Toujours affublé de son duffle-coat à capuche bleu et de son chapeau rouge de guingois, l’ours Paddington s’est inscrit durablement dans l’imaginaire des enfants.
D’abord personnage emblématique de la littérature jeunesse, né sous la plume de l’écrivain britannique Michael Bond, il fait son apparition en 1958 dans un premier livre qui le décrit comme un petit ours originaire du Pérou, descendu à la gare de Paddington à Londres - et qui lui vaudra son surnom - après avoir voyagé seul en bateau.
Plus de 60 ans plus tard, sa frimousse poilue est revenue sur les écrans de cinéma, pour son troisième long métrage. Ce sympathique personnage, gauche mais très attachant, est devenu au fil des décennies une véritable icône culturelle. Et ses histoires parlent autant aux enfants qu’aux adultes, mêlant tendresse, humour anglais et une pointe de mélancolie.
Paddington, la série (1975)
Avant d’être la star de cinéma que l’on connaît, Paddington a d’abord été le héros d’une série de 23 livres, écrits de 1958 à 2012 par Michael Bond et vendus à des millions d’exemplaires dans le monde. Son premier succès visuel, lui, arrive en 1975, avec une série britannique en stop motion comptant 56 épisodes. Chaque aventure, courte et accessible, montre l’ourson fraîchement débarqué à Londres, maladroit mais toujours bien intentionné. L’animation du plantigrade était simple mais inventive : Paddington était représenté par une petite figurine articulée dans un décor miniature, tandis que les autres personnages étaient en papier découpé, ce qui donnait à la série un style unique immédiatement reconnaissable.
Une génération entière de petits Anglais ont été marqués par cette série, poussant l’ourson à rentrer dans la culture populaire. Elle s’adresse aux nostalgiques et aux amateurs du patrimoine télévisuel britannique, mais reste charmante pour les plus jeunes. Si vous aimez le stop motion, les films des studios Aardman comme Wallace & Gromit : le mystère du lapin-garou (2005) et Chicken Run (2000), le programme peut vous en mettre plein la vue avec cette technique animée.
Paddington (2014)
Il faut attendre près de 40 ans après la série pour voir Paddington retranscrit en long métrage. Le premier film, sobrement intitulé Paddington, sort en 2014. On y voit un jeune ours péruvien, fraîchement débarqué à Londres à la recherche d’un foyer et d’une vie meilleure, qui rencontre la famille Brown et en devient peu à peu un membre à part entière. Il est signé par Paul King, qui, trois ans plus tard, a également réalisé le deuxième opus et est derrière la caméra du plus récent Wonka (2023). Il réussit ici un vrai pari : actualiser le personnage iconique sans le trahir.
Mélangeant prises de vues réelles et images de synthèse, le film confie la voix originale de l’ourson à Ben Whishaw, et à Guillaume Gallienne en France. Le tournage a mobilisé des effets spéciaux qui a réussi à rendre l’ours à la fois réaliste et expressif. Adressé aux familles et aux amateurs de comédies britanniques, ce premier long métrage regorge de clins d'œil humoristiques et de références culturelles très anglaises. Il n’est pas sans rappeler d’autres films familiaux hybrides comme Stuart Little (1999) avec cette fois une souris au milieu des humains, ou Jean-Christophe et Winnie (2018) avec toute la cohorte d’amis de l’ourson amateur de miel.
Paddington 2 (2017)
Dans Paddington 2 (2017), l’adorable plantigrade vit paisiblement avec la famille Brown, qui l’a adopté dans le premier film. Un jour, il découvre un livre pop-up sur la ville de Londres et se met en tête de l’offrir à sa tante Lucy - qui vit toujours au Pérou - pour ses 100 ans. Mais l’unique exemplaire de l’ouvrage a été volé et Paddington est accusé à tort et incarcéré. La famille Brown mène l’enquête.
Trois ans après le premier opus, Paul King récidive donc avec ce nouveau succès critique et public. Avec davantage d’aventures mais toujours autant d’humour et d’émotion, le film développe des thématiques fortes autour de la justice et la solidarité. Anecdote amusante : Hugh Grant, qui campe le méchant flamboyant Phoenix Buchanan, a confié que ce rôle de comédien raté était son préféré de toute sa carrière ! En cela on peut voir une parenté avec d’autres films pour enfants aux figures malveillantes très présentes comme Glenn Close dans Les 101 Dalmatiens (1997) ou Emma Stone dans Cruella (2021). L’accent a été mis les décors colorés et poétiques, en hommage aux illustrations des livres d’origine.
Les Aventures de Paddington (2019)
Diffusée à partir de 2019, Les Aventures de Paddington marque le retour de l’attachant ourson à la télévision dans une version animée en 3D. Coproduite par StudioCanal et Nickelodeon, la série modernise le personnage tout en restant fidèle à l’esprit des livres de Michael Bond. On y suit Paddington dans son quotidien à Windsor Gardens, entouré de la famille Brown, où chaque épisode raconte une petite aventure faite de curiosité et de maladresses.
Grâce à son animation soignée et à son ton résolument optimiste, la série s’adresse avant tout aux enfants, mais conserve un charme universel qui séduira les adultes nostalgiques. Les valeurs chères à Paddington y sont bien présentes mais adaptées à notre époque : un halo de tolérance et de tendresse qu’on retrouve dans des séries comme Pierre Lapin (2013), adaptées du personnage de l’écrivaine anglaise Beatrix Potter, ou Ernest et Célestine, la collection (2017).
Paddington au Pérou (2025)
Le 5 février 2025 est sorti en salles Paddington au Pérou, troisième volet des aventures du petit ours qui quitte ici Londres pour repartir dans son pays d’origine rendre visite à sa tante Lucy bien-aimée, résidant désormais à la Maison des ours retraités. Un voyage inattendu attend Paddington et la famille Brown, en plein cœur de la forêt amazonienne. Aux manettes, un autre Britannique succède à Paul King : Dougal Wilson, jusqu’à présent réalisateur de publicités et de clips. Le tournage a lieu au Royaume-Uni et en Amérique du Sud, avec des décors spectaculaires.
Ce voyage initiatique au fin fond de la forêt dense peut faire référence, dans notre esprit, au Livre de la Jungle (2016) pour le côté émerveillement en milieu naturel, ou encore le Disney Vaiana (2016) pour son aspect retour aux racines, même si on peut aussi traverser la Manche pour aller chercher le film d’Alain Chabat Sur la piste du Marsupilami (2012) qui repose sur le même esprit.










































































































