en prennent à nouveau au conducteur et la violence ainsi que l’humiliation dont a été victime l’homme poussent Damien à retourner auprès des siens et à se battre.

    Bill Furlong (Tu ne mentiras point)

    Le premier rôle de Cillian Murphy depuis son Oscar pour Oppenheimer est celui de Bill Furlong dans Tu ne mentiras point (2024). Bill est un père de famille et charbonnier vivant dans une petite ville irlandaise dans les années 1980. Alors qu’il effectue une livraison dans le couvent de la ville, il découvre une jeune fille affamée et transie de froid dans le cabanon extérieur, ainsi que d’autres jeunes femmes en mauvaise santé, effectuant un travail acharné dans la blanchisserie du couvent. 

    Le film traite donc de manière bouleversante des Magdalene Laundries, ces institutions catholiques contrôlées par les nonnes, ouvertes en très grand nombre en Irlande des années 1920 à 1996 et dans lesquelles étaient enfermées les jeunes filles jugées « perdues » ou qui étaient tombées enceintes hors mariage. Dans ce rôle, Murphy tacle avec une très grande justesse et une vraie profondeur de jeu une partie de l’Histoire très sombre de l’Irlande, ainsi que l’impact du traumatisme générationnel lors d'événements aussi graves.

    Jonathan Crane/L’Epouvantail (Batman Begins)

    Dans la trilogie The Dark Knight de Christopher Nolan, et en particulier Batman Begins (2005), Murphy incarne Jonathan Crane dit l'Épouvantail, un psychiatre corrompu de Gotham utilisant des drogues hallucinogènes et un sac sur le visage en guise de masque, prenant l’aspect d’un épouvantail cauchemardesque face à ses victimes. 

    La prestation de Cillian Murphy ancre son personnage comme l’un des meilleurs vilains de comics portés au grand écran. Entre la fourberie de Crane et sa descente fulgurante dans la folie, Nolan avait vu très juste dans son choix pour ce rôle (alors que Murphy avait auditionné pour jouer… Batman !). Le réalisateur avait d’ailleurs raconté que c’est en voyant une photo de Murphy lorsqu’il tournait 28 jours plus tard qu’il avait décidé de rencontrer l’acteur : une rencontre qui donna naissance à une collaboration de plusieurs années couronnée de succès. 

    Neil (Watching the Detectives)

    La seule comédie de cette liste est Watching the Detectives (2007), dans laquelle Murphy incarne Neil, un passionné de cinéma, véritable geek propriétaire d’un vidéoclub. Alors qu’il vient de rompre avec sa petite amie car leur relation manquait du caractère dramatique qu’on pourrait trouver au cinéma, Neil fait la rencontre de Violet (Lucy Liu), une jeune femme légèrement excentrique et imprévisible, qui lui montrera que l’aventure ne se trouve pas seulement dans les films. 

    Cette comédie romantique détonne dans la filmographie de Cillian Murphy mais prouve encore une fois qu’il peut s’attaquer et réussir dans n’importe quel genre. Les deux acteurs sont charmants, drôles et imparfaits, ce qui les rend d’autant plus attachants. Ce n’est certes pas le meilleur film de cette liste, mais c’est un rôle très intéressant à découvrir si l’on souhaite en apprendre plus sur le talent et la carrière du comédien.

    Jim (28 jours plus tard)

    Danny Boyle, Alex Garland et Cillian Murphy : c’est le trio de choc qui créa en 2002 l’un des meilleurs films de zombies jamais réalisés (28 jours plus tard, 2002) et qui donna ensuite naissance à une série de plusieurs films, dont le dernier opus, 28 ans plus tard (2025), est sorti cet été. Des infectés qui courent, un Cillian Murphy complètement paumé au début du film mais que plus rien n'arrête à la fin ? Une équation parfaite pour du grand cinéma post-apocalyptique.

    L’acteur incarne Jim, un jeune homme dans le coma qui se réveille au bout d’un mois et se retrouve dans la ville de Londres complètement désertique mais infestée de zombies. Lorsqu’il rencontre deux survivants, ils tentent tous trois de trouver de l’aide et un abri…

    Robert Cappa (Sunshine)

    Dans cette nouvelle collaboration entre Danny Boyle et Cillian Murphy, l’acteur incarne le physicien Robert Capa dans ce qui est probablement l’un des films de science-fiction les plus sous-estimés de ces vingt dernières années. En 2057, le soleil se meurt et Capa est envoyé en mission sur le vaisseau spatial Icarus II, aux côtés de l'équipage dont la mission est de relancer l'activité solaire.

    Pour se préparer pour son rôle dans Sunshine (2007), Murphy a étudié aux côtés du Professeur Brian Cox, un astrophysicien anglais. Comme expliqué dans plusieurs interviews, la présence du Dr.Cox en tant que consultant sur le film consolide un bon nombre de théories, de faits et de moyens technologiques utilisés à l’écran. La prestation de Murphy est l’un des points les plus forts de ce film de SF qui vaut impérativement le détour si vous êtes fan du genre et que vous voulez découvrir une prestation trop souvent oubliée de Cillian Murphy. 

  • « À contre-sens » : tous les films de la saga « Culpa Mia » dans l’ordre !

    « À contre-sens » : tous les films de la saga « Culpa Mia » dans l’ordre !

    Justine Charlet

    Justine Charlet

    Rédacteur JustWatch

    L’événement fait autant de bruit que le vrombissement d’un moteur de voiture lors d’une compétition automobile clandestine : À contre-sens 3 vient de débarquer sur Prime Video et c’est toute la communauté de fans qui se réjouit du retour de la franchise. 

    Depuis 2017, l’autrice hispano-argentine Mercedes Ron fait chavirer les petits cœurs de ses lectrices et lecteurs avec sa trilogie Culpa Mia, trois livres de romance très hot d’abord publiés sur un site de fanfiction avant de connaître un tirage de best-seller qui a été par ailleurs traduit dans plus de dix langues.

    L’histoire tourne autour d’un amour interdit entre une sœur et un frère par alliance (sans aucun lien de sang donc). Cette romance n’est pas sans rappeler d’autres sagas comme À tous les garçons que j’ai aimés (2018-2021), L’Été où je suis devenue jolie (2022-2025) ou After (2019-2023).

    Au programme : ambiance passion à combustion rapide, coups d’éclats et jalousie mal dissimulée pour une saga young adult devenue incontournable. Pour suivre la chronologie À contre-sens, JustWatch vous dresse la liste complète des films !

    À contre-sens (2023)

    En 2023, Prime Video dévoile À contre-sens (ou Culpa Mia pour le titre original) où l’on découvre le personnage de Noah, une adolescente qui doit quitter sa ville natale (et son petit ami Dan) pour vivre dans la luxueuse villa du nouveau mari de sa mère. Elle y rencontre Nick, son nouveau demi-frère, charismatique et ténébreux, un peu rebelle et très attirant. Ce qui commence comme une guerre froide entre deux caractères forts se transforme peu à peu en attirance interdite. D’autant que Noah et Nick ont quelques points communs, notamment une passion pour les courses automobiles, dans laquelle ils excellent tous les deux.  

    Ce premier film a lancé le phénomène et les fans ont très vite salué l’alchimie électrique entre les deux comédiens Nicole Wallace et Gabriel Guevara. Si vous aimez les romances impossibles, si possible espagnoles, on pense à des films comme A travers ma fenêtre (2022), After (2019) ou encore The Kissing Booth (2018).

    À contre-sens 2 (2024)

    En 2024, un an à peine après le succès du premier film, À contre-sens 2 (Culpa Tuya) revient avec une suite plus sombre. Loin des palpitations adolescentes, Noah - qui fête ses 18 ans dès la première séquence - et Nick affrontent les conséquences de leur relation découverte et désormais connue. Ils vivent leur amour au grand jour, mais tout ce qu’ils avaient bâti menace de s’effondrer sous le poids de la jalousie et du mensonge. Et de leurs parents totalement opposés à leur relation.

    L’ambiance change : on est moins dans une romance mélancolique qu’introspective. C’est l’âge adulte pour les deux héros qui voient les choses avec plus de lucidité et moins de fougue. Nicole Wallace s’affirme, Gabriel Guevara gagne en vulnérabilité : et ensemble, ils livrent une performance qui ancre la saga dans une vision plus sincère. On pense ici à Euphoria (2019–2022), pour cette manière de mêler désir et désillusion avec intensité. Pour celles et ceux qui aiment les drames amoureux un peu plus sombres, cela rappelle aussi Joli désastre (2023) ou Désaccords du cœur (2020), ce deuxième À contre-sens étant sans doute le plus abouti émotionnellement.

    À contre-sens 3 (2025)

    Fin de la trilogie avec A contre-sens 3 (Culpa Nuestra, 2025) qui vient refermer la passion brûlante de Noah et Nick sur une note à la fois douce et douloureuse. Après les épreuves et la rupture déchirante de la fin du deuxième film, les deux anciens amants, qui mènent des vies désormais radicalement différentes, se retrouvent à l’occasion du mariage de leurs meilleurs amis. La rancune et les blessures semblent tenaces entre les deux mais l’amour, sous les reproches, affleure toujours, tenace et obstiné. Le destin, farceur, semble ne pas lâcher ces deux-là et toujours les ramener l’un vers l’autre. 

    Ce troisième et dernier acte de la saga clôt la trilogie : tous les fantômes du passé sont réunis dans cette dernière ligne droite qui résout nombre des dossiers ouverts lors des précédents films. Les amateurs de romances plus mélancoliques y trouveront leur bonheur : on est dans l’apaisement, pas dans la fièvre des débuts. Si vous souhaitez surfer émotionnellement sur cette vague, laissez-vous entraîner dans des films type (500) jours ensemble (2009), La La Land (2016) ou La Dernière lettre de son amant (2021). 

    Le spin-off : À contre-sens Londres (2024)

    Les accros de cette histoire d’amour incendiaire peuvent se rejouer les scènes avec d’autres comédiens et d’autres décors (mais les mêmes personnages !) grâce à À contre-sens : Londres (2024). Noah y quitte cette fois le soleil de la Floride pour la grisaille londonienne. Si le cadre change, le scénario reste similaire : dans la nouvelle famille, le beau-père est immensément riche et le demi-frère très arrogant. Et comme dans la saga initiale, les deux ados vont se tourner autour et s’apprivoiser au fur et à mesure. Mais les comédiens sont différents, à commencer par les héros, ici incarnés par Asha Banks et Matthew Broome dans les rôles principaux.

    En termes de références, on pense parfois aux promenades sentimentales de Before Sunrise (1995) ou aux escapades anglaises de Love, Rosie (2014), où la ville devient un personnage à part entière. Pour les fans de romances tortueuses, où l’amour se fraye un chemin après avoir traversé de nombreux obstacles, je ne peux que vous recommander les deux excellentes séries Un jour (2024) et Normal People (2020).

  • « L'Été où… » : tous les films et séries adaptés des romans de Jenny Han !

    « L'Été où… » : tous les films et séries adaptés des romans de Jenny Han !

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Depuis 2009, Jenny Han fait battre le cœur des lectrices et des lecteurs dans le monde entier avec ses romans young adult traduits dans une trentaine de langues, qui parlent avec modernité, douceur et subtilité des premiers émois adolescents et de triangles amoureux. 

    Et depuis 2018, l’autrice américaine d’origine sud-coréenne fait également vibrer les abonné.es streaming avec des adaptations réussies, qui embrasent les réseaux sociaux à chaque film ou nouvel épisode sur Netflix ou Prime Video.

    Vous cherchez à comprendre le phénomène Jenny Han ? Découvrir qui sont ces Lara Jean, Belly et Kitty dont parlent vos ami.es ou vos ados ? Votre cœur balance entre les beaux Peter Kavinsky et John Ambrose ? Vous hésitez entre la #TeamConrad et la #TeamJeremiah ? Prenez un plaid, un pot de glace et quelques mouchoirs : JustWatch vous dresse la liste de toutes les adaptations de la romancière !

    À tous les garçons que j'ai aimés (2018)

    En 2018, les abonné.es Netflix font la connaissance de Lara Jean Song Covey, une jeune femme américano-coréenne qui rêve du grand amour mais qui passe sa vie à l’imaginer plutôt qu’à le vivre. C’est ainsi qu’elle écrit de belles et longues lettres à ceux qui ont fait battre son cœur depuis l’enfance, mais sans jamais leur envoyer. Sa petite sœur, l’espiègle Kitty, va alors donner un coup de pouce au destin en envoyant les missives aux cinq prétendants, dont Peter Kavinsky, le garçon le plus populaire du lycée… Ce quiproquo amoureux est le point de départ de À tous les garçons que j'ai aimés (2018), qui va amener notre héroïne à passer un contrat avec lui pour faire croire qu’ils sont en couple… jusqu’à ce que les sentiments s’en mêlent.

    Attachant, rafraîchissant et avec juste ce qu’il faut de « gnangnan », le film rappelle beaucoup la relation « Je t’aime moi non plus » de 10 bonnes raisons de te larguer (1999) et Elle est trop bien (1999) et le ton des romcom young adult made in Netflix (la trilogie The Kissing Booth ou Sierra Burgess est une perdante). Il y a les papillons dans le ventre de l’adolescence, un couple craquant (l’alchimie entre Lana Condor et Noah Centineo est parfaite) et un esprit de famille vraiment touchant (on veut toutes et tous vivre dans la maison de John Corbett). Si on accepte les clichés un peu guimauve des romances teen, bien sûr ! En tout cas, depuis ce long métrage, le « pocket spin » est devenu un must-do des relations amoureuses…

    À tous les garçons : P.S. Je t'aime toujours (2020)

    Quelques mois à peine après la mise en ligne de À tous les garçons que j'ai aimés (2018), Netflix officialise la suite. Les abonné.es retrouvent donc notre joli couple et tous les personnages qui gravitent autour dans À tous les garçons : P.S. Je t'aime toujours (2020). Ce nouveau chapitre inverse toutefois le triangle amoureux du premier film : si Lara Jean aidait Peter à reconquérir sa chère et tendre deux ans plus tôt, c’est désormais notre héroïne qui se retrouve à hésiter entre deux prétendants, alors que John Ambrose (Jordan Fisher), l’un des destinataires d’une de ses lettres d’amour, réapparaît dans sa vie.

    Entre doutes, hésitations et sentiments contradictoires, ce second opus capte les incertitudes des amours adolescentes à travers l’introspection continue de Lana Condor et un triangle amoureux qui préfigure celui de L'Été où…, sans (trop) tourner à la guimauve. Maintenant, on ne va pas se mentir, il y en a de la guimauve… On n’est même plus très loin du conte avec Stormy (Holland Taylor) comme marraine bonne fée. Donc soyons clairs, si vous n’aviez pas vraiment (voire pas du tout) accroché au précédent opus, il y a très peu de chances que celui-ci vous captive. Ou alors si : peut-être que son ton à la John Hughes (Breakfast Club, 16 bougies pour Sam, Rose Bonbon) saura vous embarquer ?

    À tous les garçons : pour toujours et à jamais (2021)

    Si le deuxième chapitre des aventures amoureuses de Lara Jean est le moins apprécié par la critique et le public (l’épisode central d’une trilogie est toujours le plus délicat), À tous les garçons : pour toujours et à jamais (2021) offre une belle conclusion à son histoire. Notre romantique et pétillante héroïne y retrouve toute sa place et, surtout, le récit l’entraîne vers le début de la vie d’adulte alors qu’elle doit choisir dans quelle université poursuivre ses études…

    Son couple avec Peter peut-il y résister ? Faut-il décider pour soi ou en fonction de l’autre ? Comment vivre pleinement des moments qui ne seront plus que des souvenirs ? Une certaine mélancolie à la (500) jours ensemble (2009) plane sur ce final, qui tourne avec douceur la page de l’enfance et de l’adolescence pour aller vers plus de maturité, avec juste ce qu’il faut de mièvrerie. On appréciera notamment une ouverture vers d’autres lieux (New York, Séoul), mais toujours avec la patte visuelle douce et pastel qui a fait la marque de fabrique de la franchise. 

    L'Été où je suis devenue jolie (2022-2025)

    Si Netflix a fait de Lara Jean (et de sa petite sœur Kitty, nous y reviendrons) son héroïne de romcom young adult, la plateforme Prime Video a misé sur Isabel Conklin, alias Belly, le personnage principal de la toute première trilogie de romans publiés par Jenny Han entre 2009 et 2011. Trois livres pour trois saisons de la solaire et touchante série L'été où je suis devenue jolie (2022-2025), qui suit les vacances d’une jeune femme de 16 ans alors que son regard sur les garçons change. Notamment sur les frères Conrad et Jeremiah, avec qui elle a passé toutes ses vacances estivales en bord de mer, jusqu’à ce que la frontière entre amitié et amour ne se floute…

    Si les triangles amoureux, les rebondissements « soap » et la musique de Taylor Swift vous font vibrer, vous allez être servi.es ! Le trio formé par la touchante Lola Tung, le sombre Christopher Briney et le  joyeux Gavin Casalegno ne laisse personne indifférent.e sur les réseaux sociaux, et la série génère des réactions passionnées chez les abonné.es à chaque nouvel épisode (notamment le segment S3E5, réalisé par la romancière Jenny Han en personne), en opposant la #TeamConrad à la #TeamJeremiah. Bref, un vrai phénomène teen (et au-delà) dont les atermoiements incessants peuvent toutefois donner l’impression de tourner un peu en rond. En attendant, c’est calibré pour les fans de séries comme Dawson (1998-2003), Les Frères Scott (2003-2012) ou Mes premières fois (2020-2023). Et de la trilogie À tous les garçons, bien sûr, même si L'Été où… lorgne plus vers le teen-drama.  Vivement le film !

    XO, Kitty (2023-)

    Si XO, Kitty (2023-) n’est pas adaptée directement de romans de Jenny Han, l’autrice a étroitement participé à l’écriture de la série, dont elle assure également la supervision, la production… et l’embarquement (l’hôtesse qui prend le billet de Kitty dans le premier épisode, c’est elle). Le show prolonge ainsi l’univers de À tous les garçons… en suivant les pas de la petite sœur à Séoul alors qu’elle part étudier à l’université Korea International School of Seoul (ou KISS !) pour y rejoindre son premier amour et découvrir la jeunesse de sa maman disparue. La situation va toutefois s’avérer être un peu plus compliquée que prévue…

    Croisement réussi entre la série teen américaine et le K-drama, XO, Kitty trouve sa propre identité -pétillante, à l'image de son héroïne Anna Cathcart- tout en rendant des hommages bienvenus à la trilogie portée par sa grande sœur Lara Jean (les fans guettent les parallèles, à l’image de la chute au sol ou du jacuzzi). Et si Lana Condor n’est pas encore apparue dans les deux premières saisons, les abonné.es Netflix ont été ravis d’y voir John Corbett et Noah Centineo y faire une apparition. Feel-good, pop, queer et très (trop ?) rythmé, le show devrait plaire aux habitué.es de Heartstopper (2022-2024), Love Alarm (2019-2021), True Beauty (2020-2021) ou Dream High (2011-2012).

  • 3I/ATLAS : 8 astéroïdes de cinéma qui nous ont préparés à l’Apocalypse

    3I/ATLAS : 8 astéroïdes de cinéma qui nous ont préparés à l’Apocalypse

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Le 1er juillet 2025, le système Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System détecte un objet interstellaire, le troisième jamais recensé par cet observatoire. Baptisée 3I/ATLAS, cette comète qui provient de la direction de la constellation du Sagittaire traverse le système solaire à plus de 200 000 kilomètres/heure, et sera à son point le plus proche du soleil à la fin du mois d’octobre.

    Ce phénomène astronomique extrêmement rare attise depuis toutes les passions. Celle des scientifiques qui tentent de percer les mystères de sa composition et de sa trajectoire, comme celle des amateurs de théories du complot extraterrestre qui y voient les prémisses d’une invasion alien. Sans oublier, bien sûr, les eschatologues, survivalistes et autres amateurs de sensationnalisme online qui anticipent une collision de l’astéroïde avec la Terre. Chacun.e choisira son camp.

    Ce scénario catastrophe a évidemment nourri notre imaginaire de spectateurs depuis des décennies, livrant des apocalypses de plus en plus impressionnantes à mesure que les effets visuels s’améliorent. JustWatch vous partage une petite sélection des œuvres les plus marquantes du genre… histoire d’être prêt.e ?

    8. Moonfall

    Si vous ne connaissez pas le nom de Roland Emmerich, vous connaissez forcément ses films. Une filmographie qui en met plein la vue avec des longs métrages comme Stargate : la porte des étoiles (1994), Independence Day (1996), Godzilla (1998) et les incontournables du film-catastrophe que sont Le Jour d’après (2004) et 2012 (2009). Et puis il y a Moonfall (2022), qui transforme la Lune en menace directe pour la Terre, alors qu’elle quitte son orbite et se rapproche dangereusement de notre planète bleue.

    L’originalité du film, si l'on peut dire ça ainsi, c’est que ce phénomène n’est pas accidentel mais planifié par une mystérieuse entité (pas de spoiler ici, c’est suggéré dès la scène d’ouverture). Et ce qui aurait pu être un chouette asteroid movie avec des effets gravitationnels impressionnants se perd dans une histoire -beaucoup trop sérieuse- de Lune creuse et d’IA millénaire rebelle. Et au bout d’un moment, il faut le dire, on ne comprend plus trop le projet. Le public non plus a priori, car Moonfall a été un échec cuisant au box-office. Il m’a un peu rappelé Mission to Mars (2000) qui se perdait sur la planète rouge après des prémices prometteuses. A voir uniquement pour le spectacle, donc.

    7. Meteor (1979)

    Il a fallu attendre les années 50 et la course à l’espace pour que le cinéma s’empare vraiment de la menace astéroïde. D’abord avec Le Choc des mondes (1951) qui rappelle beaucoup le film 2012 dans sa gestion des survivants à sauver. Ensuite avec Le Danger vient de l’espace (1953) qui amène les nations à collaborer pour tenter de modifier la trajectoire d’un météore. Puis enfin, à plus petite échelle, Du feu dans le ciel (1978) dans lequel un astéroïde menace la ville de Phoenix et qui se vante à l’époque d’être le « film le plus spectaculaire de tous ». Et puis en 1979, il y a Meteor qui met en scène un casting impressionnant (Sean Connery, Natalie Wood, Henry Fonda, Karl Malden, Martin Landau…) pour empêcher l’apocalypse.

    Ce qui est intéressant dans Meteor, ce ne sont pas ses effets spéciaux vieillots (un astéroïde en Sibérie, un tsunami, une avalanche ou une destruction de New York) mais son approche scientifique réaliste (c’est le premier film à procéder ainsi), son statut de précurseur de la vague catastrophiste qui suivra à Hollywood, et surtout son cadre historique. Nous sommes en pleine Guerre Froide, et c’est toujours émouvant de voir le cinéma tenter de rapprocher les deux blocs pour faire front commun. Un peu comme Rocky IV (1985) et Double Détente (1988) ont rapproché Russes et Américains quelques années plus tard grâce à l'action. Le cinéma pour unir les peuples, c'est une belle idée, non ?

    6. Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare (2012)

    Et si on vivait l’apocalypse sous le prisme de l’amour ? C’est ce que propose la comédie romantique -et un peu dramatique- Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare (2012). Ici, la fin des temps est inéluctable. Dans trois semaines exactement, quand l’astéroïde Matilda frappera notre planète annihilant toute vie terrestre. Dès lors, que faire quand l’espoir s’est envolé et que la radio livre chaque jour un compte à rebours mortel (et vos chansons préférées) ? Steve Carell décide pour sa part de se lancer sur les traces de son amour de jeunesse, accompagné par sa pétillante voisine Keira Knightley.

    Scénariste de la sympathique romcom Une nuit à New York (2008), Lorene Scafaria passe à la réalisation avec un cataclysme très humain, qui montre comment chacun.e affronte ses dernières heures. Rester dans la routine professionnelle, laisser s’exprimer ses pulsions, préférer disparaître avant la fin ou entamer un roadtrip amoureux : les options sont nombreuses. Et toutes valables. Et on aime ce moment mélancolique, drôle et tendre, qui ne cède jamais à la panique. Ce n’est pas un grand film, certes, mais c’est un chouette film. A prolonger avec Final Hours (2014) et sa dernière fête à douze heures du néant et la série sud-coréenne Goodbye Earth (2024-) qui raconte les 200 derniers jours de l’Humanité.

    5. Melancholia (2011)

    Quand le cinéma d’auteur s’empare du film d’astéroïde, ça donne Melancholia (2011) dans lequel Lars Von Trier confronte deux sœurs et leur famille à la collision imminente d’une planète errante avec la Terre. L’occasion pour le cinéaste danois de livrer une vision intimiste, mélancolique (c’est dans le titre) et poétique de la catastrophe, à travers le regard porté par Kirsten Dunst et Charlotte Gainsbourg sur l’annihilation qui se rapproche inexorablement sur la musique de Richard Wagner.

    Attention si vous cherchez du cinéma 4DX : Melancholia est l’antithèse de tout ce qui se fait dans le genre. C’est une œuvre introspective et contemplative sur la fatalité et la dépression, qui explore les émotions et la réflexion plutôt que la destruction. Il faut donc accepter ses plans extrêmement longs, son rythme singulier et son ambiance austère, dont les images impriment la rétine. Tout comme l’interprétation de Kirsten Dunst, récompensée au Festival de Cannes pour ce qui reste l’un des sommets de sa carrière. Une vraie expérience, donc.

    4. Greenland : le dernier refuge (2020)

    Dans la famille des films d’astéroïdes, Greenland : le dernier refuge (2020) n’est pas le plus connu. Et pourtant, le film de Ric Roman Waugh mérite qu’on lui accorde sa chance, par son traitement de l’apocalypse à hauteur d’homme. Ou plutôt de famille, puisque le long métrage, sorte de road movie catastrophe, suit Gerard Butler, Morena Baccarin et leur fils, tirés au sort pour rejoindre un plan d’évacuation vers le Groenland, dernier bastion de l’Humanité face à l’éradication qui s’annonce.

    La chute de multiples météorites, qui préfigure un dernier astéroïde massif qui annihilera toute vie sur Terre, sert dès lors de toile de fond aux réactions de survie. Les gens du quartier qui regardent, impuissants, partir nos héros. Ce couple qui tente de kidnapper leur enfant pour profiter de son laisser-passer (une séquence très stressante quand on est parent). Ce grand-père qui accepte la fin avec résignation. Ces gens en panique qui se soutiennent ou s’agressent. Avec un message de fond très politique, qui voit les minorités être finalement les plus aidantes sur ce chemin de survie. Bien accueilli par les spectateurs, le film aura une suite, Greenland Migration, attendue en 2026. Si l’approche reste la même, en refusant de sacrifier l’humanité sur l’autel du grand spectacle, ça devrait être pas mal.

    3. Armageddon (1998)

    Quand on pense collision entre la Terre et un astéroïde, c’est indiscutablement le premier film qui vient en tête. Armageddon (1998), le blockbuster catastrophe testostéroné de Michael Bay est un classique du genre, aussi caricatural que réussi. Le film repose sur un pitch improbable comme seul le cinéma hollywoodien peut les imaginer : une équipe de foreurs pétroliers est entraînée par la NASA pour décoller à la rencontre d’un monstre rocheux de la taille du Texas, s’y poser, et y creuser des tunnels pour déposer une charge nucléaire qui le fera exploser avant l’impact cataclysmique. Des questions ? Non ? Alors décollage !

    Devant la caméra, Bruce Willis, Ben Affleck, Steve Buscemi, Owen Wilson, Michael Clarke Duncan et leur bande gros bras tentent de sauver le monde, sous les yeux de Liv Tyler, dont le papa signe avec son groupe Aerosmith le mythique morceau I Don't Want to Miss a Thing qui accompagne cette fin des temps. Popcorn movie jouissif, le long métrage enfile les clichés (la marche au ralenti !) comme les scènes spectaculaires (au revoir Paris !), sans jamais trop s’encombrer de rigueur scientifique (la NASA y a recensé pas loin de 168 erreurs !). Et on se retrouve à vibrer pour ces astronautes du dimanche, et même à verser quelques larmes sur des séquences pourtant honteusement cheesy (oui, je pleure devant Armageddon, je l'avoue !). Bref, 0% crédibilité mais 100% plaisir coupable !

    2. Don’t Look Up : déni cosmique (2021)

    La fin du monde vu par le prisme de la satire, c’est la proposition de Don’t Look Up : déni cosmique qui a fait les beaux jours de Netflix en 2021. A travers une galerie de personnages hauts en couleurs, le trublion Adam McKay livre une comédie cynique qui interroge la politique, les médias, les réseaux sociaux, le divertissement, la tech (le personnage affreusement réussi de Mark Rylance) et plus largement l’Humanité et son incapacité à agir face à une catastrophe imminente. Là encore, c’est l’approche d’une comète « tueuse de planète » qui est racontée, mais avec le ton unique du réalisateur de Vice (2018) et The Big Short (2015).

    Là où le genre privilégie généralement les scènes catastrophe, Don’t Look Up préfère utiliser l’apocalypse imminente comme métaphore de notre inaction face au bouleversement climatique et à la crise écologique, alors que deux astronomes (Leonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence) tentent d’alerter le monde sur la destruction à venir. Ce qui donne lieu à des échanges lunaires avec la Présidente américaine et son fils (Meryl Streep et Jonah Hill) ou une interview cultissime sur le plateau télé de Cate Blanchett et Tyler Perry. Entre humour noir, acide et absurde, l’approche ne plaira pas à tout le monde, mais elle a le mérite de faire réfléchir.

    1. Deep Impact (1998)

    Sorti la même année que Armageddon, Deep Impact (1998) est à peu près son opposé. Sur le plan humain en tout cas, puisqu’on y suit plusieurs destins confrontés à la catastrophe imminente : un jeune homme qui a découvert la menace par hasard (Elijah Wood), une journaliste ambitieuse en quête de scoop (Tea Leoni), l’équipage d’une navette envoyée pour tenter de détruire la comète (menée par le vieux briscard Robert Duvall) et le Président des Etats-Unis qui doit gérer l’apocalypse (Morgan Freeman, digne et impeccable).

    Là où Armageddon se focalise sur la mission et ses membres, Deep Impact s’applique à saisir un panorama de réactions humaines face à l’extinction annoncée. Et la réalisatrice Mimi Leder sait y faire avec cette palette de personnages, elle qui a dirigé en partie les deux premières saisons de Urgences en 1994 et 1995. Bien moins connu et beaucoup plus subtil que Armageddon, le film n’oublie pas d’être spectaculaire, notamment lors d’une scène d’impact et de tsunami extrêmement impressionnante. Visionnaire, aussi, en présentant un Président afro-Américain siéger dans le Bureau Ovale de la Maison-Blanche, dix ans avant Barack Obama. C’est pour moi le meilleur film du genre, dont vous pouvez poursuivre les thématiques avec la série Salvation (2017-2018).

  • La saga « Tron » et 10 autres films qui se passent dans un jeu vidéo

    La saga « Tron » et 10 autres films qui se passent dans un jeu vidéo

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Les gamers le savent : depuis que les PC et consoles accompagnent nos vies, les jeux vidéo ne cessent d’inspirer le cinéma et les séries. Il y a les adaptations de franchises incontournables (The Last of Us, Super Mario, Minecraft, Fallout, Mortal Kombat et autres Resident Evil). Mais il y a aussi les films qui nous plongent au cœur de mondes virtuels.

    A l’occasion de la sortie au cinéma de Tron Arès (2025), JustWatch vous propose quelques parties notables qui nous branchent directement dans ces univers numériques et vidéoludiques faits de pixels d’IA, de CPU et de PNJ. Avec une imagination sans cesse renouvelée.

    La saga Tron (1982-2025)

    Que les puristes et développeurs informatiques me pardonnent, la franchise Tron ne se déroule pas exactement dans un jeu vidéo : tout se passe en réalité dans La Grille (The Grid en version originale), un monde virtuel autonome habité par des programmes informatiques humanisés. Ou pour le dire autrement, tout se passe dans un ordinateur. Il y a néanmoins un aspect vidéoludique central ici, avec les impressionnantes courses en Light Cycle / Lumicycle (des motos futuristes laissant derrière elles un sillage d'énergie solide) et les combats de disques qui transposent les affrontements de gladiateurs dans un univers numérique.

    Lancée en 1982 avec Tron, à une époque où l’informatique grand public n’en était qu’à ses balbutiements, la saga a considérablement marqué l’histoire de la science-fiction par sa représentation visuelle d’un espace virtuel et son utilisation révolutionnaire des effets spéciaux assistés par ordinateur, pour raconter le combat mené par un développeur de jeu vidéo contre un Maître Contrôle Principal devenu autoritaire. 28 ans plus tard, Tron l’héritage (2010) poursuit cette immersion néon en y incorporant des effets visuels de pointe (le film est SUBLIME), la musique des Daft Punk et un rajeunissement numérique de Jeff Bridges bluffant (pour l’époque). La série animée Tron : la révolte (2012) et le long métrage Tron Arès (2025) emmené par Jared Leto prolongent aujourd’hui cette patte unique, à laquelle on peut reprocher un manque d’émotions et un récit parfois confus qui interroge l’intelligence artificielle et le virtuel tout en transposant la révolte de Spartacus (1960) et les jeux futuristes de Rollerball (1975) au pays des bits. C’est en tout cas ainsi que je l’ai ressenti au fil des films, dans lesquels je ne suis jamais complètement rentré. Mais une chose est sûre : Tron a laissé une empreinte unique dans l’histoire du cinéma et la pop culture.

    Les Mondes de Ralph (2012) / Ralph 2.0 (2018)

    Dans le monde de l’animation, c’est parfois difficile de proposer des personnages originaux marquants. Les studios Disney y parviennent à plusieurs reprises durant leur formidable décennie 2010, avec Raiponce, La Reine des Neiges, Vaiana ou Zootopie… mais aussi Les Mondes de Ralph (2012) qui nous entraîne dans les coulisses d’un jeu d’arcade, à la rencontre de Wreck-It Ralph / Ralph Lacasse (John C. Reilly en VO, François-Xavier Demaison en VF), un méchant un peu fatigué de tout casser et de ne jamais être le héros. C’est ainsi qu’il déserte son jeu pour partir à l’aventure en quête d’une médaille et de respectabilité.

    Le 52e Classique du studio aux grandes oreilles est une réussite. Sur la forme, déjà, il revisite tous les codes du gaming de manière accessible en nous branchant sur un jeu de courses à la Mario Kart ou un FPS façon Gears of Wars. Sans oublier la Gare Centrale, où se croisent d’innombrables personnages majeurs des consoles. Sur le fond, c’est une belle réflexion sur l’amitié (la relation entre Ralph et Vanellope est très touchante) et le sens de la vie. Bref, une jolie proposition, prolongée par une suite d’une grande richesse, Ralph 2.0 (2018). Ici, on explore l’internet (et même le dark web) avec des références savoureuses… et notamment la première réunion de toutes les princesses Disney. Entre les sagas Vice-Versa et La Grande aventure LEGO, les mondes vidéoludiques explorés par Ralph valent vraiment le détour.

    Ready Player One (2018)

    Bienvenue dans l’Oasis ! Dans ce réseau social global, auquel on se connecte grâce à des lunettes VR et autres accessoires immersifs, chacun.e peut-être qui il/elle veut. Et souvent des personnages iconiques du cinéma et des jeux vidéo. C’est dans cet univers fabuleux, entre courses futuristes, nightclub geek et planètes thématiques, qu’un joueur baptisé Parzival (Tye Sheridan) tente de mettre la main sur trois clés cachées par le défunt créateur de l’Oasis derrière des énigmes et épreuves qui passionnent la planète. Avec à la clé le contrôle artistique et financier total sur ce monde virtuel qui attise bien des convoitises…

    Quand Ernest Cline sort son roman Ready Player One en 2011, il livre une chasse au trésor 2.0 passionnante mais surtout une lettre d’amour à la pop culture. Et notamment aux films de Steven Spielberg. Le cinéaste américain était donc le mieux placé pour transposer cette histoire au cinéma, dans laquelle il livre un festival d’easter eggs (j’en ai personnellement recensé 404 à date !) mais aussi des séquences ultra-spectaculaires comme cette réinterprétation sidérante de Shining (1980). J’ai eu un premier contact étrange avec le long métrage, heureux de voir MA culture pop enfin célébrée et paradoxalement un peu fatigué par cet étalage de fan-service. Et puis je l’ai revu encore et encore, appréciant à chaque nouveau visionnage sa maestria visuelle et narrative. Et sa richesse pop que je continue à explorer.

    Space Jam : nouvelle ère (2021)

    En 1996, les fans de NBA se ruent en salles pour découvrir Space Jam, LA rencontre au sommet entre Bugs Bunny et Michael Jordan au pays des Toons. Alors éloigné des parquets, l'iconique N°23 des Chicago Bulls profite du film pour préparer son grand retour, tout en donnant la réplique aux personnages les plus célèbres de l’écurie Looney Tunes. Si ce film était une sorte de Qui veut la peau de Roger Rabbit du basketball, sa suite, qui arrive 25 ans plus tard, va plutôt lorgner du côté de Ready Player One (2018) en intégrant Lebron James dans un multivers des studios Warner Bros.

    S’inspirant du film de Spielberg mais également de ce que Disney a fait avec Ralph 2.0 (2018), Space Jam : nouvelle ère (2021) nous plonge dans un « Serververse » bourré de références et clins d’oeil aux films et séries Warner, où une IA autonome télécharge le fils du joueur : pour le récupérer, il devra s’allier à Bug Bunny et son équipe de Toons dans un match de basket légendaire. Là où la proposition du film original était légère et bon enfant, cette suite -qui arrive bien trop tard- semble un peu boursouflée, avec une surabondance d’effets visuels, un ton bien trop sérieux, une durée à rallonge (quasiment 2h !) et surtout une sensation de matraquage publicitaire pour les productions des studios. Si on aime la chasse aux easter eggs, on appréciera néanmoins la partie, où Lola Bunny (Zendaya) vole la vedette à tous les Toons !

    Free Guy (2021)

    Si Les Mondes de Ralph interrogent la psychologie d’un méchant : Free Guy (2021) se concentre pour sa part sur la vie d’un PNJ. Ce Personnage Non Joueur, c’est Guy, un modeste employé de banque à la vie bien rangée, programmé pour peupler le monde ultra-violent de Free City, un jeu vidéo multijoueurs inspiré par GTA. Le jour où il découvre de mystérieuses lunettes de soleil qui lui donne accès à la vision des joueurs, il réalise qu’il peut être un héros pour ce monde gangréné par les crimes et les meurtres . Mais pourra t-il supporter la prise de conscience de sa nature artificielle ?

    Free Guy, c’est un peu le Truman Show (1998) du jeu vidéo. On y suit Ryan Reynolds (savoureux dans ce rôle de naïf vanneur, où il excelle) embarqué dans une quête initiatique sur le sens de la vie au sein d’un univers visuellement spectaculaire qui s’amuse avec les codes du gaming. C’est extrêmement plaisant à regarder, autant pour ce monde virtuel que pour les enjeux de la « vraie vie » (où se croisent Jodie Comer, Joe Keery et Taika Waititi). On peut évidemment lui reprocher son manque d’originalité (c’est un peu un mélange de tout ce qu’on a déjà vu sur le sujet)... mais quand le recyclage est bien fait -et qu’il offre en bonus des easter eggs savoureux, avis aux fans de Captain America-, on ne peut qu’apprécier. C’est mon cas.

    Ultimate Game (2009)

    Quand il ne mène pas les Spartiates de 300 (2007) ou qu’il ne défend pas la Maison-Blanche (la saga La Chute de…), Gerard Butler s’illustre dans des productions un peu méconnues mais qui méritent le coup d'œil. Ultimate Game (2009) en est un parfait exemple, lui qui adopte un point de vue original sur le jeu vidéo : on y suit Kable, un soldat d’élite condamné à mort et contrôlé à distance par un joueur adolescent dans les combats du jeu Slayers. Si le tandem remporte trente victoires, alors Kable obtiendra sa liberté…

    Transposer le principe des SIMS au monde réel, où prisonniers et travailleurs précaires sont exploités et contrôlés par d’autres personnes, est une idée vraiment intéressante. Au croisement de Running Man (1987), Course à la mort (2008) et Clones (2009), Ultimate Game est une série B efficace (on sent la patte du tandem Mark Neveldine & Brian Taylor, à l'œuvre sur le génial Hyper Tension lui aussi très gaming dans l’esprit). Il ne faut pas y chercher un grand film, juste un divertissement explosif qui interroge notre rapport au divertissement et à la marchandisation du corps.

    Jumanji (2017) / Jumanji Next Level (2019)

    Vous avez forcément vécu ce moment où, happé dans un jeu vidéo, on se sent presque à la place du personnage. Qui ne s’est jamais penché avec la manette en jouant à un jeu de course automobile ? Jumanji : bienvenue dans la jungle (2017) pousse ce concept encore plus loin en projetant la conscience de quatre lycéens dans les avatars numériques d’une aventure vidéoludique. C’est ainsi qu’un jeune homme timide devient un séduisant aventurier, que son ami sportif se retrouve sidekick zoologiste, que leur discrète camarade se transforme en guerrière badass et que la lolita de la bande s’incarne dans la peau d’un cartographe bedonnant. A eux quatre, ils doivent mettre la main sur un joyau pour libérer Jumanji… et retrouver le monde réel.

    Toute personne qui a grandi avec le cultissime Jumanji (1995) a forcément des a priori négatifs avant de lancer cette suite/reboot où Robin Williams laisse la place à Dwayne Johnson, Kevin Hart, Karen Gillan et Jack Black : toucher au film original relève presque du sacrilège. Pourtant, en évitant de refaire le même film et en délaissant le jeu de plateau pour le jeu vidéo, cette aventure parvient à moderniser et réinventer le concept. Même si j’ai personnellement trouvé le long métrage un peu facile (quelques arbres, un marché, une montagne… c’est pauvre !), j’ai apprécié la dynamique entre quatre comédiens qui s’amusent beaucoup à incarner des personnalités très différentes de leur physique. Je lui préfère sa suite, Jumanji : Next Level (2019), qui introduit les papys Danny De Vito et Danny Glover dans l’équation et qui joue avec le body swap.

    eXistenZ (1999)

    En 1999, la claque Matrix est un tel raz-de-marée qu’elle occulte d’autres regards sur la virtualité et le jeu vidéo. eXistenZ en fait partie. Pourtant, le long métrage mérite d’être vu pour son univers biomécanique étrange, où les jeux se branchent directement sur le système nerveux des gamers grâce à un bioport, une sorte d’orifice artificiel intégré dans le bas du dos. C’est ainsi que Jude Law se retrouve embarqué avec une développeuse de logiciels (Jennifer Jason Leigh) au sein de sa dernière création, où les concurrents comme les militants anti gaming représentent des dangers mortels.

    Difficile de décrire l’expérience eXistenZ, qui verse à la fois dans la satire du jeu vidéo et le body horror. Aux manettes de cette proposition résolument étrange, on retrouve David Cronenberg, qui semble prolonger le thème de son Videodrome (1983) dans un univers numérique. Entre les pods connectés et le pistolet organique, on se retrouve dans un monde bizarre et malaisant, qui ne peut laisser indifférent. Souvent comparé à Matrix, le film est ambigu et déstabilisant, et plus proche à mes yeux d'œuvres comme Total Recall (1990), Dark City (1998) ou le méconnu Passé Virtuel (1999) qui interrogent le rapport à la réalité.

    Passé Virtuel (1999)

    Passé Virtuel (1999) fait partie de ces films au titre français un peu trop explicite. Comme Les Evadés (1994), par exemple. On lui préfèrera son titre original, The Thirteenth Floor, bien plus énigmatique. A l’image du long métrage, finalement, adapté du roman Simulacron-3 de Daniel F. Galouye. On y suit l’associé du créateur d’un monde virtuel, accusé du meurtre de son ami. Alors que toutes les preuves l'accablent, il décide de se brancher sur cette simulation du Los Angeles de 1937 pour prouver son innocence et comprendre quels mystères se trament derrière les pixels et les personnages du logiciel…

    Passé Virtuel, c’est un peu un Matrix indé. A la place des combats, on suit une enquête façon film noir (la cité des anges version 30s est extrêmement bien rendue) dont la vertigineuse révélation finale ne manquera pas de plaire aux lecteurs de Bernard Werber. Avec ses différents niveaux de réalité, le film a anticipé les couches de rêves de Inception (2012), et pourrait tout à fait trouver sa place dans une saison de Black Mirror (2011-). Cette réflexion profonde sur la frontière entre réel et virtuel est intéressante si on apprécie les polars intellectuels -voire philosophiques- qui délaissent l’action pour le fond. A noter qu’une première transposition du roman avait vu le jour en 1973 avec Le Monde sur le film.

  • De « Y a-t-il… » à « OSS 117 », les meilleures parodies à voir !

    De « Y a-t-il… » à « OSS 117 », les meilleures parodies à voir !

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Saviez-vous que le film parodique est presque aussi vieux que le cinéma lui-même ? Dès 1905, l’incontournable classique Le Vol du grand rapide (1903), tout premier western de l’Histoire, est ainsi revisité dans un pastiche tourné avec des enfants !

    Le spoof-movie, sous-genre à part entière de la comédie, est né et ne quittera jamais nos écrans au fil des décennies, pour se moquer des plus grands succès et clichés du 7e Art. Avec plus ou moins d’inspiration, il est vrai. Ainsi, s’il y a des parodies paresseuses (voire carrément ratées) qui se contentent de surfer sur des phénomènes culturels pour en tirer quelques entrées, il y a aussi de vraies pépites du genre.

    La dernière réussite en date, un peu boudée au box-office malheureusement, c’est Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? / The Naked Gun (2025), qui marque le grand retour à l’écran de l'inspecteur gaffeur Frank Drebin. Du moins de son hilarant rejeton campé par un Liam Neeson comme on ne l’avait jamais vu, qui fait des merveilles dans un rôle de policier très sérieux confronté à une déferlante de gags potaches.

    A l’occasion de ce revival du spoof movie (un nouveau Scary Movie suivra en 2026 !), et parce que dans la vie il faut rigoler, JustWatch vous dresse une petite liste des parodies cinéma et séries incontournables à (re)voir à volonté.

    Frankenstein Junior (1974)

    Qui dit parodies, dit Mel Brooks ! L’hilarant et prolifique comique américain -âgé de 99 ans à l’heure où vous lisez ces lignes- a fait du spoof sa marque de fabrique entre 1970 et 1995. L’une de ses plus grandes réussites est assurément Frankenstein Junior (1974), qui revisite avec beaucoup d’humour le célèbre roman gothique de Mary Shelley en confrontant un neurochirurgien (Gene Wilder) éloigné de ses racines à son ADN de savant fou. De retour au château familial, aidé par l’assistant Igor (Marty Feldman), il va alors donner vie à une nouvelle créature… A la fois pastiche et hommage aux adaptations qui l’ont précédé, le long métrage est tout simplement considéré comme le meilleur film de Mel Brooks par la critique et par le cinéaste lui-même. Sur un noir et blanc qui restitue à merveille l’ambiance des Universal Monsters des années 30 (dont, évidemment, Frankenstein et La Fiancée de Frankenstein), le duo Wilder / Feldman est hilarant, accompagné de Peter Boyle, Teri Garr, Cloris Leachman ou Gene Hackman en ermite aveugle au centre d'une savoureuse séquence. Après, bien sûr, il faut aimer le pastiche à la Mel Brooks : loufoque, burlesque, absurde et basé sur le comique de répétition. Et pas toujours assez rythmé. C’est en tout cas une variation incontournable de Frankenstein, très différente du musical queer The Rocky Horror Picture Show (1975), de la série Les Monstres (1964-1966) ou du film d’animation de Hôtel Transylvanie (2012)

    La Folle histoire de l’espace (1987)

    On pourrait consacrer une liste entière à Mel Brooks (on va se noter l’idée quelque part, d’ailleurs). Car ce génie comique a aussi parodié le film de vampires (Dracula, mort et heureux de l'être, 1995), le western (Le Shérif est en prison, 1974) ou le film en collants (Sacré Robin des Bois, 1993)... Mais si on ne devait en garder qu’une autre, ce serait assurément La Folle histoire de l’espace (1987) qui livre une version mémorable de Star Wars (1977) avec la bénédiction de George Lucas. Derrière et devant la caméra (Maître Yogurt, c’est lui !), Mel Brooks détourne tous les codes de la saga intergalactique : la Force devient le Schwartz, Dark Vador est tout petit et s’appelle Casque Noir (génial Rick Moranis), Jabba le Hutt est rebaptisé Pizza le Hutt (du moins en VO) et le Faucon Millenium est repimpé en camping-car spatial ! Bien sûr, certains gags ont vieilli et tout ne fonctionne pas aujourd’hui (surtout si l’on compare à des pépites comme Galaxy Quest, The Orville ou H2G2). Mais il faut vraiment y jeter un œil, ne serait-ce que pour l’introduction et son interminable vaisseau, les références aux produits dérivés au sein même du film ou ce moment qui voit John Hurt rejouer sa mort de Alien (1979) face à un xénomorphe chantant ! Bref, un vrai délire qui a eu sa série animée (2008-2009) et qui aura bientôt une suite en 2027. « May the Schwartz be with you ! »

    Monty Python : Sacré Graal ! (1975)

    Quand les drôlissimes Britanniques des Monty Python passent la légende arthurienne à la moulinette de leur humour délicieusement absurde, ça donne Sacré Graal ! (1975) qui figure au panthéon de la parodie. Des noix de coco utilisées en guise de cheval au lapin tueur en passant par les Chevaliers qui disent « Ni ! » ou le Chevalier Noir increvable, RIEN n’a de sens dans ce pastiche moyenâgeux. On n’est même pas très loin du film à sketches (façon Le Sens de la vie, 1983) tant les séquences sont surréalistes. Et même parfois totalement anachroniques. Et c’est ce qui fait son génie, dont on retrouve des références dans de nombreux films, séries et jeux vidéo, et même sur scène dans l’adaptation Spamalot. C’est aussi ce qui peut rendre un visionnage moderne compliqué, car on rentre totalement ou pas du tout dans un tel non-sens. Pour un délire moins absurde, préférez définitivement Kaamelott (2005-2009). Mais si vous adhérez à l’esprit Monty Python, on ne saurait que trop recommander La Vie de Brian (1979), autre spoof historique qui parodie les péplums avec une irrévérence religieuse so british.

    Y a-t-il un pilote dans l'avion ? (1980)

    Aucun classement de parodies ne peut décemment faire l’impasse sur Y a-t-il un pilote dans l'avion ? (1980). Le trio David Zucker / Jim Abrahams / Jerry Zucker, plus connu sous l’acronyme ZAZ, y livre son premier long métrage… et c’est un incontournable. L’ancien pilote Ted Striker (Robert Hays), traumatisé par la guerre, doit reprendre le manche sur un vol long courrier après que tout l’équipage soit tombé malade à cause de plateaux-repas avariés : le prélude à une parodie culte qui enchaîne les gags ininterrompus, que ce soit dans l’avion parmi les passagers, dans la cabine de pilotage (le commandant Havoux, son copilote Roger et le pilote automatique Otto font des merveilles), dans la tour de contrôle, dans l’aéroport ou dans diverses séquences de flashback. En parodiant les films catastrophe qui faisaient fureur dans les années 70 (Airport, 747 en péril, Les Naufragés du 747, Airport 80 Concorde…), les trois compères livrent un festival potache de première classe, dont le décalage permanent est renforcé par la présence de comédiens très sérieux (Leslie Nielsen, Robert Stack, Peter Graves…). C’est un régal à chaque visionnage/décollage, à condition bien sûr de remettre certaines vannes dans le contexte des années 70-80 !  Une suite un peu moins inspirée a vu le jour deux ans plus tard (Y a-t-il enfin un pilote dans l'avion ?, 1982).

    Hot Shots ! (1991) / Hot Shots ! 2 (1993)

    Jim Abrahams opère sans les frères Zucker sur ce diptyque qui parodie les films va-t-en-guerre hollywoodiens qui dominent le box-office des années 80. Et l’humour est une nouvelle fois au rendez-vous, entre Hot Shots ! (1991) qui pastiche Tom Cruise dans Top Gun, et Hot Shots ! 2 (1993) qui se moque joyeusement des missions de Rambo (en convoquant au passage Richard Crenna, inoubliable Colonel Trautman de Sylvester Stallone). Chaque intrigue, relativement basique (et en même temps très fidèle son modèle « sérieux » !), est un prétexte pour s’amuser, entre poule transformée en flèche meurtrière, bodycount interminable affiché à l’écran, petit-déjeuner cuit sur le nombril (!) ou soldats qui dansent sur la piste d’envol. Les deux films sont emmenés par Charlie Sheen alias Topper Harley, dont l’attitude sérieuse et habitée donne toute leur puissance aux gags qui traversent les films. Dont une scène improbable mais cinéphiliquement jouissive où il croise son père Martin Sheen, tout droit sorti de Apocalypse Now (1979) au détour d’un fleuve ! On notera aussi la présence d’un Lloyd Bridges irrésistible et hilarant en amiral devenu président. Et puis il y a Valeria Golino, inoubliable Ramada…

    Alarme fatale (1993)

    Alarme fatale (1993) est trop peu connu en France. Et c’est bien dommage car c’est le premier film qui me vient en tête quand je recommande une parodie. Car on a ici une vraie pépite du genre qui revisite L’Arme Fatale en mettant un flic excité de la gâchette (Emilio Estevez, le frère de Charlie Sheen… qui fait une apparition clin d’œil dans le film) dans les pattes d’un inspecteur trop vieux pour ces c*** (Samuel L. Jackson, tout simplement parfait dans le rôle) le temps d’une enquête qui n’a strictement aucun sens. Là encore, c’est un festival de références et de blagues potaches très ancrées dans leur époque, dont une parodie de la scène de la prison du Silence des Agneaux (avec F. Murray Abraham en pastiche d’Hannibal Lecter), un flingage légendaire dans une supérette, William « Star Trek » Shatner et Tim « Ça » Curry en méchants, des apparitions clin d'œil des flics de CHiPs (1977-1983), de Whoopi Goldberg et de Bruce Willis en John McClane (!) et des répliques mémorables comme l’interrogatoire de Jon Lovitz qui joue un Joe Pesci du pauvre (« Donne-moi un nom ! » « C’était pas à tes parents de le faire ? »). Il n’y a eu qu’un seul Loaded Weapon, et c’est bien dommage…

    La saga Scary Movie (2000-2013)

    Les films de la franchise sont de qualité très variable. Mais ils ont toujours respecté l’ADN instillé par les frères Wayans dans Scary Movie (2000) : parodier les films et scènes les plus culte du cinéma fantastique et d’horreur. Pour pouvoir en rire après en avoir frissonné. C’est ainsi que le premier film revisite les slashers comme Scream, Souviens-toi l’été dernier et Destination finale (avec des clins d’oeil à plein d’autres films) ; dans Scary Movie 2 (2001), ce sera L’Exorciste et Hantise ; dans Scary Movie 3 (2003), place à Ring et Signes ; dans Scary Movie 4 (2006, on se moque de La Guerre des Mondes, Saw et The Grudge ; enfin dans Scary Movie 5 (2013), c’est Black Swan, Inception et Paranormal Activity qui sont épinglés. Bonne nouvelle pour les fans : un sixième épisode, à nouveau confié aux frères Wayans, verra le jour en 2026. Et si vous appréciez leur humour, sachez que la fratrie s’est fait une spécialité dans le genre, en signant Spoof Movie (1996) qui parodie les films de ghettos, Dance Movie (2009) qui pastiche les films de danse, Ghost Bastards (2013) qui revisite les films de fantômes ou Cinquante nuances de black (2016) qui… bref, vous avez compris l’idée.

    Tonnerre sous les tropiques (2008)

    Dans Tonnerre sous les tropiques (2008), mélange parfait entre satire déjantée et vrai film d’action (un peu comme Hot Fuzz ou 21 Jump Street), les plus grandes stars d’Hollywood se moquent d’Hollywood. Et c’est culte. Si on accepte un humour sans filtre et politiquement incorrect qui peut choquer (vous repenserez à cet avertissement en découvrant Simple Jack et les autres fausses bandes-annonces qui ouvrent le long métrage ou le blackface de Kirk Lazarus). Dans le rôle de comédiens tous plus clichés les uns que les autres (l’action-hero décérébré, l’interprète jusqu'au boutiste, le comique à flatulences, le rappeur-acteur…), Ben Stiller, Robert Downey Jr., Jack Black et Brandon T. Jackson se retrouvent plongés dans un vrai conflit alors qu’ils étaient partis tourner un film de guerre. L’occasion pour eux de se moquer de tous ceux qui fabriquent les blockbusters, à commencer par un producteur vulgaire entré dans la légende : le grossier et monstrueux Les Grossman campé par un Tom Cruise en totale roue libre. A quand un film centré sur ce personnage ? 

    Galaxy Quest (1999)

    Galaxy Quest (1999), c’est la définition même du film sous-coté. Là encore, le ton oscille entre parodie et hommage pour un résultat absolument parfait. Le pitch ? Les acteurs has been d’une série télé de science-fiction surfant sur leur gloire passée en arpentant les conventions de fans sont kidnappés par de vrais extraterrestres -qui pensent que les épisodes du show sont des documents historiques- pour les aider dans leur guerre spatiale ! Plus accessible que H2G2 et moins potache que La Folle histoire de l’espace, ce film est une immense déclaration d’amour à la pop culture et aux fans, qui parvient à être drôle et parodique sans jamais se moquer. Au contraire, tout geek de SF ne pourra qu’applaudir devant la sincérité de la proposition portée par des effets visuels très réussis et un équipage génialement casté (Tim Allen, Alan Rickman, Sam Rockwell, Tony Shalhoub, Daryl Mitchell, Justin Longue en fan ultime et une Sigourney Weaver pleine d'autodérision). Bref, un véritable tour de force qui en fait une vraie pépite, hélas sortie dans l’anonymat le plus complet dans l’Hexagone car trop en avance sur son temps (elle a devancé de quelques années le boom de la pop culture). Il est plus que temps de venger cet affront et de vous organiser une séance de rattrapage : « Par le grand marteau de Grabthar, par les fils de Warvan, je te jure que tu auras ta vengeance ».

    Black Dynamite (2009)

    50% supercool, 50% kung-fu, 100% dynamite : c’est LA parodie de films de la Blaxploitation qu’il faut avoir vue. Son titre ? Black Dynamite (2009). Reprenant ce qui faisait la marque de fabrique de films comme Shaft, Foxy Brown ou Super Fly dans les années 70, avec la même esthétique, la même ambiance et les mêmes effets, le long métrage met en scène un ancien agent de la CIA expéditif et expert en arts martiaux (Michael Jai White, également coscénariste), qui reprend du service pour élucider la mort de son frère et un sombre complot. Encore une fois, l’intrigue importe peu : ce qu’on aime, c’est la réinterprétation du genre (jusque dans les faux raccords !), la bande originale funk, les combats et répliques au kitsch assumé et la coolitude de ce héros aussi badass que séducteur, qui aura droit à sa série animée quelques années plus tard (Black Dynamite, 2012). Dans le même genre, vous pouvez aussi jeter un œil à I'm Gonna Git You Sucka (1988) et Opération Funky / Undercover Brother (2002).

    Shaun of the Dead (2004)

    Entre la parodie et l’hommage, il n’y a qu’une frontière très fine que le trio Edgar Wright / Simon Pegg / Nick Frost traverse à plusieurs reprises tout au long de Shaun of the Dead (2004), qui revisite avec bonheur les morts-vivants de George Romero (La Nuit des Morts-vivants, Zombie, Le Jour des morts-vivants…). Au-delà de son approche à l’humour so british d’une invasion de zombies dans une banlieue anglaise (qui a inspiré la vague menée par Zombieland et autres Little Monsters), le film reprend tous les codes du genre, avec ce qu’il faut de gore mais aussi d’émotion (ce qui peut surprendre !). Et ce sans jamais oublier les vannes, à l’image de la scène de lancer de vinyles dans le jardin ou du saut raté de palissade. Un running gag qu’on retrouve d’ailleurs dans Hot Fuzz (2007) et Le Dernier pub avant la fin du monde (2011), également signés du trio et qui revisitent respectivement les films d’action et les films d’invasion extraterrestre. Ce triptyque officieux porte un nom connu des cinéphiles : la Cornetto Trilogy. 

    Kung Fury (2015)

    Avec plus de 40 millions de vues, c’est le court métrage le plus vu de l’Histoire. Tout simplement. Kung Fury (2015) est une parodie ultra-spectaculaire qui rend hommage aux jeux vidéo, aux arts martiaux et aux films d’action des années 80. Il y a donc une ambiance résolument rétro dans les aventures de cet inspecteur expert en kung-fu qui va traverser le temps pour retrouver le meurtrier de son coéquipier. Le film est devenu tellement culte qu’une suite en long métrage, toujours portée par David Sandberg et avec Michael Fassbender, Arnold Schwarzenegger et David Hasselhoff dans des rôles importants, a été tournée. Quelques images hallucinantes ont fuité sur la toile, et les fans attendent désormais désespérément sa sortie. Pour patienter, on ne saurait trop vous recommander le court métrage français Rage of Fire et les autres productions très réussies du collectif Masebrothers.

    Sex Academy (2001)

    Ne vous arrêtez pas à son titre français ! Sex Academy (2001) -ou Not Another Teen Movie en version originale- passe à la sulfateuse toutes les comédies pour ados qui ont envahi les écrans à la fin des années 90 : Elle est trop bien, American Pie, 10 bonnes raisons de te larguer, Collège Attitude, American Girls ou Sexe Intentions y sont moqués, avec plus ou moins de bon goût mais un vrai talent comique. Et une mention spéciale pour Chris Evans, qui y était très très drôle avant de jouer le très sérieux et très héroïque Captain America chez Marvel. Préférez vraiment cette proposition à d’autres parodies beaucoup moins inspirées des années 2000, comme Sexy Movie (2006), Big Movie (2007), Spartatouille (2008), Disaster Movie (2008), Spanish Movie (2009), Mords-moi sans hésitation (2010)... ou Super-Héros Movie (2008) pourtant signé du futur showrunner de Chernobyl et The Last of Us !

    Team America : Police du Monde (2004)

    Attention, vous n’êtes pas prêts pour Team America : Police du Monde (2004) ! Pourquoi, parce que c’est un film de marionnettes (les films sont visibles et assumés) confié aux trublions Trey Parker et Matt Stone. Ici, les créateurs de South Park revisitent Thunderbirds - Les Sentinelles de l'air et les blockbusters patriotiques, et se lâchent sans aucune limite dans le politiquement incorrect, la moquerie, le mauvais goût, le graveleux, le scatologique et le vomi (émétophobes s’abstenir !). Et c’est juste un bonheur. Du moins pour celles et ceux qui sont clients de leur humour satirique de sales gosses. Sean Penn, par exemple, n’a pas vraiment aimé d’y être charrié et l’a fait savoir aux deux intéressés ! Le bonheur est encore plus prononcé en VF puisque le doublage convoque les voix habituelles de toutes les « guest-stars malgré elles » du film (George Clooney, Matt Damon, Alec Baldwin…), doublées en version originale par les deux compères. Cerise sur le gâteau : des chansons absolument lunaires. Et donc incontournables.

    La saga « Y’a t-il un flic… » (1982-2025)

    Tout part de la série Police Squad ! (1982) Une saison unique de six épisodes qui présente l’inspecteur Frank Drebin dont le sérieux permanent tranche avec des enquêtes bancales et d’innombrables gags (à commencer par un générique d’ouverture mémorable) dans lequel le trio des Z.A.Z. (Y’a t-il un pilote dans l’avion, Top Secret !) se moque des shows policiers qui pullulent à la télévision. Le flic gaffeur campé par le génial Leslie Nielsen aura par la suite les honneurs du cinéma dans la trilogie Y a-t-il un flic pour sauver la reine ? (1988), Y a-t-il un flic pour sauver le président ? (1991) et Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ? (1994) avant une retraite bien méritée. En 2025, c’est Liam Neeson qui reprend le flingue et le badge dans le rôle de Frank Drebin Jr. Et c’est toujours aussi drôle ! Tous les détails sont dans la liste que nous avons consacrée à la franchise « Naked Gun ».

    Angie Tribeca (2016-2018)

    En parodiant les franchises procédurales comme Les Experts, Law & Order ou NCIS, la série Angie Tribeca (2016-2018) a ravivé pendant 4 saisons et 40 épisodes l’esprit décalé de Police Squad ! (1982). On y retrouve le même goût de la vanne absurde, la même inventivité comique, les mêmes personnages aussi incompétents que premier degré (mention spéciale au capitaine colérique), les mêmes blagues récurrentes en arrière-plan, les mêmes running gags dont un cri hilarant qui survient durant tous les génériques de la saison 1… Derrière le show se cache un couple, Nancy Carrell (ancienne du Saturday Night Live et du Daily Show) et son conjoint Steve Carrell (oui, le Michael Scott de The Office) : de quoi vous convaincre d’y jeter un oeil, comme Natalie Portman, Bill Murray, Chris Pine ou Jon Hamm ont été convaincus de venir y jouer les guests-stars aux côtés de l’hilarante et pince-sans-rire Rashida Jones (Parks and Recreation), dont le sérieux impassible fait des merveilles. Même si l’approche sérielle peut évidemment donner à l’ensemble un sentiment de redite au fil des épisodes, on recommande ce show qui mérite d’être au moins aussi connu que Brooklyn Nine-Nine (2013-2021).

    Casino Royale (1967)

    Oui, près de quarante ans avant de révéler Daniel Craig en James Bond dans Casino Royale (2006), il y avait eu une autre version, parodique, de cette aventure de 007. Casino Royale (1967) devait initialement être un film sérieux, mais des difficultés de production ont aiguillé le ton vers un pastiche des romans de Ian Fleming et des premiers films portés par Sean Connery. David Niven y joue un 007 à la retraite qui recrute d’autres 007 pour brouiller les pistes. Psychédélique et absurde, mais aussi confus et poussif (2h11), cette tentative est surtout à voir comme une vraie curiosité pour les fans de l’agent secret de sa Majesté. Et pour son casting impressionnant, où se croisent Peter Sellers, Ursula Andress (inoubliable Bond Girl de Dr. No), Orson Welles, Woody Allen, John Huston ou encore Jean-Paul Belmondo en légionnaire qui ne sait pas s'il doit dire « Aie ! » ou « Ouch ! » pendant les bagarres.

    La trilogie Austin Powers (1997-2002)

    Il y a la classe de James Bond… et le mojo d’Austin Powers ! Dans ses aventures, le plus cool des agents secrets britanniques, incarné par Mike Myers, tente de déjouer les plans machiavéliques du Docteur Denfer, incarné par… Mike Myers. Les trois volets figurent parmi les meilleures comédies des années 90 et 2000, avec à chaque fois une époque différente et une recrue de choc et de charme qui affiche un certain répondant face à l’humour graveleux de notre espion groovy : Vanessa Kensington / Elizabeth Hurley dans Austin Powers (1997), Felicity Shagwell / Heather Graham dans Austin Powers : L'Espion qui m'a tirée (1999) et Foxxy Cleopatra / Beyoncé dans Austin Powers dans Goldmember (2002). Certaines séquences récurrentes (les chansons d’ouverture parodiant 007, les ombres chinoises, les réunions maléfiques et les plans absurdes de Denfer, Mini-Moi et leurs sbires…) sont vraiment très réussies, même si on regrette une petite (certaine ?) propension à verser dans l’humour en dessous de la ceinture. A noter que Madonna a signé une chanson pour le deuxième volet (Beautiful Stranger), et que Tom Cruise s’est invité dans le pré-générique du troisième !

    La trilogie Johnny English (2003-2018)

    Quand Mike Myers décide de remiser la perruque, les lunettes et le dentier d’Austin Powers au vestiaire, c’est l’inénarrable Rowan Atkinson qui prend le relais avec Johnny English (2003). Moins culte mais plus familial que l’espion groovy, cet ersatz de James Bond retrouve la classe et le smoking de 007, doublés d’un vrai talent pour les gaffes en tous genres. Il faut dire qu’il est considéré comme le pire agent du MI7… Mais quand tous ses collègues meurent dans une explosion, il ne reste que lui pour sauver les joyaux de la couronne britannique du complot orchestré par John Malkovich (qui joue un méchant français baptisé Pascal Sauvage, ça ne s’invente pas). Misant sur l’humour très visuel entre maladresse et absurde dont il a le secret (on ne présente plus Mister Bean ou Seul face à l’abeille), l’espion Rowan Atkinson reprendra du service pour le meilleur et pour le rire dans deux autres films : Johnny English, le retour (2011) et Johnny English contre-attaque (2018). Pour ses cousins américains, voir Espion Zéro Zéro (1996) avec Leslie Nielsen et Max la Menace (2008) avec Steve Carrell.

    La trilogie OSS 117 (2006-2021)

    Les Britanniques ont James Bond, Austin Powers et Johnny English. Le gouvernement français, lui, peut compter sur Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117. Campé par un Jean Dujardin absolument irrésistible en agent secret misogyne, colonialiste, raciste et dépassé, le personnage fait des merveilles devant la caméra de Michel Hazanavicius, que ce soit en Egypte dans Le Caire nid d’espions (2006) ou au Brésil dans Rio ne répond plus (2009) qui brillent par leur humour politiquement très incorrect et qui transpirent l’amour du cinéma (car au-delà du pastiche, ce sont des films formellement très soignés). L’élevage de poulets, la pyramide, le mambo, la valse des noms de famille franchouillards, l’antisémitisme inconscient du héros, le bal d’anciens nazis… Autant de séquences qui font mouche, accompagnées de répliques désormais entrées dans la culture populaire (« Je vous mettrai un petit coup de polish », « J’aime me beurrer la biscotte », « Habile, Bill », « Oui, je connais cette théorie ». Le troisième volet, Alerte rouge en Afrique Noire (2021) signé Nicolas Bedos et moins bon enfant, sera, lui, beaucoup moins bien reçu. Gâchant -un peu- la superbe de notre OSS national.

    La Cité de la Peur (1994)

    La rencontre entre l’humour des ZAZ et la patte des Nuls, c’est évidemment La Cité de la Peur (1994), comédie culte s’il en est qui voit un improbable trio (un garde du corps, une attachée de presse et un comédien) mener l’enquête sur un serial-killer à la faucille et au marteau en plein Festival de Cannes. Parodie de film d’horreur (le génial Red is Dead en ouverture) puis pastiche de polar aux personnages loufoques et aux situations et interludes WTF (les mimes, la Carioca…), le film a profondément marqué la culture française au point que certaines vannes continuent d’être utilisées aujourd’hui (« Prenez un chewing-gum » et autres « Vous voulez un verre ? Juste un doigt »). A l’exception d’un happening légendaire sur la Croisette en 2019 pour les 25 ans du film, le trio Alain Chabat / Chantal Lauby / Dominique Farrugia n’a jamais voulu faire de suite, et ils ont eu bien raison. Véritable monument de la comédie hexagonale, le film et son humour franco-français, le film aura toutefois du mal à trouver un vrai écho chez les spectateurs internationaux… comme chez les allergiques à l’humour nullesque. Dans le même genre, on peut vous recommander, neuf ans plus tôt, Le Téléphone sonne toujours deux fois (1985), porté par les futurs Inconnus.

    RRRrrrr !!! (2004)

    Bien plus délirant que Les Pierrafeu (1994) ou L'An 1 : des débuts difficiles (2009), RRRrrrr !!! (2004) est un film incompris. Et pourtant une excellente parodie, qui réinvente La Guerre du Feu (en guerre… du shampooing) à travers l’humour d’Alain Chabat et des Robin des Bois. Arrivé juste après les 14 millions d’entrées de Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (2002), le long métrage désarçonne la critique et le public qui le rejettent en bloc. Et il faudra plusieurs années pour qu’il trouve sa juste place dans le cœur des spectateurs, grâce à un humour vraiment absurde (à l’âge de pierre, tout le monde s’appelle Pierre !) et des situations anachroniques savoureuses (l’enquête pour mettre la main sur un mystérieux « crimier » est à ce titre un bijou de non-sens). On retrouve ici un vrai esprit Monty Python, dont se revendique d’ailleurs la bande formée par Maurice Barthélémy, Marina Foïs, Jean-Paul Rouve, Pierre-François Martin-Laval, Elise Larnicol et Pascal Vincent. Et comme pour La Cité de la Peur (1994), certaines vannes font désormais partie du langage populaire. Vous ne me croyez pas ? Si je vous dis « Ça va être tout noir… », qu’est-ce que vous me répondez ?

    La saga Pamela Rose (2003-2023)

    Tout est né sur la scène télévisuelle de la chaîne Comédie! : Kad (Merad) & Olivier (Baroux) y présentent régulièrement des sketchs inspirés du Twin Peaks de David Lynch. Laura Palmer devient Pamela Rose, et les deux compères se glissent dans les costumes de Richard Bullit et Douglas Riper, agents du FBI envoyés à Bornsville pour enquêter sur la mort mystérieuse de la jeune femme. Ces sketchs donneront deux films (Mais qui a tué Pamela Rose ? en 2003 et Mais qui a re-tué Pamela Rose ? en 2012) puis une série Pamela Rose en 2023. Avec à chaque fois, un sens de l’absurde délicieux, un ton faussement américain du plus bel effet et de nombreux invité.es : François Cluzet, Alain Chabat, Gérard Darmon, Jean-Paul Rouve, Audrey Fleurot, Laurent Lafitte, Omar Sy, Mélanie Doutey, Panayotis Pascot, Mister V, Isabelle Nanty ou encore Jonathan Cohen. On se répète : l’intrigue importe peu ici, et si on aime l’univers de Kad & O et les Renault Fuego, on passe un très bon moment. C’est plus compliqué si on a du mal avec l’humour du tandem : si un sketch vous semblait long, imaginez un film !

    La Flamme (2020) & Le Flambeau (2022)

    Puisqu’on parle de Jonathan Cohen, on ne pouvait pas passer à côté de ses deux pépites télévisuelles -et réservoir à GIFs- qui parodient respectivement les émissions de dating type Bachelor et les téléréalités d’aventure à la Koh-Lanta : La Flamme (2020) & Le Flambeau (2022). Omniprésent et insupportablement drôle, son personnage de l’égocentrique Marc est entouré des talentueuses Leïla Bekhti, Adèle Exarchopoulos, Géraldine Nakache, Camille Chamoux, Laura Felpin -entre autres- et des non moins talentueux Pierre Niney, Vincent Dedienne, Jérôme Commandeur, Ramzy Bedia et Kad Merad. Au-delà de vannes hilarantes et de situations parfois lunaires (les « Maaaaarrrcccc !!! » de Leïla Bekhti sont légendaires, tout comme les envolées simiesques d’Adèle Exarchopoulos) qui ont fait le bonheur des réseaux sociaux, les deux séries sont extrêmement bien produites et reprennent parfaitement les codes des programmes qu’elles pastichent. Il se dégage au final un esprit « délire entre potes » contagieux, où chacun.e se trouvera un personnage préféré, avec toutefois le risque que cela finisse par tourner un peu à l’entre-soi et la private-joke.

    La Vengeance au triple galop (2021)

    Alex Lutz aime également revisiter les programmes cultes du petit écran. Et il le prouve avec La Vengeance au triple galop (2021) qui pastiche avec brio les soaps télévisés (Dynastie, Dallas, Côte Ouest…), et plus particulièrement la cultissime Vengeance aux deux visages des années 80. Il y est question de trahisons, de manipulations, d’héritage… et de vengeance (c’est marqué dans le titre). Et aussi de surjeu outrancier, de vestes à épaulettes et de brushings très massifs qui donnent tout leur charme à cette parodie qui affiche une distribution impressionnante : Audrey Lamy, Guillaume Gallienne, Leïla Bekhti, Marion Cotillard, François Civil ou le regretté Gaspard Ulliel dans l’un de ses derniers rôles. On est ici dans le même esprit que le célèbre sketch Ça te barbera des Inconnus ou la série québécoise Le Cœur a ses raisons (2005-2007), mais sur une durée rallongée (1h45) qui peut créer une certaine latitude une fois qu’on a compris et accepté les codes de cette création CANAL+.

    Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ (1982)

    La parodie à la française n’est pas récente ! Dès les années 70-80, le cinéma hexagonal s’empare du genre, signant des œuvres plus ou moins oubliables. On pense à Les Vécés étaient fermés de l'intérieur (1976) ou aux films des Charlot. Mais surtout à Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ (1982), la réponse hexagonale à La Vie de Brian (1979) dans laquelle Jean Yanne met en scène un garagiste spécialisé dans la réparation des chars romains qui se retrouve embarqué malgré lui dans un complot contre Jules César. En parodiant les codes de films comme Ben-Hur (1959), Quo Vadis (1951), Cléopâtre (1963) ou La Plus grande histoire jamais contée (1965) à grands renforts d’anachronismes et d’humour absurde, cette satire de la politique et de la religion mise sur des décors ambitieux (dignes… d’un péplum hollywoodien !) et un humour ancré dans son époque (et donc forcément daté aujourd’hui). Très mal reçu par la critique, le film sera pourtant l’un des grands succès de l’année 1982. On peut y croiser Coluche, Michel Serrault, Françoise Fabian, Darry Cowl, Paul Préboist, André Pousse, Michel Constantin, Yves Mourousi, Léon Zitrone ou Mimi Coutelier en Cléopâtre. Devenu culte grâce à ses rediffusions télé, ce film est un peu, finalement, l’ancêtre de Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (2002), Kaamelott saison 6 (2005-2009) et Brutus vs César (2020) avec un peu de l’esprit des 12 Travaux d’Astérix (1976)

    La Tour Montparnasse infernale (2001) / La Tour 2 contrôle infernale (2016)

    Etrangement, le cinéma américain n’a jamais parodié la saga Die Hard. Heureusement, on peut compter sur Eric (Judor) et Ramzy (Bédia) pour le faire ! Dans le rôle de deux énormes benêts au mauvais endroit au mauvais moment (comme John McClane), ils refont Piège de Cristal et sa prise d’otages dans un building dans La Tour Montparnasse infernale (2001), avant de revisiter 58 minutes pour vivre et son attaque d’aéroport dans un prequel baptisé La Tour 2 contrôle infernale (2016). L’humour est très (très) régressif mais il a fait de ce duo un tandem culte de la comédie made in France : Pierre Niney  avoue ainsi avoir pleuré de rire au cinéma et finit sur le sol de la salle en découvrant le premier opus. Il avait 12 ans à l’époque, pile l’âge auquel on sera le plus réceptif à un humour des plus absurdes qui assume sa crétinerie, avec deux héros vraiment idiots (ce sont un peu nos Dumb & Dumber made in France) et des méchants plutôt marrants (Marina Foïs, Serge Riaboukine, Philippe Katerine).

    Fatal (2010)

    Oui, Fatal (2010) est à ranger au rayon des parodies. Et même des très bonnes parodies, puisque le film de Michaël Youn croise le pastiche musical et le film « à la Rocky » pour un résultat jubilatoire entre plateaux télé, villa bling-bling et chalet savoyard, porté par des séquences musicales absolument hilarante et une production solide. Un peu comme si 8 Mile (2002) rencontrait l’esprit Spinal Tap (1984) ou Radiostars (2012). A l’écran, l’idole Fatal Bazooka et son entourage doivent faire face à un nouveau rival en la personne de Chris Prolls (Stéphane Rousseau), icône du régime végéta-vraiment-rien et de l’électro-bio qui va provoquer la chute du rappeur hardcore. Entre satire du milieu musical et télévisuel et clashs dantesques, le résultat est vraiment très drôle. Si comme moi vous avez pleuré de rire devant ce spectacle, réjouissez-vous car une suite est en préparation, sobrement baptisée Bazooka ! Si, en revanche, la patte Michaël Youn (Les 11 Commandements, La Beuze, Vive la France, Divorce Club, BDE) vous laisse de marbre, il vaut mieux vous rendre à un autre concert…

    La Classe américaine : le Grand détournement (1993)

    Fallait-il intégrer La Classe américaine (1993) à cette sélection ? A mes yeux oui, car le délire imaginé par Dominique Mézerette et Michel Hazanavicius (qui sera oscarisé avec The Artist) relève de la parodie. Du moins du (grand) détournement puisqu’il reprend des séquences d’autres films pour en composer un nouveau, grâce à la magie du montage et du redoublage. Culte et désormais interdit (le long métrage a été fait sans prévenir les studios Warner Bros.), cet objet filmique improbable raconte le destin de George Abitbol, alias « l’homme le plus classe du monde », à travers une trame qui revisite Citizen Kane. Catalogue Warner oblige, le casting est flamboyant, de John Wayne à Robert Redford en passant par Paul Newman, Lana Turner, Dustin Hoffman, Lauren Bacall, James Stewart, Robert Mitchum, Charles Bronson, Henry Fonda, Frank Sinatra, Clark Gable et même Elvis ! Diffusé une seule et unique fois à la télévision, La Classe américaine se transmet désormais sur le web. Dans le même genre, Woody Allen avait remonté et redoublé un film japonais avec Lily la tigresse (1966), alors que Pascal Légitimus faisait de même avec un film bollywoodien dans New Délire (2007).

  • « Les Sentinelles » et 15 films et séries de super-héros français

    « Les Sentinelles » et 15 films et séries de super-héros français

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    « Dans la famille des super-héros made in France, je demande… » Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la production hexagonale n’a pas laissé le genre super-héroïque au cinéma US. En effet, loin d’Hollywood et de ses blockbusters Marvel, DC et indépendants, il y a eu plusieurs tentatives notables pour revisiter les histoires de justiciers avec une « french patte ».

    Entre approches sérieuses, franches comédies, œuvres d’auteurs et aventures animées, JustWatch vous dévoile la liste des films et séries françaises qui ont tenté de surfer sur la vague des « super » (on attend d’ailleurs avec impatience Feuille-Man avec Pierre Niney). Avec plus ou moins d’ambition et de réussite, il est vrai, mais en nous livrant parfois des pépites notables que j’ai classées selon ma préférence… du moins super au plus super !

    16. Bloody Mallory (2002)

    Une tueuse de démons et de créatures maléfiques, un réalisateur biberonné à L’Ecran Fantastique (où j’ai écrit dans mon jeune temps), une comédienne que j’aime beaucoup (Olivia Bonamy, hélas sous-exploitée par le cinéma français) : sur le papier, Bloody Mallory (2002) avait tout pour me plaire. Le résultat, qui aurait pu être un croisement français réjouissant entre le girl power de Buffy contre les vampires (1997-2003) et la chasse aux monstres de Hellboy (2004) est, il faut malheureusement l’avouer, assez pénible à regarder. Déjà, à l’époque. Et encore plus aujourd’hui alors que les effets visuels ont pris… 1000 ans. Mais il faut apprécier le film pour ce qu’il est : un croisement un peu nanardesque entre super-héroïne et fantastique, qui a été l’une des premières tentatives de la nouvelle vague de films de genre made in France et qui s’est distingué par son approche inclusive de personnages LGBTQ+. Et puis la bande originale est signée Kenji Kawai, à l'œuvre sur Ghost in the Shell (1995) et Ring (1998) !

    15. Benoît Brisefer : les taxis rouges (2014)

    En 1960, deux ans avant la création de Spider-Man, Iron Man et Hulk outre-Atlantique, Peyo donne naissance à un super-héros français dans les pages de Spirou. Béret noir, écharpe bleue et veste rouge, Benoît Brisefer est doté d’une force surhumaine (et accessoirement de super-vitesse et de super-saut)... sauf quand il s’enrhume. Alors que tous ignorent l’étendue de ses facultés, notre héros en culottes courtes affronte des criminels à Vivejoie-La-Grande avec l’insouciance de l’enfance. Avec son ton rétro, naïf et poétique, Benoît Brisefer : les taxis rouges (2014) rend hommage aux planches de l’auteur belge de  BD, sous le parrainage de Gérard Jugnot, Jean Reno et Thierry Lhermitte. Cette qualité nostalgique est à la fois la grande qualité et le défaut majeur de cette œuvre finalement très datée, qui s’adresse plus aux grands-parents qu’à une génération biberonnée à Marvel et DC… A réserver aux fans de Spirou et Fantasio (2018), Le Petit Spirou (2017) et autres Boule & Bill (2013).

    14. Phantom Boy (2015)

    Si vous avez aimé le coup de crayon très particulier de Une vie de chat (2010) et Nina et le secret du hérisson (2023), vous aimerez forcément Phantom Boy (2015) du tandem Alain Gagnol & Jean-Loup Felicioli. Le garçon du titre n’est pas à proprement parler un fantôme : il peut en réalité sortir de son corps, comme une projection astrale volontaire, pour s’envoler à travers les murs de l’hôpital où il se trouve et observer le monde. Un don qu’il va mettre à profit pour aider un policier paralysé dans son enquête, alors qu’un terroriste informatique menace la ville. Touchant et original (le style graphique est inspiré du cubisme), le film est une proposition alternative à l’animation en images de synthèse souvent inhérente aux histoires de super-héros. On apprécie son joli casting vocal (Edouard Baer, Jean-Pierre Marielle, Audrey Tautou) et son traitement singulier de l’architecture new-yorkaise.

    13. Black Snake, la légende du serpent noir (2019)

    Clotaire Sangala, c’est un peu le Peter Parker africain. Là où le futur Spider-Man était piqué par une araignée pour acquérir ses super-pouvoirs, notre sapeur-glandeur est mordu par un serpent qui le transforme en Black Snake, un justicier qui va s’opposer au dictateur local. En tandem avec sa compagne Karole Rocher, Thomas Ngijol écrit, réalise et joue dans cette comédie située dans la Françafrique des années 70, où ce héros improbable affronte Michel Gohou et Edouard Baer. Vêtu façon Kato dans Le Frelon Vert (2011), assez lâche et même globalement un peu nul, le personnage plaira essentiellement aux fans de l’univers décalé de l’humoriste même si le rythme est un peu poussif en dépit d’une durée réduite (1h22mn). Il ne faut donc pas attendre un Black Panther (2018) francophone, mais plus un délire au croisement de OSS 117, alerte rouge en Afrique Noire (2021), Le Crocodile du Botswanga (2014) et Fastlife (2014), sa première réalisation solo que j’avais largement préférée.

    12. The Prodigies (2011)

    A l’origine de The Prodigies (2011), il y a un roman : La Nuit des Enfants Rois de Bernard Lenteric, dans lequel un groupe d’enfants surdoués, intégrés à un institut regroupant des intelligences hors-normes, utilisent leurs capacités pour se venger d’une agression. L’adaptation cinématographique, écrite par le tandem Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte (Le Prénom, Les Trois Mousquetaires, Le Comte de Monte-Cristo), opte pour des super-pouvoirs télépathiques qui font des personnages des versions modernisées de Scanners (1981) ou Akira (1988). Côté visuel, c’est l’une des premières productions françaises à s’essayer à la performance-capture, intégrant ainsi un jeu très humain à une animation stylisée. Un peu trop simple et prévisible dans sa trame narrative (je conseille vraiment le livre), The Prodigies vaut surtout le visionnage pour cette approche artistico-technique et sa volonté de livrer un film d’animation adulte, qui assume sa violence et ses traumas, préfigurant notamment la claque Arcane (2021-2024).

    11. Super-héros malgré lui (2022)

    Philippe Lacheau, c’est LA valeur sûre de la comédie française depuis Babysitting (2014) et Alibi.com (2016). Avec presque 3 millions d’entrées en moyenne par film, toujours entouré de sa bande (la bien nommée « Bande à Fifi ») le réalisateur-scénariste-producteur-comédien a su fédérer le public autour de son humour potache et cartoonesque, qui s’autorise tous les délires. Parmi ceux-ci, il y a Super-héros malgré lui (2022) qui passe le genre à la moulinette de gags décalés, alors qu’un acteur devenu amnésique après un accident de voiture pense qu’il est réellement le justicier Badman dont il porte le costume. Un pitch ultra-efficace qui lorgne du côté de Super (2010), ( Deadpool (2016) et Kick-Ass (2010) et qui permet au groupe de s’amuser avec les codes des super-héros, même si c’est peut-être leur film le moins inspiré de mon point de vue. En revanche, côté mise en scène, c’est vraiment ambitieux et spectaculaire !

    10. Papy fait de la résistance (1983)

    Depuis 1983, c’est un classique indéboulonnable de la comédie française. Presque un monument national. Et au-delà de sa satire mordante de la France occupée, Papy fait de la résistance recèle un super-héros au sein de son casting : Super-Résistant, campé par Martin Lamotte. Coiffeur poltron le jour, il endosse son masque, son smoking et son haut de forme la nuit venue pour combattre l’envahisseur nazi, tel un Arsène Lupin ou Fantômas de la Résistance. Adapté d’une pièce de théâtre, le film se donne les ambitions d’un grand film historique avec des décors, des costumes et une distribution impressionnante mêlant deux générations de comédiens, comme un pendant comique à Paris brûle t-il ? (1966). Très mal accueilli par la critique à sa sortie, Papy fait de la résistance trouve immédiatement un écho auprès du public, s’imposant parmi les incontournables du rire hexagonal avec ses cousins du Splendid (Les Bronzés, Les Bronzés font du ski, Le Père Noël est une ordure). Je lui préfère personnellement ces trois films, car le côté trop théâtral et parodique de Papy… me fatigue vite. Mais ça reste très personnel et le film n’a pas volé sa place aux côtés de La Grande Vadrouille (1966), Le Mur de l’Atlantique (1970), Les Bidasses en folie (1971) et Mais où est donc passée la 7ème compagnie ? (1973).

    9. Fumer fait tousser (2022)

    Derrière ce titre fabuleux se cache un film à sketches du prolifique Quentin Dupieux, dont l'univers barré et unique ne cesse de séduire un public de plus en plus large au fil des années (en témoignent les succès de Au poste !, Mandibules, Yannick, Incroyable mais vrai et Le Deuxième acte). Dans Fumer fait tousser (2022), on découvre la Tabac-Force, un groupe de cinq super-héros qui se mettent au vert pour renforcer leur cohésion d’équipe. Alors qu’une attaque du maléfique Lézardin se profile, on suit cette étrange retraite, entrecoupée d’histoires qui font peur au coin du feu (dont un délire aussi sanglant qu’improbable avec Blanche Gardin). Inclassable, comme tous les films du cinéaste, Fumer fait tousser peut laisser circonspect si on n’entre pas dans ce délire absurde et singulier, volontairement kitsch avec ses costumes de super sentaï. Comme par exemple cette marionnette de rat dégoulinante de bave, baptisée Chef Didier et doublée par Alain Chabat, qui dirige nos héros depuis sa salle de contrôle. Ça vous donne une idée de ce qui vous attend. Mais même si vous restez de marbre, la bonne nouvelle, comme toujours chez Dupieux, c’est que c’est court et sans fioritures (1h17mn) !

    8. Vincent n’a pas d’écailles (2014)

    Quand le cinéma d’auteur rencontre le film de super-héros -du moins la notion de super-pouvoir- ça donne Vincent n’a pas d’écailles (2014). Pour son premier long métrage après des courts remarqués, Thomas Salvador mise sur une approche naturaliste et sobre, anti-spectaculaire même, qui raconte comment un homme se découvre des facultés extraordinaires au contact de l’eau. Il y a presque un côté Incassable (2000) à la française dans cette proposition à hauteur d’homme, qui a été plébiscitée par de nombreux festivals pour son minimalisme et sa dimension contemplative et poétique. C’est clairement ce qui pourra surprendre celles et ceux qui y chercheraient un équivalent français d’Aquaman (2018) : l’enjeu est ici uniquement humain, et traite avec pudeur de la découverte des pouvoirs et de l’amour. C’est une vraie expérience, à prolonger avec La Montagne (2023), du même réalisateur.

    7. Le Garçon invisible (2014)

    Le Garçon invisible (2014) a pour titre original Il ragazzo invisibile, mais comme il s’agit d’une coproduction franco-italienne, il peut techniquement intégrer ce classement. Et c’est mérité, car cette proposition signée Gabriele Salvatores (Oscar du Meilleur film étranger 1992 avec Mediterraneo) aborde le genre super-héroïque par le prisme du mal-être adolescent, alors qu’un garçon de 13 ans, confronté à une scolarité difficile, se découvre le pouvoir de disparaître (un traitement qui rappelle la timide Violet Parr dans Les Indestructibles) Un don qu’il va mettre à profit pour se venger mais aussi affronter une organisation secrète qui menace ses camarades. J’aime beaucoup la patte très européenne du film, à la frontière du conte et du réalisme, qui rappelle les très réussis On l'appelle Jeeg Robot (2016) et Freaks Out (2021). A noter que Invisible Boy a eu droit à une suite en 2018.

    6. Miraculous (2015-)

    Attention, phénomène ! Depuis 2015, les aventures de Ladybug et Chat Noir font rayonner avec Totally Spies! (2002-) l’animation hexagonale et la vie parisienne dans le monde entier. L’univers Miraculous, imaginé par Thomas Astruc, se décline ainsi en série, en téléfilms, en long métrage, en spectacles et en produits dérivés des États-Unis à l’Australie. Un succès mondial qui a fait de Marinette Dupain-Cheng et Adrien Agreste de fiers représentants du super-héroïsme (et de l’art de vivre) à la française, alors qu’ils jonglent entre leur vie de collégiens et les attaques du super-méchant Papillon contre la capitale. Le design est immédiatement impactant et attachant, la mythologie des kwamis et akumas intéressante, et l’animation extrêmement fluide entre combats stylés et reconstitution « carte postale » de Paris. Moderne, girl power et inclusive, la série pèche évidemment par la dynamique répétitive de ses épisodes mais elle embarque ses fans par la relation maladroite entre ses deux héros, qui s’aiment sans le savoir derrière leurs identités secrètes. Je recommande vraiment d’aller au-delà de potentiels a priori et d’y jeter un œil pour comprendre l’ampleur de la Miraculous-Mania.

    5. Comment je suis devenu super-héros (2020)

    En 2020, Warner Bros. et Netflix font le pari d’un vrai film du genre, traité façon polar : Comment je suis devenu super-héros, adapté du roman de Gérald Bronner. Biberonné aux comics, le réalisateur Douglas Attal (acteur dans Radiostars) porte le projet à bout de bras pendant plusieurs années (j’ai personnellement suivi son attachement et son acharnement à concrétiser sa vision !) et parvient à fédérer un casting composé de Pio Marmaï, Vimala Pons, Benoît Poelvoorde, Leïla Bekhti et Swann Arlaud. Une distribution solide qu’il plonge dans un Paris où les super-pouvoirs sont intégrés à la société : quand une drogue conférant des facultés spéciales à ses usagers se répand dans la capitale, deux inspecteurs mènent l’enquête, aidés par deux anciens justiciers à la retraite. Assumant une approche réaliste, loin de la déferlante visuelle d’un Marvel, le long métrage lorgne du côté urbain de Watchmen (2009), Daredevil (2015-2018) et la trilogie The Dark Knight (2005-2012), avec les limites d’un budget hexagonal. Grâce à ses personnages fatigués, son approche intime et son propos sur les conséquences des pouvoirs, le film trouve sa place entre The Boys (2019-) et Heroes (2006-2010).

    4. La Dernière vie de Simon (2020)

    Avant d’exploser dans Eté 85 (2020) et Illusions Perdues (2021), Benjamin Voisin s’est illustré dans La Dernière vie de Simon (2020). Il y a du Spielberg (si, si !) dans cette pépite passée malheureusement inaperçue (moins de 25 000 entrées en salles), qui suit les pas d’un orphelin capable de prendre l’apparence de n’importe quelle personne qu’il touche. Que ferait-on avec une telle faculté, notamment quand on n’a pas encore trouvé sa place ? Ce drame teinté de fantastique, qui revisite le pouvoir de la métamorphe Mystique (X-Men : le commencement, 2011) avec beaucoup de subtilité, interroge la notion d’identité de manière originale et sensible, sans cynisme ni mise à distance. En résulte un joli conte à la Benjamin Button (2008), qui était l’un de mes coups de cœur cinéma de 2022.

    3. Les As de la jungle (2011-)

    Oui, Les As de la jungle sont bien des super-héros ! Et français, s’il vous plaît ! Depuis 2011, à travers des séries, des téléfilms et des longs métrages, Maurice, Junior, Miguel, Gilbert et Batricia se battent en équipe justicière animalière pour maintenir la paix et la justice dans leur habitat naturel. J’aime beaucoup l’humour loufoque et l’univers de cette bande improbable menée par un manchot tigré dont le fils adoptif est un poisson rouge (!), imaginée par la joyeuse équipe toulousaine de TAT Productions (dernièrement à l'œuvre sur la série Astérix et Obélix : le combat des chefs d’Alain Chabat). Et j’adore le casting vocal, qui rassemble les plus grandes voix de l’univers du doublage : Michel Mella, Emmanuel Curtil, Céline Monsarrat, Barbara Tissier, Barbara Beretta, Emmanuel Garijo, Maïk Darah… Et même les légendes Alain Dorval et Richard Darbois sur le film de 2017. Ne limitez pas ces aventures à votre progéniture : Les As de la jungle sont pour le grand enfant qui sommeille en chacun.e de nous ! Comme Kung Fu Panda (2008), Madagascar (2005) ou Rio (2011).

    2. Hero Corp (2008-2017)

    Dans la famille Astier, je demande le petit frère ! Pendant que son frangin Alexandre Astier concevait les dernières saisons de Kaamelott (2005-2009), Simon Astier élaborait -avec son compère Alban Lenoir- une revisite de l’univers des super-héros, avec une patte (très) décalée et une envie sincère de s’amuser. Le résultat, c’est Hero Corp (2008-2017), qui nous plonge durant 5 saisons dans une communauté super-héroïque de Lozère où sont réunis les justiciers vieillissants, débutants… ou les moins doués. On survalide cette série pour ses personnages hauts en couleurs, ses pouvoirs improbables, son ton absurde et mélancolique et surtout sa sincérité et son amour du genre, qui compense la légèreté du budget par un système D réjouissant et une écriture ciselée. Souvent présentée comme une cousine de Kaamelott, Hero Corp est à rapprocher de programmes comme Misfits (2009-2013) ou Community (2009-2015), un peu comme un The Office (2005-2013) qui intégrerait les personnages de X-Men (2000).

    1. Les Sentinelles (2025-)

    Avec la création originale Les Sentinelles (2025-), Canal+ livre la réponse française à Captain America : First Avenger (2011). Et quelle réponse ! Adaptée des bandes dessinées de de Xavier Dorison et Enrique Breccia, la série revisite la Première Guerre mondiale à travers une uchronie qui voit des soldats laissés pour morts dans les tranchées être recrutés par un programme ultra-secret. Améliorés grâce à un super-sérum et équipés d’armures métalliques impressionnantes (les fans de Jin-Roh, la brigade des loups apprécieront), ils sont chargés de mener à bien des missions périlleuses sur le champ de bataille. Entre Un long dimanche de fiançailles (2004) et Rocketeer (1991), la proposition est aussi ambitieuse que réussie, avec un traitement « premier degré » qui respecte le matériau original et le spectateur. Quand une production française embrasse ainsi le genre -ou plutôt les genres-, on ne peut qu’applaudir. Moi, en tout cas, j’applaudis. Et je binge !

  • Les 15 meilleures séries procédurales, de « Monk » à « HPI »

    Les 15 meilleures séries procédurales, de « Monk » à « HPI »

    Aurélien Bouron

    Aurélien Bouron

    Rédacteur JustWatch

    Les séries procédurales n’ont jamais cessé d’attirer les spectateurs. Elles reposent sur une structure simple et efficace – un crime, une enquête, une résolution – ce qui nous permet d'avoir la satisfaction d'un mystère éclairci à la fin de chaque épisode. 

    Mais les meilleures vont bien au-delà, en créant des personnages marquants et en renouvelant sans cesse leur approche, avec un fil rouge qui fait le lien entre chaque épisode et chaque saison.

    Voici notre classement JustWatch des 15 meilleures séries procédurales, des plus solides à celles qui ont redéfini le genre. Chaque place est méritée, et parfois cruellement disputée.

    15. Bones (2005 – 2017)

    Bones (12 saisons) s’est imposée comme l’une des plus longues séries procédurales grâce à l’alchimie entre Brennan, anthropologue brillante et rationnelle, et Booth, agent du FBI plus intuitif. Chaque épisode décortique les restes humains pour raconter une histoire, donnant un côté scientifique et presque clinique aux enquêtes. Ce mélange entre rigueur et humanité a séduit des millions de spectateurs.

    Mais sa longévité de plus de dix saisons a parfois entraîné des répétitions et des intrigues secondaires un peu faibles. Comparée à Mentalist, qui brillait par sa psychologie, ou à Castle, qui misait sur son duo romantique, Bones reste avant tout une série de science et de logique. Elle garde néanmoins une place de choix pour sa capacité à marier enquête policière, drame et humour noir. Pour les amateurs de procédurales réalistes, elle se rapproche de CSI: Les Experts tout en gardant un ton plus attachant.

    14. Meurtres au paradis (2011– )

    Meurtres au paradis (13 saisons) a trouvé son public grâce à ses décors idylliques et son ton léger. Chaque épisode propose un meurtre mystérieux sur l’île fictive de Sainte-Marie, résolu par un inspecteur britannique souvent dépassé par le soleil et les coutumes locales. L’exotisme et l’humour en font une série facile à regarder, presque réconfortante.

    Cependant, sa formule répétitive l’empêche de rivaliser avec les titres les plus ambitieux de ce classement. Contrairement à un Line of Duty, tendu et réaliste, ou à HPI, plus inventif, Meurtres au paradis reste fidèle à son charme cosy. C’est une série parfaite pour les amateurs d’énigmes classiques, proche d’Inspecteur Barnaby (1997-), où l’on prend autant plaisir à deviner le coupable qu’à profiter du décor.

    13. Psych : Enquêteur malgré lui (2006 – 2014)

    Avec son duo explosif, Shaun et Gus, Psych (8 saisons) transforme chaque enquête en terrain de jeu comique. Se faisant passer pour un médium, Shaun utilise en réalité son sens aigu de l’observation pour résoudre des affaires, tout en multipliant les références pop et les situations absurdes. La série a su créer une communauté fidèle grâce à son humour déjanté et son ton unique.

    Pourtant, cette légèreté la place en marge des séries plus ambitieuses du classement. Contrairement à un Mentalist, qui mélange psychologie et gravité, Psych s’assume comme une comédie policière. Elle séduira les fans de Brooklyn Nine-Nine (2013-2021) ou de Castle, où le rire est aussi important que la résolution des crimes. Un choix idéal pour celles et ceux qui aiment les séries policières qui ne se prennent pas au sérieux.

    12. Alex Hugo (2014 – )

    Avec Alex Hugo (8 saisons), le polar se fait contemplatif. Samuel Le Bihan incarne un ancien flic devenu inspecteur solitaire dans les Alpes, enquêtant dans des paysages à couper le souffle. Chaque épisode s’apparente à un téléfilm, misant sur le temps long, les silences et la psychologie des personnages autant que sur l’enquête.

    Certains spectateurs peuvent trouver le rythme trop lent comparé à un Mentalist ou à un Castle, mais c’est précisément cette différence qui fait son charme. Pour qui veut un polar à la française, loin de l’agitation des grandes villes, Alex Hugo est une alternative originale. Alex Hugo me donne toujours cette envie de partir en randonnée, un peu comme quand je regarde Une Nature sauvage (2025) qui mêle aussi enquêtes policières et paysages magnifiques. 

    11. Inspecteur Barnaby (1997 – )

    Inspecteur Barnaby (24 saisons) est l’incarnation même du cosy crime britannique. Depuis plus de vingt ans, la campagne anglaise devient le théâtre de crimes improbables, résolus avec flegme et logique. Sa longévité impressionne et prouve à quel point son atmosphère et son ton plaisent aux spectateurs.

    La série est une valeur sûre, mais ne partage pas la puissance d’un Line of Duty ou l’inventivité d’un HPI. Elle excelle dans sa catégorie : celle des polars classiques, rassurants, à savourer comme un bon roman policier au coin du feu. Ceux qui aiment Meurtres au paradis ou les intrigues façon Agatha Christie y trouveront une déclinaison plus traditionnelle, mais tout aussi plaisante. Si vous cherchez une série similaire, c’est peut être l’occasion de dépoussiérer les VHS d’Hercule Poirot, ou d’explorer des œuvres outre atlantiques comme Only Murders in the Building (2021).

    10. Lucifer (2016 – 2021)

    Avec Lucifer (6 saisons, 93 épisodes), le Diable devient consultant pour la police de Los Angeles, et cela fonctionne étonnamment bien. Tom Ellis incarne un Lucifer séducteur et sarcastique, qui donne à la série ce ton si particulier. Au départ légère, elle évolue vers des intrigues plus ambitieuses, mêlant fantastique, romance et réflexions sur le Bien et le Mal. Elle a parfois connu des faiblesses d’écriture, et peut se perdre dans ses intrigues bibliques, mais son humour et son originalité l’ont rendue culte.

    Contrairement à un Dr House plus cynique, Lucifer se rapproche de Castle et iZombie par son mélange de polar et de fantaisie, avec un consultant qui n’a rien à voir avec la police. Elle reste l’une des rares séries procédurales à réussir à mêler légèreté et enjeux existentiels. Son côté biblique n’est pas si religieux que cela, et est une excuse pour en faire une série fantastique, un peu comme Good Omens (2019-), une série immanquable.

    9. Lie to Me (2009 – 2011)

    Basée sur les travaux de Paul Ekman, Lie to Me (3 saisons) propose une approche inédite : lire les micro-expressions faciales pour déceler mensonges et vérités cachées. Tim Roth, magistral, incarne un enquêteur au style brut, souvent cynique mais toujours percutant. Chaque épisode repose sur un savant mélange de science et de psychologie.

    La série s’est arrêtée trop tôt, mais son impact reste réel. Elle est moins populaire que Mentalist ou Castle, mais bien plus originale dans sa méthode. Pour ceux qui aiment les approches scientifiques, elle se rapproche d’Elementary ou de Dr House, où l’analyse et l’intuition se croisent en permanence. Un bijou sous-estimé.

    8. iZombie (2015 – 2019)

    iZombie (5 saisons, 71 épisodes) part d’un pitch improbable : une médecin-légiste zombifiée qui résout des crimes en mangeant le cerveau des victimes. Chaque cervelle avalée change sa personnalité, donnant lieu à des épisodes aussi drôles que touchants. Ces changements de personnalité permettent de ne jamais s’ennuyer et donnent à la série la possibilité de faire preuve de créativité. Rose McIver incarne une héroïne attachante, à la fois fragile et forte, qui porte toute la série.

    Cette originalité la rend unique, même si elle n’a pas la puissance dramatique d’un Mentalist ou la rigueur scientifique d’un Bones. Elle se rapproche davantage d’un Lucifer, où le fantastique est utilisé pour enrichir les enquêtes. Pour ceux qui aiment les histoires décalées mais pleines de cœur, iZombie est une belle découverte.

    7. Monk (2002 – 2009)

    Adrian Monk est sans doute l’un des enquêteurs les plus marquants du petit écran. Monk (8 saisons, 125 épisodes) met en scène ses TOC, à la fois handicap et atout, qui rendent chaque enquête unique. Tony Shalhoub livre une performance inoubliable, donnant à la série autant d’humour que d’émotion. Monk a prouvé que l’originalité d’un héros pouvait suffire à marquer durablement un genre.

    Son format reste classique, et c’est pourquoi elle ne monte pas plus haut dans le classement. Contrairement à Lie to Me, qui innovait par son concept scientifique, Monk repose presque exclusivement sur son personnage. Mais quelle réussite ! Certains épisodes sont passionnants et ne manquent pas de faire des clins d'œil à quelques films cultes, comme 12 hommes en colère (1957). Pour les fans de détectives atypiques, elle rappelle les grandes heures de Columbo (1968-2003) ou même de Ludwig (2024-) dans sa manière de casser les codes.

    6. Castle (2009 – 2016)

    Avec Castle (8 saisons, 173 épisodes), l’alchimie entre Nathan Fillion et Stana Katic a fait des merveilles. Un écrivain fantasque et une enquêtrice rigoureuse forment un duo aussi improbable qu’irrésistible. Chaque épisode alterne mystères, humour et romance, ce qui en fait l’une des séries procédurales les plus divertissantes. 

    Elle n’est pas au niveau de la qualité d’écriture d’un Line of Duty ou de la profondeur psychologique d’un Mentalist, mais c’est précisément cette légèreté qui fait son charme. Nathan Fillion a ce sourire contagieux qui fait que Castle est un polar feel-good, comparable à Psych, que l’on regarde autant pour les personnages que pour les enquêtes. Un incontournable pour celles et ceux qui veulent une série aussi drôle que palpitante.

    5. HPI : Haut Potentiel Intellectuel (2021 – )

    Mettre HPI (4 saisons, plus de 30 épisodes) dans le haut du classement est une évidence. Audrey Fleurot prête ses traits à une héroïne brillante, au QI très élevé, intuitive et décalée, qui apporte un nouveau souffle au genre. Avec son humour, ses enquêtes originales et sa touche sociale, la série a su conquérir un large public en un temps record. Elle a réussi là où beaucoup de séries françaises avaient échoué : rendre le format procédural à la fois accessible, populaire et créatif, en jouant avec les codes tout en restant immédiatement compréhensible.

    Elle brille parce qu’elle combine accessibilité et inventivité. Contrairement à Line of Duty, trop sombre pour certains, ou à Castle, plus léger, HPI réussit à rassembler. Elle rappelle l’énergie de Monk et la finesse de Mentalist, tout en gardant une identité bien française. Pour qui cherche la série procédurale actuelle la plus populaire et la plus pertinente, HPI est une évidence. La preuve, un remake US (High Potential, 2024) a vu le jour.

    4. Mentalist (2008 – 2015)

    The Mentalist (7 saisons) brille par son héros : Patrick Jane, consultant manipulateur, charmeur mais hanté par un passé douloureux. Chaque affaire est l’occasion de démontrer ses talents d’observation, mais c’est surtout la traque de John le rouge, son pire ennemi. 

    Simon Baker incarne à la perfection ce mentaliste qui a su maintenir un haut niveau. Découvrir l'identité de John le Rouge devient une obsession, même pour le téléspectateur. Elle se rapproche de Sherlock dans son côté cérébral, mais garde une accessibilité qui en a fait un immense succès international.

    3. Line of Duty (2012 – 2021)

    Line of Duty (6 saisons) se distingue par son réalisme et son intensité. Loin des cadavres exotiques de Meurtres au paradis, elle plonge dans la corruption policière avec des interrogatoires suffocants et des retournements de situation à couper le souffle. Chaque saison suit une affaire différente, mais toutes se rejoignent dans une intrigue globale fascinante. La série ne cesse de s'améliorer au fil des saisons avec des personnages qui se complexifient. 

    C’est l’une des séries les plus tendues de la liste, et elle mérite sa troisième place pour son exigence. Moins accessible qu’un HPI ou un Castle, elle se rapproche de Sur écoute (2002-2008) ou de Broadchurch (2013-2017) par sa volonté de coller au réel. Pour ceux qui aiment les polars sans concession, Line of Duty est une référence incontournable.

    2. Ludwig (2024 – )

    Ludwig (1 saison) est l’outsider le plus étonnant de ce classement. David Mitchell y incarne un créateur de puzzles excentrique qui prend la place de son frère jumeau inspecteur. Avec ses énigmes absurdes, son humour british et son goût pour le décalage, la série renouvelle le genre procédural avec audace.

    Elle n’a pas encore la longévité d’un Monk ou d’un Mentalist, mais son originalité la propulse déjà dans le haut du classement. Comparée à Psych, qui misait sur l’humour pop, Ludwig choisit l’absurde élégant. C’est une série à suivre de près, qui pourrait devenir culte. Les amateurs d’Agatha Christie et de comédies britanniques comme Inside No. 9 (2014-) y trouveront une pépite.

    1. Dr House (2004 – 2012)

    Mettre Dr House (8 saisons) dans cette liste remplie de séries policières peut sembler bizarre, surtout lorsqu'elle est en première position. Mais Dr House n’est pas seulement une série médicale : c’est l’une des meilleures séries procédurales jamais écrites. Hugh Laurie campe un médecin misanthrope qui traite chaque diagnostic comme une enquête policière. Son humour noir et son cynisme mordant ont marqué durablement la télévision. Surtout que la série entière est un clin d'œil à Sherlock Holmes, jusque dans les noms des personnages (House / Holmes, Watson / Wilson) ou l'adresse de House. 

    Elle domine ce classement grâce à son impact colossal et son originalité. Là où Bones s’appuie sur la science et Mentalist sur la psychologie, Dr House mélange les deux en incarnant la quête obsessionnelle de vérité. Elle se rapproche d’Elementary (2012-2019) ou même de Sherlock (2010-2017) par son approche intellectuelle et cynique. Sortie plus récemment, la série Les Dossiers oubliés (2025) reprend ce ton sombre, avec un personnage principal misanthrope et des enquêtes passionnantes. Dr House est une œuvre culte, encore aujourd’hui indépassable dans sa catégorie.

  • Ed Gein : 8 personnages terrifiants de l’horreur inspirés par le tueur

    Ed Gein : 8 personnages terrifiants de l’horreur inspirés par le tueur

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Après les crimes sordides de Jeffrey Dahmer (Monstre, 2022) et l’affaire impliquant Lyle et Erik Menendez (Monstres, 2024), Ryan Murphy et Netflix dévoilent Monstre : L'histoire d'Ed Gein (2025), troisième saison de cette anthologie consacrée aux criminels les plus marquants. Charlie Hunnam y incarne ce fermier du Wisconsin, baptisé « Le Boucher de Plainfield ».

    Outre-Atlantique, Ed Gein est une figure très connue : à la fin des années 60, après dix ans d’internement psychiatrique, il a en effet été reconnu coupable des meurtres de deux femmes mais également de vols de cadavres, lui qui fabriquait des costumes, masques, objets et ustensiles à partir de corps déterrés dans les cimetières. Dont notamment un ensemble à l’image de sa propre mère…

    En France, si son nom est moins identifié -il le sera assurément après le visionnage de la série-, les personnages qu’il a inspirés sont, eux, des figures incontournables du cinéma d’horreur et de la pop culture. A l’image des terrifiants Norman Bates, Leatherface ou Buffalo Bill. JustWatch vous dévoile la liste des protagonistes les plus marquants nés dans l’ombre d’Ed Gein.

    Norman Bates (Psychose)

    Monument du cinéma, Psychose (1960) a marqué l’histoire pour son twist final et son iconique scène de douche, qui voit Marion Crane (Janet Leigh) succomber aux coups de couteaux d’une vieille femme dans la baignoire du motel où elle passe la nuit. Au-delà de cette séquence disséquée dans tous les cours d’analyse filmique, le film d’Alfred Hitchcock est le tout premier à s’inspirer de la figure de Ed Gein. La double personnalité de Norman Bates (terrifiant Anthony Perkins), la figure de la mère, la maison isolée, la taxidermie : autant d’éléments qui transposent à l'écran -sans déferlement de gore- la folie de Gein.

    Une inspiration que l’on doit au romancier Robert Bloch, qui s’est directement inspiré du profil du monstre et de sa relation avec sa mère pour imaginer cette histoire dès 1959, qu’il situe d’ailleurs dans le Wisconsin à une cinquantaine de kilomètres à peine de Plainfield. Si des suites (Psychose 2, Psychose 3, Psychose 4) ont vu le jour pour des raisons mercantiles, ainsi qu’un remake plan par plan et en couleurs devant la caméra de Gus Van Sant (Psycho, 1998), je vous recommande surtout de prolonger le visionnage avec les 5 saisons de la série Bates Motel (2013-2017) portée par le tandem Vera Farmiga / Freddie Highmore, qui raconte la jeunesse de Norman Bates et sa relation toxique avec sa génitrice.

    Leatherface (Massacre à la tronçonneuse)

    Contrairement à ce que son titre laisse entendre -et à l’opposé de son gorissime remake par Netflix en 2022- Massacre à la tronçonneuse (1974) n’est pas un film très sanglant. C’est en revanche un long métrage viscéralement poisseux, devant lequel on se sent mal à l’aise. Et presque sale, pour tout dire. Car ici, ce ne sont pas tant les attaques de Leatherface qui sont marquantes (même si sa première apparition est terrifiante, comme la scène du croc de boucher) mais la folie totale qui baigne le long métrage, situé dans un Texas rural écrasant de chaleur où tout semble pouvoir arriver. Et où l’on pourrait disparaître sans laisser de trace.

    Si l’histoire du tueur et de sa famille est née de l’imagination du réalisateur Tobe Hooper et de son scénariste Kim Henkel, la maison jonchée de cadavres, d’ossements et de bibelots morbides s’inspire directement du spectacle découvert par les enquêteurs lors de la perquisition de la ferme d'Ed Gein. Et la séquence du repas, qui confronte la pauvre Marilyn Burns à la famille dégénérée, est un moment qu’on n’oublie pas. J’en frissonne rien qu’en l’écrivant… Si vous voulez creuser la mythologie du tueur au masque en peau humaine, de nombreuses versions ont été proposées -avec plus ou moins de réussite- au fil des années, en 2003, 2006, 2013 ou 2017.

    Ezra Cobb (Deranged)

    L’aura légendaire de Massacre à la tronçonneuse (1974) a privé de la postérité un autre film sorti en 1974 : Deranged, sous-titré en français La véritable histoire d'Ed Gein. Une mention qui peut surprendre, puisque le personnage principal est ici baptisé Ezra Cobb. Campé par l’inquiétant Roberts Blossom (qui m’avait terrifié dans Christine et… Maman j’ai raté l’avion !), le tueur reprend tous les traits caractéristiques d'Ed Gein (sa relation à sa mère autoritaire, sa haine des femmes, le vol de cadavres, la création de costumes et compositions morbides…) en y ajoutant des personnages et des penchants nécrophiles.

    Ce qui aurait pu n’être qu’un film de drive-in -ces séries B d’exploitation diffusées dans les cinémas en plein air outre-Atlantique pour faire frissonner les jeunes adultes- est devenu au fil des années une œuvre marquante du genre, grâce à son approche naturaliste et anti-spectaculaire, quasi documentaire (comme Henry : Portrait d’un Serial Killer, 1986). Ne cherchez pas ici un slasher divertissant : on est dans une horreur glaçante, qui nous confronte non pas à une créature fantastique mais à un monstre à visage humain né d’un homme brisé. A prolonger avec Ed Gein le boucher (2000) et Ed Gein: The Butcher of Plainfield (2007). A noter par ailleurs qu’un autre film d’horreur rurale inspiré de Ed Gein, Le Crochet du Boucher / Three on a meathook (1972), a vu le jour deux ans avant Deranged et Massacre à la tronçonneuse.

    Frank Zito (Maniac)

    C’est l’une des affiches les plus marquantes des années 80. Un poster que je regardais avec horreur et envie, mais que je n’ai jamais osé louer à l’époque. Les jambes d’un homme en jean ; dans sa main droite, un couteau de chasseur ; dans sa main gauche la chevelure ensanglantée d’une femme. Vous avez sans doute reconnu l’imagerie de Maniac (1980), classique du slasher 80’s signé William Lustig qui a ensuite été revisité par le trio français Franck Khalfoun / Alexandre Aja / Grégory Levasseur en 2012 dans un remake porté par Elijah Wood.

    Maniac, c’est l’histoire de Frank Zito (Joe Spinell), un homme a priori sans histoires qui dissimule un passé de mauvais traitements administrés par sa mère prostituée. Habité de pulsions meurtrières et frappé d'hallucinations, il se met en chasse de proies féminines, dont il emporte la chevelure pour coiffer les mannequins entreposés chez lui de ces scalps sanglants. On retrouve une nouvelle fois ici, dans cette volonté d'exposer et converser avec des restes humains, la même déviance que chez Ed Gein. Et ça glace le sang. Très immersif, voire subjectif, le film a fortement marqué par son approche réaliste et sa violence extrême, préfigurant American Psycho (2000), Child of God (2013) ou The House That Jack Built (2018).

    Buffalo Bill (Le Silence des Agneaux)

    Bien sûr, Hannibal Lecter est LA figure centrale du Silence des Agneaux (1991), chef d'œuvre du thriller couronné par les 5 Oscars majeurs (Film, Réalisation, Scénario, Actrice, Acteur). Grâce à l’interprétation et au regard d’Anthony Hopkins et la mise en scène brillante de Jonathan Demme (aviez-vous remarqué que Lecter regarde constamment dans la caméra, sondant autant les spectateurs que Clarice Starling ?), le psychiatre-cannibale imaginé par le romancier Thomas Harris s’est installé au panthéon des immenses méchants de cinéma. Mais il ne faudrait pas occulter un autre personnage terrifiant du film : Jame Gumb alias Buffalo Bill.

    Incarné par Ted Levine, ce tueur en série méthodique enlève des femmes qu’il séquestre dans le puits de sa cave avant de leur prélever des morceaux de peau afin de se confectionner un costume féminin. Passionné par les papillons (plus précisément les sphinx tête de mort), il est en quête de la métamorphose ultime qui fera de lui celle qu’il rêve d’être. Si on peut le voir aujourd’hui avec un prisme transphobe, Buffalo Bill a marqué l’imaginaire collectif, notamment avec sa célèbre danse sur Goodbye Horses. Également présent dans la série Clarice (2021-), il s’inspire de plusieurs serial killers : Ed Gein donc, mais aussi Ted Bundy (pour son modus operandi lors du rapt de ses victimes), Gary M. Heidnik (qui retenait des femmes dans une fosse creusée dans son sous-sol), le nécrophile Jerry Brudos et Gary Ridgway connu comme le tueur de la Green River.

    Si vous avez aimé Le Silence des Agneaux, n’hésitez pas à regarder Seven (1995), Zodiac (2007), Copycat (1995), Bone Collector (1999) ou Le Collectionneur (1997). Sans oublier, bien sûr, toutes les adaptations figurant Hannibal Lecter : Le Sixième Sens (1986), Hannibal (2000), Dragon Rouge (2002), Les Origines du mal (2007) et la série Hannibal (2013-2015).

    Garland Greene (Les Ailes de l’enfer)

    Au milieu des années 90, avant d’enchaîner les direct-to-video et les rôles barrés, Nicolas Cage était une immense star. Couronné par un Oscar pour Leaving Las Vegas (1995), il devient un action-hero en enchaînant Rock (1996), Volte/Face (1997) et Les Ailes de l’enfer (1997). Dans ce dernier film, regard intense et chevelure au vent, il campe un ancien Ranger sortant de prison, qui retourne chez lui dans un avion de la Con Air, la division aérienne de la police fédérale. Ce vol qui devait être banal et promesse de liberté retrouvée va se retrouver perturbé par les criminels à bord, qui détournent l’appareil. Parmi eux, il y a Cyrus le Virus (John Malkovich), Diamond Dog (Ving Rhames) et un certain Garland Greene (Steve Buscemi)...

    Ce personnage en apparence inoffensif est en réalité un redoutable tueur en série cannibale, baptisé « Le Boucher de Marietta ». Auteur de 37 meurtres « qui feraient passer Charles Manson et sa famille pour des enfants de chœur », ce psychopathe extrêmement intelligent et volontiers philosophe terrifie les autres passagers de l’appareil (même les plus endurcis) et se vante notamment d’avoir roulé pendant 1000 kilomètres à travers trois États « avec la tête d’une femme comme casquette ». Aussi, quand on le voit aller jouer à la poupée avec une petite fille et chanter He's Got the Whole World in His Hands avec elle, on craint pour la vie de l’enfant… Pour préparer le rôle, Steve Buscemi a étudié de véritables serial killers et a notamment intégré à son interprétation, aussi terrifiante qu’intrigante, des éléments de Ted Bundy, Ed Kemper, Jeffrey Dahmer,  Charles Manson, John Wayne Gacy et Ed Gein, bien sûr. Bref, Garland Greene aurait eu toute sa place dans Mindhunter (2017-2019), assurément.

    La famille Firefly (La Maison des 1 000 morts / The Devil’s Rejects)

    Parallèlement à sa carrière musicale dans le metal, Rob Zombie touche (avec talent) au cinéma. On lui doit notamment une relecture des méfaits de Michael Myers (Halloween, 2007), un film de sorcière (The Lords of Salem, 2013) et une nouvelle adaptation de la série The Munsters (2022). Mais surtout, surtout, le diptyque La Maison des 1 000 morts (2003) / The Devil's Rejects (2005), ses deux premiers films qui imposent son style et son goût pour les personnages dégénérés. Ici, il s’agit des Firefly, une famille que deux couples d’adolescents vont avoir le malheur de rencontrer le soir d’Halloween 1977…

    Ultra-violents et volontiers sadiques, le Capitaine Spaulding, Otis et Baby (Sid Haig, Bill Moseley et Sheri Moon Zombie) vivent dans une demeure terrifiante, sorte de freak show déviant et cannibale où les corps humains servent de nourriture, de décorations ou d’expériences. Bref, on est en pleine horreur rurale, nourrie par les méfaits de Ed Gein. Les amateurs du genre trouveront le film généreux et décomplexé dans son esprit grindhouse mêlant grotesque et torture, qui s’inscrit dans la lignée de Nuits de cauchemar (1980), La Colline a des yeux (1977) et son remake hallucinant (2006), ainsi que la franchise Détour Mortel (2003-2021) qui transpose l’imagerie de la famille dégénéré au fond des bois. A noter qu'un troisième film autour des Firefly a vu le jour en 2019 : 3 From Hell.

    Dr. Oliver Thredson (American Horror Story S2)

    Avant la série Monstre, le prolifique Ryan Murphy nous a offert de très nombreuses séries. Nip/Tuck (2003-2010), Glee (2009-2015), American Crime Story (2016-), Feud (2017-), Pose (2018-2021) ou 9-1-1 (2018-) figurent ainsi parmi ses créations, tout comme l’incontournable American Horror Story, dont les saisons anthologiques revisitent l’horreur sous toutes ses formes et tous ses genres depuis 2011, chaque fois dans un nouveau cadre et une ambiance différente. C’est ainsi que la saison 2, baptisée Asylum, nous plonge dans les murs de la clinique psychiatrique de Briarcliff…

    (Attention, spoilers !) Parmi les soignants, il y a le Docteur Oliver Thredson (Zachary Quinto), le nouveau psychiatre de l’institut. Très différent du reste du personnel médical, il se distingue par son empathie, son calme et sa bienveillance. Une apparence qui cache en réalité son véritable visage : il n’est autre que « Bloody Face », le tueur en série qui terrorise la région. Il enlève et séquestre alors l’une des patientes, en qui il reconnaît sa mère disparue, et on découvre l’étendue de sa folie, lui qui dépèce des femmes pour se confectionner des masques et objets divers. Un goût pour la taxidermie humaine qui est directement inspiré de Ed Gein. Au-delà de ce personnage, cette saison 2, considérée comme l’une des meilleures du programme, brasse de nombreuses figures terrifiantes, entre démons, religieuses sadiques et médecins pervers. Et pour prolonger votre séjour à l’asile, je vous conseille Session 9 (2001),The Ward (2010)  Grave Encounters (2011) et Asylum Blackout (2012).

  • C’est la première star IA : 5 films qui nous ont préparés à Tilly Norwood

    C’est la première star IA : 5 films qui nous ont préparés à Tilly Norwood

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    « Nous voulons faire de Tilly la nouvelle Scarlett Johansson ou la nouvelle Natalie Portman ». La présentation de Tilly Norwood, actrice intégralement virtuelle générée par le studio Xicoia / Particle6, fait beaucoup de bruit dans le monde du cinéma. Les professionnels s'inquiètent (logiquement) face à cette nouvelle incursion de l’IA dans les métiers artistiques, déjà en quête d’un agent pour la représenter.

    Sa créatrice Eline Van der Velden - elle-même… scénariste et comédienne ! - tente de calmer la fronde et de rassurer. En parlant simplement d’un « nouvel outil » susceptible d’offrir « une autre manière d'imaginer et de créer des histoires » et qui « ne pourra jamais remplacer l'art et la magie de la performance humaine » (Variety). Elle pense toutefois que les spectateurs sont déjà prêts à accepter des idoles virtuelles : « Le public ? Il se soucie de l'histoire, pas de savoir si la star est en vie. »

    Depuis quelques jours, actrices, acteurs et syndicats (SAG-AFTRA à Hollywood, Equity au Royaume-Uni) manifestent avec de plus en plus de bruit leur désaccord et leurs inquiétudes face à cette innovation. Ils dénoncent non seulement le risque de remplacement et de précarisation des comédien.nes dans le futur, mais aussi l’absence de transparence (et de rémunération) sur les sources humaines ayant nourri cette création.

    « Ce personnage n'a aucune expérience de vie, aucune émotion, et d'après ce que nous avons constaté, le public n'est pas intéressé par des contenus générés par ordinateur, déconnectés de l'expérience humaine », explique la SAG-AFTRA dans un communiqué. « Cela ne résout aucun problème ; au contraire, cela crée le problème de l'utilisation illégale des performances d'acteurs pour les priver de travail, menaçant ainsi leurs moyens de subsistance et dévalorisant le talent artistique humain. »

    Ce débat majeur risque d’alimenter les discussions dans les semaines et mois à venir, alors que les outils IA (de création graphique et vidéo notamment) se développent et s’améliorent à vitesse exponentielle. Et comme souvent dans la science-fiction, le cinéma nous avait déjà sensibilisé à la question. La preuve avec cinq œuvres visionnaires retenues par JustWatch, qui ont un écho bien différent aujourd’hui.

    Final Fantasy : les créatures de l'esprit (2001)

    En 2001, les studios Square Pictures dévoilent Final Fantasy : les créatures de l’esprit. Sous la houlette de Hironobu Sakaguchi, créateur de la franchise culte de jeux vidéo, le long métrage nous entraîne en 2065 sur une Terre envahie de créatures fantomatiques que la scientifique Aki Ross tente d'éradiquer, aidée d’une escouade de soldats. A sa sortie, le film divise. Les fans de la saga n’y retrouvent pas l’univers magique et les monstres qu’ils apprécient, l’histoire optant pour une science-fiction plus classique. Les amateurs d’animation, eux, n’adhèrent pas à la prestation froide des interprètes en pixels. On découvre néanmoins un spectacle inédit (c’est la toute première production animée photo-réaliste de l’histoire), à rapprocher dans sa démarche de Beowulf (2007) ou des animé Starship Troopers (2017) et Resident Evil (2008), et dans son univers deAppleseed (2004) ou Oblivion (2013).

    Mais pourquoi faire figurer Les Créatures de l’esprit dans cette liste ? Tout simplement parce que l’idée initiale, au-delà du récit en lui-même, était d’introniser Aki Ross (doublée par Ming-Na Wen) comme la première star virtuelle. Pour la promotion du film, elle « pose » d’ailleurs en bikini en page centrale de magazines masculins ! Et dans la foulée, ses créateurs l’imaginent comme la vedette récurrente des productions du studio, au-delà du cadre de la franchise Final Fantasy. La sensation de « uncanny valley » (ou « vallée de l'étrange ») provoquée par ces protagonistes pas tout à fait humains, ainsi que l’énorme échec du long métrage au box-office - qui mènera d’ailleurs à la fermeture de Square Pictures - mettront un terme à cette ambition. Mais dès 2001, on y pensait déjà.

    S1m0ne (2002)

    L’année suivante, le visionnaire Andrew Niccol, réalisateur-scénariste de Bienvenue à Gattaca (1997) et scénariste de Truman Show (1998), dévoile S1m0ne (2002). Si le film est moins bien reçu que ces deux précédentes claques, il a le mérite d’adresser avec vingt ans d'avance le dilemme généré par la création de Tilly Norwood. On y suit un réalisateur en  difficulté (Al Pacino), planté par son actrice principale en plein tournage, qui trouve LA solution à son problème dans un logiciel de pointe : créer en secret une comédienne virtuelle. Seulement, il n’avait pas prévu que Simone deviendrait une star planétaire…

    A la fois léger et cynique, le long métrage est avant tout une fable grinçante sur Hollywood et le star-system. Tel un Dr. Frankenstein 2.0, notre cinéaste voit sa créature lui échapper, au point de s’entendre répondre, alors qu’il hurle qu’il a fait Simone… que c’est Simone qui l’a fait. Très en avance sur son temps, S1m0ne a été un film précurseur pour Her (2013) ou Ex Machina (2015). Il peut cependant diviser car écartelé entre plusieurs genres : la comédie quand Al Pacino cherche à dissimuler son énorme supercherie, la satire du microcosme hollywoodien, la science-fiction tirant le fil de Programmé pour tuer (1995)… Il est cependant à voir pour cet aspect visionnaire. Et personnellement, alors que j’ai interviewé Rachel « Simone » Roberts au Festival de Deauville à mes débuts de journaliste cinéma, c’est très étrange de voir un tel postulat devenir réalité avec Tilly Norwood.

    Le Congrès (2013)

    En 2008, le monde de l'animation reçoit de plein fouet la claque Valse avec Bachir, introspection cauchemardesque au cœur de la mémoire et de la Guerre du Liban. Son réalisateur Ari Folman revient cinq ans plus tard avec Le Congrès (2013), adapté du roman de Stanislaw Lem. Il est aussi question ici de création virtuelle alors qu’une actrice accepte que son image, sa voix et ses émotions soient scannées et utilisées par un grand studio pendant vingt ans en échange d’un juteux contrat. En signant, elle consent à ne plus jamais exercer son métier et à disparaître, avant de revenir comme invitée d’honneur d’un congrès technologique célébrant l’avènement d’un monde virtuel…

    La grande force du long métrage, c’est son mélange entre animation et prises de vues réelles, où Robin Wright joue son propre rôle. Comme une mise en abîme d’un système avide de prolonger ad vitam l’existence de ses icônes. L’acteur cesse alors d’être un être humain pour devenir un personnage utilisable à loisir. Un postulat pas si éloigné de cas récents, comme la résurrection de Peter Cushing dans Rogue One (2016) ou le contrat signé par James Earl Jones avant sa mort pour que sa voix continue à incarner Dark Vador dans l’univers Star Wars. Au-delà du fond, qui aborde la perte d’identité, la marchandisation de soi et le rapport au virtuel, le résultat, très différent de Valse avec Bachir, peut surprendre avec deux approches visuelles très distinctes et une animation onirique, métaphorique et surréaliste (voire chaotique), dans la même veine que A Scanner Darkly (2006) ou Paprika (2006).

    Belle (2021)

    « Bienvenue dans le monde de U… » Dans cet univers virtuel aux possibilités infinies, chacun.e peut être qui il/elle veut. Suzu, une adolescente complexée et marquée par la disparition de sa mère, y prend les traits de Belle, propulsée grâce à ses chansons en icône musicale aux 5 milliards de followers. Si cette gloire soudaine bouleverse sa vie, l’obligeant à mener de front deux existences totalement opposées entre monde réel et monde digital, sa rencontre avec un mystérieux avatar surnommé La Bête va l’entraîner dans une relation inattendue.

    Nouveau bijou animé de Mamoru Hosoda (La Traversée du temps, Les Enfants Loups), le film est évidemment une variation musicale et interconnectée de La Belle et la Bête qui revisite certains éléments incontournables du conte (le château abandonné, la danse dans la salle de bal…). Au-delà de ça, Belle interroge la notion d’idole virtuelle, puisque même si Suzu la dirige en coulisses, son avatar est la vedette incontournable de U au point d’avoir presque une existence propre aux yeux de ses fans. Avec l’adoration et les dérives que cela peut entraîner dans la « vraie vie ». Le résultat rappelle notamment l’univers de Summer Wars (2009) ou Ready Player One (2018) et le sujet des anime Idol Memories (2016) et Miss Monochrome (2013-)... avec une pointe du phénomène K-Pop Demon Hunters (2025) pour les scènes musicales (chantées par Louane en VF).

    Black Mirror : Hôtel Rêverie (2025)

    Oui, je sais. Hôtel Rêverie n’est pas à proprement parler un film, mais le troisième épisode de la saison 7 de Black Mirror (2011-) lancée en avril 2025 sur Netflix. Mais je le vois personnellement comme un « mini-film », comme tous les segments génialement glaçants qui composent cette anthologie d’ailleurs, qui interroge notre rapport aux nouvelles technologies. Pour le dire autrement, cette série est un peu comme une version 3.0 de La Quatrième Dimension (1959-1964) dont chaque chapitre ouvrait notre imaginaire, tel un recueil de nouvelles cinématographiques.

    Dans Hôtel Rêverie, on accompagne une comédienne (Issa Rae) dans une simulation virtuelle censée recréer l’univers d’un classique du 7e Art des années 40 en donnant une existence propre aux personnages, afin d’en faire un remake high tech. Suite à un incident informatique, elle va découvrir que sa partenaire (Emma Corrin) a désormais une conscience qui lui est propre, au point de sortir du scénario et d’entamer une relation amoureuse avec elle. Là encore, la frontière entre réel et simulation se floute, comme l’avait fait le méconnu mais passionnant Passé Virtuel (1999) ou la série Westworld (2016-2022). Côté esthétique, les cinéphiles apprécieront l’hommage à l’esthétique rétro de Casablanca (1943) et Brève Rencontre (1945). 

  • French Lover(s) : les meilleures romcom françaises des 25 dernières années

    French Lover(s) : les meilleures romcom françaises des 25 dernières années

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Non, la comédie romantique - ou « romcom » pour les puristes - n’est pas uniquement réservée aux films américains ! Le cinéma français sait lui aussi naviguer dans ce genre très codifié, qui met en scène un jeu savoureux de « je t’aime moi non plus », des seconds rôles aussi hilarants qu’attachants, des quiproquos et situations cocasses, des déclarations enflammées et un esprit résolument feel-good avec une tonalité pop, colorée et acidulée.

    Le French Lover (2025) Omar Sy en est d’ailleurs le dernier exemple en date. Devant la caméra de Nina Rives, il campe un célèbre acteur qui va craquer pour une serveuse en galère (la charmante Sara Giraudeau) pour un Coup de foudre à Notting Hill (1999) inversé à même de faire battre le cœur des abonné.es Netflix. Entourés de la pétillante Agnès Hurstel, de l’affectueuse Pascal Arbillot et du tendre Alban Ivanov, les deux tourtereaux forment un couple aussi imprévu qu’évident. Bref, tout ce qu’on aime dans le genre. 

    Si vous voulez continuer à vibrer, bien au chaud sous un plaid et avec un pot de glace à portée de main, JustWatch vous propose une sélection du meilleur de la « french romcom » de ces dernières années (totalement subjective, basée sur mon petit cœur qui bat à moi !). Omar Sy, Audrey Tautou, Alain Chabat, Vanessa Paradis, François Civil, Virginie Efira, Romain Duris, Alexandra Lamy, Pierre Niney : elles et ils devraient vous charmer sans modération. Et on se demande au passage comment certains de ces films n’ont pas encore eu leur remake US…

    20. Anges & Cie (2025)

    Anges & Cie (2025) est la petite dernière de cette liste de french romcom, et elle mérite un coup de projecteur après une carrière en salles très discrète (à peine 112 000 entrées en juin dernier). Le concept derrière cette comédie romantique est pourtant intéressant, puisqu’on y suit les agissements d’anges gardiens, reconnaissables à leur uniforme violet, qui accompagnent nos pas d’humains. Et notamment ceux de Paul (Julien Pestel) et Léa (Shirine Boutella), deux âmes qui vont se rencontrer dans un ascenseur un soir de Réveillon et qui vont se recroiser, quelques années plus tard, alors que lui est sur le point de se marier. Ils sont accompagnés par deux guides que tout oppose (Elodie Fontan et Romain Lancry), et on aime beaucoup leurs petits stratagèmes pour aider ou contrecarrer le destin. Le film ne révolutionne pas le genre mais reste un spectacle très mignon, qui aurait pu faire un programme court très sympathique façon Scènes de ménages (2009-), à l’image des capsules qui ont été postées sur les réseaux sociaux en amont de la sortie. Entre Dogma (1999), Un jour sans fin (1993), Didier (1997), The Good Place (2016-2020) et Miracle Workers (2019-2023), le film revendique l’esprit du classique Une question de vie ou de mort (1946) comme inspiration majeure.

    19. Situation amoureuse : c’est compliqué (2014)

    Dans Le Mariage de mon meilleur ami (1997), on suivait un triangle amoureux entre deux futurs mariés et Julia Roberts du point de vue de cette dernière, obligée d’assister à l’union de celui qu’elle a toujours aimé. Dans Situation amoureuse : c’est compliqué (Grand Prix au Festival de l'Alpe d'Huez 2014), Manu Payet déplace le regard pour raconter une histoire similaire, alors qu’il voit ressurgir dans sa vie de futur marié « la plus belle fille du lycée » à qui il n’a jamais osé déclarer sa flamme. Comment choisir entre Anaïs Demoustier et Emmanuelle Chriqui (oui, la Sloan de la série Entourage ici dans son tout premier rôle en français) ? Faut-il tout gâcher pour réaliser un fantasme adolescent ? La réponse dans cette romcom divertissante qui vaut surtout le détour pour ses dialogues et ses seconds rôles, notamment Jean-François Cayrey et Jean-Charles Clichet en meilleurs potes aux conseils aussi bourrins qu’hilarants, très inspirés de l’humour des comédies potaches de Judd Apatow et des frères Farrelly que Manu Payet affectionne.

    18. Toute première fois (2015)

    Trois ans avant Love, Simon (2018), qui proposait la première teen comedy et romcom gay d’un grand studio outre-Atlantique, Toute première fois (2015) croisait déjà comédie romantique et homosexualité/bisexualité avec humour et sensibilité. Devant la caméra de Noémie Saglio (future créatrice de la série Plan Coeur) et Maxime Govare (futur réalisateur des Crevettes pailletées, 2019), Pio Marmaï, heureux en couple avec Lannick Gautry, se réveille dans le lit… d’une femme pour qui il craque. Un faux pas qui va évidemment bouleverser son existence. On aime ici le ton décomplexé, bienveillant et contemporain du long métrage, le mélange entre légèreté et tendresse, la relation entre le héros et son meilleur pote Franck Gastambide, Camille Cottin qui sort du personnage de Connasse, le repas de famille… Bref, beaucoup de raisons de faire de cette première fois un visionnage plus que recommandé, surtout si vous aimez les films de Judd Apatow (40 ans toujours puceau, En cloque mode d'emploi) et la romance Imagine Me & You (2006). 

    17. L’Amour c’est surcoté (2025)

    Voir les hilarants Hakim Jemili et Laura Felpin jouer les couples de comédie romantique a quelque chose de surprenant. Pour tout dire, on attendait plus les deux humoristes en seconds rôles comiques de romcom. Et pourtant le pari est gagnant car leur relation dans L’Amour c’est surcoté (2025), débutée au vestiaire d’une boîte de nuit, est vraiment touchante avec beaucoup de blessures, de non-dits et de masques susceptibles de contrecarrer cette romance naissante. On découvre ici la sensibilité de ces deux pros de la vanne qui, comme leurs personnages, acceptent de sortir de leur zone de confort. Et c’est extrêmement plaisant. Tout comme la bande qui les entoure, notamment Benjamin Tranié en roue libre dans ses vannes pas très politiquement correctes. Pour son premier long métrage, Mourad Winter adapte son propre roman avec talent, dans la même veine que Simple comme Sylvain (2023). On regrette juste que beaucoup de pistes soient lancées sans vraiment être creusées (l’ex en prison, la visite chez les parents, le mal-être d’Isma, la coloc…). Un film inégal donc, mais prometteur !

    16. Hors de Prix (2006)

    Dans le grand monde, on dit « aventurière » et « homme de compagnie ». Mais concrètement, dans Hors de Prix (2006), Gad Elmaleh et Audrey Tautou monnayent leurs charmes auprès des riches client.es d’hôtels de luxe. Elle comme mode de vie, lui pour tenter de la séduire. Cette intrigue qui pourrait sembler vulgaire est en réalité enlevée et élégante, grâce à l’écriture et la mise en scène de Pierre Salvadori qui revendique de s’inspirer des films d’Ernst Lubitsch (Jeux Dangereux, Haute Pègre, Rendez-vous…) comme boussole. Entre Pretty Woman (1990) et Coup de foudre à Manhattan (2003), avec le standing de la french riviera, le long métrage montre qu’Audrey Tautou n’est pas uniquement « Amélie Poulain » et que Gad Elmaleh peut être un premier rôle romantique crédible, comme il le fut d’ailleurs la même année dans un rôle très proche dans La Doublure (2006). Et attention, il ne faut ne pas confondre Hors de Prix et Quatre étoiles (2006), qui se déroule aussi dans le monde des établissements de haut standing avec Isabelle Carré et José Garcia.

    15. L’Amour c’est mieux à deux (2010)

    Vous le verrez, Virginie Efira sera très présente dans cette sélection romcom. En 2010 toutefois, elle n’est pas encore la comédienne incontournable qu’elle deviendra par la suite. Venue de la télévision (elle présentait La Nouvelle Star, souvenez-vous !), l’actrice belge enchaîne les petits rôles avant d’exploser dans L'Amour c'est mieux à deux (2010). Face à Clovis Cornillac en éternel romantique qui rêve des hasards de l’amour et Manu Payet, son meilleur ami pour qui tout se résume au sexe, cette « Cameron Diaz à la française » (selon les réalisateurs Dominique Farrugia & Arnaud Lemort) illumine cette variation sur les rencontres des trentenaires parisien.nes. C’est frais, c’est drôle, c'est moderne, avec de solides seconds rôles (Annelise Hesme, Jonathan Lambert, Laurent Lafitte, Shirley Bousquet…) et un esprit choral dans la lignée de Modern Love (2008).Et surtout, le film consacre Virginie Efira comme la french queen de la comédie romantique.

    14. Ma vie en l’air (2004)

    Si comme moi, vous aimez l’humanité et la délicatesse de Rémi Bezançon (auteur du formidable Le Premier jour du reste de ta vie, 2008), vous embarquez avec plaisir pour son premier long métrage. Dans Ma vie en l’air (2005), on suit un trentenaire terrifié par l’avion, phobie qui l’empêche de suivre celle qu’il aime à l’autre bout du monde : échoué sur son canapé avec son coloc et ami d’enfance, il voit débarquer dans sa vie une nouvelle voisine qui va bouleverser sa vie. Au coeur du film, il y a un trio impeccable : Vincent Elbaz en héros maladroit, Gilles Lellouche en glandeur attachant et Marion Cotillard en jeune femme indépendante. Et il y a aussi des questions plus profondes sur nos choix. Ma vie en l’air y répond avec humour et mélancolie, comme un miroir lumineux au plus dramatique -mais tout aussi réussi- Ensemble, c’est tout (2007) où excellent Audrey Tautou, Guillaume Canet et Laurent Stocker.

    13. 20 ans d’écart (2013)

    Au cinéma, c’est toujours risqué de simuler l’amour… car les sentiments peuvent rapidement s’inviter dans l'équation. Virginie Efira va en faire l’expérience dans 20 ans d’écart (2013), dans lequel un quiproquo improbable va faire croire qu’elle entretient une relation avec un jeune étudiant (Pierre Niney) : de quoi moderniser son image professionnelle et faire d’elle une nouvelle icône de la mode. Mais que faire quand le gamin de 19 ans et cette « cougar » improvisée de 38 ans craquent vraiment l’un pour l’autre ? Comme La Proposition (2009) avec Sandra Bullock et Ryan Reynolds, 20 ans d’écart revisite l'idylle contractualisée avec beaucoup d’humour (la visite de Virginie Efira dans l’école de Pierre Niney est savoureuse) et d’amour (on craque vraiment pour cette romance impossible). On est quelque part entre Working Girl (1988), Sex and the City (1998), Le Diable s’habille en Prada (2006) et Le Lauréat (1967), avec une vraie patte parisienne. Et on valide !

    12. Tout le monde debout (2018)

    Oui, Franck Dubosc est le Patrick Chirac de la trilogie Camping (2006-2016). Et le séducteur (très) lourd de nombreux one-man-shows. Mais ce serait dommage de le réduire à ce rôle de lover ringard, car dans Tout le monde debout (2018), sa toute première réalisation, il propose une comédie romantique étonnante sur fond de… handicap moteur. Menteur invétéré, il adopte le fauteuil roulant pour charmer une auxiliaire de vie (Caroline Anglade), mais rencontre rapidement sa grande sœur (Alexandra Lamy), réellement hémiplégique. De ce quiproquo naît un joli film, qui brasse le mensonge joyeux de L’Arnacoeur (2010) et le rire bienveillant et rassembleur de Un pt’it truc en plus (2024). Avec sensibilité et humour, Franck Dubosc livre ici une belle surprise, sorte de « Intouchables (2011) de la romcom », qui s’appuie sur un grand cœur et des seconds rôles savoureux (Elsa Zylberstein et Gérard Darmon en tête). Pour l’anecdote, si le titre du film vous rappelle quelque chose, c’est normal : il reprend mot pour mot la bourde lancée par François Feldman en 1996 au public du 10e Téléthon !

    11. Un peu, beaucoup, aveuglément (2015)

    Est-ce que l’on se voit mieux… sans se voir ? C’est la jolie question que pose Un peu, beaucoup, aveuglément (2015) qui repose sur un concept digne de l’émission de téléréalité Love Is Blind (2020-). Séparés par un mur très peu insonorisé, Machin, un misanthrope bourru (Clovis Cornillac), et Machine, une jeune pianiste introvertie (Mélanie Bernier), vont nouer un dialogue et une relation profonde sans jamais se croiser et sans jamais réduire leurs sentiments naissants aux apparences. Finiront-ils ensemble ? La réponse dans ce premier long métrage imaginé par Cornillac et sa pétillante compagne Lilou Fogli. Quelque part entre une romcom anglo-saxonne et un huis clos théâtral, le film est un petit bonbon feel-good et poétique, qui assume sa naïveté et sa simplicité. On y retrouve le même esprit que dans des films comme La Garçonnière (1960), Nuits blanches à Seattle (1993) et Vous avez un message (1998).

    10. L’Arnacoeur (2010)

    L’Arnacoeur (2010), c'est un « briseur de couple professionnel », une sorte de anti Hitch engagé pour éloigner les femmes de relations toxiques. Pour cela, il utilise des mises en scène inventives, son équipe de choc (sa sœur et son inénarrable mari) et son talent inné pour la séduction. Il n’avait juste pas prévu que sa nouvelle cible le fasse chavirer… A partir d'un concept de comédie à la Alibi.com (2017), Pascal Chaumeil livre une romance très réussie pour son premier long métrage (avant de poursuivre dans le genre avec Un plan parfait, 2017). Le chassé-croisé amoureux entre Vanessa Paradis et Romain Duris fonctionne bien, avec en point d’orgue leur hommage à la choré de Dirty Dancing (1987). Le duo François Damiens / Julie Ferrier est hilarant. Et les fans de The Walking Dead (2010-2022) reconnaîtront Andrew « Rick Grimes » Lincoln en fiancé britannique. Alors pourquoi ne pas classer L’Arnacoeur plus haut dans le classement ? Parce que j’ai toujours trouvé le couple -et le film- un peu artificiels. On a le droit de ne pas être d’accord ! D’ailleurs, 3,7 millions de spectateurs ont pensé le contraire en salles. C’est pour ça que cette romcom a toute sa place ici. Mais pas dans le top.

    9. La Chance de ma vie (2011)

    Troisième entrée romcom de cette liste pour Virginie Efira, décidément incontournable dans le genre. Dans La Chance de ma vie (2011), elle fait des merveilles en designeuse qui a le malheur de croiser le chemin d’un conseiller matrimonial (François-Xavier Demaison) qui porte la poisse à toutes celles dont il tombe amoureux. La carrière, la santé et la vie amoureuse de la jeune femme peuvent-elles survivre à ce chat noir ? Devant la caméra de Nicolas Cuche (Prêt à tout, Pourris gâtés), la comédienne est une vraie Pierre Richard au féminin, victime de tous les coups du sort possibles et imaginables, entre quiproquos, chutes et allergie. Et on aime beaucoup ! Bien sûr, le film n’échappe pas aux ficelles et clichés de la comédie romantique, il est parfois un peu prévisible mais qu’importe, on passe un délicieux moment pendant 1h27mn.

    8. Populaire (2012)

    Si vous aimez la screwball comedy (sous-genre des années 30 dont New York-Miami, L'Extravagant Mr. Deeds et L'Impossible Monsieur Bébé sont des incontournables) et les classiques US des années 50 (Drôle de frimousse, Confidences sur l’oreiller, Comment épouser un millionnaire…), vous devriez adhérer à la proposition de Populaire (2012) qui assume son côté rétro tout en instillant beaucoup de modernité. On y découvre une jeune secrétaire (Déborah François) qui tape à la machine comme personne prise sous l’aile d’un patron ambitieux (Romain Duris) qui décide d’en faire une championne… de concours de vitesse dactylographique. Entre élégance old school, film sportif et romcom pétillante, Populaire est un long métrage qui mérite vraiment d’être (re)découvert. C’est un peu le Bye Bye Love (2003) français, et on en redemande !

    7. Avignon (2025)

    Avec trois prix au Festival de l’Alpe d’Huez, qui célèbre chaque année les meilleures comédies, Avignon (2025) est l’un des films incontournables de l’année. Sincère et rafraîchissant, le premier long métrage de Johann Dionnet - adapté de son court métrage Je joue Rodrigue - nous plonge dans les rues, les salles et les coulisses du Festival d’Avignon, qui devient chaque été la capitale du théâtre. C’est là que Baptiste Lecaplain, comédien d’une pièce de boulevard, va faire croire qu’il joue Le Cid pour impressionner et séduire une actrice (Elisa Erka) venue elle aussi en ville pour l’événement. Entre romcom et comédie de troupe, cette pépite drôle et attachante célèbre l’art de la scène, qu’il soit classique ou populaire, sans occulter la précarité du métier et les rivalités du milieu. Le tout porté par une bande chaleureuse et attachante (Alison Wheeler, Lyes Salem, Rudy Milstein, Constance Carrelet…) qui rappelle beaucoup la dynamique d’un Radiostars (2012) et l’esprit d’un Edmond (2019).

    6. Parents d’élèves (2020)

    Sur le papier, Parents d’élèves (2020) est une comédie familiale entre parents, profs et élèves. Je le classe personnellement dans les très bonnes romcom, car on retrouve au centre de cette histoire le joli couple Camélia Jordana /  Vincent Dedienne. Elle, c’est une jeune prof impliquée. Lui, c’est un babysitter qui va se faire passer pour le père de l’enfant qu’il garde. Le moyen idéal pour se rapprocher de la maîtresse… Entre réunions, sorties et kermesse, le film nous fait traverser toute une année scolaire avec le cœur battant, en attendant que les deux tourtereaux finissent par se séduire. A leurs côtés, la bande des parents (emmenée par Alix Poisson et Samir Guesmi) est très drôle, tout comme les enfants. C’est Noémie Saglio (Connasse, Plan cœur, Toute première fois…) qui dirige tout ce petit monde. Si vous avez aimé Ma reum (2018) et Daddy Cool (2014) côté français, et des films comme Un flic à la maternelle (1990) ou Babysittor (2005) côté US, Parents d’élèves est quelque part au milieu. Et c'est très sympa.

    5. Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain (2001)

    Il y a beaucoup de choses dans Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain (2001). Les « aime / aime pas » aussi anecdotiques que géniaux. Montmartre et Paris revisités par Jean-Pierre Jeunet. Les seconds rôles mémorables (Isabelle Nanty, Dominique Pinon, Jamel Debbouze, Yolande Moreau, Rufus, Urbain Cancelier, Serge Merlin…). La narration d’André Dussollier. La musique de Yann Tiersen. Un nain de jardin, des ricochets, des photomatons, une boîte de souvenirs, aussi. Mais il y a surtout la romance douce et timide entre Audrey Tautou et Mathieu Kassovitz, qui se cherchent pendant une bonne partie du long métrage autour d’un album photo. Inclassable et feel-good, ce conte hors du temps est en son coeur une très jolie romcom autour d’une jeune femme tournée vers les autres qui va enfin accepter de s’occuper (un peu) d’elle-même. Le film brille par sa tendresse, son inventivité visuelle et sa naïveté, et peut être rapproché de Minuit à Paris  (2011), Moonrise Kingdom (2012) ou La Science des Rêves (2006).

    4. Mensonges et trahisons et plus si affinités… (2004)

    Mensonges et trahisons et plus si affinités… (2004) est à l’image d’Edouard Baer : décalée et inclassable. Avec un pitch comme seules les romcom savent en proposer : un écrivain en pleine crise existentielle quitte sa petite amie alors qu’il doit rédiger la biographie d'un footballeur professionnel dont la femme… n'est autre que celle avec qui il a failli conclure dans ses jeunes années. Premier long métrage du regretté Laurent Tirard (qui signera par la suite Molière, Un homme à la hauteur et le scénario de Prête-moi ta main), le film brille par son rythme, son sens du dialogue et sa douce ironie alors que s’enchaînent quiproquos et faux semblants. Face au dandy Baer, Marie-Josée Croze, Clovis Cornillac et Alice Taglioni complètent le quatuor de choc et de charme de cette comédie romantique enlevée et élégante, sorte de version cynique du cinéma d’Emmanuel Mouret. Personnellement, c’est l’une de mes romcoms de chevet, avec une mention spéciale pour les trois potes qui gravitent autour de notre anti-héros : Jean-Christophe Bouvet, Eric Berger et Jean-Michel Lahmi. 

    3. Les Emotifs Anonymes (2010)

    Dans « comédie dramatique », il y a « comédie ». C’est pour cela que j’ai choisi d’intégrer Les Emotifs anonymes (2010) à ce classement. Parce que j’aime d’amour cette comédie dramatique romantique, qui brille par sa subtilité et sa douceur en orchestrant l’idylle naissante entre deux grands timides maladifs. Lui (Benoît Poelvoorde) est directeur d’une fabrique de chocolats et a beaucoup de mal avec les interactions humaines. Elle (Isabelle Carré) est chocolatière et perd ses moyens à chaque prise de parole. Leur rencontre est absolument bouleversante. Et drôle aussi. Le réalisateur Jean-Pierre Améris, lui-même hyper-émotif, livre ici une romcom très personnelle, toute en dentelles, qui sublime l’anxiété sociale et irradie de bienveillance. C’est un bonbon (enfin... un chocolat, plutôt !) qui fait vraiment du bien, à rapprocher de Le Chocolat (2000) et La Délicatesse (2011), et où l’on croise un jeune Pierre Niney dans l’un de ses premiers rôles.

    2. Prête-moi ta main (2006)

    Dans Prête-moi ta main (2006), Alain Chabat est un « nez », engagé par les plus grands parfumeurs pour concocter leurs nouvelles fragrances. Car c’est un vrai talent de savoir mélanger les senteurs pour obtenir une odeur unique et parfaite. Le film d’Eric Lartigau est à cette image : un savant mélange d’amour, d’humour, de tendresse, de joies et de peines pour une romcom absolument parfaite, qui voit cet éternel célibataire engager Charlotte Gainsbourg afin de la présenter à sa famille comme son (horrible) fiancée pour être enfin débarrassé de la pression du mariage. Mais les sentiments vont évidemment s’en mêler… En transposant en France le concept du « love contrat » cher aux romances US (on pense à Pretty Woman, La Proposition ou 10 bonnes raisons de te larguer), Prête-moi ta main nous offre une petite bulle romcom dont les effluves nous habitent longtemps après. Comme un bon parfum, finalement. Une vraie réussite, à prolonger avec #Jesuislà (2020), également du tandem Chabat / Lartigau.

    1. Mon inconnue (2019)

    Prête-moi ta main (2006) a longtemps été, pour moi, ce qui se faisait de mieux dans la romcom française (et même en romcom tout court). Et puis est arrivée Mon inconnue (2019), pépite signée Hugo Gélin (d’ailleurs coscénariste et directeur artistique de French Lover). Au croisement de la comédie romantique et du film fantastique façon « et si », le film projette un auteur à succès dont la flamme pour sa compagne s’est éteinte dans une réalité parallèle où lui est professeur de français et elle pianiste virtuose. Ils ne se connaissent plus, et il va tout faire pour séduire à nouveau cette inconnue qu’il connaît si bien… Véritable bijou d’émotions et d’humour parfaitement ciselé, le long métrage assume ses inspirations anglo-saxonnes (Family Man, Un jour sans fin, Eternal Sunshine of the Spotless Mind) qu’il réinvente avec une vraie french touch, et il met en scène un couple de cinéma lumineux et évident : Joséphine Japy et François Civil. A leurs côtés, Benjamin Lavernhe est un formidable atout comique (et ping-pong !).

  • « F1 » : 5 films qui courent dans la même catégorie que Brad Pitt

    « F1 » : 5 films qui courent dans la même catégorie que Brad Pitt

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Avec F1® Le Film (2025), Brad Pitt vient de franchir la ligne des 3 millions d’entrées, s’offrant la troisième marche du podium de ses succès personnels au box-office français (derrière Ocean’s Eleven et Se7en) et la deuxième place du Top annuel 2025 (derrière Lilo & Stitch). Un triomphe public qui vient saluer une plongée immersive dans l’univers de la Formule 1, tournée sur de véritables circuits et dans de vrais bolides aux quatre coins de la planète.

    Dans la lignée de son Top Gun : Maverick (2022), le réalisateur Joseph Kosinski confronte un jeune pilote (Damson Idris) à un vieux « briscard » du bitume (Brad Pitt) qui va lui prodiguer ses conseils et lui transmettre son expérience et sa philosophie. Cet anti-héros au corps abîmé par des décennies de courses a d’ailleurs des agissements parfois un peu surprenants -et même assez peu glorieux- notamment quand il accroche volontairement ses concurrents pour recoller au peloton… Mais bon, c’est Brad Pitt, on lui pardonne !

    Si vous avez apprécié ce spectacle vrombissant, JustWatch vous propose une sélection de 5 longs métrages à (re)découvrir pour y retrouver le même esprit, que ce soit dans et hors de l'habitacle. Ce n’est pas toujours de la F1 -que les puristes me pardonnent pour cela- mais il y a des voitures, des drapeaux à damiers, des outsiders, des champions, des victoires, des défaites, de l’émotion… et beaucoup de vitesse !

    Jours de tonnerre (1990)

    Si le nom de Cole Trickle vous parle, c'est que vous avez vibré devant Jours de tonnerre (1990). Devant la caméra intense et dynamique de Tony Scott (qui refait un peu ici son propre Top Gun dans l’univers du sport automobile), Tom Cruise incarne ce pilote prometteur, tête brûlée qui va faire pas mal de dégâts sur les pistes NASCAR. Les conseils avisés de son directeur de course (génial Robert Duvall) vont alors lui permettre de passer d’outsider à champion. Spectaculaire et inspirant (j’ai « poncé » la VHS dans ma jeunesse, m’imaginant au volant du bolide jaune et vert Mello Yello), le long métrage rappelle beaucoup d’aspects de F1® Le Film (2025)... qui lui vole d’ailleurs quelques plans emblématiques ! On se dit même que Cole Trickle pourrait être un jeune Sonny Hayes (le personnage campé par Brad Pitt). D’ailleurs, le réalisateur Joseph Kosinski a révélé lui-même qu’il adorerait voir les deux personnages se rencontrer dans une suite/crossover entre les deux films. Le producteur Jerry Bruckheimer ayant œuvré en coulisses sur les deux blockbusters, cela pourrait bien se concrétiser… Moi j’ai hâte ! Pas vous ?

    Le Mans 66 (2019)

    En 2h33mn, Le Mans 66 (2019) raconte l’histoire vraie d’un ingénieur visionnaire et d’un pilote brillant, chargés par l’écurie Ford de livrer un véhicule capable de rivaliser avec les mythiques Ferrari sur le circuit des 24 heures du Mans en 1966. Sur le papier, on se dit que le sujet ne parlera qu’aux fans ultra-pointus de bagnoles et autres téléspectateurs d’Auto-Moto et Turbo… Et pourtant, à l’écran, le miracle opère ! Matt Damon et Christian Bale forment un duo parfait devant la caméra de James Mangold, qui trouve l’équilibre entre spectacle visuel (les séquences de courses sont impressionnantes, couronnées par les Oscars du montage et du son) et récit humain profond et touchant, avec des personnages sous tension pris dans une relation aussi amicale que conflictuelle face aux impératifs du sport-business. Malgré quelques inexactitudes historiques, on ne peut que recommander ce film qui a bien failli avoir… Tom Cruise et Brad Pitt comme stars ! Fou, non ?

    Cars 3 (2017)

    Cela peut surprendre de glisser un film d'animation dans cette sélection, et pourtant Cars 3 (2017) fait fortement écho à la dynamique des personnages de F1® Le Film (2025), en faisant de Flash McQueen un vétéran des circuits dépassé par la vitesse et la technologie de la nouvelle génération de champions. Le septuple vainqueur de la Piston Cup va alors accepter de s’engager sur la voie de la transmission, dans un émouvant passage de relais avec la fougueuse Cruz Ramirez. Effaçant un Cars 2 (2011) boursouflé de séquences d’action, d’espionnage et d’humour, cette troisième et ultime course permet aux studios Pixar de renouer avec l’esprit, la profondeur et l’émotion du premier Cars (2006). Le résultat est très réussi, et vous rappellera beaucoup Rocky Balboa (2006) / Creed (2015).

    Rush (2013)

    Avant que F1® Le Film (2025) ne s’impose comme la référence du film de Formule 1, il y a eu quelques tentatives comme Grand Prix (1966), Driven (2001) ou Michel Vaillant (2003) mais surtout Rush (2013). Centré sur la rivalité légendaire entre la McLaren du flamboyant James Hunt (Chris Hemsworth) et la Ferrari du méthodique Niki Lauda (Niki Lauda), le long métrage de Ron Howard (Apollo 13, 1995) est un biopic trop souvent oublié. Il brille pourtant par son interprétation, sa reconstitution des années 70, sa mise en scène sous tension des courses (la peur de l’accident plane en permanence et le crash du Nürburgring est terrifiant) et sa dramaturgie confiée au brillant Peter Morgan (The Queen, Frost / Nixon, The Crown). Le résultat est à la hauteur du duel entre les deux champions, comme l'est Borg/McEnroe (2017).

    Gran Turismo (2023)

    Quand Gran Turismo prend le départ en 2023, il est accompagné par beaucoup de scepticisme. Dont le mien. Il faut dire que la précédente adaptation de jeu vidéo de course, le poussif Need For Speed (2014), n’avait pas laissé que de bons souvenirs. Pourtant, le film de Neill Blomkamp (District 9, 2009) est une vraie bonne surprise, avec une histoire vraie mêlant jeune pilote outsider recruté sur consoles (Archie Madekwe), vétéran/mentor au grand cœur (David Harbour), enjeux impitoyables du sport-business et courses ultra-immersives. Ce qui n’aurait pu être qu'une énième transposition vidéoludique oubliable et une publicité géante pour Playstation est à l’arrivée un spectacle inspirant et touchant, qui fait découvrir au passage le parcours étonnant du gamer-pilote Jann Mardenborough. On peut notamment rapprocher le film du récent Rapide (2025), sorte de cousin français emmené par Paola Locatelli et Alban Lenoir.

  • Inoxtag, Mister V, Natoo…  : 5 films d’influenceurs français à voir

    Inoxtag, Mister V, Natoo… : 5 films d’influenceurs français à voir

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Ils et elles sont né.es sur smartphones, sur les réseaux sociaux ou sur Youtube, avec des envies plus ou moins prononcées de pouvoir s’essayer, un jour, à l'expérience du grand écran. La notoriété -qui se mesure en millions d’abonnés- aidant, des opportunités ont dès lors pu se présenter ces dernières années aux influenceurs, youtubeurs et autres vidéastes.

    Il y a eu des apparitions vocales (Squeezie dans Ratchet et Clank, Cyprien dans Bob l'éponge, le film : Un héros sort de l'eau) ou physiques (McFly et Carlito dans Astérix et Obélix). Des rôles plus conséquents (Hugo Tout Seul dans Avis de Mistral, Andy Raconte dans Epouse-moi mon pote, Antton Racca dans Apaches). Et des projets en tête d’affiche (Riadh Belaïche dans A la belle étoile, Jimmy Labeeu dans Le Correspondant, Norman Thavaud dans Pas très normales activités… et prochainement Lena Situations dans Spider Island).

    Tout n’est évidemment pas réussi ou mémorable (loin de là, même !), mais il y a quelques œuvres notables que JustWatch vous propose de découvrir ci-dessous.

    5. Le Manoir (2017)

    Soyons clairs : Le Manoir (2017) n’est pas un grand film. Mais si j’en parle ici, c’est qu’il a son importance culturelle en étant le premier long métrage pour le cinéma à être entièrement porté -ou presque- par un casting « digital native ». En l'occurrence Kemar (également co-scénariste), Natoo, Ludovik, Mister V, Jérôme Niel, Vincent Tirel et Baptiste Lorber, réunis dans un slasher à la française qui va lorgner du côté de Scary Movie / Scary Movie 2 pour son croisement entre humour et frissons.

    Le cocktail n’est pas toujours réussi, le scénario est très mince et les gags sont assez lourds, et le résultat parlera surtout aux fans des différents influenceurs (en rappelant au passage que le film était accompagné d’une interdiction aux moins de 12 ans lors de sa sortie en salles). Mais certains d’entre eux tirent leur épingle du jeu dans la comédie, et on salue l'esthétique du réalisateur et ancien clippeur Tony Datis, qui a signé depuis Marius et les Gardiens de la Cité Phocéenne (2025) avec le chanteur Soprano.

    4. McWalter (2025)

    Alors que le spoof movie a fait un retour en force sur grand écran cet été avec Y’a t-il un flic pour sauver le monde (2025), Prime Video joue la carte de la french parodie en cette rentrée avec McWalter (2025). Projet de cœur de Mister V, alias Yvick Letexier, le film fait renaître de ses cendres l’agent secret qu’il avait imaginé et campé dans plusieurs courts métrages Youtube il y a de cela quelques années, en le confrontant à un complot mondial et explosif qui fait de lui l’ennemi public numéro 1.

    Un esprit « ZAZ » (la saga Y’a t-il un flic et Hot Shots notamment) se dégage du long métrage, dont le mélange entre situations absurdes et esthétique léchée ressemble à un croisement entre Alarme Fatale (1993) et Last Action Hero (1993), avec un peu de l’esprit Sentinelle (2023). C’est plutôt efficace, si du moins on adhère à l’esprit foutraque et l’humour potache du projet. Très à l'aise dans son rôle de super-flic à la mémoire défaillante, Mister V est entouré d’un joli casting (Géraldine Nakache, William Lebghil, Vincent Dedienne, François Berléand… et Richard Darbois en guest vocal !) sous la direction soignée de Simon Astier (qui signe son premier long métrage après pas mal de séries, dont Hero Corp et Mortel).

    3. Rapide (2023)

    Un peu avant que Brad Pitt ne s’envole sur les circuits automobiles et les cimes du box-office, la pole position était française et s'appelait Rapide (2025). Distribué sous la bannière Universal Pictures International France, le long métrage lance Paola Locatelli sur les pistes aux côtés d’un Alban Lenoir moustachu, dans le rôle d’une jeune championne de karting qui tente de se faire une place dans le monde très masculin de la Formule 1.

    Ambitieux et immersif, Rapide a pu compter sur le savoir-faire du réalisateur Morgan S. Dalibert (AKA), le pilotage de David Jullienne (qui perpétue l’héritage de son légendaire grand-père cascadeur Rémy Julienne) et l'écurie française Alpine. Et sur le talent naissant de Paola Locatelli, plutôt convaincante dans son rôle d’outsider malgré les clichés inhérents au genre. Maintenant, soyons honnête, on est plus ici dans l’esprit Michel Vaillant (2003) que dans la catégorie de F1® Le Film (2025) et Le Mans 66 (2019). Mais le film mérite le coup d'œil.

    2. Un stupéfiant Noël ! (2023)

    Stupéfiante proposition que cette comédie de fin d’année, sortie en décembre 2023 sur Prime Video. Car Un stupéfiant Noël ! croise l’esprit de Noël (forcément) avec le body swap (film d’échange de corps) et la confrontation entre réalité et fiction. Concrètement ? Un flic dur à cuire est propulsé dans le corps du gentil héros du film préféré de sa fille… et inversement. Chacun va donc devoir réussir la mission de son alter ego pour retrouver son univers : démanteler un réseau de trafic de drogue pour l’un, et remporter un concours de patinage artistique pour l’autre !

    Ce qui ressemble sur le papier à un gloubiboulga improbable est une franche réussite à la bonne humeur communicative, où Matthias Quiviger -alias Ragnar Le Breton- et Eric Judor (incarnation parfaite du Ned Flanders des Simpson !) forment un tandem très sympathique. On retrouve l’esprit de Last Action Hero (1993), de Maman j’ai raté l’avion (1990) et de La Vengeance au triple galop (2021). De Pleasantville (1998) et Les Rois du patin (2007 aussi, porté par un joli casting où on retrouve avec plaisir Laura Felpin, Philippe Lacheau (également producteur), Alex Lutz, Kim Higelin, Bruno Sanches, François Vincentelli ou Guy Lecluyse en Santa Claus. Le résultat ? Une comédie qui dynamite le film de Noël !

    1. Kaizen - 1 an pour gravir l’Everest (2024)

    En 2024, Kaizen : 1 an pour gravir l’Everest est un événement sans précédent dans l’histoire de l’exploitation française. Sorti au cinéma pour quelques séances exceptionnelles avant sa mise en ligne sur Youtube, le documentaire d’Inoxtag attire plus de 300 000 spectateurs dans les salles de cinéma avant d’enregistrer 46 millions de vues (à date) sur la toile. Mais au-delà du phénomène, il y a un défi humain et sportif incroyable, celui d’une ascension a priori impossible tentée par l’influenceur après une année intense de préparation.

    Je ne connaissais Inoxtag que de nom, n’étant pas le public cible de ses vidéos. Et ce que j’avais vu sur la toile ne m’avait pas vraiment parlé ni même emballé. C’est donc vraiment à reculons que je suis allé découvrir le long métrage (2h40mn)... et j’ai sincèrement été « cueilli » par l’aventure humaine, par le spectacle vertigineux (les plans au drone sont hallucinants) et par l’ambition qui se dégage de cette entreprise. Tout n’est pas idéal, bien sûr (l’impact écologique, les placements de produits, la chronologie des médias…), mais le résultat est vraiment bluffant. Et inspirationnel. Si, comme le souhaite le vidéaste, cela peut amener son public à décrocher des écrans et sortir voir le monde, tant mieux !

    Mention spéciale - Les Dissociés (2015)

    Le collectif Suricate étant avant tout une bande (douée) d’auteurs, réalisateurs et comédiens, très éloignés finalement de l’univers « youtubeurs », il n’aurait pas été tout à fait juste de les inclure dans ce classement. Mais je tenais tout de même à recommander leur génial Les Dissociés (2015), comédie de body swap qui voit les personnalités changer de corps au moindre contact. Extrêmement bien interprété (bravo au trio Raphaël Descraques / Julien Josselin / Vincent Tirel, également à la caméra, à la plume et au montage !), le film est une petite pépite ultra-inventive… et gratuite. Jetez un oeil sur Youtube, vous ne le regretterez pas !

  • Conjuring, Annabelle, La Nonne… : la saga d’horreur dans le bon ordre !

    Conjuring, Annabelle, La Nonne… : la saga d’horreur dans le bon ordre !

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Les super-héros gravitent dans le Marvel Cinematic Universe, le DC Universe ou le Sony-Verse. Godzilla et Kong dominent leur MonsterVerse. Les amateurs de Karaté Kid et Cobra Kai montent sur les tatamis du Miyagi-verse. Et côté horreur, parallèlement aux classiques des Universal Monsters et aux nanars du Poohniverse, les fans de paranormal peuvent plonger dans les arcanes maléfiques du Conjuring Universe.

    A l’origine de cette lucrative franchise de dix films (plus de 2,7 milliards de dollars de recettes dans le monde à l’heure où j’écris ces lignes), il y a les enquêtes du couple Warren, spécialistes de l’occulte confrontés à des affaires terrifiantes. Leurs travaux ont ainsi permis aux producteurs de la saga de développer au fil des années des prequels et spin-off revenant aux origines de certaines entités. Avec, pour chaque chapitre, un tournage béni par un prêtre (!). On peut donc regarder cette décalogie dans l’ordre de sortie des longs métrages :

    • Conjuring : les dossiers Warren (2013)
    • Annabelle (2014)
    • Conjuring 2 : le cas Enfield (2016)
    • Annabelle 2 : la Création du Mal (2017)
    • La Nonne (2018)
    • La Malédiction de la Dame Blanche (2019)
    • Annabelle : la maison du Mal (2019)
    • Conjuring : sous l’emprise du Diable (2021)
    • La Nonne : la Malédiction de Sainte Lucie (2023)
    • Conjuring : l’heure du jugement (2025)

    Mais on peut aussi préférer un visionnage selon le déroulement chronologique de la franchise, que je recommanderais -malgré, parfois, quelques incohérences ou changements de comédiens- pour bien appréhender la manière dont cet univers maléfique s’organise autour des Warren. Suivez le guide JustWatch… si vous osez !

    NB : les films La Nonne / La Monja (2005) et La Malédiction de la Nonne (2018) ne font PAS partie de la franchise Conjuring, ne vous trompez pas !

    La Nonne - se déroule en 1952

    Nous sommes en 1952. Envoyés par l’Eglise pour enquêter sur le suicide d’une religieuse dans une abbaye roumaine, un prêtre au passé trouble et une jeune novice vont être confrontés à une entité démoniaque qui hante les lieux sous l’apparence d’une ténébreuse Nonne (2018). Quand le film sort, il s’inscrit comme le cinquième volet de la franchise : pourtant, en dévoilant l’origine du démon Valak, il pose les premiers éléments de l’univers en se raccrochant à Conjuring (2013) et Conjuring 2 (2018). L’horreur est ici plus atmosphérique que graphique, avec une ambiance poisseuse qui investit les murs d’un édifice religieux antique, entre vieilles pierres, couloirs poussiéreux et souterrains inquiétants. Un peu comme si le cadre du Nom de la Rose (1986) accueillait L’Exorciste la suite (1990) ou Le Prince des Ténèbres (1987).

    Révélé par Le Sanctuaire (2015), le réalisateur Corin Hardy met son savoir-faire au service d’une ambiance gothique inspirée des films de la Hammer, où s’illustre notamment Taissa Farmiga, la petite sœur de Vera Farmiga (qui interprète Lorraine Warren dans les Conjuring). Son allure innocente contraste parfaitement avec l’aura démoniaque dégagée par Bonnie Aarons sous le maquillage de la nonne, créature qui impose instantanément son iconographie au panthéon horrifique. On regrette juste un récit un peu simpliste et une surenchère de jump-scares pas toujours utiles, mais la sensation malaisante est bien là, avec des moments de vraie tension (le Père Burke enterré vivant, les prières conjointes pour éloigner le Mal…).

    Annabelle 2 : la Création du Mal - se déroule en 1955

    Trois ans plus tard, en 1955, la franchise Conjuring nous entraîne sous le soleil californien avec Annabelle 2 : la Création du Mal (2017), qui aurait pu tout aussi bien s’intituler Annabelle 0. En effet, il s’agit d’un prequel d’Annabelle (2014), lui-même prequel de Conjuring (2013). Vous suivez ? Ou comment un redoutable démon va prendre possession d’une jeune femme au sein de la maison d’un fabricant de poupées qui accueille des orphelines après la mort de sa fille Annabelle. Comme La Nonne (2018), le film mise sur une approche old-school qui privilégie l’ambiance et la montée en tension, avec quelques moments chocs.

    Le réalisateur David F. Sandberg cite volontiers La Maison du diable (1963) et Shining (1980) comme inspirations principales pour l’atmosphère et la musique du long métrage. Plébiscité pour son premier film Dans le noir (2016), il démontre une nouvelle fois son talent pour jouer avec les ombres et utiliser l’espace d’un huis clos, entre pièces interdites et placards qu’il ne vaut mieux pas ouvrir. Les aficionados de L'Orphelinat (2007) devraient apprécier cette relecture du film de maison hantée où l’approche visuelle est soignée et au service du malaise. Avec une connexion très bien vue avec la saga à la toute fin. 

    La Nonne : La Malédiction de Sainte Lucie - se déroule en 1956

    Fort du succès de La Nonne (2018), une suite est mise en chantier pour poursuivre la construction de l’histoire de l’entité démoniaque Valak. La Nonne : La Malédiction de Sainte Lucie (2023) se déroule quatre ans plus tard, en 1956, et voit Sœur Irène (Taissa Farmiga), désormais plus aguerrie, se rendre dans le sud de la France pour enquêter sur plusieurs décès attribués à l’entité démoniaque. Elle y retrouve Maurice (Jonas Bloquet), déjà présent dans le premier film et rattaché lui aussi aux époux Warren, et va devoir retrouver une relique disparue pour triompher dans son combat contre le Mal…

    Comme dans les deux précédents opus, l’esthétique est volontairement rétro et l’approche visuelle verse dans l’iconographie gothique pour faire monter la peur crescendo. Avec, comme un écho aux deux premières histoires de la chronologie, un combo « huis clos dans un cloître + religieuses + jeunes orphelines ». C’est peut-être là la limite du film, qui tourne un peu à la recette et qu’on regarde surtout pour compléter la mythologie et pour les apparitions de la Nonne. A ce titre, la scène du kiosque à journaux est extrêmement réussie. Mais en tant que fan de Conjuring, on sera un peu partagé devant le résultat, qui fait plus épisode de remplissage qu’autre chose, avec certains effets vraiment grand guignol qui versent plus dans L’Exorciste du Vatican (2023) que dans ce qui fait le sel de la franchise.     

    Annabelle - se déroule en 1967

    Annabelle (2014) reprend exactement là où se conclut Annabelle 2 : la Création du Mal (2017). En l'occurrence en 1967, alors que la poupée maléfique réapparaît chez un jeune couple (Annabelle Wallis et Ward Horton) qui attend son premier enfant. Les phénomènes paranormaux se multiplient autour du bébé, mais est-ce vraiment cette âme pure que le démon convoite ? Un prêtre proche des époux Warren (Tony Amendola) et une libraire attentionnée (Alfre Woodard) vont tout faire pour les aider à affronter l’entité démoniaque.

    Une belle ambiance 60’s traverse le film de John R. Leonetti, qui a œuvré comme directeur de la photographie de Conjuring (2013) et Insidious 2 (2013). Il navigue donc en territoire connu et maîtrisé et sa mise en scène est efficace, avec une ambiance à la Ouija (2014) et The Boy (2016) et un environnement résidentiel en huis clos rappelant notamment Rosemary’s Baby (1968) et The Grudge (2004). Mais on a le sentiment que le récit est un peu bâclé, produit à la hâte pour surfer sur le succès de Conjuring et la forte impression laissée par la poupée en ouverture du long métrage. Le final de Annabelle amène d’ailleurs à ce prologue…

    Conjuring : Les dossiers Warren - se déroule en 1968 & 1971

    S’il n’y avait qu’un seul film à voir au sein de la franchise, ce serait assurément Conjuring : les dossiers Warren (2013). C’est le tout premier à être sorti, et le cinquième dans la chronologie de l’histoire. On y fait la connaissance de Ed et Lorraine Warren (Patrick Wilson et Vera Farmiga), deux démonologues spécialisés dans les enquêtes occultes, les possessions et la chasse aux artefacts maudits. Après un prologue vraiment flippant situé en 1968 (mettant en scène, vous l’avez compris, cette chère Annabelle et son redoutable « Miss Me ? »), on les retrouve en 1971 alors qu’ils viennent en aide à la famille Perron : leur ferme, située à Harrisville dans le Rhode Island, semble en effet abriter une présence néfaste qui se manifeste à 03h07 et attaque le couple et ses filles…

    La grande réussite du long métrage, c’est de prendre son sujet au sérieux. L’interprétation est juste, la mise en scène est élégante et l’ambiance est terrifiante. Le jeu du « clap clap » dans la cave, l’entité sur l’armoire, la boîte à musique, la porte qui se referme dévoilant un coin sombre où l’on devine le Mal absolu… On est dans la terreur pure, celle qui remonte le long de l’échine et fait se dresser les poils sur les bras. Comme si le réalisateur James Wan, déjà adoubé dans le genre avec Saw (2004) et Insidious (2010), savait parfaitement comment tisser ET tirer les fils de la peur (j’ai personnellement eu du mal à dormir pendant quelques jours). Il est aidé en cela par l’histoire même des Warren, dont la caution « d’après de véritables enquêtes » a grandement décuplé le potentiel de trouille du film. Pour le dire autrement, Conjuring est L’Exorciste (1973) ou le Amityville (1979) des années 2010. Tout simplement.

    Annabelle : La Maison du Mal - se déroule en 1968 & 1969

    Si on devait replacer précisément Annabelle : La Maison du Mal (2019) au sein de la chronologie, il faudrait l’intégrer juste après le prologue de Conjuring (2013). En effet, ce troisième film dédié à la poupée maléfique s’ouvre en 1968 alors que les Warren la récupèrent auprès des deux infirmières victimes de ses méfaits… avant de se poursuivre un an plus tard, en 1969. Oui, le Conjuring Universe est décidément complexe ! C’est donc un épisode qui vient « s’insérer » dans la continuité de l’histoire, avec Ed et Lorraine comme personnages secondaires.

    Pièce maîtresse du musée de l’occulte construit par les Warren (une véritable collection de plusieurs objets maudits ou hantés exposés à Monroe dans le Connecticut), Annabelle va ici faire vivre un week-end de cauchemar à la fille du couple (Mckenna Grace) et ses babysitters, alors qu’elle réveille plusieurs entités prisonnières d’une pièce fermée à clé qu’il ne fallait évidemment surtout pas ouvrir. C’est ainsi qu’une mariée sanglante, un passeur macabre, un chien de l’enfer, un jeu de société possédé ou une télévision étrange vont s’animer dans la maison. Plus familial que les autres films, Annabelle 3 a des allures de Chair de poule (2015) avec un bestiaire qui terrorise des adolescents. C’est à regarder comme on va au train fantôme, mais pas comme un chapitre essentiel. A noter que le film est dédié à Lorraine Warren, décédée peu avant sa sortie le 18 avril 2019.

    La Malédiction de la Dame Blanche - se déroule en 1973

    Chapitre non-officiel de la franchise, La Malédiction de la Dame Blanche (2019) y est pourtant rattaché par la présence au générique de Tony Amendola, qui campait déjà le Père Perez dans Annabelle (2014). Une poupée qu’il évoque frontalement alors qu’il vient en aide à une mère de famille en 1973, cible d’une entité maléfique baptisée La Llorona. Figure iconique du folklore latino-américain (et sans aucun rapport avec la « Dame Blanche » qui apparaîtrait le long des petites routes françaises), cette entité prend l’apparence d’une femme éplorée après avoir noyé ses propres enfants, et qui apporte le malheur à quiconque l’aperçoit. Attention : ne pas confondre ce film avec La Llorona (2019).

    Ici, La Llorona prend pour cible les enfants de Linda Cardellini (la Velma de Scooby-Doo, 2002). L’occasion pour le réalisateur Michael Chaves, révélé par le court horrifique The Maiden (2016), de signer son tout premier long métrage au sein de l’univers, lui qui officiera par la suite sur trois autres films (La Nonne 2 et les deux derniers Conjuring en date). Assez oubliable, le film a le mérite d’élargir les frontières de la mythologie au-delà des Warren, comme l’avaient fait The Marked Ones (2014), Ghost Dimension (2015) et Next of Kin (2021) pour Paranormal Activity. Et de faire découvrir des croyances latines, comme Mama (2013)... ou Coco (2017) et Encanto (2021) dans un genre bien différent.

    Conjuring 2 : le cas Enfield - se déroule entre 1977 & 1979

    Après un prologue en 1976 dans l’iconique maison hantée d'Amityville -une affaire qui mit en lumière le travail des Warren à l'(époque- Conjuring 2 : le cas Enfield (2016) bondit entre 1977 et 1979, alors que le couple part en Angleterre pour enquêter sur une affaire de poltergeist qui se manifeste dans la banlieue de Londres. Canular orchestré par une petite fille (formidable Madison Wolfe) et sa famille en quête de médiatisation ou véritables phénomènes ? Ed et Lorraine vont tenter d’y voir clair face à des manifestations qui défient le rationnel, et notamment une nonne démoniaque (vous l’avez reconnue ?) qui hante la médium…

    L’affaire Enfield est l’un des cas les plus médiatisés et documentés de l’histoire du paranormal. Avec notamment des sources vidéo disponibles en ligne qui posent de vraies questions et provoquent de vrais frissons. Le film, comme son prédécesseur, est une nouvelle fois réussi, James Wan y injectant une approche assez différente, avec une image froide et pluvieuse « so british » qui donne au récit une ambiance à rapprocher de Poltergeist (1982), L’Emprise (1982) ou When the lights went out (2012). Comme dans Conjuring, le réalisateur prend son temps pour développer ses personnages. Et une nouvelle fois, sa mise en scène fait des merveilles pour créer la peur à partir d’éléments très simples : une télécommande de télévision, un fauteuil, un tableau, un drap, l’encadrement d’une porte ou une cave inondée. On regrettera juste une durée un peu longue (2h14), rallongée par un bestiaire grandiloquent où s’illustrent un vieil homme , un Crooked-Man (bien trop CGI pour y croire vraiment) et le démon Valak.

    Conjuring : sous l'emprise du diable - se déroule en 1981

    Une autre affaire emblématique des Warren est au centre de Conjuring : sous l’emprise du diable (2021). Nous sommes en 1981, et après le meurtre sauvage (22 coups de couteaux !) de son propriétaire, un certain Arne Cheyenne Johnson, soutenu par le couple, plaide l’homicide involontaire en invoquant une possession démoniaque au moment des faits. Ce procès, qui marque la toute première incursion du paranormal dans l’histoire judiciaire américaine, est le prétexte pour la franchise de mettre en scène Ed (affaibli après une crise cardiaque) et Lorraine dans une enquête sur fond de culte satanique.

    Celles et ceux qui -comme moi- attendaient un film de procès sur fond de fantastique seront sans doute déçus en découvrant ce troisième chapitre des Conjuring, qui recycle un peu tout ce qui a été vu précédemment. Notamment des souterrains poussiéreux, des visions macabres, des possessions et autres désarticulations où la peur est sacrifiée sur l’autel du spectaculaire (à ce titre, la scène du waterbed et la séquence dans la morgue sont assez réussies). Le résultat n’en reste pas moins efficace, avec une belle place donnée au passé et à l’amour des Warren, et s’inscrit dans la lignée de mélanges horreur-polar comme L’Exorcisme d’Emily Rose (2005) et Délivrez-nous du mal (2014). A noter que cette histoire a été adaptée à l’écran en 1983 dans le téléfilm Le Procès du démon porté par un jeune Kevin Bacon.

    Conjuring : l’heure du jugement - se déroule en 1964 & 1986

    Conjuring : l’heure du jugement (2025) s’ouvre en 1964 au moment de la naissance de Judy, la fille des Warren, pour se poursuivre en 1986. Usés et affaiblis par leurs enquêtes, les deux démonologues cherchent à s’éloigner du terrain pour se consacrer à des livres et conférences, mais un miroir maudit (ou conjuring mirror) va les confronter au tout premier démon croisé au début de leur carrière…

    Inspiré de l’histoire (supposée) vraie des phénomènes subis par Jack et Janet Smurl pendant quinze ans -déjà adaptée à l’écran en 1991 dans La Maison hantée- le long métrage est censé clore la franchise Conjuring. D’où le titre original The Last Rites / Les Derniers Sacrements. L’occasion pour Ed et Lorraine (Patrick Wilson et Vera Farmiga, toujours aussi impliqués et justes) de tirer leur révérence en faisant pour la première fois équipe avec leur fille (Mia Tomlinson) et leur gendre Tony Spera (Ben Hardy). Conclusion oblige, beaucoup de comédiens des anciens films apparaissent aux côtés de la véritable Judy Warren, qui fait une apparition clin d'œil et adoube ainsi l’univers qui a célébré le travail de ses parents.Succès oblige (le film est désormais le plus gros carton commercial de la saga au box-office avec plus de 400 millions de dollars de recettes), une deuxième phase serait en préparation. Et possiblement centrée sur Judy qui a hérité du don de sa mère et repris le flambeau.  Les Warren (et les démons) n’ont donc pas dit leur dernier mot !

  • Harry Potter : les films et séries des sorciers après la saga magique !

    Harry Potter : les films et séries des sorciers après la saga magique !

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Au mois de septembre, c’est la rentrée scolaire pour tous les élèves de l’Hexagone. Mais aussi pour ceux de l’école de sorcellerie de Poudlard. Très précisément le 1er septembre de chaque année, jour incontournable du Wizarding World imaginé par J.K. Rowling qui voit le fameux train Hogwart Express quitter la voie 9 ¾ de la gare londonienne de King's Cross pour emmener les jeunes sorcier.es vers leurs études, entre parchemins, potions et « Wingardium Leviosa ». 

    Emmenée par le nouveau trio Dominic McLaughlin / Arabella Stanton / Alastair Stout, une nouvelle adaptation de l’univers vient de rentrer en tournage au format série pour une saison 1 qui fera assurément l’événement en 2026 sur HBO Max. A cette occasion, JustWatch vous ramène quelques minutes dans la Grande Salle de Poudlard pour vous dévoiler ce que sont devenu.es celles et ceux qui ont incarné les élèves depuis la fin de la saga cinématographique.

    Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint et les principaux Gryffondor, Serpentard, Serdaigle et Poufsouffle (dont Robert Pattinson, Hero Fiennes Tiffin et notre chère Clémence Poésy nationale) vous attendent dans ce guide forcément magique. Et aussi dans la réunion Retour à Poudlard qui avait enchanté les fans en 2022.

    Daniel Radcliffe (Harry Potter)

    Le rôle de Harry Potter, « le garçon qui a survécu », aurait pu être une malédiction pour Daniel Radcliffe, comme Luke Skywalker l’a longtemps été pour Mark Hamill. Le comédien a pourtant su rebondir, s’essayant à de nombreux genres : l’horreur (La Dame en noir, 2012), le fantastique (Horns, 2012 ; Docteur Frankenstein, 2015), le biopic (Kill Your Darlings, 2013 ; Weird: The Al Yankovic Story, 2022), le film d’aventures (Le Secret de la cité perdue, 2022), le film de braquage (Insaisissables 2, 2016), et des rôles intenses qui lui ont permis de casser définitivement son image de jeune sorcier (Swiss Army Man, 2016 ; Imperium, 2016 ; Jungle, 2017 ; Guns Akimbo, 2019). Sans oublier ses multiples personnages dans la série déjantée Miracle Workers (2019-2023). Bref, Daniel Radcliffe a fait du chemin !

    Emma Watson (Hermione Granger)

    Interprète de la studieuse et courageuse Hermione Granger, championne toute catégorie des interrogations-surprises et des « points pour Gryffondor », Emma Watson s’est mise au service de plusieurs cinéastes remarqués après son passage à Poudlard : Sofia Coppola (The Bling Ring, 2013), Darren Aronofsky (Noé, 2014), Alejandro Amenábar (Régression, 2015) ou Greta Gerwig (Les Filles du Docteur March, 2019). L’actrice, qui a donné vie à Belle dans l’adaptation Disney live de La Belle et la Bête (2017) et joué son propre rôle dans le très drôle C'est la fin (2013), a mis sa carrière en pause depuis 2020.

    Rupert Grint (Ron Weasley)

    Moins en vue que ses deux partenaires après la fin de la saga magique, Rupert Grint, alias Ron Weasley, a mis quelques années avant de retrouver des rôles marquants, essentiellement dans des séries. On l’a ainsi vu en gangster dans Snatch (2017-2018), en inspecteur face à John Malkovich dans ABC contre Poirot (2018), dans l’angoissante Servant (2019-2023) imaginée par M. Night Shyamalan (qui l’engagera par la suite dans le film Knock at the Cabin en 2023), et dans un épisode du Cabinet de curiosités de Guillermo del Toro (2022).

    Tom Felton (Drago Malefoy)

    Souvenez-vous : dans la lignée de son rôle du méprisable Drago Malefoy, meilleur ennemi d’Harry Potter à Poudlard, Tom Felton est celui qui maltraitait le pauvre César dans La Planète des singes : les origines (2011). Le comédien a poursuivi sa carrière entre musique et plateaux de tournage, apparaissant notamment dans les films en costumes Belle (2013), En Secret (2013) et Ophélie (2019), le survival Against the Sun (2014), le péplum La Résurrection du Christ (2016), le biopic A United Kingdom (2016), la série de science-fiction Origin (2018) ou les films de guerre The Forgotten Battle (2021) et Burial (2023). Les fans de l’Arrowverse l’ont également vu sous le costume de Julian Albert / Doctor Alchemy dans 17 épisodes de la saison 3 de Flash (2014-2023). A l’automne 2025, Tom Felton reprendra son rôle de Drago Malefoy à Broadway dans la pièce Harry Potter and the Cursed Child.

    Bonnie Wright (Ginny Weasley)

    La dernière image de Bonnie Wright dans Harry Potter est celle d’une maman regardant ses enfants partir vers Poudlard depuis la voie 9 ¾. Après la saga, l’interprète de Ginny Weasley a poursuivi sa carrière d’actrice (La Relève, 2013 ; Before I Sleep, 2013 ; Who Killed Nelson Nutmeg?, 2015) mais elle s’est surtout illustrée derrière la caméra en dirigeant plusieurs courts métrages et clips musicaux (pour Sophie Lowe, et Pete Yorn & Scarlett Johansson) sous la bannière de sa société de production BonBonLumiere.

    Harry Melling (Dudley Dursley)

    Dudley Dursley, c’est le personnage de la saga que tous les fans adorent détester. Le cousin capricieux et méprisable de Harry Potter est campé par Harry Melling, dont la carrière post-magie a surpris tout le monde. Le comédien, extrêmement versatile, est ainsi apparu chez James Gray (The Lost City of Z, 2016), les frères Coen (La Ballade de Buster Scruggs, 2018), Joel Coen (Macbeth, 2021) ou Harry Lighton (Pillion, 2025) et il a marqué les abonné.es Netflix en 2020 dans Le Diable, tout le temps, The Old Guard et surtout Le Jeu de la dame où il affronte Anya Taylor-Joy dans le rôle du champion d’échecs Harry Beltik.

    Robert Pattinson (Cédric Diggory)

    Est-il vraiment nécessaire de parler de l’après Harry Potter de Robert Pattinson ? L’interprète du charismatique Cédric Diggory, fauché par le Avada Kedavra lancé par Peter Pettigrew à la fin de La Coupe de Feu (2005), a par la suite eu sa propre saga, Twilight (2008-2012), dans le rôle du ténébreux et scintillant vampire Edward Cullen. Mais Robert Pattinson a très vite compris l’impasse que représentait le statut de « nouveau beau gosse d’Hollywood », et on l’a vite retrouvé chez David Cronenberg (Cosmopolis, 2012 ; Maps to the Stars, 2014), James Gray (The Lost City of Z, 2016), les frères Safdie (Good Time, 2017), Claire Denis (High Life, 2018), Robert Eggers (The Lighthouse, 2019), Bong Joon-ho (Mickey 17, 2025) ou Lynne Ramsay (Die My Love, 2025). Sans oublier bien sûr son rôle de Dark Knight dans The Batman (2022) et sa suite à venir, et une collaboration qui s’annonce fructueuse avec Christopher Nolan (Tenet, 2020 ; L’Odyssée, 2026). Et si c’était l’acteur le plus intéressant du moment ?

    Clémence Poésy (Fleur Delacour)

    Clémence Poésy s’est glissée sous l'uniforme de Fleur Delacour, la petite Frenchie qui représentait l'académie de magie Beauxbâtons dans la course à la Coupe de Feu. Depuis, elle mène une solide carrière entre la France et les Etats-Unis. Côté hexagonal, elle est apparue dans Le Dernier gang (2006), Le Grand Meaulnes (2006), Jeanne Captive (2011) et les séries Tunnel (2013-2018) et En thérapie (2021-2022). Côté anglo-saxon, elle s’est illustrée dans Bons Baisers de Bruges (2008), Tenet (2020), The Walking Dead : Daryl Dixon (depuis 2023) et… l’adaptation britannique de Dix pour cent (2022) dans son propre rôle.

    Stanislav Yanevski (Viktor Krum)

    Autre recrue internationale de Harry Potter le Coupe de Feu (2005), le comédien bulgare Stanislav Yanevski y a incarné Viktor Krum, champion de quidditch et représentant de l'institut Durmstrang dans la compétition entre les trois écoles de magie. Sa carrière, en pause depuis 2021, a essentiellement été marquée par un rôle dans Hostel, chapitre II (2007), où il se fait torturer de manière très gore par un riche client anthropophage (il se fait découper des steaks sur le corps par nul autre que Ruggero Deodato, le réalisateur de Cannibal Holocaust !).

    Katie Leung (Cho Chang)

    Elle a battu 3 000 candidates pour le rôle de Cho Chang, le premier amour (et premier baiser) de Harry Potter. Katie Leung, qui ne se destinait pas forcément à la comédie, y a pris goût, alternant entre théâtre, cinéma (The Foreigner, 2017 ; T2 Trainspotting, 2017 ; Locked Down, 2021) et télévision (Annika, 2021 ; La Mort à nu, 2023 ; La Roue du Temps, 2023). Elle a également été la voix anglaise de Caitlyn Kiramman dans Arcane (2021-2024) et rejoindra prochainement la saison 4 de La Chronique des Bridgerton dans le rôle de Lady Araminta Gun.

    Evanna Lynch (Luna Lovegood)

    Totalement lunaire et profondément attachante, l’étrange Luna Lovegood était campée par Evanna Lynch (choisie parmi 15 000 postulantes !) dans les derniers épisodes de la saga. La comédienne irlandaise a mené un parcours assez proche de celui de sa partenaire Katie Leung, entre les planches de la scène britannique, quelques courts et longs métrages (G.B.F., 2014 ; My Name Is Emily, 2016 ; Madness in the Method, 2019) et des apparitions télé (dont une troisième place à Dancing With The Stars en 2018, et le téléfilm Danny and the Human Zoo où elle a retrouvé James et Oliver Phelps alias les jumeaux Weasley en 2015).

    James & Oliver Phelps (Fred & George Weasley)

    Les jumeaux James et Oliver Phelps sont indissociables de la saga magique, qu’ils ont souvent représentée dans divers événements, conventions et parcs d’attractions. Les fans peuvent les apercevoir dans un épisode de la série Kingdom (2007-2009), dans le téléfilm Danny and the Human Zoo (2015) ainsi que dans l’envoûtant thriller Last Night in Soho (2021) d’Edgar Wright emmené par Thomasin McKenzie, Anya Taylor-Joy et Matt Smith, où ils jouent deux portiers.

    Jessie Cave (Lavande Brown)

    Avant de jouer les amoureuses transies de Ron Weasley (7 000 autres jeunes actrices rêvaient d'incarner l’intense et possessive Lavande Brown), Jessie Cave était apparue dans le film fantastique Cœur d’encre (2008). Après la saga Harry Potter, l’actrice anglaise a multiplié les petits rôles à la télévision tout en s’illustrant au cinéma dans De grandes espérances (2012) de Mike Newell et Tale of Tales (2015) de Matteo Garrone. Les fans de Black Mirror ont également pu la voir dans l’épisode 1 de la saison 4 de la série Netflix, Pendez le DJ, qui raconte comment un système algorithmique décide du début et de la fin des relations amoureuses.

    Matthew Lewis (Neville Londubat)

    Matthew Lewis est l’incarnation même de l’expression « la chenille deviendra papillon ». Dans le rôle du timide et effacé Neville Londubat, il a été au générique de tous les films de la saga Harry Potter, devenant celui qui tient tête aux Mangemorts lors de la bataille de Poudlard. Après cette parenthèse magique, il est devenu mannequin tout en poursuivant le métier d'acteur. On ainsi a pu le voir dans la comédie romantique Avant toi (2015) face à Emilia Clarke, le thriller Terminal (2018) aux côtés de Margot Robbie et les séries Bluestone 42 (2014), Ripper Street (2016) et Happy Valley (2016).

    Sean Biggerstaff (Olivier Dubois)

    Après avoir enseigné les subtilités du quidditch à Harry Potter sous le maillot du très sympathique capitaine Olivier Dubois (Oliver Wood en version originale), Sean Biggerstaff a mené une carrière dans le cinéma indépendant, apparaissant dans Cashback (2006) aux côtés d’Emilia Fox, Hippie Hippie Shake (2007) face à Sienna Miller et Mary Reine d’Ecosse (2013) où il donne la réplique à Camille Rutherford.

    Freddie Stroma (Cormac McLaggen)

    Le nom de Cormac McLaggen vous dit quelque chose ? C’est normal, puisque cet élève de Gryffondor est le rival de Ron Weasley au poste de gardien de quidditch… et un prétendant au cœur d’Hermione. Freddie Stroma a joué le personnage dans les trois derniers volets de la franchise Harry Potter, avant de s’envoler vers une carrière prometteuse marquée par quelques films (The Hit Girls, 2012 ; The Inbetweeners 2, 2014 ; 13 Hours, 2016) et surtout les séries Unreal (2015), Game of Thrones (il y joue Dickon Tarly en 2016), Time After Time (2017), La Chronique des Bridgerton (2020) et Peacemaker (2022) où il campe Vigilante.

    Hero Fiennes Tiffin (Tom Jedusor à 11 ans)

    Bad boy un jour, bad boy toujours… Hero Fiennes Tiffin, qui campait le jeune Tom Jedusor et futur Voldemort dans Harry Potter et le Prince de sang-mêlé (2009) est par la suite devenu le provocateur, cruel mais irrésistible Hardin Scott de la saga After, apparaissant dans les cinq chapitres adaptés des écrits d’Anna Todd. En 2024, il a pris les armes aux côtés de Henry Cavill dans Le Ministère de la Sale Guerre. Rappelons qu’à la ville, il n’est autre que le propre neveu de Ralph Fiennes, l’interprète de « Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ».

  • 50 ans des « Dents de la mer » : 10 films de requins à voir absolument !

    50 ans des « Dents de la mer » : 10 films de requins à voir absolument !

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    En 2025, Les Dents de la mer / Jaws (1975) fête ses 50 ans. Un chef d'œuvre indiscutable, qui a créé le blockbuster estival en même temps qu’une phobie mondiale. La scène d’ouverture, l’attaque sur la plage, les plans sous-marins où la caméra remplace le requin, la musique de John Williams, la traque finale confrontant trois hommes au grand blanc façon Moby Dick… Le long métrage est tout simplement un monument, maintes fois imité mais jamais égalé, qui a initié un véritable sous-genre prolifique du cinéma : « le film de requins ».

    A défaut d’être aussi talentueux que Steven Spielberg, les cinéastes n’ont pas manqué d’inventivité au fil des décennies pour s’amuser avec nos amis les squales (qui, rappelons-le, ne sont « méchants » qu’au cinéma : si vous en doutez regardez les formidables documentaires Les Seigneurs de la mer / Sharkwater Extinction). Il y a eu des nanars (beaucoup, retrouvez ici la liste des films les plus fous de cette sharksploitation) mais aussi quelques réussites qui, sans se hisser au niveau de Jaws, proposent une variation intéressante du genre. 

    Manipulations génétiques, traque en supermarché, survival en pleine mer, squale d’eau douce… : JustWatch vous recommande une sélection de films de requins dans lesquels planter vos dents de spectateur, classés du moins bon au meilleur. Ont été exclues les productions animées comme Gang de Requins (2004) ou Le Monde de Nemo (2003) et son génial grand blanc qui rêve de devenir végétarien.

    10. Sous la Seine (2024)

    Avec 102 millions de vues sur Netflix, Sous la Seine (2024) a été l’une des plus grandes surprises récentes sur la plateforme. Il faut dire que la proposition de Xavier Gens ne pouvait pas laisser indifférent : un requin affamé égaré dans les eaux de la capitale alors que se prépare une épreuve sportive. Dévoilé un peu en amont des Jeux de Paris (un vrai coup marketing !), le long métrage a immédiatement attiré les abonné.es, conquis par ce concept WTF. Chacun trouvera ce qu’il souhaite dans le film aux effets visuels réussis et aux références permanentes (dont, bien sûr, Les Dents de la Mer) : un divertissement improbable, un nanar assumé ou un navet imprévu. Car s’il fait clairement partie des films de requins qu’il faut avoir vus pour le phénomène streaming mondial qu’il a été, le résultat a divisé. Beaucoup. C’est pour cela que Sous la Seine émerge à la dixième place de notre classement. Et pas plus haut.

    9. Bait (2012)

    Dans Bait (2012), il y a une grosse… bête (pardon). La petite subtilité ici, c’est que le requin, immense et affamé comme toujours, se retrouve dans un supermarché après avoir été emporté par un tsunami ! Coincés avec l’animal, les clients vont donc tenter de survivre entre les différents allées et présentoirs de l’établissement, quitte à transformer des caddies en cages anti-requins. Dans la lignée de Peur Bleue (1999), avec tout de même moins de moyens, le film est à ranger au rayon série B improbable mais assumée, avec comme têtes de gondole des mises à mort inventives qui frappent des personnages un peu clichés. Mais soyons honnête, on ne regarde pas ce film pour sa profondeur psychologique mais uniquement pour voir les clients se faire croquer. C’est mieux que Sous la Seine donc, mais moins bien que ce qui suit.

    8. In the Deep (2017)

    Toute personne qui plonge dans une cage anti-requins pour observer les squales craint évidemment qu’un animal n’arrive à y pénétrer. In the Deep (2017) explore une autre peur que vous n’aviez peut-être pas envisagée : que la cage sombre au fond à moins 47 mètres, que le tuyau d’oxygène se détache et qu’il ne reste qu’une petite heure avant de vous noyer ! Remonter à la surface est possible, bien sûr, mais ce serait oublier les requins blancs qui rôdent autour de vous dans l’obscurité des profondeurs… C’est sur cette peur du noir (et des squales) que joue ce film claustrophobique et immersif, jusqu’à un twist final qui bouscule vos perceptions. Méconnue mais efficace, cette plongée oppressante et minimaliste mérite sa place dans notre Top 10, avec une suite (47 Meters Down : Uncaged, 2019) pour prolonger la tension. Mais ne venez surtout pas y chercher un bodycount massif : le nombre réduit de personnages limite les repas des squales. In the Deep est surtout à regarder (vivre ?) comme une expérience.

    7. Dangerous Animals (2025)

    « Pour une fois, le requin n’est pas le monstre. Le monstre, c’est l’homme. » Avec Dangerous Animals (2025), le réalisateur Sean Byrne propose un concept inédit mais ô combien jouissif : faire des squales les armes utilisées par un tueur en série obsédé par ces animaux. Après avoir kidnappé ses victimes, il les livre aux requins dans des mises en scène tordues qu’il filme et dont il conserve les images pour les revoir à loisir. Dans le rôle de ce personnage inquiétant, Jai Courtney (vu dans Terminator Genisys et Suicide Squad) s’éclate et livre une prestation mémorable entre Quint (Les Dents de la Mer) Buffalo Bill (Le Silence des agneaux) et Mick Taylor (Wolf Creek) face à une jeune femme badass (Hassie Harrison) bien décidée à ne pas servir de prochain repas. On est donc ici dans un survival marin à la Calme Blanc (1989), où les humains sont des animaux bien plus dangereux que les prédateurs à ailerons, d’ailleurs assez discrets à l’écran. Dangerous Animals est donc avant tout un serial thriller qui s’autorise quelques brasses dans le genre du film de requins. Il aurait donc été injuste de ne pas l'inclure dans ce top, mais injustifié de le classer plus haut.

    6. En eaux troubles (2018)

    « Il nous faudrait un plus gros bateau », lançait Roy Scheider dans une réplique mémorable des Dents de la mer. Le conseil est à prendre au pied de la lettre dans En eaux troubles (2018), qui voit Jason Statham affronter un requin préhistorique géant venu des profondeurs. Adapté du roman Meg de Steve Alten et nourri par l’idée qu’on ignore totalement quelles créatures gravitent dans les fonds marins, le long métrage a été pensé comme un divertissement estival, avec un esprit film d’aventures, du fun et Statham et sa mâchoire serrée dans leur rôle habituel. Et juste ce qu’il faut d’attaques et de sang pour ne pas traumatiser un jeune public (à partir de 10 ans) qui pourrait y trouver son premier film de requins (ne commencez pas par Les Dents de la mer, ça traumatise, nous sommes des millions à l’avoir vécu). C’est justement la limite du long métrage pour ce genre : le résultat reste un peu trop familial (on aurait aimé un vrai massacre sur la scène de plage, par exemple !) pour passer le palier du Top 5. A noter qu’une suite, En eaux très troubles, qui verse dans la surenchère avec de nouvelles créatures et une expédition sous-marine façon Abyss et Underwater, a vu le jour en 2023.

    5. Open Water : En eaux profondes (2003)

    C’est une tragique histoire vraie qui a inspiré Open Water : En eaux profondes (2003), véritable cauchemar qu’on ne souhaite à aucun vacancier ! Parti en excursion de plongée sous-marine, un couple réalise en remontant à la surface que le bateau est reparti sans eux… Oubliés en pleine mer, ils vont alors tenter de survivre alors que les requins commencent à les encercler. Ce film indépendant, sorte de Projet Blair Witch marin, mise avant tout sur la peur et les propres projections du spectateur. Car s’il ne se passe concrètement pas grand chose à l’écran, la tension est pourtant permanente. Un peu comme quand on guette les images nocturnes de Paranormal Activity pour y apercevoir (ou croire y apercevoir ?) un phénomène inexpliqué. On est donc actifs et viscéralement terrifiés devant cette proposition minimaliste et ultra-réaliste déconseillée aux thalassophobes, où les squales sont omniprésents tout en étant finalement très discrets. A l’écran du moins, car sur le tournage, les comédiens ont passé une centaine d’heures dans l’eau entourés d’une cinquantaine de vrais requins ! A noter que deux suites, sans rapport direct avec le film, ont vu le jour : Dérive mortelle (2006) et Open Water 3 : Les abîmes de la terreur (2017).

    4. Instinct de survie : The Shallows (2016)

    Oubliez la magnifique chanson de Lady Gaga et Bradley Cooper entonnée dans A Star is Born (2018). Dans Instinct de survie : The Shallows (2016), les « shallows » -ou « bas-fonds »- sont ceux où rôdent un requin très agressif, qui a été interrompu dans son repas (un festin sur une carcasse de baleine) par une surfeuse isolée. Bloquée à 200 mètres de la plage sur un rocher grignoté par la marée montante, la jeune femme va alors tout faire pour survivre… Inspirée par l’interprétation de son compagnon Ryan Reynolds dans Buried (2010) où il était enterré vivant, Blake Lively s’attaque au défi physique et psychologique de porter un survival en solitaire. Le résultat ? Une série B réussie et efficace sous les 90 minutes, sorte de huis-clos en plein air où le réalisateur Jaume Collet-Serra (Carry-On, Jungle Cruise) s’amuse. Et nous avec. C’est, là aussi, la petite limite du film, qui verse un peu trop dans le divertissement (notamment son final) pour totalement emporter l’adhésion et remonter vers la surface du classement.

    3. Les Dents de la mer, 2e partie (1978)

    Trois ans après le phénomène Jaws, les studios Universal veulent évidemment donner une suite au succès planétaire de Spielberg. Le cinéaste n’est pas disponible -ou ne veut pas l’être- et c’est un réalisateur français (!), Jeannot Szwarc, qui reprend le projet, toujours emmené par Roy Scheider, Lorraine Gary et Murray Hamilton. Dans Les Dents de la mer, 2e partie (1978), un squale mangeur d’hommes est de retour sur les côtes d’Amity et prend notamment en chasse le groupe de bateaux de plaisance des jeunes du coin… dont les fils du shérif Brody. Sans rivaliser avec le film original, ce deuxième opus est tout sauf honteux et même pas mal du tout, grâce notamment à sa deuxième partie réussie (voire traumatisante pour tout jeune spectateur s'apprêtant à partir en stage de voile) et des séquences efficaces (l’attaque du couple dans son dériveur, la mort de la skieuse nautique, le développement des photos sous-marine dans une ambiance rougeâtre fiévreuse…). Certes, le requin est un peu daté mais on valide cette terreur de jeunesse… en rappelant qu’il faut bien dire « partie » quand on prononce le titre français pour éviter un lamentable jeu de mots !

    2. The Reef (2010)

    Après l’efficace survival Black Water (2008) et son attaque de crocodile mangeur d’hommes en pleine mangrove, le réalisateur australien Andrew Traucki s’attaque à l’autre prédateur majeur des côtes de son pays : le grand requin blanc. Dans The Reef (2010), le squale prend en chasse un groupe de naufragés. Rien de très nouveau sur le papier sauf qu’ici, il n’y a ni images de synthèse ni animatroniques : ce sont de véritables animaux qui ont été filmés. Leurs apparitions et attaques sont savamment distillées au fil du montage et de l’histoire, décuplant l’angoisse et la paranoïa des protagonistes (tous attachants) et des spectateurs. Mais là encore, il ne faut pas chercher du sang, du gore ou une omniprésence des requins. Juste une expérience dans laquelle on se projette finalement très facilement, entre attente et terreur pendant moins d’1h30. Bref, une réussite qui fait mieux que Open Water côté trouille en évitant l’approche spectaculaire et divertissante de Instinct de survie. D’où cette deuxième place.

    1. Peur bleue (1999)

    On le sait, le requin est le prédateur ultime, forgé par 250 millions d’années d’évolution. Ajoutez-lui un cerveau surdéveloppé, et vous obtenez une véritable machine à tuer intelligente, capable de raisonner, d’élaborer des plans… et de nager en arrière ! C’est le concept du très sympathique Peur bleue (1999), qui s’inscrit comme un film emblématique du genre. Et assurément comme mon préféré (après Les Dents de la Mer), que je regarde avec un vrai plaisir coupable chaque fois que je tombe dessus ! Et oui, je sais parfaitement que je me contredis après avoir reproché à certains films de cette liste de trop verser dans le divertissement… mais c’est mon classement donc je fais ce que je veux :) Et puis Deep Blue Sea (son titre original) est un fan-favorite, donc je sais que beaucoup d’entre-vous seront d’accord avec moi ! Reposant sur un huis-clos dans une station sous-marine à la Abyss, le film voit des scientifiques doper l’intellect des squales pour étudier un potentiel remède à la maladie d'Alzheimer : malheureusement, une tempête va faire basculer l’expérience et la base où ils opèrent en plein cauchemar englouti. Un joli casting composé de Thomas Jane, Saffron Burrows, Stellan Skarsgård et LL Cool J est au générique du long métrage signé Renny Harlin (58 minutes pour vivre, Cliffhanger), qui offre à Samuel L. Jackson une scène aussi cultissime qu’inattendue. Croyez-moi, vous n’êtes pas prêt.es !

  • « Shrek » et le « Chat Potté » : tous les films de l’univers animé dans l’ordre

    « Shrek » et le « Chat Potté » : tous les films de l’univers animé dans l’ordre

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Shrek va bientôt fêter ses 25 ans ! Eh oui, déjà un quart de siècle que l’ogre vert des studios DreamWorks a bouleversé le petit monde de l’animation, modernisé les contes de fée et dynamité les « ils vécurent heureux ». Alors qu’une nouvelle aventure arrivera en 2026, et qu’Eddie Murphy vient de teaser un long métrage centré sur l’Âne, JustWatch vous ramène à Fort Fort Lointain pour (re)découvrir l'irrévérencieuse et attachante saga.

    Voici tous les films qui s’y rattachent, dans l’ordre de sortie !

    Shrek (2001)

    On l’oublie souvent, mais Shrek (2001) a concouru pour la Palme d’or du Festival de Cannes. Et c’est le tout premier long métrage de l’histoire à recevoir l’Oscar du meilleur film d’animation. Cela illustre l’impact du film, qui débarque au début des années 2000 sous la bannière DreamWorks et qui confirme que l’animation peut avoir plusieurs niveaux de lecture et s’adresser autant aux jeunes spectateurs qu’à leurs parents. Le public se prend immédiatement d’affection cet anti conte de fée qui se moque des codes du genre avec intelligence et espièglerie. Le monstre au cœur tendre, la princesse badass et l’âne bavard forment un trio instantanément culte, qui se moque des conventions et n’hésite pas à placer des blagues sous la ceinture ou à attaquer frontalement le géant Disney. En VO ou en VF (les deux versions sont parfaites), on adore ce « il était une fois » pas comme les autres, dans lequel on découvre de nouveaux détails à chaque visionnage. A noter qu’un court métrage musical, Shrek in the Swamp Karaoke Dance Party (2001), est venu compléter le film pour sa sortie vidéo.

    Le Fantôme de Lord Farquaad (2003)

    Le Fantôme de Lord Farquaad (2003), c’est un court métrage d’une dizaine de minutes également connu sous le titre Shrek 4D qui a enchanté les visiteurs de plusieurs parcs d’attractions à travers le monde. Dans cette aventure qui prend place entre le premier et le second long métrage, il y a donc du relief et des effets physiques (mouvements des sièges, vent, eau…) alors que Shrek, l’Âne et la Dragonne tentent de venir au secours de Fiona, enlevée par le spectre de Farquaad et son fidèle bourreau Thelonious. Leur but ? Gâcher la lune de miel des deux ogres et entraîner Fiona au royaume souterrain… Mike Myers, Eddie Murphy et Cameron Diaz sont encore tous les trois au rendez-vous vocal de ce nouvel épisode bonus, tout comme Alain Chabat, Med Hondo et Barbara Tissier en VF. A noter qu’une version 3D est sortie en France en DVD, agrémentée de lunettes de couleur pour permettre un visionnage en relief.

    Shrek 2 (2004)

    Il y a peu de suites qui rivalisent -voire qui dépassent- le film original. Shrek 2 (2004) en fait assurément partie grâce à une animation de grande qualité au service d’un excellent scénario. En l'occurrence une histoire qui nous fait quitter les marécages de Duloc et qui agrandit l’univers en nous emmenant à Fort Fort Lointain, pastiche moyenâgeux de Beverly Hills et Hollywood. C’est là que notre cher Shrek (pas facile à dire, ça !) va se heurter à sa belle-famille mais aussi à un rival -l’insupportable Charmant- aidé par sa maman marraine-bonne-fée pour empêcher le mariage de Shrek et Fiona. De la visite de l’usine de potions magiques à la mission de sauvetage sur Holding Out For A Hero de Bonnie Tyler en passant par le dîner avec les beaux-parents et la rencontre avec le Chat Potté, le film est d’une fluidité et d’un humour incomparables. De quoi enthousiasmer le public (près d’un milliard de dollars de recettes mondiales, soit le double de Shrek) mais également le comité de sélection du Festival de Cannes, qui l’inscrit là encore en compétition : un film ET sa suite tous deux en lice pour la Palme d’or, c’est assez rare pour être signalé ! 

    La star de Fort Fort Lointain (2004)

    Pour sa sortie DVD, Shrek 2 (2004) gâte le public avec un court métrage inédit, inspiré de l'émission American Idol (qui sera adaptée en France à travers Nouvelle Star). Far Far Away Idol, rebaptisé La star de Fort Fort Lointain (2004) dans l’Hexagone, est donc un télé-crochet animé, qui voit Shrek, Fiona et Simon Cowell (jury du vrai programme, dans son propre rôle !) juger les performances des compagnons de l’ogre. C’est ainsi que l’Âne reprend Disco Inferno, Pinocchio chante Mr. Roboto, l’affreuse Belle-Soeur se lâche sur Girls Just Want To Have Fun, le loup et les trois petits cochons font un quatuor sur Hungry Like the Wolf, Charmant joue les crooners sur I'm Too Sexy, les souris aveuglent se déhanchent sur I Can See Clearly Now, le bonhomme en pain d’épices tente de séduire Clochette sur Sugar Sugar, Crochet déclame Hooked on A Feeling et le Chat Potté s’éclate sur These Boots Are Made For Walkin'... avant que notre couple d’ogres ne s’invite sur scène pour entonner What I Like About You. Bonus interactif oblige, c’est vous qui pouvez choisir le ou la gagnante !

    Shrek le troisième (2007)

    La « Shrek Fatigue » se fait malheureusement un peu sentir dans Shrek le troisième (2007). Là où le concurrent Pixar prend son temps pour lancer des suites et ne propose que des films originaux pendant toute la décennie 2000, DreamWorks Animation mise sur Shrek pour faire des entrées. Résultat, ce troisième opus est bien plus poussif que ses prédécesseurs et n’ajoute pas grand chose de nouveau à la saga, si ce n’est l’apparition du cousin de Fiona -Artie Pendragon doublé par Justin Timberlake- et de l’enchanteur Merlin, qui permettent au film de piocher quelques inspirations dans la légende arthurienne. Reçu timidement par la critique et les spectateurs (c’est le chapitre le moins bien noté de la saga sur JustWatch), le film propose tout de même quelques séquences mémorables comme un body swap entre l’Âne et le Chat Potté ou une mission de sauvetage menée par des princesses badass.

    Joyeux Noël Shrek ! (2007)

    A la fin de Shrek le troisième (2007), l’ogre vert découvrait les joies de la parentalité. Il va donc pouvoir fêter son tout premier Noël dans un Christmas Special produit directement pour la télévision et le marché vidéo. Intitulé Joyeux Noël Shrek ! (2007)  - le titre original Shrek The Halls fait référence à la chanson traditionnelle Deck the Halls - , le moyen métrage de 28 minutes voit Shrek tenter d’appréhender les subtilités des fêtes de fin d’année. Et ce n’est pas simple à comprendre pour un « monstre » qui n’a jamais rien fêté de sa vie… On retrouve ici un vrai bel esprit de Noël, avec des chansons et des histoires au coin du feu (racontées par l’Âne, Potté et le bonhomme en pain d’épices), un rythme trépidant et des idées à la pelle (à neige). Le film, pourtant trois fois plus court, semble au final bien plus riche, mémorable et sympathique que le long métrage sorti quelques mois plus tôt. Ah oui, et n’oublions pas de signaler que les voix VO et VF sont au rendez-vous… et que les bébés ogres sont définitivement TROP mignons !

    Shrek 4 : Il était une fin (2010)

    Quatre longs métrages en moins de dix ans : les animateurs Dreamworks Animation n’ont pas chômé ! Shrek 4 : Il était une fin (2010) joue la carte de la réalité alternative : lassé de sa vie de père et de gentil ogre, Shrek fait un pacte (évidemment trompeur) avec le nain Tracassin (Rumplestiltskin en version originale) pour retrouver son ancienne vie le temps d’une journée. Bloqué dans cet univers parallèle, il y retrouve l’Âne à qui il fait peur, un Chat Potté très très empâté et une Fiona guerrière qui mène la résistance des ogres face à la dictature du lutin maléfique. Ce quatrième opus est plus abouti que le précédent et le décalage apporté par l’approche « Et si… » offre des situations savoureuses, mais on peine tout de même à retrouver la magie des débuts. C’est peut-être ce qui incitera le studio à en faire le dernier chapitre des aventures de l’ogre… jusqu’à 2026. Nous en reparlerons plus tard.

    Shrek, fais-moi peur ! (2010)

    Shrek n’avait jamais fêté Halloween ! C’est chose faite avec Shrek, fais-moi peur ! (2010) un court métrage d’une vingtaine de minutes également connu sous le titre Shrek vert de peur.  Partis visiter le lugubre château abandonné de Lord Farquaad pendant la nuit du 31 octobre, l’ogre et ses amis décident d’y raconter quelques histoires terrifiantes… et diablement cinématographiques. C’est ainsi que le bonhomme en pain d’épices revisite La Fiancée de Frankenstein, quand Potté et l’Âne racontent leur aventure flippante dans une auberge façon Psychose alors que Shrek dévoile comment il a joué L’Exorciste auprès de Pinocchio !

    Le Noël Shrektaculaire de l'âne (2010)

    De la même manière que Joyeux Noël Shrek ! (2007) prolongeait le récit du troisième long métrage jusqu’à Noël, Le Noël Shrektaculaire de l'âne (2010) s’inscrit dans la continuité de Shrek 4 : Il était une fin (2010). L’occasion pour l’Âne et les personnages les plus incontournables de la franchise de pousser des petites chansonnettes de Noël (quatre en cinq minutes, c’est fort !) dans un esprit de fête et de partage. A noter que les voix originales des personnages sont encore une fois au rendez-vous. Si ça ce n’est pas de la fidélité ! A noter que le court métrage était accompagné de la vidéo La Bûche de Shrek (2010), un fond d’écran animé d’une trentaine de minutes simulant un feu de cheminée régulièrement ravivé par les différentes créatures de la saga.

    Zombi Shrek (2011)

    Oui, il y a eu une version morte-vivante de Fort Fort Lointain ! Et officielle ! Ça se passe dans le court métrage Zombi Shrek (2011), qui revisite le cultissime clip Thriller de Michael Jackson à la sauce Shrek. Croyant échapper à la comédie musicale de sa belle-mère, l’ogre marche vers le cimetière local accompagné de Fiona, Potté et l’Âne (qui reprennent tous deux la chanson). C’est alors que le joueur de flûte de Hamelin sort de sa tombe pour faire danser tout ce joli monde et transformer les compagnons de l’ogre en inquiétants zombies. Méconnu mais forcément hilarant pour ceux qui ont grandi avec le clip légendaire de John Landis, le film est visible en intégralité sur Youtube. Mais chut, on ne vous a rien dit…

    Le Chat Potté (2011)

    L’ogre a peut-être tiré sa révérence avec Shrek 4 : Il était une fin (2010), mais il reste des aventures à vivre dans l’univers de Fort Fort Lointain. Et même encore plus loin, pour découvrir les origines de la légende qui accompagne Le Chat Potté (2011). De son enfance à l'orphelinat à sa quête des haricots magiques et de l’oie aux oeufs d’or, le bandit au grand coeur y croise Humpty Dumpty, Jack & Jill et la charmante Kitty Pattes de velours (l’occasion pour Antonio Banderas de retrouver Salma Hayek, sa partenaire de Desperado). Désormais au premier plan, le chat flamboyant fait rapidement oublier l’Âne et Shrek, avec des gags félins toujours drôles (les tâches de lumière, les verres de lait sans oublier son fameux regard mignon) et un esprit digne de Zorro. Et précisons qu’en VF, Boris Rehlinger fait des merveilles au doublage.

    Le Chat Potté : Les Trois Diablos (2012)

    Pour sa sortie vidéo, Le Chat Potté (2011) est agrémenté d’un très sympathique bonus : un court métrage qui plonge notre héros dans une nouvelle aventure, à la recherche d’un rubis volé par un brigand français, le redoutable Chuchoteur. Pour l’aider dans sa quête, il est accompagné de trois chatons aussi craquants qu’ils sont intenables : Les Trois Diablos (2012). Au-delà de l’action, de l’humour et des regards trop mignons, on découvre que notre Potté a définitivement un grand cœur (à quand un Potté papa ?)... et que la relève est assurée par ces trois jeunes mousquetaires à moustaches !

    Les Aventures du Chat Potté (2015-2018)

    Comme il l’a fait avec Madagascar / Roi Julian, Les Croods : Origines ou encore Dragons par delà les rives, le studio DreamWorks a décliné de nombreuses franchises en séries animées. Shrek n’y a pas échappé… mais c’est Potté qui a eu droit à cet honneur à travers six saisons des Aventures du Chat Potté (2015-2018) sur Netflix. Il faut dire que le format sériel se prête plus aux aventures du félin justicier qu’à celles de l’ogre vert, et on y suit ses tentatives pour protéger la ville cachée de San Lorenzo des chasseurs de trésors et bandits qui veulent y accéder. Un chat a normalement neuf vies… Potté, lui, a 78 épisodes pour vous divertir !

    L'Epopée du Chat Potté, prisonnier d'un conte (2017)

    Vous avez aimé l’aventure interactive Black Mirror : Bandersnatch, qui permet aux abonné.es Netflix de choisir la suite du récit à plusieurs moments précis ? Un an plus tôt, la plateforme testait déjà cette technologie avec L'Epopée du Chat Potté, prisonnier d'un conte (2017), épisode spécial -et interactif donc- de la série à sa gloire. Potté y met la patte sur un livre de contes magique qui le piège à l’intérieur de ses pages. C’est désormais au spectateur, télécommande en main, de parvenir à libérer notre héros poilu en décidant de plusieurs événements au fil de l’histoire. Potté compte sur vous !

    Le Chat Potté 2 : la dernière quête (2022)

    Comme Shrek 2 dix-huit ans auparavant, Le Chat Potté 2 : la dernière quête (2022) n’est pas une simple suite. C’est une excellente suite, qui réinvente l’approche graphique de la franchise avec une animation mêlant 3D et 2D du plus bel effet. Il y a également un vrai enjeu pour notre intrépide héros, désormais vulnérable, lui à qui il ne reste qu’une seule petite vie… Et puis il y a des méchants très réussis : la mafieuse Boucles d’Or et son gang des Trois Ours, le machiavélique Little Jack Horner et surtout un chasseur de primes qui n’est autre que la Mort incarnée. Ce loup invincible, impitoyable, encapuchonné et sifflotant est tout simplement l’un des personnages les plus réussis de ces dernières années, tout médium confondu.

    The Trident (2023)

    Vous pensiez avoir vu toutes les morts de Potté dans Le Chat Potté 2 : la dernière quête (2022) ? Il en manquait une, et c’est notre héros qui la raconte au chien Perrito à la lueur d’un feu de camp. Cette histoire, c’est The Trident (2023), une scène coupée remaniée en court métrage bonus du blu-ray qui voit notre intrépide voleur tenter de mettre la main sur un inestimable trident magique détenu par des pirates. Malheureusement, l’équipage, Boucle d’Or et ses ours et Kitty vont lui mettre quelques bâtons et cordages dans les pattes… Et on découvrira au final que Potté est certes bien mort sur ce bateau, mais bien plus bêtement. Sacré Potté ! 

    Shrek 5 (2026) & L’Âne (2028)

    Il aura fallu attendre seize ans (!) pour que l’ogre vert fasse son grand retour au cinéma. Et même si la direction artistique choisie par les animateurs Dreamworks n’a pas emballé les fans (le teaser a reçu des retours plus que négatifs), Shrek 5 sera assurément l’événement de Noël 2026. Rien n’a encore filtré sur le film, si ce n’est le retour de Mike Myers, Eddie Murphy et Cameron Diaz côté voix originales, accompagnés d’une certaine Zendaya dans le rôle d’une ogresse adolescente. La comédienne, qui s’est déjà essayée au doublage sur Destination Pékin ! (2018), Yéti et Compagnie (2018) et Space Jam : Nouvelle ère (2021), devrait être au centre du long métrage qui est censé réinventer la franchise. Et donc l’emmener vers une nouvelle génération d’ogres ? Le studio développe parallèlement un film centré sur l’Âne, la dragonne et leurs petits (trop mignons eux aussi), qui pourrait voir le jour en 2028 selon Eddie Murphy. A noter cependant que ce projet ne pourrait pas compter sur la voix française du légendaire Med Hondo, disparu en 2019.

    Où regarder les films et séries de l’univers « Shrek » en streaming ?

    Vous avez des envies de Fort Fort Lointain ? Vous rêvez d’un « ils vécurent heureux » ? Vous aimez les visionnages enchantés ? N’attendez plus, JustWatch vous indique les plateformes de streaming françaises où retrouver les différentes aventures de Shrek, Fiona, l’Âne et Potté. En cliquant sur chaque icône, vous pourrez filtrer les résultats selon l’abonnement correspondant !

  • Stars de «Friends» : que sont-elles devenues et dans quels films et séries les voir ou les revoir ? 

    Stars de «Friends» : que sont-elles devenues et dans quels films et séries les voir ou les revoir ? 

    Justine Charlet

    Justine Charlet

    Rédacteur JustWatch

    Leurs visages continuent d’accompagner des millions de fans à travers le monde, qui se passent et se repassent les meilleurs épisodes de Friends. Les six acteurs, devenus des icônes bien au-delà l’époque de diffusion de la série, portent des noms aussi connus que leurs personnages : Jennifer Aniston, Courteney Cox, Lisa Kudrow, Matt LeBlanc, Matthew Perry et David Schwimmer.

    La sitcom a transformé leurs vies mais leurs carrières ont ensuite pris différents chemins. Que sont devenus les comédiens après avoir quitté les appartements de Monica et Rachel ?

    Cet article JustWatch vous propose de faire le point sur les carrières des six stars de la série Friends (1994-2004) en 2025. Tout en vous rappelant dans quel épisode vous pouvez retrouver ces stars et où regarder la série en streaming.

    Jennifer Aniston (Rachel Green)

    Après Friends (1994-2004), Jennifer Aniston est sans doute celle du groupe qui a le mieux réussi sa transition vers le cinéma. Très vite, elle enchaîne avec des rôles marquants dans des comédies romantiques comme La rupture (2006) avec Vince Vaughn, Marley & moi (2009) avec Owen Wilson, et Comment tuer son boss ? (2011) avec Jason Bateman. Puis elle a fait une percée sur les plateformes de streaming en interprétant Alex Levy, présentatrice de télévision confrontée à une crise médiatique dans The Morning Show(2019-) dont la saison 4 comptera Marion Cotillard au casting. Elle est aussi à l’affiche de Murder Mystery (2020) où, avec Adam Sandler qui joue son mari, elle enquête sur l’assassinat d’un miliardaire sur son yacht.

    Courtney Cox (Monica Geller)

    Après les dix saisons de la série emblématique, Courteney Cox s’est éloignée un temps du rôle de Monica pour explorer d’autres facettes de son jeu. Elle a accepté des rôles plus dramatiques comme dans la série Dirt (2007-2008), où elle interprète une rédactrice de tabloïd sans scrupules. Elle trouve un second souffle avec Cougar Town (2009-2015), une comédie où elle joue une mère célibataire bien décidée à profiter de la vie. Au cinéma, elle revient dans la franchise Scream, reprenant son rôle iconique de Gale Weathers dans les volets sortis en 2022 et 2023. Elle est au casting de Scream 7, dont la date de sortie est prévue en 2026. Plus récemment, elle est à l’affiche de Shining Vale (2022-2023), une comédie horrifique dans une maison hantée.

    David Schwimmer (Ross Geller)

    Contrairement à ses deux premières camarades, David Schwimmer a opté pour une trajectoire plus discrète. Il a prêté sa voix au personnage de Melman, la girafe hypocondriaque dans la franchise animée Madagascar (2005). À la télévision, il se fait remarquer dans la mini-série de guerre Frères d’armes (2001), produite par Steven Spielberg en 2016 pour son rôle de Robert Kardashian dans la série American Crime Story : The People v. O.J. Simpson(2016), performance saluée qui lui vaut une nomination aux Emmy Awards. Particulièrement à Londres, il explore aussi le théâtre où il participe à plusieurs pièces acclamées. Dernière série en date, Intelligence(2020-2023), une comédie où il joue un agent exubérant de la NSA en mission au Royaume-Uni. En 2025 sort la saison 2 de Chair de poule : Disparitions (2025-) où il joue un scientifique qui enquête sur la disparition de son frère quelques années plus tôt.

    Matt LeBlanc (Joey Tribbiani)

    Matt LeBlanc est le seul à avoir surfer sur le succès de Friends avec le spin-off Joey (2004-2005), centré sur son personnage. Malheureusement, la série ne rencontre pas le même engouement et s’arrête au bout de deux saisons. Il connaît ensuite un véritable rebond grâce à Episodes (2011-2017), une série dans laquelle il joue une version fictionnalisée de lui-même. Le rôle très satirique lui permet de remporter un Golden Globe. Il continue sur sa lancée avec Papa a un plan (2016-2020), sitcom familiale où il joue un père de famille devant gérer ses enfants pendant que sa femme reprend le travail. Depuis 2020, le comédien se fait plus rare.

    Lisa Kudrow (Phoebe Buffay)

    Lisa Kudrow a su se forger une carrière singulière, en se distinguant par sa capacité à créer et produire ses propres projets. Dès 2005, elle lance Mon Comeback (2005), série mordante où elle incarne une ancienne star de sitcom tentant un retour sur le devant de la scène. Acclamée, la série est pourtant arrêtée, avant d’être relancée une décennie plus tard pour une deuxième saison. Lisa Kudrow est à l’origine aussi de Web Therapy (2011-2015), un projet où elle incarne une thérapeute improvisée. En 2020, elle intègre la série Space Force (2020-2022) avant de se transformer en cheffe de bande excentrique dans Bandits, bandits (2024), une adaptation du film de Terry Gilliam sorti en 1981. En 2025, elle est une des stars de Derrière la façade (2024), où trois familles très différentes rivalisent pour acheter la même villa dont elles pensent qu’elle résoudra tous leurs problèmes. Enfin à venir : la saison 3 de Mon Comeback en 2026 !

    Matthew Perry (Chandler Bing)

    La vie post-Friends de Matthew Perry a été marquée par des hauts artistiques et des combats personnels. Il poursuit une carrière télévisuelle avec des séries comme Studio 60 on the Sunset Strip (2006-2007), Mr. Sunshine (2011), Go On(2012-2013) et The Odd Couple (2015-2017). En 2022, il publie une autobiographie boulerversante où il raconte sans fard son combat contre l’addiction et ses moments de solitude. Un an plus tard, en octobre 2023, Matthew Perry décède à son domicile, emporté par une surdose de kétamine et autres substances prises dans des circonstances floues. Ses camarades de Friends lui rendent un hommage commun.

    Où voir en streaming les principaux films et séries des stars venues faire un caméo dans «Friends»?

    L’incontournable série Friends a rassemblé et fait connaître une bande d’acteurs restée chère dans le cœur du public. Nous vous avons listé aussi les principaux films et séries dans lesquels retrouver les stars de la sitcom américaine, par ordre de leur mention dans le texte ci-dessus.

  • Notre classement des meilleurs films et séries de Lena Dunham (et où les regarder en streaming)

    Notre classement des meilleurs films et séries de Lena Dunham (et où les regarder en streaming)

    Justine Charlet

    Justine Charlet

    Rédacteur JustWatch

    Avec sa plume singulière, entre autofiction désarmante et ironie douce-amère, Lena Dunham s’est imposée comme l’une des voix les plus reconnaissables de la culture indépendante américaine. Créatrice, scénariste, réalisatrice et actrice, elle a su injecter de l’intime, du corps féminin et un peu (beaucoup !) du malaise de sa génération à travers des œuvres souvent polémiques, toujours personnelles. 

    De sa série culte Girls (2012-2017) à sa dernière création au long cours Too Much (2025-) en passant par ses films, elle explore le désordre intérieur avec un regard sans complaisance et une grande liberté de ton. Nous vous proposons un guide JustWatch classant les films et séries les plus marquants de Lena Dunham. Tout en vous rappelant où regarder ces productions sur les plateformes de streaming.

    Girls (2012-2017)

    Il y a un avant et un après Girls (2012-2017). Loin d’être une série de plus sur la jeunesse paumée de New York, elle a plutôt tendu un miroir à la fois tendre et grinçant à cette jeunesse. Créatrice et scénariste du show, Lena Dunham y incarne aussi l’héroïne, Hannah, alter ego sans filtre, un peu brillante, un peu fatigante et surtout perdue. Comme ses amies, elle cherche à grandir en composant avec ses névroses. La série bouscule les codes du joli, du regard masculin et des corps standardisés. Acclamée pour sa représentation sans filtre de la vie des vingtenaires, mêlant introspection, féminisme, sexualité et maladresse sociale, la série a été récompensée d’un Golden Globe et d’un BAFTA.

    Too Much (2025-)

    Treize ans après sa première série, Lena Dunham revient enfin à ce format long avec Too Much (2025-), qu’elle a cocréée avec Luis Felber. Il s’agit d’une nouvelle comédie romantique (mais pas à l’eau de rose) dans laquelle une Américaine (Megan Stalter) fuit New York pour emménager à Londres après une rupture douloureuse - son petit ami ayant succombé à une influenceuse insupportable. Dans la capitale britannique, elle y rencontre un homme, puis un autre, mais surtout se retrouve elle-même. Douleurs invisibles, conversations qui ne débouchent sur rien, beauté fragile des femmes.

    Tiny Furniture (2010)

    Très remarqué, le premier film écrit, réalisé et interprété par Lena Dunham, Tiny Furniture (2010) a obtenu de jolies reconnaissances de la part de différents festivals américains. Lena Dunham s’y met en scène dans la peau d’Aura, un personnage qui lui ressemble : sans emploi, sans but mais pleine de cette angoisse douce qui flotte entre deux chapitres de vie. La mère et la sœur de la cinéaste en herbe y jouent la mère et la sœur du personnage. Déjà sont présents les éléments distinctifs de la verve de Lena Dunham : sa capacité à explorer l’intime et son sens du dialogue.

    Catherine Called Birdy (2022)

    Qui aurait cru que Lena Dunham allait écrire une comédie médiévale pour ados ? Dans Catherine Called Birdy (2022), la cinéaste s’empare d’un roman jeunesse de Karen Cushman pour raconter, avec humour et modernité, l’histoire d’une jeune anglaise du XIIIe siècle qui refuse les mariages arrangés et préfère parler aux cochons qu’aux seigneurs. C’est pop et rebelle sans être lourd. Lena Dunham parvient à faire d’un décor d’époque une scène très actuelle : son obsession pour l’émancipation, les corps libres, les héroïnes inclassables est bien présente. Moins acide que Girls certes, mais charmant quand même.

    Sharp Stick (2022)

    Dans ce film semi-autobiographique et assez érotique, Lena Dunham creuse un peu plus profond dans les zones grises de l’intimité. L’histoire ? Sarah Jo, une jeune femme naïve (jouée par Kristine Froseth), entame une relation avec un homme marié, et découvre le désir comme on apprend une nouvelle langue, avec maladresse, passion et de manière pas toujours réussie. En grande pro pour décortiquer les interrogations de sa génération, la cinéaste propose une œuvre à la fois étrange et mélancolique avec un propos courageux sur l’exploration sexuelle dont les femmes peuvent désormais être moteur.

    Où voir tous les meilleurs films et séries de Lena Dunham en streaming ?

    Les films et les séries de la cinéaste surdouée Lena Dunham sont disponibles à la location ou en streaming. Notre guide vous donnera alors toutes les informations nécessaires. Vous pourrez cliquer sur le logo des services de streaming pour voir quels films sont disponibles sur vos plateformes. Ou ne rien cocher du tout pour voir où sont disponibles les films tous services confondus.

  • Les 15 comédies les plus drôles à voir sur Netflix en ce moment

    Les 15 comédies les plus drôles à voir sur Netflix en ce moment

    Aurélien Bouron

    Aurélien Bouron

    Rédacteur JustWatch

    Entre parodies déjantées, humour noir ou tendresse décalée, Netflix regorge de comédies qui font mouche, chacune à leur manière. Que l’on soit amateur de répliques absurdes, de situations qui dégénèrent ou de portraits plus humains, il y a toujours un film pour déclencher un rire inattendu ou un sourire complice. 

    Certaines œuvres misent sur l’énergie pure, d’autres sur une finesse d’écriture plus subtile, mais toutes partagent cette capacité précieuse à alléger l’esprit sans jamais le prendre de haut. Voici donc une sélection maison, hétéroclite et joyeusement imparfaite, de 15 comédies à découvrir ou redécouvrir sans attendre sur Netflix. Il y en a pour tous les goûts et pour tous les rires.

    OSS 117 : Le Caire, nid d'espions (2006)

    Et si James Bond était raciste, ridicule, français, mais plein de panache ? Parodie sur fond d’espionnage vintage, OSS 117 : Le Caire, nid d'espions (2006) ressuscite les clichés des films d’espion des années 50. Jean Dujardin y incarne Hubert Bonisseur de La Bath, un agent aussi sûr de lui qu’il est à côté de la plaque. Entre répliques cultes, sexisme assumé et racisme d’époque tourné en ridicule, le film de Michel Hazanavicius frappe fort. C’est une farce jubilatoire, délicieusement rétro, qui ose tout en prenant le spectateur à contre-pied. Derrière l’humour potache, c’est aussi une critique savoureuse de la nostalgie coloniale. À la fois intelligent et bête, brillamment joué et subtilement con, OSS 117 est devenu un classique de la comédie française moderne.

    OSS 117 : Rio ne répond plus (2009)

    Trois ans après Le Caire, Hubert Bonisseur de La Bath est de retour, cette fois au Brésil. OSS 117 : Rio ne répond plus (2009) pousse encore plus loin le curseur de l’absurde. Dujardin y est toujours aussi parfait en agent borné, et cette suite, plus dynamique et visuellement ambitieuse, multiplie les gags à grand spectacle. On y croise des nazis, des hippies, des tortues et une brochette de punchlines absurdes qui s’enchaînent avec une précision chirurgicale. C’est un film qui assume pleinement son côté irrévérencieux tout en soignant ses décors, ses dialogues et son rythme. Plus acide encore que le premier, Rio ne répond plus confirme l’excellence du duo Hazanavicius-Dujardin dans le pastiche à haute teneur comique.

    Bienvenue à Zombieland (2009)

    Le monde est envahi par les zombies, mais pas question de sombrer dans le désespoir : Bienvenue à Zombieland (2009) préfère en rire. Jesse Eisenberg et Woody Harrelson forment un duo aussi improbable qu’efficace dans cette comédie horrifique où chaque rencontre vire au sketch sanglant. Avec ses règles de survie absurdes, son second degré constant et un caméo culte de Bill Murray, le film devient instantanément culte. Entre les scènes d’action loufoques et les dialogues irrésistibles, Zombieland réussit à renouveler le genre tout en y injectant une bonne dose d’ironie. Un film aussi fun qu’un parc d’attractions... sauf que chaque manège est infesté de morts-vivants.

    Le Grand Bain (2018)

    Une bande de quadras en pleine crise existentielle décide de monter une équipe de natation synchronisée masculine. Le Grand Bain (2018), porté par un casting quatre étoiles (Virginie Efira, Mathieu Amalric, Benoît Poelvoorde, Guillaume Canet...), jongle entre humour tendre et mélancolie discrète. Le film surprend par son équilibre : jamais moqueur, souvent touchant, toujours drôle. Gilles Lellouche livre une mise en scène pudique, qui laisse respirer les silences, les regards et les corps fatigués. C’est une comédie humaine, douce-amère, sur l’amitié, le sentiment d’échec et la capacité à se réinventer. Une réussite qui prouve qu’on peut rire franchement sans jamais ridiculiser ses personnages.

    Y a-t-il un flic pour sauver la reine ? (1988)

    Impossible de parler de comédie absurde sans citer Y a-t-il un flic pour sauver la reine ? (1988), sommet de l’humour débile mais génial. Leslie Nielsen campe Frank Drebin, flic gaffeur au possible, qui navigue à vue entre tentatives d’assassinat, romance et catastrophes en série. Le film enchaîne les gags visuels, les jeux de mots foireux et les situations surréalistes à un rythme frénétique. C’est du cartoon en prise de vue réelle, un chef-d’œuvre de bêtise maîtrisée, qui vieillit curieusement bien tant son humour ne repose que sur l’absurde pur. Le genre de comédie qui déclenche des fous rires même après dix visions.

    Shaun of the Dead (2004)

    Avant Last Night in Soho (2021) ou Baby Driver (2017), Edgar Wright signait cette comédie zombie aussi gore que brillante. Shaun of the Dead (2004) raconte comment deux potes décident de survivre à l’apocalypse... en allant se planquer dans leur pub préféré. Simon Pegg et Nick Frost forment un duo irrésistible, et l’humour british du film fait mouche à chaque scène. Parfait mélange entre satire sociale et film de genre, Shaun of the Dead fait rire autant qu’il surprend. C’est un hommage déglingué aux classiques du cinéma d’horreur, avec un vrai cœur battant sous la crasse et les éclaboussures. Rempli de tendresse, d’humour et d’action, s’ennuyer est aussi impossible que ne pas rire. 

    Adieu les cons (2020)

    Albert Dupontel signe ici une comédie noire et poétique, à la fois burlesque, politique, tragique. Adieu les cons (2020) raconte la cavale improbable d’une femme condamnée par la maladie et d’un fonctionnaire en burnout. Le film enchaîne les situations absurdes, les courses-poursuites bureaucratiques et les personnages décalés. Mais derrière l’humour, une vraie rage émerge. Dupontel filme une société kafkaïenne, étouffée par ses propres absurdités et injustices, avec un sens aigu du rythme et de la mise en scène. C’est drôle, mais c’est surtout profondément humain, et ça laisse une trace bien plus durable qu’un simple gag bien placé, car même si on rigole à haute voix, on aurait presque envie de grincer des dents face à la rage si bien illustrée par Dupontel, acteur et réalisateur

    Very Bad Trip (2009)

    Un enterrement de vie de garçon à Las Vegas, une nuit totalement effacée des mémoires, et un réveil dans une suite d’hôtel sens dessus dessous : Very Bad Trip (2009) installe dès les premières minutes un chaos burlesque, où chaque indice retrouvé devient le point de départ d’un engrenage infernal. Ce n’est pas tant l’intrigue que la dynamique du groupe qui captive : Zach Galifianakis en électron libre imprévisible, Bradley Cooper en leader mal barré, Ed Helms en type coincé qui craque et Justin Bartha… perdu quelque part. La force du film réside dans son rythme, ses surprises et surtout son ton : absurde sans jamais être lourd, irrévérencieux sans tomber dans la facilité. Very Bad Trip a redéfini la comédie potache en y insufflant un sens du timing comique rare, et un regard aussi tendre que désabusé sur l’amitié masculine moderne.

    Wallace et Gromit : La Palme de la vengeance (2025)

    Avec ce retour en pâte à modeler très attendu, Wallace et Gromit : La Palme de la vengeance (2025) relance l’univers délicieusement absurde créé par Nick Park. Cette nouvelle aventure, ancrée dans l'humour typiquement britannique du studio Aardman, confronte Wallace à une intelligence artificielle incontrôlable qu’il a lui-même inventée. Fidèle à son style, le film mixe gags visuels millimétrés, décors artisanaux et trouvailles mécaniques qui prennent souvent un tour catastrophique. Le tandem Wallace-Gromit fonctionne toujours à merveille : l’un parle trop, l’autre ne dit rien, mais tous deux se comprennent à demi-regard. En s’attaquant à la technologie moderne avec la poésie d’un monde en carton-pâte, cette Palme de la vengeance réussit à conjuguer nostalgie et satire. C’est drôle, fin, inventif, et surtout animé avec un soin qui force le respect. Bref, un petit bijou d’humour à l’ancienne, remis au goût du jour.

    La vie selon Cunk (2024)

    Derrière son ton faussement naïf, La vie selon Cunk (2024) est une masterclass de comédie absurde déguisée en documentaire. Ce faux docu britannique suit Philomena Cunk, journaliste fictive d’un sérieux désarmant mais à l’ignorance abyssale, qui interroge de vrais experts avec des questions souvent lunaires, toujours impertinentes. Diane Morgan, magistrale, incarne cette anti-héroïne du savoir avec un mélange de candeur idiote et d’aplomb irrésistible. Le film, adaptation d’un format série, pousse encore plus loin les limites de l’humour pince-sans-rire et du malaise contrôlé. C’est une satire grinçante sur notre besoin d’expliquer le monde, même quand on ne comprend rien — et un miroir tordu tendu à nos émissions culturelles trop sérieuses pour être honnêtes. À la croisée de The Office, Monty Python et des cours d’histoire revisités par un troll, La vie selon Cunk réussit à être profondément stupide et follement intelligente à la fois.

    Moi, moche et méchant (2010)

    Gru, super-vilain au cœur tendre, adopte trois orphelines dans le cadre d’un plan machiavélique. Et tout déraille. Moi, moche et méchant (2010) allie animation soignée, humour décalé et émotions sincères. Les Minions, nés de ce film, sont devenus des icônes pop à part entière. Mais au-delà du marketing, l’histoire fonctionne : drôle, attendrissante, rythmée. Le film parle de rédemption, de famille et de bananes, dans un mélange improbable qui fait mouche. Une comédie d’animation devenue un classique, à voir en famille ou entre adultes nostalgiques.

    Les Mitchell contre les machines (2021)

    Quand une famille dysfonctionnelle sauve le monde d’une apocalypse robotique, cela donne Les Mitchell contre les machines (2021) un film d’animation aussi inventif qu’hilarant. Visuellement bluffant, bourré de gags et de références culturelles, le film réussit à marier émotions familiales et humour pop sans jamais perdre en rythme. Les dialogues fusent, l’énergie déborde, et chaque personnage a droit à son moment. C’est une comédie pour l’ère numérique, consciente de ses influences mais profondément originale. Le genre de film qui donne envie d’appeler ses parents... ou au moins de leur envoyer un meme.

    Ace Ventura, détective pour chiens et chats (1994)

    Jim Carrey dans un état de grâce absolu, c’est Ace Ventura (1994). Détective spécialisé dans les animaux disparus, il enchaîne grimaces, cris, mimiques et répliques improbables dans une enquête aussi débile que réjouissante. Le film n’est pas fin, mais son énergie est irrésistible. Carrey transforme chaque scène en performance physique hallucinante, et même les gags les plus douteux passent grâce à sa folie contagieuse. Un film qui a marqué les années 90 et propulsé Carrey au rang d’icône comique mondiale.

    Camping (2006)

    Bienvenue au camping des Flots Bleus, royaume du rosé, du pastis, de la pétanque, du bermuda et des soirées karaoké. Camping (2006) est une plongée dans la France populaire, avec ses clichés et ses bonheurs simples. Frank Dubosc y campe Patrick Chirac, vacancier beauf mais touchant, devenu culte à force de répliques et d'accents appuyés. Le film alterne entre satire douce et vraie tendresse, sans jamais mépriser ses personnages. Un succès populaire qui tient autant à l’autodérision qu’à la justesse de certaines situations. On y rit beaucoup, parfois jaune, mais toujours avec le sourire.

    Yesterday (2019)

    Un musicien en galère se réveille dans une réalité alternative où les Beatles n’ont jamais existé. Seul à se souvenir de leurs chansons, il décide de les jouer comme si elles venaient de lui. Yesterday (2019), réalisé par Danny Boyle et écrit par Richard Curtis, part d’un pitch improbable pour raconter une fable douce-amère sur la célébrité, le plagiat involontaire et les liens entre art et mémoire collective. Himesh Patel porte le film avec une sincérité touchante, et Lily James y ajoute une note de romance délicate. L’humour est discret mais efficace, typiquement british, et les moments musicaux déclenchent un vrai frisson de nostalgie. Derrière sa légèreté, Yesterday pose aussi une vraie question : que serait le monde sans certaines œuvres ?

    Où voir ces comédies en streaming ?

    De Shrek à OSS 117, en passant par La vie selon Cunk ou Les Mitchell contre les machines, ces comédies sont toutes disponibles sur Netflix. JustWatch vous aide à savoir, en un coup d’œil, où voir chaque titre selon vos abonnements. Cliquez sur les logos des plateformes pour filtrer les films disponibles, ou cliquez sur « réinitialiser » pour afficher toute la liste. Parfait pour une soirée rire sans prise de tête.

  • Jane Austen : les 10 meilleurs films et séries adaptés de ses romans

    Jane Austen : les 10 meilleurs films et séries adaptés de ses romans

    Maëlle Beauget-Uhl

    Maëlle Beauget-Uhl

    Rédacteur JustWatch

    2025 marque les 250 ans de la naissance de Jane Austen. Pour l’occasion, de nombreux événements ainsi que des séries et des films en rapport avec le travail de l'écrivaine ont été annoncés. Et comme par un heureux hasard, cette année marque également le vingtième anniversaire de l’une des adaptations les plus plébiscitées de l'auteure britannique : Orgueil et Préjugés (2005), réalisé par Joe Wright.

    Parallèlement, Focus Features a annoncé il y a quelques semaines qu’une nouvelle adaptation de Raison et Sentiments allait bientôt voir le jour : le casting inclut notamment Daisy Edgar-Jones, Esmé Creed-Miles, George Mackay, Caitríona Balfe et Fiona Shaw. Orgueil et Préjugés fera également l’objet d’une nouvelle adaptation, cette fois par Netflix, avec Emma Corrin and Jack Lowden dans les rôles respectifs de Lizzy Bennet et Mr. Darcy.

    Autant de bonnes raisons pour vous proposer ce guide JustWatch, qui vous permettra de faire le point sur les dix meilleures adaptations des romans de l’illustre femme de lettres. 

    Orgueil et Préjugés (2005)

    Réalisée en 2005 par Joe Wright, l’adaptation cinématographique d’Orgueil et Préjugés, qui est sans doute le roman le plus connu de Jane Austen, vient de fêter ses 20 ans. A cette occasion, le film est ressorti sur grand écran aux États-Unis, et un bal a même été organisé pour les fans, qui étaient bien sûr au rendez-vous. Avec Keira Knightley et Matthew Macfadyen, cette adaptation recèle de moments qui sont devenus tout simplement cultissimes auprès des fans, allant du fameux « hand flex » de Mr. Darcy alors qu’il vient de toucher la main de Lizzie, à son apparition romanesque à travers la brume matinale, avec en fond la fabuleuse bande musicale de Dario Marianelli. Cette adaptation a reçu quatre nominations aux Oscars en 2006, dont une citation comme Meilleure actrice pour Keira Knightley.

    Emma (2020)

    Emma est l’un des romans de Jane Austen les plus adaptés à l’écran. La version de 2020 de la réalisatrice Autumn de Wilde ne fait pas l'unanimité auprès des fans, mais elle possède une magnifique photographie, de belles performances et une bande originale atypique qui peut ravir un amateur de romance historique, même s’il ne connaît pas le livre original. Dans Emma, Anya Taylor-Joy campe le rôle de la très souvent orgueilleuse mais néanmoins charmante Emma Woodhouse. Chaque lecteur de Jane Austen peut préférer une certaine interprétation d’Emma, et bien que celle-ci soit souvent être considérée comme étant trop proche des défauts de l’héroïne et pas assez de ses qualités, cette adaptation reste suffisamment originale pour qu’on passe un très bon moment en la regardant avec une tasse de thé et un scone. 

    Emma, l’entremetteuse (1996)

    Dans les années 90, Gwyneth Paltrow s’est essayée aux drames historiques anglais à plusieurs reprises, et l’une de ses performances les plus connues reste son interprétation d’Emma dans Emma, l'entremetteuse (1996). Paltrow réussit la plupart du temps à capturer toutes les contradictions de ce personnage tant apprécié des fans de Jane Austen. Cette adaptation de Douglas McGrath, où l’actrice joue aux côtés d’Ewan McGregor et Toni Collette, est parfaite pour une séance cinéma lors d’une journée printanière, et vous donnera sans aucun doute envie de passer le reste de la saison à faire des pique-niques au milieu de campagne anglaise. L’alchimie entre Gwyneth Paltrow et Jeremy Northam, qui joue le rôle de Mr. Knightley, reste pour moi l’un des points forts de cette version.

    Emma (2009)

    La dernière adaptation d’Emma (2009) de ce guide n’est pas un film mais une mini-série réalisée par la BBC, avec Romola Garai dans le rôle de la fameuse entremetteuse. Cette fois-ci, l'interprétation de l’actrice fait en général l'unanimité auprès des fans, car son interprétation réussit parfaitement à trouver la balance entre le côté parfois détestable du personnage et ce charme incontestable qui la rend si magnétique. Romola Garai a d’ailleurs reçu une nomination au Golden Globe de la meilleure actrice. Elle y joue aux côtés de Jonny Lee Miller dans le rôle de Mr. Knightley et de Michael Gambon dans le rôle de Monsieur Woodhouse. 

    Raison et Sentiments (1995)

    Réalisé par Ang Lee, ce film est sans aucun doute l’une des meilleures adaptations – et l’une des plus adorées – de la romancière. Raison et Sentiments (1995) a été écrit par Emma Thompson elle-même, qui joue également aux côtés d’un casting 5 étoiles, incluant Kate Winslet, Hugh Grant et Alan Rickman. Le film a été nommé pour pas moins de 7 Oscars en 1996, et Emma Thompson remporta celui du Meilleur scénario adapté. Non seulement Ang Lee filme cette histoire avec toute la grâce et l'élégance nécessaire lorsqu’on s’attaque au travail de Jane Austen, mais il fait également appel à la crème de la crème du cinéma britannique, et obtient l’une des premières grandes performances de Kate Winslet, âgée tout juste de 19 ans à l'époque.

    Orgueil et Préjugés (1995)

    Orgueil et Préjugés (1995) est régulièrement mis en compétition avec celui de 2005. Ici, c’est Colin Firth et Jennifer Ehle qui jouent respectivement les rôles de Mr. Darcy et Lizzie Bennet. Cette adaptation en six épisodes permet au scénario de s’attarder sur un grand nombre de détails et de nuances de l’histoire, qu’un film ne pourrait pas forcément aborder en 2 heures de temps. Cette série n’est d’ailleurs pas en manque de moments iconiques, qui peuvent sans aucun doute rivaliser avec certaines scènes du long métrage de 2005, notamment la fameuse scène où Mr. Darcy ressort trempé d’un lac. Une séquence qui est devenue culte et qui a souvent été reprise dans l'univers de la pop culture, comme dans Bridgerton (2022-). 

    Mansfield Park (2007)

    Mansfield Park bénéficie de peu d'adaptations, mais le téléfilm de 2007 est sans doute la plus proche du roman éponyme de Jane Austen. Billie Piper joue le rôle de Fanny Price, issue d’une famille pauvre et qui à l'âge de 10 ans est envoyée chez son oncle et sa tante – très riches – vivant à Mansfield Park. Comme dans la plupart des romans de Jane Austen, notre héroïne principale devra apprendre à naviguer entre sentiments amoureux et mépris de classe. Bien que de nombreuses parties importantes de l’histoire manquent et que le casting n’est pas forcément fidèle aux personnages selon certains fans, Mansfield Park reste tout de même une adaptation à ajouter à sa watchlist si l’on aime les drames historiques en règle générale. Bien que je trouve de nombreux défauts à ce film, notamment par rapport au livre, il est tout de même possible de l'apprécier, simplement pour son casting ou son histoire d’amour romanesque. 

    Bienvenue à Sanditon (2019-2023)

    Sanditon est le dernier roman inachevé de Jane Austen, puisque l’écrivaine est décédée quelques mois après avoir entamé cette nouvelle histoire. L'adaptation en trois saisons de cette histoire est donc principalement imaginée par les scénaristes. Certains personnages secondaires deviennent principaux, et d’autres sont inventés de toute part. Pourtant, Bienvenue à Sanditon (2019-2023) est une série charmante, voire addictive si vous êtes fan de romances historiques. Portée par Rose Williams et Theo James, elle est également parfaite à regarder pendant l’été, puisque Sanditon est une petite ville balnéaire de la côte anglaise, où se rend notre héroïne, Charlotte Heywood. Elle y découvre une nouvelle vie, de nouveaux amis et rivaux, ainsi que de nouveaux prétendants. C’est une série incontournable pour les fans de drames historiques, surtout lorsque s’y glisse une relation « enemies to lovers », joliment portée à l'écran par les deux acteurs principaux. 

    Northanger Abbey (2007)

    Ce film est généralement plébiscité pour sa fidélité au roman, même si sa courte durée a forcément un impact sur la présence de certains éléments du livre. Emmené par Felicity Jones et Carey Mulligan, Northanger Abbey (2007) suit l'histoire de Catherine Morland, une jeune fille de 17 ans qui quitte son village afin de se rendre à Bath pour la saison. Parfois plus gothique que romantique, cette adaptation est parfaite pour une journée d’automne, car dans Northanger Abbey, Jane Austen reprend tous les codes des romans gothiques (même si cela tend parfois à être du domaine de la parodie de la part de l'écrivaine). Là encore, l’alchimie entre Felicity Jones en Catherine Morland et JJ Feild en Henry fait pour moi de ce tandem l’un des meilleurs couples de Jane Austen portés à l'écran. 

    Persuasion (2007) 

    Comme pour chacune de ces adaptations, l'interprétation du personnage principal, ici campé par Sally Hawkins dans le rôle d’Anne Elliot, plaira – ou pas – aux lecteurs. Cependant, cette adaptation reste relativement très appréciée et indispensable pour n’importe quel fan de romance historique. Anne Elliot est une jeune aristocrate qui, à l'âge de 19 ans, se laisse persuader de rompre ses fiançailles avec un officier de marine, jugé trop peu convenable. Pourtant, Anne retrouve ce grand amour quelques années plus tard, alors que l’officier est devenu le Capitaine Wentworth. Dans Persuasion (2007), la relation et l'alchimie entre Anne et le Capitaine est souvent jugée comme étant très juste et fidèle au livre. Personnellement, je trouve Sally Hawkins très envoûtante dans ce rôle, qui reste pour moi l’une de ses meilleures performances.

  • « Chair de Poule » et tous les films et séries adaptés de R.L. Stine

    « Chair de Poule » et tous les films et séries adaptés de R.L. Stine

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Depuis près de 40 ans, R.L. Stine terrorise chaque nouvelle génération de jeunes lectrices et lecteurs avec ses innombrables histoires de monstres, de fantômes, de pantins, de zombies, de tueurs et de malédictions.

    Avec des collections comme Chair de Poule (ou Goosebumps, pour les puristes), Fear Street, Mostly Ghostly, Aux portes du cauchemar ou Point Horror, celui qu’on surnomme le « Stephen King des enfants » a vendu plus de 400 millions d’exemplaires de ses livres, traduits dans une trentaine de langues à travers le monde. De quoi, forcément, inspirer le grand et le petit écran à partir des années 90.

    Si vous préparez le prochain Halloween, si vous voulez offrir quelques frissons à vos enfants ou si vous avez envie de replonger dans les cauchemars concoctés par R.L. Stine, une grande partie de l’univers imaginé par l’auteur est disponible sur vos plateformes de streaming en France. Alors suivez le guide JustWatch… si vous osez !

    Chair de Poule (1995-1998)

    Le Masque hanté, L'Horloge maudite, La Colo de la peur, Le Pantin maléfique, Sous-sol interdit, La Colère des citrouilles, Le Souffle du vampire, La Machine à écrire… Autant de titres qui résonnent avec nos souvenirs de lecteurs mais aussi de téléspectateurs ! Car parallèlement à la publication des romans de R.L. Stine, qui confrontent des ados à des phénomènes étranges et inquiétants, la série anthologique Chair de Poule (1995-1998) a transposé à l’écran les principaux titres de la collection. Durant quatre saisons et 74 segments, à raison d’un épisode (parfois deux) par histoire, le générique culte du programme a résonné comme une invitation au frisson pour le jeune public.

    Ce jeune public a grandi depuis, mais garde souvent un souvenir ému de ce rendez-vous, véritable madeleine de Proust télévisuelle qui a été la porte d’entrée vers le fantastique et l’horreur (gentille) pour de nombreux téléspectateurs et téléspectatrices. La série (souvent un peu cheap et parfois portée par un jeu d’acteur approximatifs, jeunes interprètes obligent) distille ce qu’il faut de frissons pour un public jeunesse, avec un bon équilibre entre peur et rire et une grande fidélité aux écrits de Stine. On est ici dans la même ambiance que les séries Fais-moi peur ! (1992) ou Aux frontières de l'étrange (1999-2001)

    Aux portes du cauchemar (2001-2002)

    « Quand la lumière disparaît et que la Lune se lève, tout peut arriver… » Après les romans Goosebumps, R.L. Stine se lance dans l’écriture d’une autre collection horrifique, abordant plus spécifiquement les peurs d’enfants et les cauchemars. « Ne vous endormez pas ! » avertit le générique de Aux portes du cauchemar (2001-2002), plus sombre et inquiétante que la série Chair de Poule (sans jamais traumatiser son public, qu’on se rassure). Plus confidentielle aussi, elle qui n’a duré qu’une seule petite saison.

    A la manière de Rod Serling dans La Quatrième Dimension (1959-1964) ou des Contes de la Crypte (1989-1996) et son gardien cadavérique, chaque épisode est introduit par R.L. Stine (campé par James Avery) et plonge le téléspectateur dans un mauvais rêve, entre fantômes, poupée maléfique, loup-garou et autres sorcières. Le tout dans une ambiance étrange façon Coraline (2009) Au générique des 13 épisodes, on retrouve de futurs visages connus comme Amanda Bynes, Frankie Muniz, Kaley Cuoco, Madeline Zima ou Shia LaBeouf.

    Halloween d’enfer (2001)

    Une fois n’est pas coutume, ce téléfilm a été écrit AVANT le roman. Halloween d’enfer (2001) ou When Good Ghouls Go Bad en version originale, est une histoire de zombies imaginée par R.L. Stine pour le petit écran puis déclinée en novélisation par la suite. Comme le titre l’indique, c’est pendant la célèbre fête des citrouilles qu’une petite ville va faire face à une malédiction impliquant des zombies. Parmi eux, le toujours très sympathique Christopher Lloyd, cultissime Doc Brown de la trilogie Retour vers le futur et non moins cultissime Fétide de La Famille Addams, dans le rôle du mort-vivant Oncle Fred.

    Soyons honnête, Halloween d’enfer accuse un peu le poids des années. Et sa dimension de téléfilm qui limite forcément l’ambition visuelle, en termes d’effets spéciaux notamment. Gentiment kitsch et parfois surjoué, ce long métrage dans la lignée du Fantôme d’Halloween (1999) et Dead Before Dawn (2012) s’adresse donc essentiellement à un public familial, avec une ambiance proche d’un train fantôme qui pourra être une porte d’entrée accessible (et garantie sans cauchemars) pour un jeune public qui voudrait se frotter pour la première fois au film de zombies. Par la suite, des films et séries un peu plus marquants les attendent…

    Haunted Lighthouse 4-D (2003)

    R. L. Stine a aussi eu droit à son film 4-D ! Il s’agit de Haunted Lighthouse (2003), court métrage bénéficiant de relief et d’effets physiques (vent, eau, mouvements des sièges…) diffusé dans les parcs d’attractions SeaWorld et Busch Gardens. Il y est question de jeunes fantômes résidant dans un phare abandonné, qui cherchent à attirer d’autres enfants pour leur tenir compagnie. Là aussi, l’histoire a donné lieu par la suite à un roman. Et là aussi, on y croise Christopher Lloyd, accompagné de sa partenaire de Retour vers le futur, Léa Thompson.

    Derrière la caméra, on retrouve un certain Joe Dante. Le papa des Gremlins et réalisateur de L’Aventure intérieure est un habitué des formats fantastiques courts, lui qui a signé un segment de La Quatrième Dimension, le film (1983) et des épisodes des séries Histoires fantastiques (1985-1987) et Masters of Horror (2005-2007). L’approche familiale et la courte durée imposées par une attraction limitent forcément les ambitions fantastiques du cinéaste, mais cet inédit en France est à prendre comme une vraie curiosité dans la filmographie de Joe Dante.

    Le Livre maléfique (2007)

    Dans Sixième Sens (1999), le jeune Haley Joel Osment voyait « des gens qui sont morts ». Huit ans plus tard, sa sœur Emily Osment (plébiscitée ici pour son interprétation de gothique) fait elle aussi l’expérience de la peur dans Le Livre maléfique (2007), inspiré par le recueil de nouvelles horrifiques jeune public The Haunting Hour publié par R.L. Stine en 2002. L’histoire de ce film est cependant originale, l’auteur ayant simplement donné son approbation (et ses conseils avisés) sur le scénario de ce frisson familial accessible dès 8 ans.

    Il est ici question d’un ouvrage maudit qui donne vie à une créature monstrueuse, qui n’apparaît que quand on y pense. Ce qui explique le sous-titre original : Don't Think About It. Le monstre -un peu kitsch mais très original- a marqué beaucoup de jeunes spectateurs des années 2000, qui ont fait de ce film un incontournable de leurs premières soirées d’Halloween. L’ambiance générale rappelle beaucoup Chair de Poule, bien sûr, et préfigure la série L’Heure de la peur. De quoi faire frissonner les enfants. Quant aux parents, ils seront ravis d’y apercevoir Tobin Bell, inoubliable Jigsaw de la saga Saw (2003).

    La trilogie Mostly Ghostly (2008 / 2014 / 2016)

    Voilà une collection qui n’est pas arrivée dans les mains des aficionados francophones de R.L. Stine. Inédite en France, Mostly Ghostly est une série de 8 romans destinés aux préadolescents publiés par l’auteur entre 2004 et 2006, et qui parlent de fantômes. Notamment de deux revenants, Tara et Nicky, qui font la rencontre de Max Doyle, un jeune garçon capable de voir les spectres : s’il accepte de les aider à résoudre le mystère de leur disparition, les deux fantômes l’aideront à devenir populaire dans son école.

    Ce concept façon « Sixième Sens des enfants » a donné lieu à trois longs métrages : Le Pacte mystérieux (2008), Mostly Ghostly: Have you met my ghoulfriend ? (2014) et Mostly Ghostly : Une nuit dans la maison hantée (2016), chaque fois emmenés par un nouvel interprète du héros médium. Ce qui peut à la fois perturber le spectateur, et en même temps rendre indépendants les visionnages des trois chapitres. Saluée pour son mélange entre approche familiale et ton « spooky », la trilogie s’inscrit dans un ton très Disney Channel, avec ce que cela suppose de personnages stéréotypés et de scénarios prévisibles. Si vous avez aimé les quatre volets des Sorcières d'Halloween / Halloweentown (1998-2006), vous devriez y trouver votre compte. Sinon, passez votre chemin.

    L’Heure de la peur (2010-2014)

    Trois ans après Le Livre maléfique, les nouvelles de la collection The Haunting Hour sont déclinées dans le programme anthologique baptisé L’Heure de la peur (2010-2014). Cette grande sœur de Chair de Poule, plus moderne, plus sombre et plus violente, adapte les histoires de R.L. Stine à travers quatre saisons et 76 épisodes malheureusement difficilement accessibles dans l’Hexagone. La série est à rapprocher de shows comme Les Chroniques de la peur (2017-2019) ou Fais-moi peur ! (2019-2022).

    Tête de citrouille, Vraiment toi, The Weeping Woman, La Toile du tisseur de rêve, La Mascotte, Mon meilleur ami ou L’Épouvantail font assurément partie des épisodes les plus appréciés -et les plus traumatisants- de L’Heure de la peur. Les fans louent l’ambition narrative et visuelle du programme, à l’image de jeunes comédiens inspirés (Jodelle Ferland, Dylan Minnette, Ariel Winter, Mackenzie Foy, Joey King, Willow Shields…) qui y faisaient leurs premières armes. 

    Chair de Poule - le film (2015)

    Jack Black est R.L. Stine. Voilà résumée la promesse de Chair de Poule - le film (2015), premier long métrage cinéma inspiré de la plus célèbre collection de l’auteur américain. Aux côtés de Dylan Minnette (qui s’était déjà illustré dans L'Heure de la Peur), le comédien incarne donc l’écrivain dont les cauchemars sont bien réels, et qu’il garde enfermés dans ses livres. Jusqu’à ce que les monstres se libèrent des pages qui les gardaient prisonniers… Une variation (gentiment) horrifique de Coeur d'encre (2008), en somme.

    Devant la caméra de Rob Letterman, futur réalisateur de Pokémon Détective Pikachu (2019), un large bestiaire est de sortie : clown-tueur, loup-garou, plantes carnivores, mante religieuse géante, yéti, femme-serpent, monstre des marais, morts-vivants, nains de jardin ou garçon invisible… Sans oublier l’incontournable pantin ventriloque Slappy. Cette monstrueuse réunion est à la fois respectueuse de l’imaginaire de Stine (avec des effets visuels réussis), mais offre aussi un côté « fourre-tout » qui peut nuire à l’ensemble, avec une approche frénétique et comique qui peut nuire au frisson attendu. On est finalement ici dans un Jumanji d’Halloween, qui rappelle les grandes heures de Monster Squad (1987).

    Monsterville : le couloir des horreurs (2015)

    R.L. Stine officie lui-même à la production de ce long métrage adapté de son roman homonyme publié en 2012. Monsterville : le couloir des horreurs (2015), qu’on peut parfois croiser sous le titre Le Cabinet des Âmes, revisite l’univers de la fête foraine et du freak show, ces exhibitions dévoilant au public des monstres de foire. Ici, les sujets exposés sous le chapiteau sont des adolescents dont les âmes ont été emprisonnées par le démoniaque Dr Hysteria. Du fantastique, de jeunes héros, un équilibre entre frissons et humour : on est ici dans du pur Stine, avec une ambiance qui rappelle Scream Girl (2015) ou Sacrées Sorcières (2020).

    Derrière la caméra de cette aventure horrifique familiale à l’esprit train-fantôme, idéale pour un Halloween sans trop de cauchemars, on retrouve Peter DeLuise, connu des fans de 21 Jump Street (1987-1991) pour avoir interprété le flic infiltré Doug Penhall aux côtés de Johnny Depp dans les 5 saisons de la série. Devant l’objectif, Dove Cameron livre une performance remarquée en scream-queen attachante.

    Eye Candy (2015)

    L’année 2015 est décidément un grand cru pour R.L. Stine, qui se décline aussi en série avec l’adaptation de son roman Eye Candy (2015). Lancé sur MTV, le programme suit les pas d’une hackeuse de génie (campée par la bien nommée Victoria Justice, ex star Nickelodeon), qui utilise ses capacités pour dénicher des indices pour élucider la disparition de sa sœur tout en mettant fin aux agissements d’un tueur en série.

    Le show surprend un peu si on s’attend à retrouver le fantastique auquel R.L. Stine nous a habitués. On est en effet ici dans le cyber thriller, qui pourrait trouver un écho favorable chez les mordu.es de You (2018-2025). A condition d’adhérer au (sur)montage façon MTV. Plébiscité pour ses rebondissements, a malheureusement été annulé au bout d’une saison de 10 épisodes, laissant de nombreuses pistes narratives inexplorées.

    Chair de Poule 2 : les Fantômes d'Halloween (2018)

    Dans Chair de Poule 2 : les Fantômes d'Halloween (2018), la marionnette maléfique Slappy est de retour avec un projet diabolique : faire qu’Halloween dure pour toujours en donnant vie aux déguisements et décorations du magasin local. C’est ainsi que des sorcières, des momies, des squelettes, des citrouilles, des fantômes, des bonbons nounours aux dents acérées (!) et le cavalier sans tête viennent terroriser la petite ville de Wardenclyffe le temps d’une nuit sympathiquement horrible (le spectacle reste familial, qu’on se rassure).

    Deux faits notables sont à signaler autour de cette suite qui n’a pas réussi à faire aussi bien que le premier volet : l’apparition clin d'œil du véritable R.L. Stine dans le rôle du Principal à la fin du film, et la présence vocale de Jeff Panacloc – dont c’est le tout premier rôle cinéma – dans le rôle de Slappy en version française. Plus familial et moins surprenant que son prédécesseur, Chair de Poule 2 est à réserver à un public jeune, friand de propositions comme Le Manoir hanté et les 999 Fantômes (2003) ou son reboot Le Manoir hanté (2023).

    Fear Street 1994 / 1978 / 1666 (2021)

    Bienvenue à Shadyside… Dans cette ville fictive, au centre de sa collection de romans Fear Street, les histoires de R.L. Stine brassent malédiction et sorcellerie, et les morts sont nombreuses et violentes avec des personnages plus âgés que les protagonistes habituels des histoires Chair de Poule. Sous la houlette de Netflix, trois films liés entre eux au fil des époques forment une trilogie qui navigue entre 1994, 1978 et 1666, portée par un joli casting puisqu’on y retrouve notamment Maya Hawke et Sadie Sink de Stranger Things (2016-2025) et qui fait la part belle aux références avec un ton rétro assumé et des scènes sanglantes voire gore.

    Le premier épisode va ainsi lorgner du côté du slasher des années 90 (Scream, Souviens-toi l’été dernier), le deuxième chapitre nous ramène dans les camps de vacances (Vendredi 13, Massacre au camp d'été) et le troisième segment explore la thématique des sorcières. Contrairement aux anthologies « stiniennes », les trois histoires sont dépendantes les unes des autres, et il faut donc regarder toute la trilogie pour saisir les tenants et les aboutissants de cette proposition déconseillée aux moins de 18 ans par la plateforme de streaming. Chacun.e choisira son opus préféré dans un triptyque qui s’inscrit dans les codes netflixiens.

    De l’autre côté (2021)

    « Au-delà de notre monde, il y en a un autre… » En octobre 2021, à l’approche d’Halloween, Disney+ dévoile De l’autre côté, une nouvelle série anthologique adaptée des histoires de R.L. Stine. La différence ? Ce ne sont pas des romans de l’auteur qui ont inspiré les huit épisodes mais des comic-books qu’il a développés avec l’éditeur Boom !. Qu’on se rassure, le matériau d’origine est certes différent, mais l’approche reste la même : des contes horrifiques indépendants les uns des autres, qui convoquent sorcières, extraterrestres ou monstre masqué.

    La série est supervisée par Seth Grahame-Smith, un habitué du genre puisqu’il a signé les scénarios de Dark Shadows (2012), Abraham Lincoln : chasseur de vampires (2012) ou Orgueil et Préjugés et Zombies (2016). Des films qui illustrent sa capacité à mêler le fantastique à une approche plus légère et décalée. Chaque épisode explore un genre différent et propose une morale destinée au public jeunesse, faisant de la série un croisement efficace entre Chair de poule et La Quatrième Dimension. Si les abonné.es Disney+ espéraient une saison 2, cela semble malheureusement mal engagé puisque De l’autre côté a carrément été supprimée de la plateforme pour d’obscures raisons stratégiques de coûts.

    Chair de Poule (2023-2025)

    En 2023, sous l’impulsion du réalisateur Rob Letterman (Chair de Poule - le film) qui avait dû laisser sa place sur le deuxième film en raison de conflits d’agenda, les histoires de la collection Goosebumps ont été revisitées par la (nouvelle) série Chair de Poule (2023-2025). Le ton est toutefois plus sombre que le programme de 1995, plus abouti aussi en termes de rendu, et les épisodes de chaque saison (10 pour la première, 8 pour la seconde) racontent une intrigue unique traversée des histoires des romans les plus marquants de R.L. Stine.

    Même si l’approche anthologique a donc été écartée de cette modernisation, les fans peuvent notamment y retrouver un masque hanté, Horrorland, des profanateurs de sous-sol, la colo du cauchemar et, bien sûr, Slappy le pantin. Bien reçue par la critique et le public, la série young-adult a malheureusement été annulée par Disney+. Dommage, la plateforme tenait sans doute ici son Stranger Things ou son Riverdale…

    Zombie Town (2023)

    Evidemment, les amateurs de films et séries de morts-vivants risquent d’être déçus en découvrant Zombie Town (2023), qui s’adresse avant tout à un public familial. En revanche, à l’image du Halloween d’enfer (2001) précédemment évoqué dans cette liste, le long métrage peut se présenter comme une première découverte du genre pour les plus jeunes, puisque les zombies sont ici relativement inoffensifs, et le ton léger voire parodique.

    Ils sont toutefois nombreux puisque cette adaptation du roman publié par R.L. Stine en 2000 voit une bobine de film d’horreur transformer tous les habitants d’une petite ville en goules : tous, sauf le projectionniste et son amie, qui vont tenter de contrecarrer la malédiction… et croiser sur leur chemin Dan Aykroyd, légendaire chasseur de fantômes de Ghostbusters, mais aussi Chevy Chase, légende de la comédie US. Deux visages qui égaieront assurément les parents qui accompagneront leur progéniture dans leur visionnage de ce frisson-jeunesse, à poursuivre avec Manuel de survie à l'apocalypse zombie (2015).

    Fear Street: Prom Queens (2025)

    Netflix et Shadyside, c’est une histoire qui est partie pour durer. D’autant que la collection Fear Street compte une cinquantaine de romans ! De quoi donner le champ libre aux équipes créatives de la plateforme, qui veulent faire de la saga LE rendez-vous horrifique des abonné.e.s. Et après la trilogie de 2021, c’est au tour de Prom Queen (2025) de faire son entrée dans le catalogue des Originals avec une histoire de bal de fin d'année qui va virer au cauchemar quand des candidates à la couronne se mettent à disparaître.

    Adapté du roman Le Bal de la mort, le film convoque encore de nombreuses « ref » dont la tragique et terrifiante Carrie (1976) de Stephen King, immortalisée à l’écran par Brian De Palma. Mais contrairement à la trilogie 1994 / 1978 / 1666, l’accueil des abonné.es a été bien plus timide malgré des records de visionnage au sein de la franchise. Reste un divertissement idéal pour les amateurs de slashers 80’s et de meurtres sanglants, qui ne chercheraient pas une proposition qui réinvente le genre façon Totally Killer (2023).

  • Quels sont les meilleurs séries et films animés avec Superman, et où les regarder en streaming ?

    Quels sont les meilleurs séries et films animés avec Superman, et où les regarder en streaming ?

    Justine Charlet

    Justine Charlet

    Rédacteur JustWatch

    Le poing et le visage souvent tournés vers le ciel pour décoller et avancer dans la bonne direction, Superman est une figure incontournable, voire le plus emblématique des super-héros. Grand sauveur d’innocentes vies et capable de dénouer des situations complexes grâce à sa force surhumaine et sa capacité à voler, il a inspiré des générations d’enfants. 

    Créé en mars 1933 par le scénariste Jerry Siegel et le dessinateur Joe Shuster, le personnage apparaît pour la première fois dans un comic book américain en juin 1938. Depuis, de nombreuses séries et films, entre autres produits culturels, lui sont consacrés. 

    Nous vous proposons un guide JustWatch des meilleurs films et des séries autour de la figure de Superman, en vous rappelant où regarder ces productions sur les plateformes de streaming.

    Superman, l’ange de Métropolis (1996 - 2000)

    Développé par Bruce Timm, également à la manœuvre de la cultissime Batman : La série animée (1992 - 1995), la série (dont le titre original est Superman: The Animated Series) a modernisé Superman pour une nouvelle génération tout en respectant ses racines classiques. L’animation y est fluide et les épisodes rassemblés en 4 saisons explorent à la fois les menaces extraterrestres et les intrigues plus humaines. Plus humain, le héros y est confronté à des dilemmes moraux, face à des ennemis comme Lex Luthor, Darkseid ou Brainiac, et compte comme alliés emblématiques Lois Lane et Jimmy Olsen.

    Mes aventures avec Superman (2023-)

    La série Mes aventures avec Superman (2023-) compte deux saisons et 20 épisodes au total. Cette version de Superman a reçu de nombreuses critiques positives, saluant son adaptation fidèle et moderne de l’Homme d’acier. Inspiré de l’anime, la série axe les aventures du super-héros davantage sur la technologie, permettant aux méchants de prendre des formes inédites. Et les personnages secondaires offrent du souffle au justicier. Du côté du graphisme de la série, l’animation s’inspire du style « anime » japonais, avec des scènes d’action dynamiques et un parti pris sur les émotions.

    La Ligue des justiciers  / La nouvelle Ligue des justiciers (2001-2006)

    Adaptées du comics Justice League of America de DC Comics, les deux séries ont profondément influencé la vision moderne de Superman et de l’univers DC en général. La première met en scène les 7 membres fondateurs de la Ligue (Superman, Batman, Wonder Woman, Green Lantern, Martian Manhunter, The Flash et Hawkgirl). Plus puissant, plus affirmé, plus combatif au combat avec une morale solidement construite face à un monde plus violent, Superman est droit dans ses bottes saillantes dans la première série (2 saisons et 52 épisodes). Dans la deuxième (3 saisons et 39 épisodes), le héros se montre plus vulnérable émotionnellement et s’oppose plus souvent à Batman et aux autres héros, ainsi qu’aux politiciens.

    Superman : Red Son (2020)

    L’originalité (et l’audace !) du film Superman : Red Son (2020) mérite d’être soulignée : dans cette uchronie politique, les scénaristes se sont demandés ce qu’il se passerait si Superman avait atterri… en URSS au lieu du Kansas. Renversement total des codes du héros classique : Superman devient alors un dirigeant soviétique, Batman un résistant russe anti-Superman et Lex Luthor un patriote et homme politique américain. D’abord un comics, cette adaptation continue cependant à ériger Superman en défenseur du bien.

    All-Star Superman (2011)

    Basé sur le comic de Grant Morrison et Frank Quitely, cette mini-série animée raconte l’histoire plus introspective d’un Superman qui apprend qu’il est condamné à mourir après avoir absorbé une trop grande dose de rayons solaires. Face à une mort imminente, le superhéros entreprend un dernier voyage pour accomplir de grands actes héroïques tout en réfléchissant à son identité, son humanité et son héritage. À l’action s’ajoute donc la tendresse. Dans un style rétro-futuriste, entre nostalgie et modernité, la série rend un très bel hommage au héros mythique.

    Superman/Batman : Ennemis publics (2020)

    Divertissement rythmé avec un duo emblématique, Superman/Batman : Ennemis publics (2020) est un excellent film d’action animé avec une intrigue politique captivante où Superman et Batman deviennent des fugitifs quand Lex Luthor, président des Etats-Unis, les accuse à tort de collusion avec un terroriste extraterrestre. Poursuivis par l’armée, les deux héros doivent s’allier à Wonder Woman pour déjouer un complot qui menace la planète. Bon équilibre entre action et réflexion sur la responsabilité des héros, le film est très efficace.

    Où voir les meilleurs films et séries de l’univers de Superman en streaming ?

    Les aventures de Superman, sous forme d’adaptations animées, cinématographiques ou sérielles, sont disponibles à la location ou en streaming. Notre guide vous donnera alors toutes les informations nécessaires. Vous pourrez cliquer sur le logo des services de streaming pour voir quels films et séries sont disponibles sur vos plateformes. Ou ne rien cocher du tout pour voir où sont disponibles les films et les séries tous services confondus.

  • 16 adaptations qui surpassent leur œuvre originale

    16 adaptations qui surpassent leur œuvre originale

    Aurélien Bouron

    Aurélien Bouron

    Rédacteur JustWatch

    Certaines adaptations ne se contentent pas de suivre l’œuvre originale : elles la réinventent, la magnifient, ou la rendent accessible à un public bien plus large. Que ce soit au cinéma ou à la télévision, il arrive que le passage à l’écran transcende le matériau de base, le dépouille de ses défauts ou en révèle tout le potentiel. 

    Voici 16 adaptations qui, selon beaucoup, vont encore plus loin que le roman, le manga, le film ou la série dont elles sont issues. Mais attention, pour que l’adaptation soit réussie, il faut souvent que le matériel source soit d’une immense qualité. Cette liste fait donc honneur aux bonnes adaptations, mais aussi aux livres, aux séries ou aux films qui ont inspiré les plus grands cinéastes. 

    Fight Club (1999) — Adapté du roman de Chuck Palahniuk

    Le film Fight Club de David Fincher, sorti en 1999, a propulsé un roman confidentiel au rang de mythe cinématographique. Là où Chuck Palahniuk explore la perte de repères d’une génération, le film en fait une expérience sensorielle et psychologique inoubliable. Sa mise en scène acérée, sa bande-son hypnotique et les performances hallucinantes d’Edward Norton et Brad Pitt donnent un côté brute à ce récit trouble. Fincher ne se contente pas d’illustrer le livre : il en extrait une matière nerveuse, visuelle, qui résonne encore vingt-cinq ans plus tard. Le final, réécrit, est devenu une signature emblématique. Beaucoup ignorent même l’existence du roman — preuve que l’adaptation l’a dépassé dans l’imaginaire collectif. Une œuvre culte, née de l’ombre d’un texte radical.

    Ready Player One (2018) — Adapté du roman d’Ernest Cline

    Le roman Ready Player One (2018) est un hommage passionné à la pop culture, mais il souffre de longueurs et d’un style parfois rigide. L’adaptation signée Steven Spielberg revoit la structure en profondeur et recentre l’intrigue autour de la quête et du spectacle. Le film dynamite la narration, modernise les références et offre une expérience sensorielle vertigineuse, sans sacrifier le message sur l’évasion numérique. Ce qui relevait du name-dropping constant dans le livre devient un monde fluide et immersif à l’écran. Tout le long du film, on s’amuse à repérer toutes les références, et il y en a beaucoup. Résultat : une aventure plus digeste, plus fun, et plus efficace que le texte dont elle est tirée. Une véritable lettre d’amour à la pop culture signée Spielberg. 

    Blade Runner (1982) — Adapté du roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de Philip K. Dick

    Avec Blade Runner (1982), Ridley Scott signe une adaptation libre du roman de Philip K. Dick, mais dont l’impact visuel et philosophique dépasse de loin celui de son modèle. Là où le livre joue avec la paranoïa et le délire intérieur, le film distille une ambiance crépusculaire, hantée par des questions sur l’âme, la mémoire et l’humanité. L’univers visuel cyberpunk, la musique de Vangelis, et l’ambiguïté persistante autour de Deckard ont donné naissance à une œuvre culte, bien plus influente que le roman original. Le film n’adapte pas, il recrée — et à ce jeu, il gagne. Avec Blade Runner, nous pouvons faire d’une pierre deux coups, puisque la suite, Blade Runner 2049 (2017) de Denis Villeneuve, est particulièrement réussie. Côté roman, Blade Runner 2, 3 et 4, écrit par K.W. Jeter, n’arrivent pas à la cheville des androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?.

    Le Prestige (2006) — Adapté du roman de Christopher Priest

    Le roman de Christopher Priest est ingénieux, mais son adaptation par Christopher Nolan lui insuffle une tension dramatique rare. Le Prestige (2006) condense le récit, en intensifie le duel entre les deux magiciens et magnifie son twist final. Grâce au montage non linéaire, à l’atmosphère élégamment sombre et au jeu magnétique de Hugh Jackman et Christian Bale, le film offre une version plus intense et plus accessible que le livre. L’adaptation dépasse son matériau de base en faisant du tour de magie un commentaire sur la narration elle-même. C’est brillant, retors, et inoubliable.

    Les Dents de la mer (1975) — Adapté du roman de Peter Benchley

    Le roman Jaws de Peter Benchley a connu un certain succès à sa sortie, mais c’est bien Steven Spielberg qui en a fait un mythe. Son adaptation, sortie sous le doux nom Les Dents de la mer (1975), coupe dans les sous-intrigues inutiles, recentre l’action sur la traque du requin et bâtit une tension haletante. Le film invente littéralement le blockbuster moderne. L’absence de requin mécanique dans certaines scènes, due à des soucis techniques, force Spielberg à suggérer plutôt qu’à montrer, ce qui rend le film encore plus terrifiant. Là où le roman s’essouffle, le film monte en puissance. Une leçon de cinéma.

    Old Boy (2003) — Adapté du manga de Garon Tsuchiya et Nobuaki Minegishi

    Le film Old Boy de Park Chan-wook, sorti en 2003, reprend les grandes lignes du manga original, mais les déforme avec une telle intensité qu’il en résulte une œuvre entièrement nouvelle. Là où le manga se contente d’un thriller sombre et efficace, le film déploie une vision cauchemardesque et presque onirique, où chaque scène semble suspendue entre violence contenue et explosion de rage. Rien n’est laissé au hasard : de la composition des plans à la tension dramatique qui s’accumule jusqu’au choc final, tout participe à une expérience viscérale, immersive, et profondément dérangeante. La mise en scène, baroque et tendue, distille un malaise constant. Tout y est brutal, stylisé, maîtrisé au millimètre près. Le twist final, inoubliable, marque un point de non-retour moral qui glace autant qu’il fascine. Park Chan-wook ne livre pas une adaptation fidèle mais une relecture totale, presque mythologique, où la violence devient une tragédie intime. Une proposition si marquante qu’elle efface presque l’existence du matériau d’origine. Peu de films peuvent s’en vanter.

    Normal People (2020) — Adapté du roman de Sally Rooney

    Le roman de Sally Rooney a touché une génération entière, mais c’est l’adaptation en série de Normal People (2020) qui a transformé cette histoire d’amour intime en phénomène universel. Les silences, les regards, la distance physique entre Marianne et Connell prennent une ampleur inédite à l’écran. L’écriture minimaliste du livre devient émotion pure grâce au jeu subtil de Daisy Edgar-Jones et Paul Mescal. La série sublime chaque non-dit, chaque malaise adolescent, et capte avec justesse les oscillations du désir et de la solitude. Rarement une adaptation aura été aussi respectueuse tout en allant encore plus loin dans la puissance émotionnelle. Si on vous conseille très fortement de regarder la série (avec des mouchoirs à portée de main), on ne peut que vous suggérer très fortement d’ouvrir les pages de ce magnifique roman (toujours avec des mouchoirs à portée).

    V pour Vendetta (2006) — Adapté du roman graphique d’Alan Moore et David Lloyd

    Alan Moore renie l’adaptation de son œuvre ? Peut-être. Mais V pour Vendetta (2006) version cinéma a marqué l’imaginaire collectif bien plus profondément que le roman graphique. Le film synthétise les enjeux politiques, accentue le côté dystopique, et offre à Natalie Portman et Hugo Weaving des rôles mémorables. Plus direct, plus cinématographique, il transforme un pamphlet politique en fable visuelle puissante et limpide. Certes, il perd une partie de la complexité de l’œuvre d’origine, mais il y gagne en impact. Le masque de Guy Fawkes est désormais une icône mondiale. Le roman graphique est excellent aussi et présente un angle plus politique et encore plus centré sur l’opposition en fascisme et anarchisme. Comme à peu près tous les titres présentés ici, si vous voulez pleinement profiter de l’adaptation, lire l’œuvre originale est indispensable. 

    Casino Royale (2006) — Adapté du roman de Ian Fleming

    La première mission de James Bond revue en 2006 par Martin Campbell et Daniel Craig n’a pas juste modernisé le personnage : elle a relevé le niveau. Le roman original posait les bases, mais manquait de tension. Le film Casino Royale, lui, injecte un réalisme brutal, une romance crédible et une vulnérabilité rare chez Bond. Eva Green apporte une complexité inattendue à Vesper Lynd, et le duel de poker devient une bataille d’endurance psychologique. C’est plus qu’un reboot : c’est une refondation, qui redonne à 007 sa noirceur et sa classe. Et qui surpasse sans conteste la source papier.

    Dune (2021) — Adapté du roman de Frank Herbert

    Le roman de Frank Herbert est dense, philosophique, foisonnant. Il mélange les mythologies, les dynamiques politiques et l’écologie planétaire dans une fresque tentaculaire, parfois étouffante. Denis Villeneuve parvient pourtant à lui rendre justice… tout en le rendant lisible, limpide, presque organique. L’adaptation Dune de 2021 opère une sélection intelligente, affine les enjeux dramatiques, et donne corps aux visions de l’auteur avec une rigueur visuelle à couper le souffle. Là où le livre exige du lecteur une immersion longue et exigeante, le film embarque dès les premiers instants grâce à sa narration fluide, son casting maîtrisé et sa direction artistique magistrale. Ce n’est pas un résumé, c’est une reconfiguration sensorielle, une fresque cinématographique qui parvient à faire vivre un monde aussi vaste qu’intime. Un exploit rare dans la science-fiction moderne. Passer des heures avec les yeux écarquillés, les oreilles vrombissantes, et le cœur palpitant, est étonnamment particulièrement jouissif. 

    Call Me by Your Name (2017) — Adapté du roman d’André Aciman

    Le roman d’André Aciman est une longue introspection, sensible et littéraire. Le film, Call Me by Your Name (2017) de Luca Guadagnino, lui, se passe de mots superflus et fait parler les corps, les gestes, les silences. Timothée Chalamet et Armie Hammer incarnent avec une justesse saisissante cette histoire d’amour d’été, dans un décor italien baigné de lumière. Le film parvient à transmettre les mêmes émotions que le livre, mais avec une intensité visuelle et une pudeur rare. Là où le roman s’étire parfois, le film trouve son rythme, son souffle, son évidence.

    The Office (US - 2005) — Remake de The Office (UK)

    Le The Office (2001-2003) original de Ricky Gervais est culte, acide et gênant. Mais son remake américain, porté par Steve Carell, a su transformer le concept en série à la fois drôle, tendre et durable. Là où l’humour britannique frôle parfois le malaise, la version US gagne en profondeur émotionnelle et en développement de personnages. Le ton s’adoucit sans se trahir, et la série devient, au fil des saisons, un portrait hilarant mais touchant de la vie au bureau. Un cas rare où l’adaptation dépasse le modèle, en longévité comme en attachement.

    Shameless (US - 2011) — Remake de Shameless (UK)

    La version britannique de Shameless (2004-2013) était déjà provocante, mais son pendant américain l’a poussée encore plus loin, saison après saison. En adaptant les Gallaghers au contexte de Chicago, la série US gagne en intensité sociale et en richesse narrative. Le casting mené par William H. Macy et Emmy Rossum donne une nouvelle épaisseur aux personnages, et les intrigues s’étendent sur plus d’une décennie sans perdre leur mordant. C’est cru, drôle, tragique, et souvent plus pertinent que la version d’origine. Un remake qui ne copie pas : il réinvente. Nous ne sommes pourtant presque jamais fan des remakes de séries ou de films déjà particulièrement réussis, mais entre The Office et Shameless, il faut bien avouer qu’il peut y avoir des exceptions.

    Buffy contre les vampires (1997) — Adaptation du film Buffy the Vampire Slayer (1992)

    Avant la série culte, il y avait un film. Et quel écart entre les deux. Le film Buffy, tueuse de vampires de 1992 était une comédie parodique maladroite. La série, imaginée par Joss Whedon, reprend le concept pour en faire un teen drama surnaturel profond, drôle et souvent bouleversant. Sarah Michelle Gellar incarne une héroïne forte, complexe, pleine de contradictions. La série explore les thèmes de la mort, du destin, de l’adolescence et de l’amour avec une intelligence rare. L’adaptation dépasse son modèle au point qu’on en oublie même qu’il y avait un film.

    Scarface (1983) — Remake du film de 1932

    Le Scarface de Howard Hawks en 1932 posait les bases du gangster movie. Mais le Scarface (1983) de Brian De Palma, porté par un Al Pacino incandescent, redéfinit tout. Le Miami des années 80, les excès, la coke, la violence, l’ascension et la chute d’un homme : tout est plus intense, plus flamboyant, plus iconique. Les dialogues sont devenus cultes, la bande-son aussi. Le remake a totalement supplanté l’original dans l’imaginaire collectif, et Tony Montana est entré dans la légende. Une preuve éclatante que le remake peut devenir l’œuvre de référence.

    Où voir ces adaptations en streaming ?

    De Scarface à Normal People, ces adaptations sont aujourd’hui réparties sur plusieurs plateformes de streaming. JustWatch vous permet de savoir en quelques clics où voir chaque titre selon vos abonnements. Dans la liste ci-dessous, cliquez sur les logos de vos plateformes préférées pour n’afficher que les films ou séries disponibles pour vous, ou sélectionnez « réinitialiser » pour consulter l’ensemble de la sélection. Parfait pour redécouvrir ces œuvres qui ont su dépasser leur version originale.

  • Les 10 épreuves les plus brutales de « Squid Game »

    Les 10 épreuves les plus brutales de « Squid Game »

    Aurélien Bouron

    Aurélien Bouron

    Rédacteur JustWatch

    On croit connaître les règles. Un jeu, des participants, un gagnant. Et puis tout dérape. Squid Game (2021-2025) n’a jamais été une simple série à suspense : c’est une descente méthodique dans l’horreur, où chaque épreuve tord la nostalgie de l’enfance pour en faire une mécanique de mort. 

    Derrière le sucre, les rires ou la mélodie d’un carrousel, se cachent l’angoisse, la peur de tomber, la certitude que l’erreur ne pardonne pas. Certaines épreuves marquent plus que d’autres. Voici celles qui vous collent au ventre, bien après l’écran noir.

    1. Cache-cache – Le jeu qui tue vraiment

    Saison 3, premier jeu. Les joueurs sont divisés en bleus (qui se cachent) et en rouges (armés de couteaux). Les bleus ont quelques minutes pour se dissimuler dans une arène géante, pendant que les rouges les pourchassent. Chaque rouge doit tuer au moins un bleu, sinon il est éliminé. Ce n’est pas une épreuve : c’est une traque. Une chasse à l’homme sous tension, où chaque souffle trahi peut être le dernier. La violence est brute, sanglante, sans filtre. La panique est immédiate, les décisions désespérées. Ce jeu fait voler en éclats toute notion d’éthique ou de stratégie. Il ne reste qu’une règle : survivre… ou tuer.

    2. "Un, deux, trois, soleil" – L’ouverture sanglante

    Dans la saison 1, ce jeu sert d’introduction brutale à l’univers de Squid Game. D’apparence anodine, il se transforme en carnage dès que la poupée géante détecte un mouvement pendant la phase rouge. Les tirs fusent sans avertissement, et la pelouse se transforme en champ de cadavres. Ce qui rend cette épreuve particulièrement brutale, c’est qu’aucun joueur n’est encore préparé à la réalité du jeu. La surprise, la terreur et l’effet domino provoquent une panique totale. C’est un massacre inaugural, à la fois mécanique et cruel, qui ancre définitivement la série dans la terreur psychologique et la violence absolue.

    3. Marelle – L’aléatoire létal

    L’épreuve de la marelle revisite le jeu pour enfants avec un sadisme méthodique. Les joueurs doivent traverser un pont constitué de panneaux de verre, certains solides, d’autres qui se brisent sous leur poids. Chaque décision est un pile ou face mortel. Aucun calcul ne permet de prédire les bons pas, surtout pour ceux en tête de file. La peur monte à chaque saut, les corps chutent dans le vide sous les cris de ceux encore en vie. Ce n’est pas seulement brutal parce que ça tue : c’est brutal parce que ça tue dans l’absurde, sans logique ni mérite. L’aléatoire y est plus cruel que n’importe quel adversaire.

    4. Les billes – L’amitié broyée

    Dans cette épreuve emblématique de la saison 1, les joueurs choisissent librement un partenaire, souvent un ami ou un allié. Ce n’est qu’après que l’on découvre l’enjeu : un seul des deux survivra. Le but est de récupérer toutes les billes de l’autre, selon des règles qu’ils définissent eux-mêmes. Certains se manipulent, d’autres se sacrifient. La violence n’est pas dans le geste, mais dans l’effondrement émotionnel. C’est le cœur du jeu qui explose : la trahison, la culpabilité, la mort d’un proche. Un déchirement intime et silencieux, qui fait de cette épreuve l’une des plus inoubliables et dévastatrices de toute la série.

    5. Pentathlon à six – L’épuisement programmé

    Le Pentathlon de la saison 2 oblige des équipes de cinq joueurs à réussir une série de cinq mini-jeux inspirés de l’enfance : Ddakji, pierre volante, toupie, Jacks et Hacky Sack. À première vue, rien de mortel. Mais la pression, le compte à rebours et l’enjeu vital transforment cette suite d’épreuves en parcours du combattant mental. L’épuisement psychologique prend le dessus. Certains joueurs échouent à des jeux qu’ils maîtrisaient parfaitement, paralysés par la peur de mal faire. L’élimination est sèche, immédiate. Ici, ce n’est pas la violence qui frappe, mais l’usure, la tension, et la fatigue qui broie les volontés les unes après les autres.

    6. Tir à la corde – L’union qui précipite la chute

    Le jeu classique du tir à la corde prend une tournure cauchemardesque dans Squid Game saison 1. Les équipes s’affrontent sur une plateforme suspendue dans le vide, et celle qui cède est précipitée dans le néant. La tension monte au fil des secondes, le poids des corps devient insupportable, et les cris de panique accompagnent la chute. Ce n’est pas un joueur qui meurt, mais tout un groupe, souvent conscient qu’il ne pourra pas s’en sortir. C’est une mort collective, brutale, où la solidarité ne suffit pas toujours à compenser la force brute. Une vraie leçon sur la cruauté mathématique du jeu.

    7. Saut à la corde – L’épreuve post-trauma

    Présentée dans la saison 3, cette variante du saut à la corde se joue au-dessus du vide. Chaque joueur doit franchir un pont étroit en sautant à intervalle régulier. La difficulté est doublée : beaucoup des participants sont encore blessés de l’épreuve précédente. Entorses, fractures, fatigue extrême… tout devient un handicap mortel. Certains joueurs se montrent même stratégiquement cruels, bloquant le passage des autres pour les faire échouer. Ce jeu met en lumière les failles physiques autant que mentales. Il récompense l’opportunisme, punit les fragiles, et pousse chaque concurrent à ses limites les plus brutales.

    8. Squid Game – Le duel final

    Le jeu éponyme qui clôt la saison 1 oppose Gi-hun et Sang-woo, deux amis brisés par le système. Le terrain est simple : une aire en forme de calamar où il faut repousser ou atteindre l’autre selon des règles minimales. Mais en réalité, tout est permis. Ce qui commence comme un duel ritualisé vire au corps-à-corps boueux, désespéré, violent. Ce n’est plus une épreuve, c’est un règlement de comptes. Et le poids de leur passé commun rend chaque coup plus douloureux. C’est une agonie émotionnelle plus qu’un simple affrontement physique.

    9. Mingle – Le chaos musical

    Dans la saison 2, Mingle emprunte aux chaises musicales, mais en version tordue. Les joueurs se déplacent sur un manège pendant qu’une musique joue. À l’arrêt, un nombre est annoncé, et les joueurs doivent se regrouper et s’enfermer dans des pièces en fonction. Ceux qui restent dehors sont éliminés. Ceux qui ne forment pas le bon groupe à l’intérieur aussi. C’est une panique chorégraphiée, où la rapidité, la coordination et la chance se mêlent. Le stress est maximal, les trahisons fréquentes. Ce jeu est un piège pour les indécis, un cauchemar de l’instantanéité.

    10. Ppopgi – La fragilité à bout de souffle

    Introduit dans la saison 1, le jeu du Dalgona (Ppopgi) consiste à découper une forme dans un biscuit ultra-fragile à l’aide d’une simple aiguille. Pas de cris, pas de sang… mais une pression insoutenable. Un geste trop brusque, une fissure, et c’est terminé. Certains lèchent frénétiquement leur bonbon pour le rendre plus malléable, d’autres transpirent sous le regard pesant des gardes armés. Ce jeu, visuellement calme, est en réalité l’un des plus stressants. Il exige une précision extrême sous la menace immédiate. Une tension silencieuse qui étouffe peu à peu.

    Où voir les épreuves de Squid Game en streaming ?

    Sauter dans le vide, trahir un ami, découper un biscuit sous la menace d’un fusil… Les jeux de Squid Game ne laissent aucune place à l’erreur, et chaque épisode pousse un peu plus loin les limites du supportable. Pour savoir où revoir ces moments aussi absurdes que terrifiants, JustWatch vous permet d’identifier en quelques secondes sur quelles plateformes la série est disponible, selon vos abonnements. Vous pouvez filtrer par service ou réinitialiser les options pour avoir une vue d’ensemble. Un outil simple, idéal pour replonger dans ce théâtre de la survie sans perdre une minute.

  • C’est le policier le plus drôle du cinéma : voici tous les « Y’a t-il un flic… » dans l’ordre !

    C’est le policier le plus drôle du cinéma : voici tous les « Y’a t-il un flic… » dans l’ordre !

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Au panthéon des flics de cinéma, il y a les iconiques et badass Harry Callahan (L’Inspecteur Harry, 1971), Martin Riggs (L’Arme Fatale, 1987), Jimmy "Popeye" Doyle (French Connection, 1971), Vincent Hanna (Heat, 1995), Frank Bullitt (Bullitt, 1968) ou John McClane (Piège de cristal, 1988).

    Et puis il y a Frank Drebin, un policier au flegme aussi légendaire que les gags énormes qu’il déclenche sur son passage. Introduit à la télévision, l’inspecteur gaffeur campé par Leslie Nielsen a été le héros d’une trilogie définitivement culte, baptisée Naked Gun outre-Atlantique et Y’a t-il un flic… en France, relancée en 2025 par Liam Neeson dans le rôle de Drebin Jr.

    A l’occasion de ce grand retour au cinéma, JustWatch vous dit où (re)voir les enquêtes de son illustre paternel sur les plateformes de streaming françaises, dans l’ordre de sortie. Histoire de suivre l’hilarante évolution de carrière de notre improbable enquêteur. Y’a t-il un flic pour nous faire rire ? Oui !

    Police Squad ! (1982)

    Il n’existe que six épisodes de Police Squad ! (1982). Et pourtant, cette série comique annulée bien trop tôt par la chaîne ABC a marqué le petit écran par son génie du gag absurde. Comme ces comédiens qui se figent dans un faux arrêt sur image pendant le générique, Abraham Lincoln qui s’invite dans chaque introduction ou des titres d’épisodes qui ne sont jamais raccords entre l’affichage à l’écran et ce que déclame le narrateur ! Toute personne qui a (sou)ri devant Angie Tribeca (2016-2018) ou Brooklyn Nine-Nine (2013-2021) se doit d’avoir vu Police Squad !.

    Derrière le show, il y a David Zucker / Jim Abrahams / Jerry Zucker, l’inénarrable trio des ZAZ. Deux ans après le succès de Y a-t-il un pilote dans l'avion ? (1980), cultissime parodie de film catastrophe, les trois compères se lancent dans un pastiche de série policière et confient le rôle principal au très sérieux Leslie Nielsen, qui campait un médecin flegmatique et hilarant dans leur précédent film. Il trouve ici LE rôle de sa carrière. Et même si Police Squad ! ne durera qu’une saison, il pose les bases d’un personnage qui s’apprête à marquer le grand écran pour le meilleur… et pour le rire.

    Y a-t-il un flic pour sauver la reine ? (1988)

    Six ans plus tard, Frank Drebin reprend du service ! Entre-temps, les ZAZ ont peaufiné leur patte comique avec Top Secret ! (1984) et Y a-t-il quelqu'un pour tuer ma femme ? (1986). Il est temps pour eux de retrouver leur policier fétiche et sa chevelure argentée, toujours incarné par Leslie Nielsen dont l’impassible sérieux fait des étincelles au milieu de gags épiques, dont il est d’ailleurs le plus souvent le déclencheur involontaire. Entouré de son chef dépassé Ed Hocken et de son fidèle souffre-douleur Nordberg (George Kennedy et O.J. Simpson remplacent Alan North et Peter Lupus de la série), Frank Drebin est donc le héros de The Naked Gun: From the Files of Police Squad! (1988), transposé en France en un plus efficace Y a-t-il un flic pour sauver la reine ?.

    Il y est question de trafic de stupéfiants, d’hypnose, de baseball et d’une visite de la Reine d’Angleterre qui vont donner lieu à des séquences hilarantes qui ont inscrit le film dans plusieurs classements des meilleures comédies de tous les temps. Mais finalement, dans cette saga -et dans le genre du spoof movie en général-, l’intrigue importe peu : elle n’est qu’une toile de fond pour un déferlement de gags de premier et d’arrière plan. Alors bien sûr, après, il faut apprécier l’humour potache et absurde et un rythme d’une autre époque, et accepter que beaucoup de scènes ou de mécaniques ont depuis été revisitées -parfois en mieux- par des Scary Movie (2000) et autres successeurs de Drebin.

    Y a-t-il un flic pour sauver le président ? (1991)

    C’est en solo, sans ses partenaires Jim Abrahams et Jerry Zucker, que David Zucker orchestre la deuxième enquête cinéma de Frank Drebin : Y a-t-il un flic pour sauver le président ? (1991). Un épisode qui fait se croiser le super-flic et le Président américain George Bush (incarné par John Roarke) sur fond d’attentat et de négociations sur l'utilisation des énergies fossiles. Et surtout sur fond de jalousie puisque Drebin ne se remet pas de la fin de sa relation avec la douce Jane Spencer (Priscilla Presley) et tente de la reconquérir.

    Ce qui donne lieu à une nouvelle fournée de gags très sympathiques, dont une virée en char d’assaut, un mambo endiablé ou un pastiche de la scène de poterie de Ghost (1990) presque aussi mémorable que son modèle. Dans la lignée de son prédécesseur (et de Police Squad !), ce second volet cinéma s’adresse aux mêmes amateurs de non-sens et d’humour régressif, avec tout de même un rythme un peu moins soutenu qui laisse quelques « ventres mous » s’inviter dans le récit. Et là encore, il ne faut chercher ni logique ni intrigue cohérente, juste accepter que l’enquête en cours sert de scène à notre flic-gaffeur. 

    Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ? (1994)

    A l’image de sa séquence d’ouverture parodiant la scène des escaliers des Incorruptibles (qui s’inspirait lui-même du Cuirassé Potemkine), Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ? (1994) célèbre le cinéma en faisant de Frank Drebin le seul espoir pour empêcher un attentat pendant la cérémonie des Oscars. L’occasion pour le policier de s‘essayer à la lecture de prompteur (spoiler, il ne sait pas le faire) et pour les scénaristes de nous dévoiler un extrait de l’improbable musical consacré à Mère Teresa (et qui me fait honteusement éclater de rire à chaque visionnage).

    Soyons honnêtes, ce troisième opus est tout de même moins marquant que ses prédécesseurs et montre que la mécanique commence à s'essouffler et même à se répéter un peu trop. Et que certaines vannes appartiennent à une autre époque. Mais il se distingue par un grand nombre de caméos (Shannen Doherty, James Earl Jones, Raquel Welch ou Elliott Gould y font des apparitions clins d'œil) et un final prophétique qui présente l’héritier de Drebin. Les fans y trouveront évidemment leur compte, alors que les moins fans y auront la confirmation que « trop de gags tuent le gag ».

    Après ce film, Leslie Nielsen incarnera à plusieurs reprises des personnages similaires dans Le Détonateur (1998), Y a-t-il un flic pour sauver l'humanité (2000) qui n’a strictement RIEN à voir avec la saga ne vous trompez pas, Scary Movie 3 (2003) et Scary Movie 4 (2006). Il nous quitte en 2010 à l’âge de 84 ans.

    Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? (2025)

    La renaissance de la saga Naked Gun a connu une longue gestation. En 2009, un quatrième film avait été envisagé, opposant Leslie Nielsen à de nouvelles recrues. Quelques années plus tard, après la disparition du comédien, c’est un reboot qui était évoqué avec Ed Helms (le dentiste de la trilogie Very Bad Trip) dans le rôle de Frank Drebin. Il faudra attendre 2025 pour voir la saga trouver le chemin du grand écran, dans une suite portée par Liam Neeson. Le comédien trimballe ici son image de dur-à-cuire de Taken (2008) et autres films d’action, créant le même décalage savoureux « sérieux vs. gags » que dans la trilogie originale. Entouré de Pamela Anderson et Paul Walter Hauser, il est donc Frank Drebin Jr. (le bébé aperçu à la fin de Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ?), acteur et narrateur façon film-noir d’une nouvelle enquête improbable.

    « D’après une histoire vraie totalement inventée », Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? (2025) adopte la même formule que ses prédécesseurs : running-gags, durée réduite (aucun des films n’aura dépassé 1h25 !), sens de l’absurde, arrières-plans à scruter constamment, apparitions clins d’oeil (vous n’êtes pas prêts pour la « doublure » de Liam Neeson) mais aussi baisses de rythme régulières. Si c’est votre porte d’entrée vers la franchise, c’est clairement le film qui vous dira si l’esprit Police Squad / Naked Gun est fait pour vous… ou pas du tout ! Et attention pour les enfants : certaines blagues ne sont peut-être pas de leur âge (ceux qui ont pouffé, comme moi, pendant la séquence des lunettes à vision nocturne sauront de quoi je parle).

  • Del Toro, Bigelow, Ozon… : les films les plus attendus de Venise 2025

    Del Toro, Bigelow, Ozon… : les films les plus attendus de Venise 2025

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Quel film succèdera au bouleversant et élégant La Chambre d’à côté de Pedro Almodóvar, sacré à la Mostra 2024 par le très convoité Lion d’Or ? Réponse le 6 septembre prochain, quand le réalisateur Alexander Payne et son jury (les actrices Fernanda Torres et Zhao Tao ; les cinéastes Stéphane Brizé, Maura Delpero, Cristian Mungiu et Mohammad Rasoulof) décerneront le palmarès du 82e Festival International du Film de Venise.

    21 longs métrages en Compétition et 11 avant-premières Hors Compétition (dont une clôture française signée Cédric Jimenez) s’y dévoileront sous le regard exigeant et passionné de la planète cinéma. JustWatch vous dit tout des œuvres les plus attendues de cette édition 2025, qui s’ouvre le 27 août dans la Cité des Doges.  

    « Le Mage du Kremlin » de Olivier Assayas (Compétition)

    Jude Law est Vladimir Poutine. Le Mage du Kremlin (2025) va créer l’événement à Venise, en dévoilant les arcanes du pouvoir russe après la chute de l’URSS, à travers les yeux et les mémoires fictives d’un conseiller officieux du futur chef d'État. Ce thriller est adapté du roman de Giuliano da Empoli, plébiscité par le Grand Prix du roman décerné par L’Académie Française et finaliste du Prix Goncourt 2022).

    Dans ce film mis en scène par le réalisateur français Olivier Assayas (qui s’était déjà attaqué à l’exercice périlleux du biopic polémique avec Carlos, 2010) Paul Dano (dans le rôle de Vadim Baranov) sera entouré de Alicia Vikander, Jeffrey Wright, Zach Galifianakis et Jude Law en « Tsar ». Un an après le portrait de Donald Trump dans The Apprentice (2024), cette vision de son pendant soviétique devrait assurément faire du bruit sur la lagune : les premières réactions critiques sont à guetter dès le 31 août.

    « Jay Kelly » de Noah Baumbach (Compétition)

    La bande-annonce de Jay Kelly (2025), très réussie, annonce un film introspectif passionnant : face à un miroir, George Clooney déclame son nom (« Jay Kelly… ») sans trop y croire, comme s’il ne se connaissait pas alors que le monde entier connaît tout de lui. Car Jay Kelly est une immense star de cinéma, qui a tellement été coupé du monde qu’il ne sait plus trop qui il est… Ce pitch clairement méta (George Clooney, longtemps comparé à un Cary Grant moderne, cite explicitement l’acteur dans les images) est le prétexte à un road-movie intimiste et solaire qui va voir notre vedette se lancer sur les routes en compagnie de son manager (Adam Sandler).

    Après The Meyerowitz Stories (2017), Marriage Story (2019) et White Noise (2022), Noah Baumbach semble livrer ici une histoire de passage à l’âge adulte d’un adulte, au croisement de Birdman (2014) et The Descendants (2011), co-écrit avec la comédienne Emily Mortimer, et dans lequel Clooney devrait faire des merveilles. Avec un prix d'interprétation à la clé ? Ce serait un joli prix pour celui dont le tandem avec Brad Pitt dans Wolfs (2024) avait été plébiscité l’an dernier à Venise.

    « The Voice of Hind Rajab » de Kaouther Ben Hania (Compétition)

    En quinze ans, la réalisatrice Kaouther Ben Hania s’est imposée comme l’une des voix les plus intéressantes et singulières du cinéma tunisien. La réalisatrice de La Belle et la Meute (2017) et Les Filles d’Olfa (2023) devrait une nouvelle fois livrer une œuvre puissante, tournée en douze mois à peine. The Voice of Hind Rajab (2025) fera ainsi résonner la voix de la fillette palestinienne de six ans tuée avec plusieurs membres de sa famille par les forces israéliennes dans la bande de Gaza et dont l’appel au secours, alors qu’elle était coincée dans une voiture, bouleversa le monde.

    Dans un communiqué, la cinéaste déclare : « Au cœur de ce film se trouve une chose très simple, et très difficile à vivre. Je ne peux accepter un monde où un enfant appelle à l'aide et où personne ne vient. Cette douleur, cet échec, nous concerne tous. Cette histoire ne concerne pas seulement Gaza. Elle parle d'un deuil universel. Et je crois que la fiction (surtout lorsqu'elle s'inspire d'événements réels, douloureux et vérifiés) est l'outil le plus puissant du cinéma. Plus puissant que le bruit des breaking news ou l'oubli du scrolling. Le cinéma peut préserver la mémoire. Le cinéma peut résister à l'amnésie. Que la voix de Hind Rajab soit entendue ».

    « A House of Dynamite » de Kathryn Bigelow (Compétition)

    Cela fait huit ans que nous étions sans nouvelles de Kathryn Bigelow. La cinéaste américaine, première femme sacrée par l’Oscar de la Meilleur réalisation (pour Démineurs, 2008), n’avait en effet rien tourné depuis le passionnant Detroit en 2017. C’est au cœur de la Maison Blanche qu’elle fait son grand retour, avec A House Of Dynamite (2025) dont le titre est aussi explosif que son pitch : comment les Etats-Unis font face à une attaque de missiles dirigée contre le pays.

    Idris Elba, Rebecca Ferguson, Greta Lee, Moses Ingram, Jared Harris, Gabriel Basso et Anthony Ramos composeront l’équipe gouvernementale de ce film choral qui annonce un thriller sous haute tension, qui devrait aller lorgner du côté de Treize jours (2000) USS Alabama (1995), Point Limite (2000) et La Somme de toutes les peurs (2002).

    « Frankenstein » de Guillermo del Toro (Compétition)

    Voir le réalisateur de Hellboy (2004), Le Labyrinthe de Pan (2006) et La Forme de l'eau (2017) s’attaquer à l’une des plus célèbres icônes du cinéma et de la littérature fantastiques a quelque chose qui relève de l’évidence. Et de l’événement incontournable. Le Frankenstein (2025) de Guillermo Del Toro, immense amoureux des monstres, est l’un des films les plus attendus de l’automne. Oscar Isaac s’y glisse dans la blouse du Docteur Frankenstein dans des décors gothiques à souhait qui magnifient l’histoire imaginée par Mary Shelley, le tout emmené par une partition d’Alexandre Desplat.

    Comment Jacob Elordi (star montante de Euphoria, Saltburn, Priscilla et Oh Canada) va t-il revisiter une créature mythique déjà campée par Boris Karloff (Frankenstein, 1931), Christopher Lee (Frankenstein s'est échappé !, 1957), Robert De Niro (Frankenstein, 1994) ou Aaron Eckhart (I, Frankenstein, 2014) ? Réponse le 30 août à Venise et en novembre sur Netflix. Ensuite, ce sera à Christian Bale de se glisser sous le maquillage couturé (The Bride, 2026).

    « À pied d'oeuvre » de Valérie Donzelli (Compétition)

    À pied d'oeuvre (2025) marque la toute première sélection de Valérie Donzelli à la Mostra. Déjà passée par les marches de la Compétition du Festival de Cannes (Marguerite & Julien, 2015), la réalisatrice française adapte ici le roman de Franck Courtès (Gallimard, 2023), dans lequel il raconte comment il a glissé peu à peu dans la pauvreté, alors qu’il a abandonné son métier de photographe pour se consacrer à l’écriture. C’est ainsi qu’il va faire l’expérience de la précarité, et de la liberté, avec lucidité et autodérision.

    Le long métrage devrait trouver une place dans le cœur de celles et ceux qui ont vibré à des parcours intimistes comme L'Homme qui voulait vivre sa vie (2010), Into the Wild (2007), Nomadland (2020) ou Sur les chemins noirs (2023). Dans le rôle principal, on retrouve le talentueux Bastien Bouillon, visage de plus en plus incontournable du cinéma français après ses rôles dans La Nuit du 12 (2022), Le Comte de Monte-Cristo (2024) et Partir un Jour (2025).

    « After the Hunt » de Luca Guadagnino (Hors Compétition)

    Depuis la « claque » Call Me By Your Name (2017), Lucas Guadagnino est l’un des cinéastes les plus attendus par les cinéphiles et les plus courtisés par les stars d’Hollywood. Et un metteur en scène très prolifique, aussi. Et après Bones and All (2022), Challengers (2024) et Queer (2024), il revient déjà avec After the Hunt (2025) où il dirige l’iconique Julia Roberts. Centré sur les accusations d’une étudiante à l’encontre d’un professeur qui aurait « franchi la ligne », le film va interroger la justice, la rumeur, les apparences, les faux semblants et les rapports humains.

    Cette thématique, pertinente quelle que soit l’époque, a très souvent inspiré le cinéma. Et les grands comédien.nes. On pense à La Chasse (2012) qui accusait Mad Mikkelsen. À La Rumeur (1961) avec Audrey Hepburn et Shirley MacLaine. À Chronique d’un scandale (2006) porté par Cate Blanchett et Judi Dench. À Doute (2008) qui confrontait Meryl Streep et Philip Seymour Hoffman. Ou au récent Pas de vagues (2024) avec François Civil. Et désormais Julia Roberts, qui devrait livrer une performance mémorable devant la caméra de Guadagnino. Et après Venise ? Le réalisateur italien a un agenda chargé avec une nouvelle version de American Psycho, le film DC Sgt Rock, la suite de Call Me By Your Name et un biopic sur la création de OpenAI. Vous avez dit passionnant ?

    « Scarlet » de Mamoru Hosoda (Hors Compétition)

    Le cinéaste japonais Mamoru Hosoda, talent majeur de la nouvelle vague de l’animation nippone et grand habitué des festivals internationaux (Annecy mais aussi Cannes où il avait été convié en 2021), débarque au Festival de Venise avec son nouveau film Scarlet (2025). Sous la bannière de son Studio Chizu, qui adoptera pour l’occasion une approche animée inédite proposant une 3D stylisée,  le cinéaste racontera l’histoire d’une princesse qui doit parvenir à s’échapper du royaume des morts où elle se réveille pour éviter l’annihilation.

    Ce projet ambitieux, sombre et violent mêlant la fantasy et l’action vient compléter une filmographie sans faute depuis le phénomène La Traversée du temps (2006), qui resta à l’affiche pendant de longs mois au Japon. Plébiscité pour la modernité de sa mise en scène, Mamoru Hosoda a par la suite signé Summer Wars (2009), Les Enfants Loups, Ame & Yuki (2012), Le Garçon et la Bête (2015), Miraï, ma petite soeur (2018, nommé à l’Oscar du Meilleur film d’animation) et Belle (2021). Gageons que Scarlet saura se hisser au niveau de ces pépites.

    « Father Mother Sister Brother » de Jim Jarmusch (Compétition)

    Si Jim Jarmusch fait partie des « habitués » du Festival de Cannes, l’Américain n’avait jamais été convié par la Mostra. C’est chose faite en 2025, et le cinéaste à la chevelure argentée débarque enfin à Venise avec Father Mother Sister Brother (2025), qui revisite en trois histoires les relations entre des frères et sœurs adultes et leur(s) parent(s) quelque peu distant(s), alors qu’ils se retrouvent après plusieurs années de séparation.

    Tournée entre Paris, l’Irlande et les Etats-Unis, cette comédie réunit Cate Blanchett, Adam Driver, Vicky Krieps, Tom Waits et Charlotte Rampling. Le réalisateur annonce un long métrage très calme, très subtile et sans musique (!) : on devrait donc retrouver dans Father Mother Sister Brother un ton plus proche de Coffee and Cigarettes (2004) ou Broken Flowers (2005) que des zombies décalés de The Dead Don't Die qui avaient quelque peu divisé le public en 2019. Les amateurs de la patte Jarmusch devraient logiquement adouber ce nouvel opus, le dix-septième du cinéaste.

    « Chien 51 » de Cédric Jimenez (Hors Compétition)

    C’est sur un polar de science-fiction que tombera le rideau de la 82e Mostra. Et pas n’importe lequel puisque Chien 51 (2025) est l’un des projets français les plus ambitieux de l’année. Cédric Jimenez y adapte le roman de Laurent Gaudé (Actes Sud, 2022) et plonge Gilles Lellouche et Adèle Exarchopoulos dans un Paris futuriste qui sépare les différentes classes sociales. Quand l’inventeur d’une IA qui a révolutionné le travail de la police est assassiné, ces deux inspecteurs que tout oppose vont devoir mener l’enquête ensemble… 

    Porté par un budget de 42 millions d’euros, le long métrage s’inscrit comme une nouvelle proposition hexagonale de science-fiction à résonance sociale dans la lignée de Renaissance (2006), Chrysalis (2007) et Arès (2016). Elle devrait également ravir les amateurs du cinéma sous tension proposé par Cédric Jimenez, révélé par Aux yeux de tous (2012) avant de s’installer comme l’une des valeurs sûres du polar français avec La French (2014), Bac Nord (2021) et Novembre (2022). Attendu le 15 octobre dans les salles françaises, Chien 51 sera présenté le 6 septembre aux festivaliers vénitiens.

    « Bugonia » de Yorgos Lanthimos (Compétition)

    Déjà un nouveau film pour le prolifique Yorgos Lanthimos ! Et comme toujours une intrigue qui attise la curiosité : « deux hommes obsédés par la conspiration kidnappent une grande PDG, convaincus qu'elle est un extraterrestre qui a l'intention de détruire la Terre ». Le décor décalé de Bugonia (2025) est posé et permettra au cinéaste de retrouver Emma Stone, à l’affiche de tous ses longs métrages depuis La Favorite (2018), elle qui a obtenu son second Oscar de la Meilleure actrice sous la direction du réalisateur avec Pauvres Créatures (2023).

    Révélé par Canine (2009) et Alps (2011) avant la consécration internationale de The Lobster (2015), le cinéaste grec signe ici le premier remake de sa carrière. Bugonia est en effet une réadaptation du film sud-coréen Save the Green Planet (2003) de Joon-Hwan Jang. Yorgos Lanthimos devrait une nouvelle fois en faire une œuvre inclassable, dans la lignée de Mise à mort du cerf sacré (2017). Les premières images, avec sa villa aux grandes vitres et aux lignes parfaites, évoquent également le Parasite (2019) de Bong Joon Ho. De bonne augure pour ce nouveau cru lanthimosien attendu en novembre sur les écrans français ?

    « Orphan » de László Nemes (Compétition)

    En 2015, László Nemes est révélé sur la scène internationale avec son premier long métrage, le film-choc Le Fils de Saul, qui replonge avec une puissance rare dans les horreurs des crématoriums d’Auschwitz-Birkenau, et reçoit des prix à Cannes, aux Oscars et aux Golden Globes. Entre autres. Sa deuxième réalisation, Sunset (2018), aura par la suite les honneurs d’une sélection en Compétition à Venise. Et c’est encore à la Mostra que le cinéaste hongrois dévoilera cette année son nouvel opus.

    Orphan (2025) racontera la vie d'un garçon à Budapest en 1957, un an après la tentative de révolution hongroise contre l'URSS. Le comédien français Grégory Gadebois se glisse au sein de la distribution du long métrage, à travers lequel László Nemes continue d’explorer le passé de son pays en croisant grande Histoire et drame intimiste. On devrait y retrouver la force brute et la patte esthétique des deux précédents films du cinéaste, qui travaille à nouveau avec la scénariste Clara Royer et le directeur de la photographie Mátyás Erdély.

    « L’Etranger » de François Ozon (Compétition)

    Pour son vingt-cinquième long métrage en un peu plus d’un quart de siècle, François Ozon s’attaque à un monument de la littérature : L’Etranger d’Albert Camus, l’un des romans en langue française les plus lus au monde. Étrangement, l'œuvre n’a été adaptée qu’une seule fois au cinéma, en 1967, par Luchino Visconti qui y dirigeait Marcello Mastroianni dans le rôle de Meursault.

    Devant la caméra d’Ozon, c’est Benjamin Voisin (révélé par le cinéaste dans Eté 85) qui campe ce jeune homme froid et détaché qui évolue dans l’Algérie de 1938. Comme Frantz (2016), également passé par Venise, L’Etranger a été tourné en noir et blanc. Le cinéaste devrait y proposer une lecture toute personnelle, « avec une grande liberté formelle », d’une œuvre difficilement adaptable, entre drame introspectif, solitude écrasante et banalité proche de l’absurde sous un soleil de plomb. On saura le 2 septembre si le pari est réussi.

    « Aucun autre choix » de Park Chan-wook (Compétition)

    Le cinéma sud-coréen sera au rendez-vous de la 85e Mostra grâce à Park Chan-wook. Primé à Venise il y a vingt ans pour Lady Vengeance (2005), le cinéaste revient avec Aucun autre choix (2025), remake du thriller français Le Couperet (2005). Dans ce film noir signé Costa-Gavras, un ingénieur au chômage, prêt à tout pour retrouver un emploi, éliminait tous les candidats répondant aux mêmes offres que lui. Dans la version coréenne, José Garcia est remplacé par Lee Byung-Hun, bien connu des abonné.es Netflix pour avoir récemment incarné le Front-Man de la série Squid Game (2021-2025).

    Cette histoire, on la retrouve initialement dans le roman The Ax publié par Donald E. Westlake en 1997. Voir cette comédie noire adaptée à la société coréenne -qui ne cesse d’inspirer les thrillers sociaux comme l’ont prouvé Parasite (2019), Squid Game (2021-2025) ou le récent 84 m² (2025)- par le cinéaste promet un film au sérieux « potentiel de culte ». Peut-être même à la hauteur de son indétrônable Old Boy (2003).

    « The Smashing Machine » de Benny Safdie (Compétition)

    Dwayne Johnson n’est pas qu’une star du cinéma d’action : l’ancien catcheur, connu des fans de la WWE sous le surnom « The Rock », fait très souvent des choix artistiques intéressants qui l’ont notamment amené sur les marches du Festival de Cannes (Southland Tales, 2007) et cette année sur le Lido de Venise. Dans The Smashing Machine (2025), nouvelle production du studio A24, le colosse remonte sur le ring dans le rôle de Mark Kerr, légende du MMA et immense champion UFC à la fin des années 90.

    Devant la caméra du réalisateur de Good Time (2017) et Uncut Gems (2019) et accompagné par Emily Blunt qu’il avait déjà côtoyée dans Jungle Cruise (2021), l’acteur est littéralement métamorphosé et devrait livrer une prestation d’ores et déjà annoncée comme la meilleure de sa carrière. The Smashing Machine pourrait ainsi bien être son The Wrestler (2008), sachant que le film devrait s’éloigner du biopic traditionnel en proposant une expérience immersive et brute grâce à une approche visuelle et un grain de pellicule proches du documentaire. Les premières réactions -qui valideront ou pas le « Oscar Buzz »- sont à guetter dès le 1er septembre.

    « In The Hand of Dante » de Julian Schnabel (Hors Compétition)

    Attention, casting sept étoiles : Al Pacino, Gal Gadot, Oscar Isaac, Jason Momoa, John Malkovich, Gerard Butler et… Martin Scorsese, entre autres ! Pour son grand retour à Venise où il a déjà présenté Basquiat (1996), Avant la nuit (2000), Miral (2010) et At Eternity’s Gate (2018), Julian Schnabel réunit un casting de rêve, sans doute le plus impressionnant de la sélection.

    In The Hand of Dante (2025) est un polar adapté du roman de Nick Tosches, qui mêlera deux histoires à deux époques différentes : une enquête contemporaine autour de la réapparition d’un manuscrit de La Divine Comédie, et le récit, justement, de la rédaction de l’œuvre en question. Annoncé par le cinéaste comme son projet le plus ambitieux, le long (2h31) métrage devrait une nouvelle fois proposer une expérience esthétique riche et puissante, doublée d’un hommage à l’art italien et à la création artistique.

    « Grace » de Paolo Sorrentino (Compétition)

    Acteur fétiche de Paolo Sorrentino (il a joué sous sa direction dans Il Divo, Silvio et les autres, La Grande Bellezza…), Toni Servillo retrouve le réalisateur italien pour la septième fois avec Grace / La Grazia (2025), qui fera l’ouverture à Venise. Peu de choses ont filtré sur le long métrage tourné entre Rome et Turin, qui parlera d’amour en racontant les derniers jours de la vie d’un Président fictif et « marquer les esprits par sa grande originalité et sa forte résonance avec l’actualité » selon les organisateurs du Festival.

    C’est la quatrième sélection de Paolo Sorrentino à la Mostra, où il avait présenté son tout premier long métrage (L’Homme en plus, 2001) et remporté le Lion d’Argent pour La Main de Dieu (2021). Se revendiquant d’une filiation esthétique avec François Truffaut, Grace / La Grazia est né d’une envie partagée et portée par le cinéaste et Toni Servillo depuis vingt ans. Les festivaliers devraient y retrouver l’élégance, l’humanité et la profondeur des films de Sorrentino.

    « Dead Man's Wire » de Gus Van Sant (Hors Compétition)

    Il y a un petit air de Un après-midi de chien (1975) qui plane sur Dead Man’s Wire (2025). Déjà parce que le film de Gus Van Sant revisitera une véritable prise d’otage fiévreuse et tendue, survenue en 1977 aux Etats-Unis. Et ensuite parce qu’Al Pacino, inoubliable braqueur du film de Sidney Lumet, est au générique du long métrage. Face à lui, on retrouve Bill Skarsgård en preneur d’otage et Dacre Montgomery en banquier… et entre les deux hommes, un fil ténu synonyme de vie ou de mort puisqu’il est relié au cou de la victime et à l’arme du « criminel » (un homme sans histoire acculé par les dettes).

    Le film marque le grand retour derrière la caméra du réalisateur de Will Hunting (1997) et Harvey Milk (2008), après sept ans d’absence. Si c’est donc un événement plus que notable (entre Bigelow, Jarmusch et Van Sant, c’est l’édition des grands retours américains), sa présence Hors Compétition semble promettre surtout un solide divertissement sous tension, entre thriller en huis-clos et critique sociale sous le feu des médias. Une proposition où la patte Van Sant devrait faire des merveilles.

  • Sharksploitation : « Sharknado » et les films de requins les plus fous !

    Sharksploitation : « Sharknado » et les films de requins les plus fous !

    Yoann Sardet

    Yoann Sardet

    Rédacteur JustWatch

    Il y a Les Dents de la mer (1975), monumentale chasse au requin signée Steven Spielberg qui a créé et presque dévoré un genre simultanément. Et puis il y a les autres, qui ont tenté de suivre le sillage du long métrage, parfois avec inspiration (JustWatch vous propose une liste juste ici) mais le plus souvent en sombrant dans les profondeurs du Z. On appelle ça la sharksploitation, sous-genre du cinéma qui n’a cessé de proposer du mauvais voire du très mauvais au fil des décennies.

    Faut-il pour autant rejeter ces productions au large ? Surtout pas, car au-delà du manque de moyens, de comédiens pas toujours inspirés et de studios opportunistes, il y a des idées follement barrées qui transcendent ces nanars aquatiques aux titres et aux affiches absolument mythiques. Le résultat n’est jamais au niveau du Jaws original (on est même à des miles et des miles nautiques de Spielberg). Il est au mieux raté et le plus souvent honteux, mais il fait de ces pépites nanardesques de vrais plaisirs coupables (et donc incontournables) prisés de tout amateur de films de requins qui se respecte -j'en fais partie- et qui recherche des films tellement mauvais qu’ils en deviennent géniaux.

    Alors plongez avec JustWatch pour une sélection des pitchs les plus dingues, entre requins volants, requins géants, requins mutants et autres requins fantômes !

    La saga Sharknado (2013-2018)

    Quand Sharknado (2013) débarque, c’est une tornade inattendue qui s’abat sur le marché de la vidéo et du streaming. Le monde entier se prend de passion pour cette histoire de requins emportés par des vents violents et qui s’abattent sur la population tels des essaims aux dents acérés. Devant la caméra de Anthony C. Ferrante, Ian Ziering (ex-Beverly Hills) et Tara Reid (ex-American Pie) s’en donnent à cœur joie pour affronter les squales, notamment avec une tronçonneuse (si, si). Cinq suites verront le jour, à raison d’un film par an, et donneront à chaque fois une ampleur inédite au désastre, jusqu’à un voyage dans le temps dans le dernier chapitre, The Last Sharknado : It's About Time ! (2018). Pour ces six aventures de plus en plus élaborées (et WTF) et le phénomène qu’a été la saga pendant les années 2010, Sharknado mérite la première entrée de cette liste… à croquer.

    Mega Shark vs. Giant Octopus (2009)

    Neuf ans avant que Jason Statham n’affronte un mégalodon dans le spectaculaire En eaux troubles (2018), l’inénarrable studio The Asylum, spécialisé dans les nanars low budget, avait mis en vedette le requin géant dans Mega Shark vs. Giant Octopus (2009), lançant une « Meg Mania » dont nous ne sommes pas encore sortis. Comme son titre le laisse entendre, l’immense squale préhistorique affronte ici un poulpe démesuré et rien ne leur résiste : ni un sous-marin, ni une corvette de la Marine, ni un avion de ligne, ni le pont de San Francisco. Immédiatement culte grâce à une bande-annonce qui avait enflammé le Marché du Festival de Cannes (je peux en témoigner, j’y étais !) le film est devenu la figure emblématique du nanar à requins. Il a par la suite inspiré toute une saga en confrontant le Mega Shark à un Crocosaurus (2010), un Mecha Shark (2014) ou un Kolossus (2015). Autant de monstres géants qui ont par la suite été réunis pour fêter les 25 ans de The Asylum dans 2025 Armageddon (2022), qui est un peu le Avengers du studio. Petite reco au passage : ne loupez pas la « scène de laboratoire », totalement savoureuse tant elle est cheap. Deux blouses, quatre fioles fluo et on y est !

    Sharktopus (2010)

    Un mégalodon peut affronter un poulpe géant… Il peut aussi être croisé avec le céphalopode ! Le résultat ? Un hybride avec une gueule de squale mais d’immenses tentacules, baptisé Sharktopus (2010). Décidément, l’inspiration est sans limite quand il s’agit de repousser les frontières du genre, avec ici une ambiance proche d’un épisode du jeu vidéo Resident Evil, confrontant l’équipage d’un navire à la furie de la créature. Et si vous avez aimé, réjouissez-vous car deux suites ont été produites : Sharktopus vs. Pteracuda (2014) qui confronte le monstre à un mutant mi-ptérodactyle mi-barracuda, puis Sharktopus vs. Whalewolf (2015) qui invite une baleine-loup dans la partie. No limit, on vous dit ! Eric Roberts, pourtant comédien de talent et frère de Julia à la ville, s’est égaré dans cette production lunaire qui voit notamment le monstre attaquer la terre ferme en marchant sur ses tentacules. Fête folklorique, vacanciers en bronzette ou sauteur à l'élastique, rien ne lui résiste ! Et on rigole beaucoup.

    L'Attaque du requin à 2 têtes (2012)

    Au cinéma, c’est déjà difficile d’échapper à un requin à une tête. Alors imaginez faire face à L'Attaque du requin à 2 têtes (2012) ! Derrière ce concept barré, il y a encore le studio The Asylum (décidément), très inspiré quand il s’agit de s’amuser avec nos amis les squales. La production saupoudre le long métrage d’une tension supplémentaire en faisant s’enfoncer dans les flots l’atoll sur lequel les protagonistes (dont Carmen Electra) ont trouvé refuge. Oui, exactement comme dans La Saison des requins présent plus loin dans cette liste. A noter que The Asylum ne s’est pas arrêté en si bon chemin puisque plusieurs suites ont vu le jour, avec à chaque fois des gueules supplémentaires : L'Attaque du requin à 3 têtes (2015), L'Attaque du requin à 5 têtes (2017) et L'Attaque du requin à 6 têtes (2018). Qu’est-il advenu du requin à 4 têtes ? Mystère…

    Sharks of the Corn (2021)

    Dans les champs de maïs, il peut y avoir des extraterrestres (Signes, 2002), des enfants flippants (Les Démons du maïs, 1984), un labyrinthe sans issue (Dans les hautes herbes, 2019)... et -vous l’avez compris- des squales. Sharks of the Corn (2021) met donc en scène des requins qui se baladent entre les épis, sur fond de secte priant un dieu squale et de tueur en série qui utilise une mâchoire de grand blanc pour commettre ses méfaits. Si vous n’êtes pas convaincus par ce scénario, sachez que les effets spéciaux, la réalisation et le jeu des comédiens sont au diapason, transformant la proposition en gigantesque fourre-tout idéal pour une soirée nanar… ou en gloubiboulga tout simplement irregardable. Vous jugerez sur pièce. En attendant, on apprécie les clins d'œil aux Dents de la mer qui parsèment le film (avec un maire qui refuse de fermer le champ malgré les cadavres !) comme le nom de l’un des scénaristes, Steven Kang (rappelons que Children of the Corn est signé Stephen King).

    Piranha Sharks (2014)

    Vous pensez (à raison) qu’un grand blanc ne peut pas survivre en captivité ? Alors optez pour un mini ! Car dans Piranha Sharks (2014), les requins sont croisés, comme le titre l’indique, avec des carnivores d’eau douce. Idéal pour les aquariums, sauf quand le banc de mini-squales parvient à s’échapper dans le circuit des eaux de New York. Le cauchemar peut alors commencer, et plus aucun endroit n’est sûr, que ce soit votre piscine, votre baignoire ou vos toilettes ! Fauché mais sincère, le film -où l’on croise notamment Kevin « Hercule » Sorbo en maire de la Grosse Pomme- pourrait bien être le plaisir coupable des fans de Piranhas (1978) / Piranha 3D (2010), avec une petite touche de Le Blob (1988). Derrière la caméra, on retrouve un spécialiste des mockbusters, Leigh Scott, à l'œuvre notamment sur Transmorphers / Robot War (2007).

    Shark Exorcist (2015)

    Impossible de résister au pitch de Shark Exorcist (2015), dont la bande-annonce multiplie les slogans de génie (« Satan has jaws » / « Satan a des mâchoires » ou encore « The only thing more terrifying than a shark in the sea… is a shark in a she » / « Plus terrifiant qu’un requin dans l’océan… c’est un requin dans une femme ») ! Il est donc ici question de possession squalesque, qui transforme une jeune femme en monstre assoiffé de sang après une attaque de requin démoniaque (il a les yeux jaunes et luisants, ça aide pour le reconnaître). Face à la menace, oubliez les chasseurs de requins : c’est bien un prêtre exorciste qui pourra affronter la bête, sans harpon mais avec sa Bible, son crucifix et son eau bénite. Si vous aimez les films d’exorcisme (L’Exorciste, L’Exorcisme d’Emily Rose, Conjuring, L’Exorciste du Vatican...) et que vous pensiez avoir tout vu dans le genre, voilà un long métrage à ajouter à votre watchlist. 

    Ouija Shark (2020)

    Le requin-tueur de Ouija Shark (2020) n’a même pas besoin d’eau pour attaquer ses proies. Libéré par un groupe d’amies après une séance d’occultisme sur une planche de ouija trouvée sur la plage, l’esprit du squale maléfique rôde dans la ville et dans la forêt, prêt à croquer n’importe qui. Seul un spécialiste des sciences occultes saura pénétrer dans le royaume du requin pour contrecarrer les plans de ce fantôme aux dents longues… Avec cette version squale de Ouija (2014) et Ouija : Les Origines (2016), on réinvente le thriller paranormal et les légendes urbaines pour un résultat forcément improbable. Ce film, ça pourrait presque être un épisode de Chair de Poule, le talent en moins et l’humour noir en plus. 

    Ghost Shark (2013)

    Les requins fantômes (ou Chimaeriformes) existent vraiment : c’est un ordre de poissons, cousins des requins, vivant dans les abysses. Refermons la parenthèse zoologique. Au cinéma, le Ghost Shark (2013) est bien différent et bien plus improbable, puisqu’il s’agit d’un squale ectoplasmique capable d’attaquer en mer comme sur la terre ferme. Il lui suffit en effet d’une petite flaque d’eau pour émerger et croquer les malheureux et malheureuses qui se trouvent à portée de mâchoires. Piscine, baignoire, seau d’eau : vous n’êtes à l’abri nulle part ! Pensez à vérifier votre verre la prochaine fois que vous sirotez un cocktail au soleil, on ne sait jamais. En tout cas, on survalide cette proposition fantastico-horrifico-nanardesque, qui risque de provoquer chez vous plus de rire que de peur.

    Sharkenstein (2016)

    « Il est vivant !!! » Et il n’est pas très joli. Mais qu’importe, Sharkenstein (2016) a toute sa place dans cette collection puisqu’il est le fruit de l’expérience d’un savant fou qui s’est mis en tête de créer le requin parfait à partir de morceaux de requins tueurs et d’êtres humains. Et évidemment, la créature suturée (on n’avait jamais vu un aileron comme celui-là !) finit par s’échapper et à semer la panique… Pour notre plus grand plaisir. Et celui d’Eric Roberts, qui est soit fan de sharksploitation, soit en arriéré d’impôts. Quoi qu’il en soit, on ne peut qu’applaudir devant cette idée de croiser le film de requin et le chef d'œuvre gothique de Mary Shelley. Surtout quand le monstre est ramené à la vie à grands renforts d’éclairs façon Frankenstein (1931) ou qu’il montre ses deux gueules, humaine et squalesque. L’année où sort justement un nouveau Frankenstein (2025), c’est peut-être le moment de regarder du très bon signé Guillermo Del Toro et du très mauvais mais drôle avec Sharkenstein.

    Sharkman (2005)

    Dans Sharkman (2005), un scientifique injecte des cellules-souches de requin-marteau à son fils malade pour le sauver d’une maladie incurable… et l'utilise pour se venger des médecins qui n’ont pas réussi à le sauver cinq ans plus tôt ! Ce pitch improbable bénéficie d’une mise en image plutôt qualitative dans le genre, avec des décors auxquels on croit (c’est rare qu’un laboratoire ressemble à un vrai laboratoire dans les nanars à squales !) et des effets spéciaux pas trop honteux. Mêlant film de requin et body-horror avec une mutation façon La Mouche (1986), cette série B- propose notamment un cabotinage en règle de Jeffery Combs (à nouveau savant fou après la saga Re-Animator) et une scène d’accouchement vraiment moche. C’est très drôle quand on regarde ce spectacle au second (voire troisième) degré !

    Land Shark (2020)

    Manipuler l’ADN d’un requin pour créer la créature la plus puissante et résistante du monde, était-ce une bonne idée ? Assurément non, puisque le monstre indestructible, en mutation génétique permanente, va échapper à ses créateurs et apprendre à nager… dans la terre. Avec son petit côté « Tremors (1990) rencontre Peur bleue rencontre Jurassic World (2010) rencontre Godzilla (2014) », Land Shark (2020) se sert à peu près partout, avec évidemment beaucoup moins de talent que ses inspirations. Bref, du bon gros nanar au pitch fou mais qui se prend peut-être un peu trop au sérieux pour créer une totale adhésion au mantra « so bad it’s good / tellement mauvais qu’il en devient bon ».

    Sand Sharks : Les Dents de la plage (2011)

    Dans Sand Sharks (2011), les requins peuvent se déplacer dans le sable. C’est marqué dans le titre. De quoi compromettre n’importe quelle bronzette au bord de l’eau et surtout un spring break qui va tourner au bain de sang, sous les yeux de Corin Nemec, inoubliable Parker Lewis de la série culte. Au casting de cette improbable proposition où les créatures peuvent surgir de partout (sauf sous les rochers), on retrouve également Brooke Hogan, la fille de la légende du catch Hulk Hogan, et un certain Edgar Allan Poe IV, descendant direct du célèbre auteur fantastique. Qu’aurait pensé son illustre aïeul d’un film où les squales « nagent » dans la terre, telles des taupes affamées ?

    Avalanche Sharks : Les dents de la neige (2014)

    Après les dents de la plage… place aux dents de la neige ! Vous pensiez être tranquilles en partant skier le temps d’un sympathique springbreak ? Pas de chance, la montagne a libéré une horde de requins préhistoriques qui nagent dans la poudreuse comme leurs congénères le font dans l’océan. Dès lors, personne n’est à l’abri des Avalanche Sharks (2014) au savoureux sous-titre français. Un délire totalement assumé qui vous fera voir les sports d’hiver autrement. On parie même que vous y penserez en scrutant les pentes enneigées la prochaine fois que vous serez sur un télésiège ! Dans le même genre, vous pourriez être tentés par Ice Sharks: Requins des glaces (2016) qui présente des squales qui prennent d’assaut la banquise arctique. Mais en termes de pitch WTF, on a quand même une petite préférence pour nos squales adeptes des pistes rouge sang.

    Sharkansas Women's Prison Massacre (2015)

    Komodo vs. Cobra (2005), Piraconda (2012), DinoGator (2024)... Autant de nanars à créatures à mettre au crédit de Jim Wynorski, artisan prolifique de la série B et Z qui tourne aussi des productions de charme sous pseudo. En 2015, le réalisateur était visiblement dans sa période squales, puisqu’il signe coup sur coup Shark Babes et Sharkansas Women's Prison Massacre. C’est ce deuxième film qui nous intéresse plus particulièrement, puisqu’il croise le film de prison/évasion (de femmes en tenues légères) et le film de requins (préhistoriques, à piquants et capables de se déplacer dans l’eau comme dans la terre). Absurde et fauché, le long métrage brille par son intrigue surréaliste et ses dialogues lunaires. Si on accepte de rentrer dans le délire Sharkansas, la soirée peut-être réussie. Sinon, elle semblera longue, très longue…

    Roboshark (2015)

    50% squale, 50% machine, 100% nanar ! Rencontre improbable (ce mot revient décidément beaucoup dans cette sélection…) entre Robocop (1987), Predator (1987), E.T. l’extraterrestre (1982) et un nanar low cost, Roboshark (2015) nous présente donc un requin-robot. En réalité, c’est une sonde alien qui a « contaminé » le prédateur, le transformant en monstre d’acier inarrêtable… même pour l’armée américaine. Car ni un hydravion, ni une piscine, ni un centre commercial, ni un Starbucks, ni un sous-marin ni même la Space Needle de Seattle ne vous protégeront de la créature qui ne cherche qu’une seule chose : rentrer chez elle ! Elle aime bien aussi, à l’occasion, se balader sur les réseaux sociaux et communiquer avec les humains (d’ailleurs, pendant la diffusion à la télévision, un compte Twitter Roboshark interagissait en direct avec les téléspectateurs !). Délire assumé dans la veine de Robocroc (2013), le film mise sur l’humour et se moque ouvertement des réseaux et des géants du digital.

    Shark Side of the Moon (2022)

    Quand ils ont signé leur légendaire album The Dark Side of the Moon en 1973, le groupe Pink Floyd n’imaginait pas que cela allait inspirer un film de requins ! Et pourtant… Dans Shark Side of the Moon (2022), il est bien question de la Lune où vit une civilisation de squales humanoïdes (des hybrides créés génétiquement mais dont l’URSS s’est débarrassé dans l’espace… cette phrase n’a aucun sens, j’en ai conscience !). Les créatures, qui évoquent le rigolo King Shark de The Suicide Squad (2021), sont ici beaucoup moins sympathiques et se mettent en tête de croquer l’équipage d’une navette spatiale pour protéger leur territoire. Le projet, version nanar du film d’horreur Apollo 18 (2011), est tamponné The Asylum, gage de « qualité » s’il en est dans l’univers de la sharksploitation. Préparez-vous au décollage, vous n’êtes pas prêt.es !

    Super Shark (2011)

    Vous connaissez forcément John Schneider. Si vous avez grandi dans les années 80, il était Bo Duke dans la série Shérif, fais-moi peur (1979). Et si vous êtes de la génération 2000, il a incarné Jonathan Kent dans Smallville (2001). Après avoir vu Super Shark (2011), vous vous souviendrez de lui en héros confronté à un gigantesque super-requin mutant (le titre ne ment pas sur la marchandise), capable de résister aux balles et de se déplacer sur terre et dans les airs. Même un tank (dans une séquence d’anthologie si on aime les effets visuels approximatifs) n’en vient pas à bout, c’est dire ! Ce délire assumé est proposé par le très prolifique Fred Olen Ray, qui tourne tout ce qui lui passe sous la main et par la tête, notamment les bien nommés Piranha Women (2022) et Des serpents à bord (2009, qui transpose Des Serpents dans l’avion dans un sous-marin). Si vous n’avez jamais vu un squale volant attaquer un concours de bikinis, Super Shark est fait pour vous !

    Cocaine Shark (2023)

    Attention, il y a tromperie sur la marchandise ! Là où on attendait un délire à la Crazy Bear (2023) avec un requin dégénéré à l’appétit décuplé par une prise accidentelle de substances illicites, on a « seulement » un film de requin-mutant. Il ne faut donc pas se fier au titre et à l’affiche de Cocaine Shark (2023) qui n’a qu’un lien lointain avec le trafic de stupéfiants : en l'occurrence, les bestioles, sorte de croisement entre squales et crustacés, produisent une substance addictive revendue par un baron de la drogue. Et quand elles s’échappent de son laboratoire secret, le massacre peut commencer. On est donc déçu, forcément, par cette promesse non-tenue. Mais le film surprend, tout de même, grâce à des requins-crabes au design et à l’animation en stop-motion (image par image) façon Ray Harryhausen (Le Septième Voyage de Sinbad, Le Choc des Titans) du pauvre. Pas de quoi effacer la déception, mais une démarche surprenante dans un film qui comblera les amateurs de vrais nanars.

    Alien Shark (2022)

    On connaissait le requin blanc, on ne connaissait pas encore le requin aux yeux verts (fluo). C’est chose faite avec Alien Shark (2022) qui, comme son titre l’indique là encore -c’est l’avantage avec les films de requins, les intitulés sont toujours extrêmement précis et clairs sur la promesse- fait venir la menace de l’espace avec des méchants extraterrestres qui vont manipuler et télécommander un squale grâce à leur technologie de contrôle mental… mais aussi des humains et un petit chien, tous transformés en machine à tuer. Qu’on se le dise, RIEN n’a de sens ici ! Mais est-ce qu’on cherche de la cohérence quand on décide de lancer un film intitulé Alien Shark ? On veut juste voir un grand n'importe quoi, et le film y répond avec une attaque de chien-requin en prime !

    L'Empire des requins (2017)

    Croiser un univers à la Waterworld (1995) et le film de requins, il fallait y penser ! Pour ça, on peut compter sur l'imagination du studio The Asylum (encore lui !) qui propose L’Empire des requins (2017), un monde où l’eau recouvre l’intégralité du globe et où les survivants tentent d’échapper à un dictateur aquatique capable de contrôler les requins. Tel un Jules César post-apocalyptique, il envoie ses légions de squales sur quiconque défierait son pouvoir. L’avenir de la Terre va dépendre d’une mystérieuse dresseuse de requins, seul espoir contre le tyran. Dans le même genre, vous pourriez aimer Planète des requins (2016), premier volet de ce diptyque improbable où le méchant est… un requin Alpha qui dirige les squales contre les humains façon La Planète des Singes (2001). À défaut d’être réussi (les effets visuels sont mémorablement cheap), cet univers a le mérite de l’originalité dans la sharksploitation. Et de célébrer Waterworld  (que j’adore).

    Atomic Shark (2016)

    « The coast is toast » (qu’on pourrait traduire par « la côte est cuite ») : ce savoureux slogan est celui de Atomic Shark (2016), variation du film de requins façon arme de destruction massive. Car dans ce film, le squale est radioactif et promet un été brûlant aux baigneurs de San Diego qui prennent carrément feu au contact de l’animal. Un conseil, si vous voyez un aileron rouge vif surgir au milieu des vagues, éloignez vous du bord ! Si vous aimez les films de requins mutants (un sous-sous genre de la sharksploitation, donc), cette tentative devrait répondre à vos attentes avec le combo habituel de la sharksploitation : effets visuels médiocres / scénario bâclé / acteurs à la dérive. On appréciera également la scène gore et cartoon du restaurant qui voit des clients exploser après avoir consommé du poisson contaminé. 

    Shark Island (2012)

    C’est vrai que le titre français de ce film, Shark Island (2012), est somme toute assez classique et ne semble pas annoncer un pitch mémorable. Le titre original, Shark Week, est dès lors bien plus adapté puisque le long métrage réunit sept mannequins sur une île isolée pour un shooting-photo : ils/elles ne se connaissent pas et ils/elles ont une semaine pour survivre aux pièges mortels concoctés par un mystérieux tueur qui se cache parmi eux et aux centaines de squales qui rôdent. Sur le papier, ça ressemble un peu au croisement entre Saw (2003) et le film de requins. Mais aussi au récent Dangerous Animals (2025) qui mêle sharksploitation et serial killer. La ressemblance s'arrête là, et on a ici un nouvel exemple de visionnage à réserver aux amateurs de jeu approximatif, de budget minimaliste, de jolis panoramas exotiques… et de thrillers involontairement comiques.

    La Saison des Requins (2020)

    Vous pensiez bien connaître la filmographie de Michael Madsen, de Reservoir Dogs (1992) à Kill Bill (2004) ? Pourtant, vous n’avez sans doute pas vu La Saison des Requins (2020) dans lequel le comédien américain, décédé en juillet 2025, s’est illustré. Il joue ici un petit rôle, conseillant à distance trois kayakistes coincés sur une petite île cernée par un grand requin blanc. La subtilité de cette histoire ? L’archipel s’enfonce dans les eaux et nos plaisanciers seront bientôt à la merci du squale. Cela rappelle évidemment les prémisses du solide Instinct de survie - The Shallows (2016) avec Blake Lively… mais en plus nanardesque. Et pour cause, on est une nouvelle fois ici face à une production The Asylum. Résultat ? Les performances des comédiens sont très légères et les images de requins sont reprises de documentaires (on appelle ça des « stock shots »). Restent de beaux paysages et un synopsis sympa.

    Zombie Shark (2015)

    Sans surprise, un requin mort-vivant n’est pas très différent d’un squale normal : il nage et il mange. Beaucoup. C’est ce que vont découvrir les protagonistes de Zombie Shark (2015) quand les monstres créés dans le cadre d’une expérience scientifique commencent à ensanglanter leurs vacances de rêve sur une île paradisiaque. Et comme tout bon zombie qui se respecte, la moindre morsure des créatures va contaminer les humains. Un film qui devrait enchanter celles et ceux qui ont apprécié le requin mort-vivant de la production Netflix Zom 100 : La liste de la mort (2023) ou l’affrontement sous-marin entre un zombie et un (vrai !) requin dans le cultissime L'Enfer des zombies (1979).

    Bloody Waters : Eaux Sanglantes (2010)

    Le titre de ce film est presque décevant en comparaison des œuvres qui composent cette liste. Mais si on vous dit que Bloody Waters : Eaux Sanglantes (2010) a pour titre original Dinoshark, vous comprendrez qu’il occupe une place de choix dans cette sélection aux dents longues. Libéré du bloc de glace dans lequel il était retenu prisonnier (et congelé), un requin préhistorique (plus précisément un hybride squale-pliosaure) va semer la panique sur les côtes. Il faut dire qu’après cette longue hibernation, la bestiole est affamée. Sortez les jet ski et les grenades, la chasse est ouverte ! Avec comme toujours, un raz-de-marée d’effets spéciaux approximatifs et d’interprétations bancales, mais un réel délire communicatif.

    90210 Shark Attack (2015)

    Film de requins + malédiction, ça existe ! En même temps, après des zombies, des fantômes et des mutants, on n’est plus à ça près… La preuve avec 90210 Shark Attack (2015) qui voit de jeunes gens massacrés les uns après les autres à Beverly Hills (oui, c’est bien le même code postal que la série-culte des années 90). Tout laisse penser à des attaques de requins : pourtant les victimes ont été tuées à terre. La réponse à cette énigme qui aurait laissé pantois Les Experts se trouve dans une dent de requin blanc maudite, qui transforme sa porteuse en squale affamé. Ambiance téléréalité, acteurs quasi-amateurs et effets visuels ignobles, oui. Mais pitch de fou !

    Sky Sharks (2020)

    Qu’y a-t-il de plus dangereux qu'un requin zombie ? Plusieurs requins zombies volants créés et contrôlés par des Nazis pour prendre le contrôle du monde 70 ans après la Seconde Guerre mondiale ! La menace vient du ciel dans Sky Sharks (2020), et le délire est total puisqu’il mélange à peu près tout ce que les autres films du genre ont exploré. On retrouve aussi ici la vibe qui anime des films de la nazisploitation, comme Dead Snow / Dead Snow 2 (2009 / 2014), Nazis au centre de la Terre (2012) ou Iron Sky / Iron Sky 2 (2012 / 2019). Quand deux sous-genres aussi prolifiques et délirants se rencontrent, le résultat ne peut être qu’incontournable. Alors oui, c’est n’importe quoi, mais franchement, qui s’en plaindrait ? 

    Les Dents de la mer 4 : La Revanche (1987)

    Oui, le dernier (et nanardesque) chapitre de la saga engendrée – malgré lui – par Spielberg mérite sa place dans cette liste. Pourquoi ? Parce que Les Dents de la mer 4 : La Revanche (1987) n’est pas un film de requins classique. On pourrait même dire que son pitch est surréaliste après des Dents de la mer 3 qui misaient sur un requin en relief et lâché dans un parc aquatique. Mais dans le dernier opus, on atteint des sommets avec un squale piloté par la vengeance : en effet, il attaque uniquement les membres de la famille Brody, qu’il traque jusque dans les eaux chaudes des Bahamas (où un grand requin blanc ne peut pas survivre). Et il grogne. Michael Caine, illustre comédien égaré dans cette production improbable, ne retiendra qu’une seule chose du tournage : la maison qu’il a pu offrir à sa maman grâce à son cachet ! Bref, un nanar culte.

    Big Shark (2023)

    Si le nom de Tommy Wiseau vous dit quelque chose, alors vous connaissez la patte de celui qui est considéré comme l’un des pires (le pire ?) cinéastes de tous les temps. Si vous ne connaissez pas encore, on vous invite à jeter un œil à The Room (2003), son « chef d’œuvre » entré au panthéon des réalisations les plus ratées de l’histoire (au point que James Franco signe un film sur le film en 2019 avec The Disaster Artist). Quel rapport avec les squales me direz-vous ? Eh bien sachez que Tommy Wiseau a réalisé il y a peu SON film de requin. Avec, comme toujours, une omniprésence devant et derrière la caméra puisqu’il officie comme acteur, réalisateur, scénariste et producteur. Ça s'appelle Big Shark (2023), et ça raconte comment un gigantesque prédateur s’attaque à la ville et aux bayous de La Nouvelle Orléans après une crue. Dans le plus pur style Wiseau (montage bancal, dialogues ineptes, effets spéciaux inaboutis), le film est à prendre comme une vraie expérience au pays du nanar, à vivre impérativement collectivement. Seul, c’est difficile mais en groupe, c’est un pur bonheur. Notamment la chanson de la parade finale…

  • Où retrouver les comédiens du casting de « Squid Game » après la saison 3 ?

    Où retrouver les comédiens du casting de « Squid Game » après la saison 3 ?

    Justine Charlet

    Justine Charlet

    Rédacteur JustWatch

    Avec sa saison 3 tournée de juillet 2023 à juin 2024 et sortie un an plus tard, Netflix clôt le chapitre Squid Game (2021-2025), série sud-coréenne qui a tenu en haleine pendant 4 ans ses streamers du monde entier. En attendant une éventuelle version hollywoodienne, les comédiens devenus les visages de ce jeu pervers aux millions de vues ont travaillé sur différents projets, des virages auxquels la notoriété leur a permis d’accéder. 

    Nous vous proposons un guide JustWatch autour des comédiens de la série Squid Game et les productions dans lesquelles il est désormais possible de les voir. Tout en vous rappelant où les regarder sur les plateformes de streaming.

    Lee Jung-jae (Seong Gi-hun / Joueur 456)

    Acteur et désormais réalisateur, Jung-jae a tenu le rôle emblématique du joueur 456, héros de Squid Game. En parallèle, il a pu jouer dans d’autres productions, y compris The Acolyte (2024), une série américaine issue de l’univers Star Wars, où il a tenu le rôle du maître Jedi Sol. On l’a vu aussi dans le film Revolver (2024) de Oh Seung-uk, où il joue un chef de police. Il est également partie prenante d’un business destiné à promouvoir ses pairs puisqu’il a fondé en 2016 avec d’autres acteurs l’agence Artist Company.

    Jung Ho-yeon (Kang Sae-byeok / Joueur 067)

    Depuis la fin de Squid Game, où elle interprétait une joueuse souhaitant offrir une vie meilleure à son frère et sa mère, l’actrice a signé un contrat exclusif avec BH Entertainment, l’agence fondée par son co-star Lee Byung-hun, avec l’objectif de propulser sa carrière à l’international. Elle tient un rôle dans la série Disclaimer (2024) où elle joue l’assistante de Cate Blanchett, et vient d’achever le tournage du film Hope (2026) de Na Hong-jin. L’actrice sera aussi à l’affiche de The Hole de Kim Jee-woon avec Christian Slater et de The Governesses de Joe Talbot avec Lily-Rose Depp, projet évoqué en 2022 mais dont on n'est sans nouvelles depuis.

    Park Sung-hoon (Cho Hyu-ju / Joueur 120)

    Interpréter une femme trans en saison 3 l’a confronté à certaines critiques mais l’acteur a reçu un soutien fort de la communauté LGBTQ+. En décembre 2024, en plein deuil national après un crash aérien, l’acteur commet une bourde en publiant sur son compte Instagram une image parodique de Squid Game. La polémique le conduit à se retirer d’un projet de drama intitulé Bon Appetit, Your Majesty (2025). Il sera en revanche dans Night Fever (2025) de Kim Pan-soo où il joue un ancien boxeur accusé de meurtre.

    Lee Byung-hun (Hwang In-ho / Joueur 001)

    Après la saison 3 de Squid Game, Lee Byung-hun, qui incarnait le Maître du jeu dans la série, a prêté sa voix au roi démoniaque Gwi-Ma dans le film d’animation à succès KPop Demon Hunters (2025). Dans The Match (2025), sorti cette année aussi, où il incarne un champion de jeu de go. Il a également terminé le tournage de No Other Choice (2025). Dans ce thriller comique noir réalisé par Park Chan-wook, il joue Man-soo, un homme licencié après 25 ans de carrière et qui lutte pour subvenir aux besoins de sa famille. 

    Roh Jae-won (Nam-gyu/Joueur 124)

    Celui qui joue l’un des méchants de Squid Game, le dénommé Nam-gyu, poursuit une ascension fulgurante dans le cinéma et sur le petit écran sud-coréens. En 2025 est également sorti Nine Puzzles, une série où il incarne un directeur de clinique. Dans la saison 2 de All of Us Are Dead (2022-) qui rentrera en tournage cette année - trois ans après la première saison, de nouveaux noms ont été annoncés dont celui de Roh Jae-won. 

    Wi Ha-joon (Hwang Jun-ho)

    Survivant miraculeusement à une balle tirée par son frère In-ho, le détective part ensuite désespérément à sa recherche et à celle de l’île, espérant trouver des preuves du jeu. Très présent dans l’industrie audiovisuelle de son pays, l’acteur Wi Ha-joon était au casting des séries Gyenongseong Creature (2023-2024) et The Midnight Romance in Hagwon en 2024, et dans un épisode de Shark: The Storm en 2025.

    Yang Dong-geun (Park Yong-sik / Joueur 007)

    Rentré dans le jeu avec sa mère, ce joueur compulsif a tenté de la protéger tout au long des épreuves avant qu’elle ne le poignarde dans le dos à la saison 3. Artiste de hip-hop, connu sous le nom de YDG, Yang a participé à une autre série, en parallèle de Squid Game : il s’agit de Secret Playlist (2023), un drama adapté d’un webtoon autour d’une étudiante qui mène une double vie de chanteuse et dans lequel il joue le père de l’héroïne.

    Kang Ae-sim (Jang Geum-ja / Joueur 149)

    La mère de Yong-sik est entrée dans le jeu pour rembourser les dettes de jeu de son fils. Mais le jeu tourne mal pour elle et, après avoir poignardé son fils, rongée par la culpabilité, finit par se pendre. En 2025, la comédienne chevronnée Kang Ae-sim était aussi à l’affiche de la mini-série Oh My Ghost Clients (2025) et jouera dans Cheot, Sarangeul Wihayeo.

    Où voir en streaming le casting de la saison 3 de Squid Game ?

    Les films et séries dans lesquels les comédiennes et comédiens de la saison 3 de Squid Game ont ensuite joué sont disponibles à la location ou en streaming. Notre guide vous donnera alors toutes les informations nécessaires. Vous pourrez cliquer sur le logo des services de streaming pour voir quels films et séries sont disponibles sur vos plateformes. Ou ne rien cocher du tout pour voir où sont disponibles les films ou séries tous services confondus.

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