Son meilleur ami est un perroquet, il comprend et parle avec tous les animaux ou presque, et il a marqué la littérature et le cinéma : c’est le Docteur Dolittle, bien sûr !
Ce sympathique naturaliste anglais, résidant dans un petit village en pleine époque victorienne, est né de l’imagination fertile et bienveillante de Hugh Lofting qui a inventé ses aventures au coeur même des tranchées de la Première Guerre mondiale pour donner des nouvelles à ses enfants et les divertir, sans jamais évoquer les horreurs du conflit.
Au-delà de sa propre famille, l’auteur a diverti des millions de jeunes lectrices et lecteurs en publiant treize romans, par la suite adaptés au cinéma avec Rex Harrison, Eddie Murphy et Robert Downey Jr. Alors que les vacances scolaires sont déjà là, JustWatch vous propose le guide des films du Docteur Dolittle. Un guide… au poil, forcément !
L'Extravagant Docteur Dolittle (1967)
L’idée d’une adaptation cinéma des aventures du personnage remonte aux années 20. Walt Disney lui-même était intéressé pour transposer à l’écran ces aventures animalières. Il faudra attendre 1967 pour voir L’Extravagant Docteur Dolittle prendre vie, sous les traits du fringant Rex Harrison (My Fair Lady, 1964). Confiée à Richard Fleischer (Le Voyage Fantastique, 20 000 lieues sous les mers), la production est complexe, avec plus de 1200 vrais animaux à gérer, dont des singes, des vaches, des cochons, des girafes, des canards, des oies, des perroquets, des éléphants, des dauphins, des rhinocéros, des lamas… et un escargot géant ! Et si la critique reste de marbre, le film devient un classique du cinéma d’aventures familial, salué par deux Oscars (Meilleure chanson et Meilleurs effets spéciaux) et sept autres nominations.
Docteur Dolittle (1998)
Il faut attendre trente ans pour revoir le meilleur ami des animaux. Devant la caméra de Betty Thomas (Alvin et les Chipmunks 2, 2009), Eddie Murphy devient le Docteur Dolittle (1998) dans une version largement modernisée qui ne reprend des romans que la capacité du personnage à comprendre et parler avec les animaux. Ici, John Dolittle prend conscience de son don dans son enfance, mais l'oublie par la suite avant de le redécouvrir une fois devenu médecin. C’est ainsi qu’il se lie d’amitié avec un chien, qu’il fait un massage cardiaque à un rat et qu’il soigne un tigre suicidaire, quitte à passer pour un fou auprès de sa famille et de ses collègues. Si le bestiaire est moins impressionnant que dans le film de 1967, le travail de dressage et de post-synchronisation fonctionne à merveille, grâce aux voix de Chris Rock, John Leguizamo, Ellen DeGeneres ou Jenna Elfman en version originale, et de Yves Lecoq, Jamel Debbouze, Jean Rochefort, Éric Judor et Ramzy Bedia en version française.
Docteur Dolittle 2 (2001)
Immense succès en salles (près de 300 millions de dollars de recettes dans le monde), ce premier opus encourage Eddie Murphy à reprendre la blouse. Trois ans plus tard, le public découvre Docteur Dolittle 2 (2001) dans lequel le personnage, devenu un vétérinaire à succès, va se mobiliser pour défendre une forêt menacée de destruction et sauver ses habitants, mais aussi pour enseigner les subtilités de la séduction à un ours de cirque massif. La ménagerie s’enrichit donc de grizzlys et autres kodiaks, mais également d’un caméléon, de loups, de poissons, de castors et même d’abeilles !
Docteur Dolittle 3 (2006)
A la fin de Docteur Dolittle 2 (2001), on découvrait que sa fille aînée avait le même don que son cher papa. Cette capacité à pouvoir parler aux animaux est visiblement génétique, car la cadette Maya possède également cette faculté. Et c’est elle qui reprend le flambeau dans Docteur Dolittle 3 (2006). Le ton est toujours familial et bon enfant, et le public visé rajeuni puisque le long métrage sort directement en vidéo, à destination des plus jeunes. Eddie Murphy n’est plus au générique mais Kyla Pratt et sa maman de cinéma Kristen Wilson reprennent leurs rôles dans cette histoire d’escapade à la campagne où la jeune Dolittle met son pouvoir au service d’un ranch menacé. Côté bêbêtes, Lucky le chien est fidèle au poste, entouré de vaches, de chevaux, de poules, d’un coq et d’un cochon vanneur au caractère bien trempé.
Docteur Dolittle 4 (2008)
Deux ans plus tard, Maya Dolittle / Kyla Pratt repart en consultation ! Et pas n’importe laquelle puisque c’est à Washington que se déroule Docteur Dolittle 4 (2008) : engagée par le Président des Etats-Unis (Peter Coyote, tout de même) pour s’occuper de sa chienne devenue ingérable, la demoiselle espère recevoir en retour la lettre de recommandation qui lui permettra de rentrer à l’université. Mais la mission s'avère plus compliquée que prévu, car le Cavalier King Charles Spaniel, répondant au doux nom de Daisy, est ingérable. Et quand on sait que le cabot est doublé en version originale par nulle autre que Jennifer Coolidge (la maman de Stifler dans la saga American Pie et l’iconique Tanya McQuoid de la série The White Lotus), le délire est forcément au rendez-vous, porté par de simples mais belles valeurs de résilience et d’écologie.
Docteur Dolittle 5 (2009)
Une tortue, une colombe, un singe, un cochon, un serpent, un lapin, un cheval et l'incontournable chien Lucky : la ménagerie de Docteur Dolittle 5 (2009) est une nouvelle fois fournie alors que Maya (Kyla Pratt) débarque à Hollywood pour animer sa propre émission dédiée aux animaux. Mais la jeune femme va vite prendre conscience des travers dissimulés derrière les paillettes du show-business… Dernière entrée de la saga lancée par Eddie Murphy, le long métrage s’adresse une nouvelle fois au jeune public, sans réelle autre prétention que leur offrir un moment léger et faire parler des animaux. Les parents noteront tout de même la présence au générique d’un visage culte des années 80 : Judge Reinhold, l’inoubliable Billy Rosewood de la saga Le Flic de Beverly Hills (1984-2024) avec… Eddie Murphy !
Miss Dolittle (2018)
Attention au marketing ! Malgré son titre français, Miss Dolittle (2018) n’est pas du tout rattachée à l’univers imaginé par Hugh Lofting. Mais nous voulions l’évoquer justement pour vous éviter d’être trompé.es… La demoiselle, baptisée en réalité Liliane Susewind, est effet née de la plume de l'auteure allemande Tanya Stewner. Comme le Docteur Dolittle, elle comprend les animaux et leur parle, cela lui crée parfois des problèmes, le ton est résolument familial… mais la comparaison s’arrête là. Le film pourra toutefois permettre aux jeunes spectatrices et spectateurs de prolonger l’expérience Docteur Dolittle, finalement assez pauvre en adaptations cinématographiques, avec dans le même genre le très sympathique Zookeeper (2001) porté par Kevin James en gardien de zoo maîtrisant le « parler animal ».
Le Voyage du Dr Dolittle (2020)
Temporairement libéré de son engagement dans le Marvel Cinematic Universe (du moins en attendant son grand retour dans Avengers : Doomsday en 2026), Robert Downey Jr. délaisse l’armure d’Iron Man pour le costume victorien de John Dolittle. Et un accent gallois très marqué (qui lui vaudra d’ailleurs une nomination aux Razzies, les Oscars du pire). Principalement inspiré par le deuxième roman de Hugh Lofting, publié en 1922, Le Voyage du Dr Dolittle (2020) renoue avec le merveilleux de l’adaptation de 1967 -qui avait profondément marqué le réalisateur Stephen Gaghan (Syriana, 2005)- tout en intégrant les toutes dernières avancées en matière d’effets visuels. C’est ainsi que le long métrage donne vie à un chien fidèle, un perroquet de bon conseil, un ours polaire frileux (!), un gorille anxieux, un canard têtu, une autruche cynique, un écureuil espiègle, une girafe majestueuse ou un renard so french doublé par Marion Cotillard. Sans oublier une baleine et même un dragon ! L’échec du film, doublé d’un accueil critique glacial, ne laissera malheureusement aucune chance de suite pour ce John Dolittle version Robert Downey Jr, qui rappelle un peu le Gulliver (2010) de Jack Black.










































































































