Chaque année, en décembre, le grand barnum des festivités de Noël recommence. Et chaque année, on est toutes et tous ravi de retrouver les premiers froid, les files d'attente dans les magasins, les vitrines éclairées, les repas à rallonge, les feux de cheminées... et les soirées cinéma en famille. Des moments où on aime voir et revoir les mêmes films, et les transmettre au fil des années aux nouvelles générations.
Quel que soit le genre, c’est toujours difficile de déterminer LA watchlist indiscutable. Chacun.e a, finalement, ses propres incontournables. Encore plus en ce qui concerne Noël. Néanmoins, pour cette liste JustWatch, je crois avoir rassemblé dix longs métrages VRAIMENT iconiques, dans des styles un peu différents, mais qui font sens une fois qu’on se retrouve toutes et tous ensemble, confortablement installés sous un plaid douillet, un chocolat chaud dans une main et un bol de friandises pas trop loin de l’autre.
Si vous n’avez pas vu ces films, voyez-les. Et si vous avez déjà vu ces films… revoyez-les ! Bons visionnages et très belles fêtes !
Maman, j'ai raté l'avion ! (1990)
C’est le premier titre qui me vient en tête quand on me dit « film de Noël ». Et, le temps passant, j’y découvre à chaque visionnage quelque chose qui résonne différemment. Dans mon enfance, je rêvais d’être Macaulay Culkin, oublié par sa famille partie en vacances à Paris, et bien décidé à protéger sa maison des cambrioleurs qui veulent s’y introduire. Adolescent, j’adorais les Casseurs-Flotteurs, le tandem de voleurs-losers formé par Joe Pesci et Daniel Stern (qui a inspiré le nom du groupe d’Orelsan et Gringe !). Devenu adulte, je regarde avec tendresse les parents dépassés de Kevin et le périple de cette mère-courage pour retrouver son cher petit.
En bon vrai classique, Maman, j'ai raté l'avion ! (1990) résiste au temps qui passe. Et il trouve un écho inchangé chez les jeunes spectateurs. J’ai adoré entendre les éclats de rire de mes enfants devant les pièges douloureux (mais hilarants) imaginés par notre jeune héros. Et j’aime toujours ce moment de bascule très émouvant où le « voisin qui fait peur » dévoile une histoire de famille extrêmement touchante. Et puis cette musique, entre composition de John Williams et chants de Noël… Je parlais d’incontournable, c’en est définitivement un, qu’on peut prolonger avec Maman, j’ai encore raté l’avion (1992) qui transpose le concept à New York avec le juste mélange de redite et de nouveauté. En revanche, sauf si les enfants les réclament, Maman, je m'occupe des méchants ! (1997) et Maman, j'ai raté l'avion! (ça recommence) (2021) sont loin d’être des indispensables de mon point de vue. Ah oui, La Course au jouet (1996) avec un Schwarzie lancé sur les traces du cadeau parfait pour son fils devrait aussi vous plaire !
L'Étrange Noël de monsieur Jack (1993)
Film de Noël… ou film d’Halloween ? La question se pose chaque année, et j’y réponds facilement : regardez-le deux fois ! L'Étrange Noël de monsieur Jack (1993) est un chef d'œuvre de la stop motion, cette technique d’animation image par image qui donne vie aux objets et aux figurines. C’est non seulement une prouesse technique, mais c’est surtout une histoire toujours aussi magique, avec ce qu’il faut de merveilleux pour faire rêver petits et grands, de macabre pour donner quelques frissons bienvenus et de chansons entêtantes (merci Danny Elfman !).
Conçu comme un conte (de Noël ou d’Halloween, vous choisirez) musical, le film nous plonge dans la ville d’Halloween, peuplée de monstres, de sorcières et de créatures terrifiantes. Mais pas si méchantes, à l’image du squelette Jack Skellington, flamboyant roi des citrouilles fatigué de sa routine lugubre. En découvrant par hasard un passage vers la ville de Noël, il décide de célébrer cette nouvelle fête étrange… Soyez certain.es que le film d’Henry Selick (et pas de Tim Burton, qui a certes imaginé l’histoire et ses personnages mais ne l’a pas réalisé) est un bijou inoubliable, qui peut fonctionner en double-séance avec Edward aux mains d’argent (1990), un autre magnifique conte gothique cette fois signé Burton.
Klaus (2019)
Quand Netflix dévoile Klaus à la fin de l’année 2019, la surprise est totale. Un peu sorti de nulle part, le premier film d’animation original de la plateforme s’impose immédiatement comme un classique (de Noël, mais pas que), salué par un BAFTA, une pluie d’Annie Awards (les trophées de l’animation) et une nomination aux Oscars. Un plébiscite on ne peut plus mérité pour Sergio Pablos (ancien animateur pour les plus grands studios américains), qui livre une histoire magique, touchante, émouvante, inspirante… et visuellement sublime, en optant pour une 2D « à l’ancienne » là où les images de synthèse 3D dominent le marché.
J’ai beaucoup aimé la simplicité de son approche (en apparence du moins, car atteindre la simplicité est d’une complexité immense, on ne le rappellera jamais assez). Car Klaus propose une réinvention du mythe du Père Noël, qui raconte comment un facteur cynique, un menuisier solitaire et une institutrice lumineuse vont imaginer une manière de ramener joie, bienveillance et solidarité dans le morne et glacial village de Smeerensburg. Dans le même genre, vous pourriez aimer L’Apprenti Père Noël (2010) / L’Apprenti Père Noël et le Flocon magique (2013), Mission : Noël - Les Aventures de la famille Noël (2011), Sauvons le Père Noël (2013) et Un garçon nommé Noël (2021).
Santa & Cie (2017)
Si le public américain a son Super Noël (1994) avec Tim Allen sous la barbe et la hotte, le public français peut se revendiquer d’un inoubliable Père Noël nommé Alain Chabat dans Santa & Cie (2017). Même si tout n’est pas parfait dans le long métrage, j’aime beaucoup cette « revisite » de la magie des fêtes par le prisme de l’humour de l’ex-Nul. On retrouve dans le film sa patte unique, mélange de bonnes vannes, de situations absurdes, d’une vraie maestria visuelle et d’une grande bienveillance. Avec l’histoire de ce Père Noël embarqué sur Terre pour trouver un remède susceptible de soigner ses 92 000 lutins, on sent que l’animateur du Burger Quiz se fait plaisir en nous faisant plaisir.
Comme dans RRRrrrr !!! (2004) et Mission Cléopâtre (2002), il y a de quoi enchanter les petits comme faire marrer les grands enfants que nous sommes (avec une ref géniale au Red is Dead de La Cité de la peur et un tandem Grégoire Ludig / David Marsais hilarant !). Et puis, il y a autre chose que j’aime beaucoup dans Santa & Cie : le couple Golshifteh Farahani / Pio Marmaï, parents épuisés, qui galèrent et vivent dans un appartement trop petit et pas très bien rangé. ENFIN une vision réaliste, loin des clichés habituels des CSP+ triomphants et de leurs vastes habitations ! Si vous avez aimé le film, jetez un oeil à d’autres « french Santa Claus » : Le Père Noël (2014) avec Tahar Rahim, À la poursuite du Père Noël ! (2025) avec Patrick Timsit… et Le Père Noël est une ordure (1982) emmené par la troupe du Splendid.
Le Grinch (2003)
Il était une fois quelqu’un qui n’aimait pas Noël… Cet ignoble personnage -pas si méchant que ça, rassurez-vous-, c’est Le Grinch (2000) ! Sous le costume verdâtre du monstre grincheux (qu’il a porté pendant 92 jours !), Jim Carrey livre un festival de mimiques cartoonesques dont il a le secret depuis The Mask (1994). Avec la ferme intention de gâcher -et même pourrir, disons les choses comme elles sont- le joyeux Noël des habitants de Chouville (Whoville en version originale). Mais la petite Cindy Lou (Taylor Momsen) va peut-être réussir à refaire battre le cœur trois fois trop petit de ce grognon mal-aimé…
Je vais être honnête, je suis assez hermétique à l’univers du Dr. Seuss. Je peux même dire que cette bienveillance sirupeuse peut vite me crisper. Mais je dois avouer que le film de Ron Howard est un vrai chouette moment cinéma de Noël, grâce à la performance de Jim Carrey (j’adore ses échanges avec son pauvre chien Max !). Pour une autre version, vous pouvez vous tourner vers le film d’animation Le Grinch (2018) des studios Illumination… et pour les plus grands vers Bad Santa (2003) à réserver à un public averti !
Le Drôle de Noël de Scrooge (2009)
Le célèbre A Christmas Carol / Un chant de Noël de Charles Dickens est LE conte anglo-saxon par excellence. Les adaptations ont été nombreuses, mais si je devais en recommander une, ce serait sans doute Le Drôle de Noël de Scrooge (2009). L’histoire ne change pas, celle du riche, pingre, solitaire et insensible Ebenezer Scrooge qui va vivre un Noël qu'il ne sera pas près d'oublier : visité par trois esprits (des Noëls passés, des Noëls présents et des Noëls futurs), il a être amené à reconsidérer son sens de la vie et des valeurs.
Porté par Jim Carrey dans quatre rôles différents (Scrooge et les esprits), le long métrage animé de Robert Zemeckis utilise les avancées techniques de la performance capture pour offrir la vision la plus fidèle possible du conte original. C’est visuellement très impressionnant, et plutôt réussi côté émotions là où son Pôle Express (2004) avec Tom Hanks m’a toujours semblé un peu « froid ». Si cette adaptation vous a enchantés, vous pouvez vous tourner vers Scrooge (1951), Le Noël de Mickey (1983), A Christmas Carol (1984), Fantômes en fête (1988), Noël chez les Muppets (1992), La Nuit des fantômes (1999) ou la série Un chant de Noël (2019).
Love Actually (2003)
Oui, Love Actually (2003) est un film de Noël. C’est même LA romcom de Noël par excellence, avec son ambiance hivernale londonienne délicieusement romantique et sa galerie de personnages confrontés à un amour imprévisible, inexplicable, insurmontable et surtout omniprésent. Car le long métrage de Richard Curtis est ce qu’on appelle un film-choral : pas de protagoniste principal, mais une multitude de destins, plus ou moins liés entre eux, qui vont se croiser, se frôler et se confronter en cette veille de réveillon britannique.
Au sein de la distribution, prestigieuse, on retrouve Hugh Grant en Premier ministre craquant par sa nouvelle collaboratrice, Emma Thompson en épouse trompée par Alan Rickman, Liam Neeson en veuf qui va aider son beau-fils face à ses premiers émois, Colin Firth en auteur confronté à un coup de coeur inattendu, Laura Linney en célibataire charmée par son collègue, Martin Freeman en acteur X trouvant l’amour sur un tournage coquin… Bref, du très beau monde, sans oublier, bien sûr, la célèbre « déclaration aux panneaux » d’Andrew Lincoln à l’inaccessible Keira Knightley qui s’apprête à épouser son meilleur ami. C’est ultra-cliché, et peut-être red flag sous certains aspects, mais ce film m’attrape à chaque fois. Comme The Holiday (2006) ou Un amour à New York (2001).
Gremlins (1984)
Vous qui lisez ces lignes et moi, on aime Noël. Sinon on ne serait pas en train de passer ce petit moment ensemble. Mais il y a au fond de chacun.e d’entre-nous un.e sale gosse qui rêve aussi de saccager la fête. Et pour cela, rien de mieux que Gremlins (1984), film culte eighties s’il en est, qui décide de s’attaquer à l’esprit des fêtes made in USA, grâce à l’humour au vitriol de Joe Dante, sorte de cousin (gentiment) maléfique de Steven Spielberg. Si ce dernier est à la production de cette aventure, il laisse les mains libres à son ami pour mettre en scène une invasion d’horribles créatures pendant les fêtes de fin d’année.
A l’origine de cette déferlante monstrueuse, il y a une créature trop mignonne : Gizmo, un Mogwai sur lequel il faut veiller avec grand soin, au risque de voir apparaître des bestioles beaucoup moins sympathiques. Lâchés dans les rues de Kingston Falls, les Gremlins détruisent tout sur leur passage, et on adore ! L’occasion pour Joe Dante de mêler frissons, rires et une critique anticonsumériste à peine cachée. Après cette première attaque, une deuxième dose s’impose avec Gremlins 2: La Nouvelle Génération (1990). Et pour aller plus loin dans l’horreur de Noël, vous pouvez tenter Jack Frost (1997), Père Noël Origines (2010) ou Krampus (2015).
Piège de Cristal (1988)
« Viens me voir à Los Angeles, on passera Noël en famille, on fera la fête ! » Prononcée par Bruce Willis dans un conduit d’aération poussiéreux de la Nakatomi Plaza, cette réplique est un pur délice. Piège de Cristal (1998) est non seulement un monument du cinéma d’action signé du maestro John McTiernan, mais aussi un incontournable des films de Noël, qu’on prend plaisir à revoir chaque année en famille ou entre amis pour anticiper les punchlines (dont le légendaire « Yippee-ki-yay, m*********** ! », devenu un tout aussi mémorable « Yippee-ki-yay, p***** c** ! » en version française grâce au timbre inimitable de Patrick Poivey).
40 étages en otage annonce le slogan du film, avec l’efficacité du marketing hollywoodien des années 80. Ou comment John McClane, flic de New York presque divorcé, rend visite à sa future ex-femme dans ses bueaux de Los Angeles pour tomber sur un braquage orchestré par la bande de Hans Gruber (Alan Rickman dans ton tout premier rôle est fabuleux !). Que dire si ce n’est que le premier volet de la saga Die Hard et des mésaventures de John McClane n’a pas pris une ride. Un classique intemporel, en somme. Si vous aimez les gunfights en décembre, je vous recommande aussi L’Arme Fatale (1987), Kiss Kiss Bang Bang (2005), Bons baisers de Bruges (2008) et… 58 minutes pour vivre / Die Hard 2 (1990), bien sûr !
Elfe (2003)
Will Ferrell est un génie comique. Je l’affirme et je le signe. Des sketchs du Saturday Night Live aux plateaux de Présentateur Vedette (2004) en passant par les circuits de Ricky Bobby (2006) ou les enquêtes de Very Bad Cops (2010), le comédien me fait hurler de rire par sa capacité à donner vie à des personnages à la fois hilarants et terriblement attachants, sorte de grands gamins déjantés qui se permettent tous les délires et tous les comportements. Il le fait aussi dans Elfe (2003), son premier vrai succès en tête d’affiche dans lequel il incarne Buddy, un humain élevé par les lutins du Père Noël.
Devenu adulte, Buddy est devenu bien trop grand pour continuer à vivre au Pôle Nord. Il est alors renvoyé vers notre monde, où il décide de retrouver la trace de son père biologique. Will Ferrell, son costume vert et son air ahuri de grand dadais dans les rues de New York : écrire ces quelques mots suffit à faire naître un sourire sur mon visage. Alors imaginez ce que cela peut donner à l’écran ! Si vous adhérez au délire, vous découvrirez une comédie familiale culte qui mêle humour absurde et magie de Noël, entre rires potaches et célébration de la gentillesse. A poursuivre avec d’autres Christmas Movies US avec un pied dans le merveilleux et un pied dans la réalité, comme Frère Noël (2007) avec Vince Vaughn, Les Chroniques de Noël (2018) porté par Kurt Russell, Red One (2024) épaulé par Dwayne Johnson ou Spirited, l’esprit de Noël (2022) emmené par Ryan Reynolds et… Will Ferrell !
















































































































