Le 8 décembre, les nominations pour les Golden Globes 2026 -dont la cérémonie se tiendra le 11 janvier à Los Angeles- ont été dévoilées. Moment clé de la saison des récompenses hollywoodiennes, les Golden Globes sont surtout connus pour offrir des indications clés en vue des Oscars ; ce qui ne signifie pas pour autant que leur versant télévisuel soit moins important.
Avec Une bataille après l’autre (2025) en tête, nommé dans neuf catégories côté cinéma, et The White Lotus (2021-) en tête pour les séries avec six nominations, les favoris de la saison commencent à se dessiner. Mais, comme chaque année, les nominations ne sont pas exemptes de surprises ni de déceptions.
Dans ce guide JustWatch consacré aux nominations cinéma, je vous explique ce qu’il faut retenir de cette sélection et je fais le point sur les tendances de l’industrie.
« Wicked : Partie II » : pour de bon mais pas aussi bon !
Nous avons bien vu que le deuxième volet de l’adaptation cinématographique de la comédie musicale autour de l’univers du Magicien d’Oz, Wicked : Partie II (2025), n’a pas suscité autant d’enthousiasme auprès du public. Certes, les résultats au box-office ne reflètent pas totalement cette impression, mais les spectateurs se montrent tout de même moins charmés par le film. Aux Golden Globes, le film est nommé dans quatre catégories : Meilleure actrice (comédie/Musical) pour Cynthia Erivo, Meilleur second rôle féminin pour Ariana Grande, Meilleur succès au box-office, ainsi que Meilleure chanson originale -avec deux titres en lice.
Ces nominations semblent méritées, mais l’absence du long métrage dans la catégorie Meilleur film (comédie/musical) a certainement surpris les fans. On ignore si les critiques adressées à la mise en scène de Jon M. Chu ont pesé dans la balance, mais cet oubli paraît davantage lié aux choix opérés pour les autres nommés de la même catégorie.
Des comédies qui n’en sont pas vraiment
En effet, les films en lice pour le Meilleur film (comédie/musical) ont suscité des interrogations quant à la légitimité de leur présence dans cette catégorie. À commencer par Une bataille après l’autre, dont les thèmes et l’approche formelle dépassent largement le cadre du genre comique. Quant à Aucun autre choix (2025) de Park Chan-wook, même si le film est parcouru d’un humour noir acéré, les ravages du capitalisme qu’il met en scène ne relèvent en rien d’un sujet léger. Nouvelle Vague (2025), l’hommage cinéphile de Richard Linklater à Jean-Luc Godard, contient bien quelques gags, mais ce n’est certainement pas le premier film qui vient en tête lorsqu’on pense à une comédie.
Le tableau qui se dessine laisse ainsi entendre que ces choix relèvent davantage de stratégies industrielles : les studios, craignant d’être éclipsés dans la catégorie principale (Meilleur drame) par des films comme Sinners (2025) ou Valeur sentimentale (2025), préfèrent inscrire leurs œuvres dans cette section où elles ont plus de chances d’être mises en avant.
Les films en langue étrangère en vitrine
En France, nous connaissons NEON grâce à ses six triomphes consécutifs au Festival de Cannes, doublés l’an dernier par un Oscar du Meilleur film. Pour la saison des récompenses 2026, le studio semble une nouvelle fois bien préparé : trois de ses films concourent pour la statuette du Meilleur film dramatique -Un simple accident (2025), Valeur sentimentale (2025) et L’Agent secret (2025)- et un autre (Aucun autre choix) figure dans la catégorie du Meilleur film (comédie/musical). Au total, le studio cumule 21 nominations !
Désormais acteur majeur de l’industrie, la présence de NEON s’accompagne aussi d’une hausse sans précédent du nombre et de la visibilité des films en langue étrangère. On observe également l’effet de la mondialisation des coproductions, très bénéfique pour les cinéastes étrangers confrontés à des difficultés non seulement financières mais aussi politiques, comme Jafar Panahi. Bien sûr, cette globalisation entraîne une remise en question implicite de la nécessité même de la catégorie du Meilleur film non anglophone, mais aucun changement radical n’est attendu dans un avenir immédiat.
Meilleur succès au box office – pour des films qui ne sont pas sortis !
Les Golden Globes ont commencé à décerner ce prix en 2024 : l’édition de cette année sera donc la troisième. Les films en lice dressent un tableau pour le moins surprenant, à commencer par la présence de KPop Demon Hunters (2025), qui était à l’origine une sortie streaming sur Netflix. Ce n’est qu’après son immense succès sur la plateforme que des projections en salle ont été organisées, avec des séances spéciales en version karaoké en août puis en novembre. Malgré une fenêtre très limitée au box-office, les chiffres montrent que le film a été un véritable phénomène, et qu’il continue visiblement de l’être.
À l’inverse, la nomination de Avatar : de Feu et de Cendres (2025) interroge, puisque le film n’est même pas encore sorti en salles, ni aux États-Unis, ni ailleurs ! Difficile, dès lors, de comprendre si cette catégorie récompense avant tout la performance technique d’un film -ce qui, dans le cas de James Cameron, ne serait pas immérité- ou bien la fréquentation en salles à proprement parler. Dans ce cas, alors Superman (2025) de James Gunn et a clairement été snobé.
Quelques autres oublis notables
Parmi les absences surprenantes dans les nominations figure sans doute Train Dreams (2025), avec pour seule consolation la présence de Joel Edgerton en lice pour le Meilleur acteur (Drame) et une citation en Meilleure chanson. Bien que le film ait charmé le public par sa beauté saisissante et sa tonalité contemplative, son absence dans les autres catégories montre qu’il demeure encore sous-estimé par les votants. Un autre grand oubli concerne Richard Linklater, absent de la catégorie Meilleure réalisation alors que non pas un, mais deux de ses films figurent parmi les nommés pour le Meilleur film (comédie/musical).
Restent aussi quelques surprises, disons… attendues : par exemple, l’absence totale de Christy (2025), biopic consacré à la boxeuse Christy Martin avec Sydney Sweeney en tête d’affiche, ou encore A House of Dynamite (2025) de Kathryn Bigelow, revenu les mains vides malgré les promesses d’un grand retour très ambitieux.














































































































