Passion, désir et séduction sont au menu de cette sélection JustWatch, qui explore des genres très différents traversés par un érotisme assumé et une tension sexuelle de tous les instants. Dans le jargon, on appelle ça des « steamy movies », des œuvres qui assument leur approche sulfureuse et envoûtante. Des films qui donnent chaud, en résumé.
Attention, on ne s’aventure pas ici dans le film X et la pornographie (même si certains longs métrages listés ci-dessous vont assez loin et de manière explicite). Non, on gravite dans la sensualité, qu’elle soit consommée ou non, et dans la célébration des corps et des passions. Une approche qui résonne régulièrement dans le cinéma depuis les années 70, et qui trouve un écho jusque dans certaines productions streaming récentes.
Cette sélection est à réserver à un public averti et en âge de regarder les œuvres citées : veillez bien à vérifier les classifications et recommandations avant tout visionnage.
Love (2015)
Love (2015), c’est l’histoire d’une ancienne passion, qui revient par vagues dans la mémoire de Murphy, un homme de 25 ans, heureux en couple et jeune papa. Hanté par le souvenir de cette relation passionnelle avec Electra, il revit le film de leur liaison lors d’une journée d’errance pluvieuse à Paris, chargée en regrets et en souffrance. La particularité de ce drame mélancolique, c’est de proposer des scènes de sexe non simulées entre les comédiens Karl Glusman, Aomi Muyock et Klara Kristin. Interdit aux moins de 18 ans en France (sa classification a généré un débat houleux à l’époque), Love propose ainsi des séquence explicites, diffusées en 3D lors d’une Séance de Minuit agitée au Festival de Cannes.
Expérience bouleversante ou porno arty ? Le réalisateur Gaspar Noé aime bousculer le spectateur, et ce film, même s’il est moins radical que le reste de son œuvre, y parvient en cherchant à capturer l’intime. A prolonger avec ses très expérientiels Climax (2018) et Enter the Void (2010). Vous pourriez également être intéressé.es par la sexualité brute de films comme Shortbus (2006) de John Cameron Mitchell, 9 Songs (2004) de Michael Winterbottom, The Brown Bunny (2003) de Vincent Gallo, Intimité (2001) de Patrice Chéreau, Romance (1999) de Catherine Breillat ou Baise-Moi (2000) de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi.
Call Me By Your Name (2017)
Il était une fois, durant l’été 1983, l’éveil du désir chez un jeune homme, provoqué par un séduisant doctorant américain, de sept ans son aîné, venu travailler dans la villa italienne de son père… Avec Call Me By Your Name (2017), adapté du roman d’André Aciman, Luca Guadagnino livre un film d’éducation sentimentale très sensuel, traversé par une chaleur estivale torride et une mise en scène sensorielle. C’est avec ce long métrage que le grand public découvre vraiment le cinéaste, mais aussi son acteur principal Timothée Chalamet, qui brille (brûle, même) par son intensité et devient l’idole (et le crush !) de toute une génération.
Chef d'œuvre moderne du coming-of-age, Call Me By Your Name se vit comme un temps suspendu dans un cadre idyllique, presque « carte postale », et capture avec douceur et délicatesse la fragilité et la naïveté d’un premier amour. Avec notamment des scènes très remarquées, comme la fameuse séquence très steamy de la pêche ou le monologue final bouleversant de Michael Stuhlbarg. Le film est une porte d’entrée idéale pour découvrir le travail de Luca Guadagnino, notamment Queer (2024) et Challengers (2024). A prolonger avec Week-end (2011) d’Andrew Haigh, Seule la terre (2017) de Francis Lee, Été 1985 (2020) de François Ozon, Brokeback Mountain (2005) de Ang Lee ou Moonlight (2016) de Barry Jenkins.
Basic Instinct (1992)
On réduit trop souvent Basic Instinct (1992) à la fameuse séquence de « croisement / décroisement » de jambes de Sharon Stone durant son interrogatoire par la police de San Francisco. Une scène définitivement culte, détournée notamment dans la savoureuse comédie des Nuls La Cité de la Peur et évoquée via un caméo de la comédienne dans Last Action Hero. Mais ce serait oublier toute la puissance érotique et narrative du thriller de Paul Verhoeven qui confronte un inspecteur borderline (Michael Douglas) à la sulfureuse romancière Catherine Tramell, principale suspecte d’un meurtre sanglant. Très hitchcockien dans sa narration, avec une volonté assumée de verser dans la subversion et le désir à travers des séquences sensuelles/sexuelles, le long métrage est à l’image de la bande originale de Jerry Goldsmith : constamment trouble, ambigu et vénéneux. Et chaud.
Par son succès, son scandale et sa liberté dans la représentation du sexe et de la violence, intimemement mêlés tout au long du récit, Basic Instinct a initié un sous-genre propre aux années 90 : le thriller érotique. On peut donc retrouver (un peu) de ce qui fait le sel du film dans Sliver (1993) toujours avec Sharon Stone, Body (1993) porté par Madonna, Color of Night (1994) avec Bruce Willis, ou Sexcrimes (1998) emmené par Neve Campbell et Denise Richards. Ce sera sans doute mieux que Basic Instinct 2 (2006) qui n’a pas réussi à recréer l’étincelle du film de Verhoeven (qui a par la suite signé Elle et Benedetta).
Cinquante nuances de Grey (2015)
Est-ce que la passion romantico-sado-maso-toxique entre Anastasia Steel et Christian Grey est une romance majeure de l’histoire du cinéma ? Non, évidemment. Sauf si on vibre pour la plume de E.L. James et plus globalement pour la littérature érotique moderne. Mais force est de reconnaître que quand il s’agit de faire monter la température, Cinquante nuances de Grey (2015) remplit sa part du contrat avec un jeu de séduction, de tentation et de punitions entre le milliardaire aux penchants troubles et la jeune vierge prête à toutes les expériences.
En adaptant cette histoire, Sam Taylor-Johnson (Destricted, 2006) retranscrit à l’écran la dynamique entre l’innocente brebis et le ténébreux loup, avec deux comédiens (Dakota Johnson et Jamie Dornan) qui jouent le jeu des corps dans la mystérieuse chambre rouge de ce prince pas si charmant. Un jeu qui se poursuit dans Cinquante nuances plus sombres (2017) et Cinquante nuances plus claires (2018) confiés à James Foley. Pour explorer d’autres relations similaires, la trilogie Netflix 365 jours (2020-2022) s’impose, tout comme les franchises streaming hot À travers ma fenêtre (2022-2024) ou After (2019-2023). Sans oublier La Secrétaire (2002), très proche de Cinquante nuances dans sa manière de dépeindre la relation entre Maggie Gyllenhaal et James Spader, dont le personnage s’appelle… Mr. Grey !
La Vie d’Adèle - chapitres 1 & 2 (2013)
En 2013, le Jury du 66e Festival de Cannes, présidé par Steven Spielberg, décerne la Palme d’Or aux comédiennes de La Vie d’Adèle (2013, Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux. Une décision inédite, qui illustre le réalisme avec lequel le réalisateur Abdellatif Kechiche est parvenu à capter et retranscrire la passion entre les deux personnages au cœur de cette histoire initiatique, qui raconte leur rencontre, leur relation et leur séparation sur plusieurs années. Adapté du roman graphique Le bleu est une couleur chaude de Jul' Maroh, le long (3h00) métrage est raconté du point de vue d’Adèle. Adèle Exarchopoulos est ainsi au centre du film, et notamment son regard où passe tant de choses, sa bouche qui semble constamment affamée et son corps, que le cinéaste filme au plus près lors de séquences crues et explicites.
Ses méthodes, jugées éprouvantes et intrusives, ont d’ailleurs fait polémique. Et le film continue d’alimenter le débat entre female gaze et male gaze, entre défenseurs d’une représentation réaliste d’une romance lesbienne passionnée et dénonciateurs d’un regard trop masculin sur le sujet. Alors que l’histoire du personnage pourrait peut-être se poursuivre un jour (ce film couvre uniquement les chapitres 1 et 2), celles et ceux qui apprécient le cinéma naturaliste et immersif de Kechiche peuvent se tourner vers Mektoub My Love : Canto Uno (2018) et Mektoub My Love : Canto Due (2025). A voir aussi, dans la même veine, 37°2 le matin (1986) de Jean-Jacques Beineix, ou My Summer of Love (2005) de Paweł Pawlikowski.
Magic Mike (2012)
L’art de l’effeuillage participe assurément à la sensualité. Dans la vie comme à l’écran. Et si un long métrage incarne cela, c’est bien Magic Mike (2012) de Steven Soderbergh, emmené par Channing Tatum. Entouré de Matthew McConaughey, Alex Pettyfer, Joe Manganiello et Matt Bomer, le comédien revisite une partie de son véritable parcours pré-Hollywood en se glissant dans le costume (vite retiré) d’un stripteaseur masculin rêvant d’une vie meilleure que multiplier les déhanchés langoureux dans les clubs de Floride qui l’emploient. Magic Mike a de vraies qualités : le film prend le temps de raconter le parcours de son protagoniste principal avec beaucoup d'humanité et d'humour, et une approche sans concessions, quasi-documentaire de l’envers du décor bling-bling et sexy des go-go dancers.
Et, pour ce qui nous intéresse dans le cadre de cette sélection JustWatch, une célébration des corps avec des comédiens ultra-affûtés qui se lancent dans des numéros très sensuels qui rendent folles/fous. Et possiblement jaloux ! A compléter avec les deux autres volets de la trilogie, Magic Mike XXL (2015) et Magic Mike : Dernière Danse (2023), ou, pour une approche plus sociale et britannique, le cultissime The Full Monty : le grand jeu (1997). Côté striptease au féminin, regardez la Palme d’or Anora (2024) signée Sean Baker, l’acide Showgirls de Paul Verhoeven (1995) avec Elizabeth Berkley, Striptease avec Demi Moore (1996) où À mon seul désir (2023) avec Zita Hanrot.
9 Semaines ½ (1986)
C’est sans doute le film « hot » le plus connu des années 80. Grâce notamment à une scène de striptease très suggestive sur la chanson You Can Leave Your Hat On de Joe Cocker. 9 Semaines ½ (1986) transpose à l’écran le roman autobiographique homonyme d’Ingeborg Day, qui relate sa rencontre et sa relation passionnelle et violente avec un courtier new-yorkais pendant une soixantaine de jours. A l’écran, c’est le couple Kim Basinger / Mickey Rourke qui donne vie à cette affair plus que toxique, qui verse très vite dans la domination, la manipulation et les abus de l’amant sur sa maîtresse.
Comme Cinquantes nuances de Grey, qui apparaît un peu comme son héritier, 9 Semaines ½ (qui a eu une suite avec Love in Paris, 1997) est pris dans ce paradoxe d’une histoire qui dénonce un comportement réellement problématique tout en proposant des séquences d’une sensualité -et même d’un érotisme- totale. Le réalisateur, Adrian Lyne, s’est fait une spécialité de ces récits en eaux troubles, comme en atteste sa filmographie où l’on retrouve Liaison Fatale (1987) avec Michael Douglas et Glenn Close, Proposition indécente (1993) avec Demi Moore et Robert Redford, Infidèle (2002) avec Diane Lane et Richard Gere ou Eaux Profondes (2022) avec Ben Affleck et Ana de Armas. Récemment, Babygirl (2024), avec Nicole Kidman et Harris Dickinson, a exploré le même genre de relation.
Portrait de la jeune fille en feu (2019)
Quand il sort sur les écrans, le quatrième long métrage de Céline Sciamma est un véritable phénomène cinéphilique, qui dépasse les frontières hexagonales pour trouver un écho chez de nombreuses personnes à travers le monde. Il faut dire que Portrait de la jeune fille en feu (2019) est l’incarnation récente la plus indiscutable du female gaze, qui change la manière de raconter une histoire et surtout le regard porté sur les personnages féminins (mais pas que). Ici, on suit une peintre chargée de réaliser le portrait de mariage d’une jeune femme qui résiste à son destin d’épouse en refusant de poser : l’artiste va alors être introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, et la regarder pour la peindre en secret.
A travers une lumière naturelle, des plans contemplatifs et une approche quasi-picturale, Céline Sciamma capture avec délicatesse et subtilité les regards, les frôlements, l’intimité, le désir, la passion interdite et l’émancipation. Avec, au cœur du film, l’alchimie brûlante entre Noémie Merlant et Adèle Haenel, qui culmine par la mémorable « scène du feu ». Le long métrage pourra rester hermétique à celles et ceux qui ne seraient pas habitués au cinéma d’auteur, mais il fait assurément partie des grandes œuvres sensuelles modernes. Si vous avez aimé, vous pouvez regarder Ammonite (2021) avec Kate Winslet et Saoirse Ronan, Désobéissance (2018) avec Rachel Weisz et Rachel McAdams, Carol (2015) avec Cate Blanchett et Rooney Mara ou Mademoiselle (2016) de Park Chan-wook.
Curiosa (2019)
Noémie Merlant est l’une des actrices les plus intéressantes de la nouvelle génération du cinéma français, qui n’hésite pas à explorer le désir féminin et la sensualité des corps. Portrait de la jeune fille en feu (2019) en est un exemple, Curiosa, sorti la même année, en est un autre. « Publications à caractère licencieux prisées par les bibliophiles », selon la définition de l’Académie Française, les curiosas servent ici de cadre à raconter l'initiation à l’amour et à l’érotisme que Marie de Heredia (Marie de Régnier) vécut auprès de son amant, le poète, photographe et érotomane Pierre Louÿs à la fin du XIXe siècle.
Le long métrage de Lou Jeunet, qui capture l’essence « d’une jeune femme aussi douée pour les choses du corps que pour celles de l’esprit », multiplie les scènes sensuelles et dénudées, autour des corps de Noémie Merlant, Niels Schneider et Camélia Jordana. Il en ressort un récit initiatique troublant, qui peut trouver un écho dans Emmanuelle (2024) toujours avec Noémie Merlant, Belle de jour (1967) avec Catherine Deneuve, Lady Chatterley (2006) avec Marina Hands, La Maison (2022) avec Ana Girardot, Jeune & Jolie (2013) avec Marine Vacth ou L'Apollonide, souvenirs de la maison close (2011) où se croisent Hafsia Herzi, Céline Sallette, Jasmine Trinca et Adèle Haenel.
L’Amant (1992)
Marguerite Duras n’a pas apprécié L’Amant (1992), adaptation cinéma de son roman autobiographique (salué par le Prix Goncourt 1984) signée Jean-Jacques Annaud. Cela ne retire en rien les qualités esthétiques du long métrage, notamment quand il s’agit de capturer l’intimité et la sensualité des ébats entre une jeune femme de 15 ans (Jane March) et un homme chinois de douze ans son aîné (Tony Leung Ka Fai), dans l’Indochine des années 1920/1930. Une liaison torride et pour le moins délicate au regard de son sujet et de l’érotisme assumé des scènes, narrées par le timbre unique de Jeanne Moreau.
Volontiers contemplatif, très élégant voire esthétisant (vous pouvez prolonger avec In the Mood For Love, 2000 et Lust, Caution, 2007) le long métrage interroge dans sa volonté de filmer des moments transgressifs. Notamment quand on sait que Jane March n’avait que 16 ans au moment du tournage, ce qui provoqua une polémique et un débat sur les limites éthiques de l’art sur un sujet aussi délicat que la nudité et la sexualité adolescentes. Des questions prolongées par la suite dans des films comme Lolita (1997), Ken Park (2003) ou Un moment d’égarement (2015).
Nymphomaniac - Volume 1 / Nymphomaniac - Volume 2 (2013)
Les Volume 1 et Volume 2 du diptyque Nymphomaniac (2013) proposent-ils une vision sensuelle ? Chacun.e jugera selon son propre prisme, alors que Lars von Trier, jamais avare de propositions chocs et de provocations, explore le parcours érotique d'une femme, de sa naissance jusqu'à l'âge de 50 ans. Cette vie est racontée par le personnage principal, auto-diagnostiquée nymphomane, en huit chapitres extrêmement suggestifs, avec une approche quasi-documentaire qui mêle réalisme cru et symbolisme sur la sexualité et le plaisir féminin.
Porté par Stacy Martin puis Charlotte Gainsbourg, le personnage de Joe traverse ainsi expériences et excès avec compulsivité, tout en interrogeant la solitude et la culpabilité. Les scènes sensuelles sexuelles, très explicites, ont été tournées en mêlant les corps des comédiens traditionnels et de leurs doublures issues du milieu pornographique. Le résultat obtenu est bluffant… mais sa capacité à émoustiller dépendra une nouvelle fois de votre potentiel à adhérer à ce récit sombre et provocateur sur les fantasmes et la transgression. On pense notamment à L’Empire des sens (1976) de Nagisa Ōshima, Crash (1996) de David Cronenberg, Shame (2011) de Steve McQueen et Eyes Wide Shut (1999) de Stanley Kubrick.
Les Liaisons dangereuses (1988)
Les Liaisons dangereuses (1988), adaptation du chef d'œuvre épistolaire de Pierre Choderlos de Laclos, est l’histoire de deux nobles manipulateurs et libertins, la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont, qui se lancent des défis pour dépraver deux jeunes femmes innocentes. Ce récit majeur a été maintes fois adapté à l’écran, avec des couples iconiques (Jeanne Moreau et Gérard Philippe en 1959, Annette Bening et Colin Firth en 1989, Sarah Michelle Gellar et Ryan Phillippe dans la modernisation de 1999) et des versions streaming récentes (Les Liaisons dangereuses sur Netflix ou Merteuil sur HBO Max).
Mais avec la version de Stephen Frears, saluée par trois Oscars en 1989, on tient l’adaptation la plus réussie, avec son casting flamboyant (Glenn Close, John Malkovich, Michelle Pfeiffer, Uma Thurman, Keanu Reeves) et ses costumes et décors raffinés qui servent de cadre à la perversité et la cruauté élégantes des deux protagonistes. A une certaine sensualité, aussi, avec une exploration des codes sociaux et sexuels du XVIIIᵉ siècle qui alimente une tension subtile mais omniprésente. A poursuivre avec Quills, la plume et le sang (2000) avec Kate Winslet confrontée au Marquis de Sade Geoffrey Rush, Rochester le dernier des libertins (2004) avec Johnny Depp, Casanova (1976) de Federico Fellini, La Courtisane (1999) avec Catherine McCormack ou, plus moderne dans son exploration des jeux entre adultes consentants, Closer (2004) avec le quatuor Jude Law, Natalie Portman, Julia Roberts et Clive Owen.
















































































































