De Nausicaä de la Vallée du vent sorti en 1984 au Garçon et le héron en 2023, beaucoup d’enfants et d’adultes ont un jour plongé dans l’univers onirique des films proposés par le studio d’animation japonais Ghibli a produit en 40 ans. En les classant du plus récent au plus ancien, on mesure l’incroyable richesse de tous ces récits d’aventures aux paysages souvent à la frontière du réel. Inventant son propre style reconnaissable entre tous, à la fois dans la narration, le dessin et la musique, le studio Ghibli s’est fait une place unique dans le cinéma d’animation.
26. Le Garçon et le héron (2023)
Hayao Miyazaki fait son grand retour après une décennie d’absence avec Le Garçon et le héron (2023), une œuvre à la fois intime et mystérieuse, explorant le deuil et la mémoire à travers les yeux d’un jeune garçon perdu entre deux mondes. Plus sombre et contemplatif que la plupart des classiques Ghibli, ce film parle moins aux enfants qu’aux adolescents et aux adultes, surtout à ceux qui ont été sensibles à la profondeur émotive de Souvenirs de Marnie (2014). C’est une déclaration artistique puissante, presque testamentaire et fidèle aux grandes thématiques du studio tout en étant capable de surprendre à nouveau.
25. Aya et la sorcière (2020)
Premier long-métrage en CGI du studio Ghibli, Aya et la sorcière (2020) marque une rupture stylistique. Adapté d’un roman de Diana Wynne Jones, il propose un récit magique à destination de tous, mais avec une esthétique numérique qui a pu diviser les fans du studio. Si vous êtes attaché aux dessins traditionnels de Miyazaki, ce sera peut-être une surprise, mais son histoire de courage et d’amitié reste universelle.
24. La Tortue rouge (2016)
Co-production entre Ghibli et le réalisateur Michaël Dudok de Wit, La Tortue rouge (2016) est une fable sans dialogues où l’image et la musique prennent toute la place. C’est un film contemplatif et poétique, qui s’adresse à un public mature prêt à s’immerger dans une expérience sensorielle et méditative. Moins narratif que les autres Ghibli, il peut déconcerter mais offre une très belle réflexion sur la nature et le temps.
23. Souvenirs de Marnie (2014)
Souvenirs de Marnie (2014) clôt magnifiquement la liste des films réalisés sous la supervision de Miyazaki et Takahata. Cette histoire d’amitié mystérieuse et de passage à l’âge adulte séduit par sa mélancolie et sa douceur. Elle touche autant les adolescents que les adultes en quête d’émotions subtiles, avec un récit qui mêle réalisme et fantastique de manière délicate. C’est un film à redécouvrir pour ses qualités sensibles et graphiques.
22. Le Conte de la princesse Kaguya (2013)
Adapté d’une fable populaire japonaise, Le Conte de la princesse Kaguya (2013) attire immédiatement le regard par son style visuel façon fusain et aquarelle, unique en animation. C’est une œuvre contemplative, dramatique et poétique, qui s’adresse à ceux qui aiment les histoires classiques réinterprétées avec audace. C’est l’un des sommets artistiques de Ghibli, loin du merveilleux enfantin de Totoro (1988), et plus puissant émotionnellement.
21. Le vent se lève (2013)
Dernier long métrage d’animation traditionnelle d’Hayao Miyazaki avant sa retraite (finalement temporaire), Le Vent se lève (2013) est un film profondément personnel et mélancolique. Il s’éloigne du fantastique pour raconter, de manière romancée, la vie de Jiro Horikoshi, ingénieur aéronautique et concepteur d’avions de guerre. Porté par une animation somptueuse et un souffle poétique, le film interroge le rapport entre rêve et réalité. Une œuvre mature qui parle davantage aux adultes qu’aux enfants, une méditation sur l’art, l’amour et les contradictions de la création.
20. La colline aux coquelicots (2011)
Réalisé par Goro Miyazaki, La Colline aux coquelicots (2011) est un drame adolescent empreint de nostalgie, qui se déroule dans le Japon des années 60. Loin du fantastique, le film adopte un ton réaliste et délicat pour raconter une romance lycéenne sur fond de traumatisme historique et de transmission intergénérationnelle.Visuellement, il conserve le charme et le soin du détail propres au studio, mais est moins spectaculaire que d’autres Ghibli tout en évoquant avec douceur les bouleversements intimes d’une jeunesse en transition.
19. Arrietty, le petit monde des chapardeurs (2010)
Inspiré d’un roman de Mary Norton, Arrietty (2010) transpose dans un Japon contemporain l’histoire de petits êtres vivants cachés dans des maisons humaines. Réalisé par Hiromasa Yonebayashi, ce film conserve l’ADN Ghibli en mêlant poésie du quotidien et émerveillement face à la nature. La relation entre Arrietty et un jeune garçon malade donne lieu à une belle réflexion sur l’amitié, la fragilité et l’espoir. Somptueux, avec une attention portée aux textures et aux sons, c’est un conte doux-amer à destination des enfants comme des adultes.
18. Ponyo sur la falaise (2008)
Enchantement pur, Ponyo sur la falaise (2008) est un conte aquatique très coloré qui ravira les enfants et ravivera la nostalgie chez les adultes. Là où Kaguya (2013) captive par son élégance tragique, Ponyo charme par sa joie de vivre débordante et sa poésie enfantine. On y retrouve toute la mer et les vagues dessinées à la main par Miyazaki, avec un style inspiré des aquarelles.
17. Les Contes de Terremer (2006)
Premier long métrage de Goro Miyazaki, fils de Hayao, Les Contes de Terremer (2006) adapte un cycle littéraire fantasy. Le film mélange aventure et magie, mais a reçu un accueil plus mitigé que les classiques du studio. Plus sombre et moins abouti, il s’adresse surtout aux fans du studio curieux d’explorer une autre vision. Les amateurs de fantasy mature peuvent y trouver des scènes impressionnantes, même si l’ensemble reste en retrait.
16. Le Château ambulant (2004)
Ce film fantastique et romantique transporte dans un monde où la magie côtoie la guerre. Le Château ambulant (2004) est idéal pour les adolescents et adultes qui aiment les histoires à la fois poétiques et engagées. Sa richesse visuelle et thématique rappelle Princesse Mononoké mais avec une atmosphère plus féerique et légère. Il est souvent recommandé à ceux qui cherchent une introduction plus mature à Ghibli.
15. Le Royaume des chats (2002)
Spin-off léger et fantaisiste de Si tu tends l’oreille, Le Royaume des chats (2002) met en scène une ado propulsée malgré elle dans un monde félin aux règles absurdes. Réalisé par Hiroyuki Morita, ce film adopte un ton plus drôle et enfantin que la moyenne des productions Ghibli, avec un bon rythme et une atmosphère décalée. Moins profond sur le plan thématique, il mise avant tout sur l’aventure, l’humour et la fantaisie. Une œuvre divertissante et accessible, parfaite pour un jeune public.
14. Le Voyage de Chihiro (2001)
Chef d'œuvre intemporel couronné d’un Oscar, Le Voyage de Chihiro (2001) reste le sommet de l’imaginaire visuel et narratif de Ghibli. Il parle à la fois aux plus jeunes, fascinés par ce monde spirituel bondé de créatures étranges, et aux adultes, émus par le parcours initiatique et humaniste de Chihiro. Plus dense et inventif que Totoro (1988), plus accessible que Kaguya (2013), c’est la playlist universelle.
13. Mes voisins les Yamada (1999)
Très différent des autres productions, Mes voisins les Yamada (1999) est une comédie familiale construite en sketchs autour du quotidien décalé d’une famille japonaise typique. C’est un film léger et humoristique, idéal pour ceux qui cherchent un ton plus ancré dans la réalité sociale, sans magie ni fantasy. Sa narration fragmentée peut dérouter, mais il offre une belle fenêtre sur la vie ordinaire avec douceur et humour.
12. Princesse Mononoké (1997)
Avec Princesse Mononoké (1997), Ghibli bascule dans un récit épique et engagé, mêlant une mythologie riche à une critique écologique puissante. C’est une œuvre sombre, viscérale, qui interpelle les adolescents et adultes en quête de sens, bien plus que l’innocence de Ponyo (2008) ou la magie de Chihiro (2001). Sa violence poétique en fait un film fondateur pour comprendre l’évolution thématique de Miyazaki.
11. Si tu tends l’oreille (1995)
Avec Si tu tends l’oreille (1995), le studio Ghibli délaisse la fantasy pour une chronique adolescente douce et réaliste. On y suit Shizuku, une collégienne passionnée de lecture, qui découvre ses aspirations artistiques tout en rencontrant un garçon qui partage sa sensibilité. C’est un film sans créatures ni magie, mais avec une tendresse palpable, idéale pour les ados rêveurs ou les adultes nostalgiques de cette période de la vie. Moins spectaculaire que Le Voyage de Chihiro (2001), mais plus proche du quotidien, il trouve sa beauté dans les petits gestes.
10. Pompoko (1994)
Pompoko (1994) surprend souvent les spectateurs qui le découvrent : derrière ses tanukis rigolos (des chiens métamorphes) se cache un vrai récit écologique sur la destruction des forêts au Japon. C’est une fable militante, parfois burlesque, parfois tragique, qui ne laisse pas indifférent. Pour les enfants, certains passages peuvent être déroutants, mais les ados et adultes curieux y trouveront un film riche et atypique. Moins accessible qu’un Totoro (1988), mais plus engagé qu’un Ponyo (2008), c’est une pièce essentielle du puzzle Ghibli.
9. Je peux entendre l’océan (1993)
Produit pour la télévision, Je peux entendre l’océan (1993) est un des films les plus discrets du catalogue du studio. Il raconte une histoire d’amour adolescente toute simple, entre deux amis d’enfance et une nouvelle venue mystérieuse. C’est un récit sans fantastique, sans effets spéciaux, mais rempli de non-dits et d’émotions brutes. Il parlera surtout aux lycéens ou aux adultes qui aiment les histoires calmes, presque minimalistes. Moins connu que Si tu tends l’oreille (1995), il en est pourtant le cousin spirituel.
8. Porco Rosso (1992)
Aventure aérienne, romance désabusée et humour pince-sans-rire : Porco Rosso (1992) est un ovni dans la filmographie de Miyazaki, et c’est ce qui fait tout son charme. Ce pilote italien transformé en cochon incarne un héros fatigué mais profondément humain. Le film vise les adultes et jeunes adultes amateurs de récits romantiques à l’ancienne, avec un fond pacifiste fort. Beaucoup plus ironique que Chihiro (2001), mais tout aussi soigné visuellement, il reste un film culte du studio.
7. Souvenirs goutte à goutte (1991)
Sans doute le film le plus adulte du studio,Souvenirs goutte à goutte (1991) alterne entre le quotidien d’une trentenaire en quête de sens et les souvenirs de son enfance. Le rythme est lent, contemplatif, mais les émotions sont d’une justesse rare. Il séduira ceux qui ont aimé Si tu tends l’oreille (1995) ou Je peux entendre l’océan (1993), mais dans une version plus mature. Ce n’est pas un film pour enfants, clairement, mais une œuvre sensible à (re)découvrir avec un regard d’adulte.
6. Kiki la petite sorcière (1989)
Kiki la petite sorcière (1989) est un classique touchant et lumineux, parfait pour toute la famille. Ce récit d’apprentissage suit une jeune sorcière indépendante qui découvre la vie adulte et ses défis. C’est un film plein d’espoir et de douceur, idéal pour les enfants à partir de 7 ans et les nostalgiques de l’enfance. Par rapport à Totoro (1988), il est plus orienté vers l’émancipation personnelle, moins sur la magie pure.
5. Le tombeau des lucioles (1988)
Réalisé par Isao Takahata, Le Tombeau des lucioles (1988) est sans doute le film le plus bouleversant du studio Ghibli. Tiré d’une nouvelle semi-autobiographique d’Akiyuki Nosaka, il raconte l’histoire de Seita et de sa petite sœur Setsuko, livrés à eux-mêmes dans un Japon en guerre. Avec une sobriété poignante, le film dépeint la souffrance des civils, la faim et l’amour fraternel face à l’horreur. Une œuvre profondément réaliste, qui évite le pathos facile pour offrir une dénonciation des ravages de la guerre. Inoubliable et d’une puissance rare.
4. Mon voisin Totoro (1988)
Mon voisin Totoro (1988) est sans doute le film qui a fait de Ghibli une légende mondiale. Avec son univers simple et merveilleux, il invite petits et grands à redécouvrir la magie de la nature et de l’enfance. Totoro, la créature iconique, est devenu un symbole du studio. C’est un film accessible dès le plus jeune âge, un vrai bonheur à regarder en famille.
3. L’Histoire des canaux de Yanagawa (1987)
Seul documentaire produit par le studio Ghibli, L’Histoire des canaux de Yanagawa (1987) est une œuvre atypique, réalisée par Isao Takahata. Le film retrace la lutte des habitants de Yanagawa, une ville du Japon, pour restaurer et préserver son ancien réseau de canaux. Un long hommage très contemplatif à l’ingéniosité humaine et à la relation entre l’homme et son environnement. Moins connu du grand public, il illustre la sensibilité écologique et environnementale propre au studio.
2. Le Château dans le ciel (1986)
Premier véritable film estampillé Ghibli, Le Château dans le ciel (1986) est une aventure fantastique rythmée et riche en émotions. C’est une excellente porte d’entrée dans l’univers du studio pour les enfants à partir de 8 ans et pour les adultes fans d’aventures épiques. Comparé à Kiki (1989) ou Totoro (1988), il est plus orienté action et quête.
1. Nausicaä de la vallée du vent (1984)
Même si techniquement antérieur à la fondation du studio Ghibli, Nausicaä (1984) est souvent considéré comme un film emblématique du studio. Son héroïne forte et pacifiste évolue dans un univers post-apocalyptique où la nature est à la fois menaçante et sacrée. Ce film éco-responsable séduira les adolescents et adultes sensibles à ces thématiques. C’est une œuvre fondatrice qui annonce les thèmes chers à Miyazaki.















































































































