Acteur préféré des Français, Omar Sy a connu une spectaculaire ascension au fil des années, le hissant au rang de star de cinéma. Une star appréciée du public mais aussi reconnue par la profession puisque le comédien a eu le privilège de siéger au sein du jury du 77e Festival de Cannes en 2024.
Repéré par Jamel Debbouze, originaire de Trappes (Yvelines) comme lui, ce dernier le fait entrer à Radio Nova avant de l’embarquer à Canal+ où Omar Sy forme un duo avec Fred Testot dans Le SAV des émissions. Leurs sketches les rendront célèbres auprès du grand public. Vient ensuite le cinéma. Débutant d’abord en tandem (La Tour Montparnasse infernale - 2001), chacun suit ensuite son propre chemin.
À partir de 2002, Omar Sy enchaîne les rôles secondaires dans des comédies comme Le Raid (2002), Le Boulet (2002), La Beuze (2003), Le Carton (2004) et c’est grâce à un autre duo, les réalisateurs Éric Toledano et Olivier Nakache, que sa carrière au cinéma décolle vraiment. Les complices lui offrent son premier rôle important avec la comédie très sympathique Nos jours heureux (2006), où il joue un animateur de colonie de vacances. La suite, Omar Sy l’a écrite en enchaînant souvent les succès.
Intouchables (2011)
Nakache et Toledano lui font de nouveau confiance avec Tellement proches (2009) mais c’est leur troisième collaboration, Intouchables (2011), qui vaut à Omar Sy de devenir une personnalité reconnue, le film étant distribué dans de nombreux pays. Dans ce film inspiré d’une histoire vraie, Omar Sy incarne Driss, un jeune homme issu d’un quartier défavorisé qui devient l’assistant d’un homme très riche paralysé (François Cluzet). Pour moi, ce film - qui fuit l’apitoiement - offre un regard neuf et décomplexé sur le handicap, et le naturel rigolard d’Omar Sy s’ajuste parfaitement à ce fil rouge scénaristique. Même le milieu du cinéma ne s’y est pas trompé en lui décernant un César du Meilleur acteur (le premier remporté par un acteur de couleur).
X-Men : Days of Future Past (2014)
Avant la franchise Jurassic World, Omar Sy avait déjà fait un pas dans l’industrie américaine avec X-Men : Days of Future Past (2014), une autre saga mondiale culte forte d’une grosse fanbase : les amateurs de Marvel. Il décroche le rôle de Bishop, mutant aux yeux rouges capable d’absorber et de projeter toutes formes d’énergie. Il y côtoie tous les grands noms de la franchise super-héroïque, puisque le film, le plus ambitieux des X-Men croise les distributions de X-Men : le commencement (2011) et X-Men (2000) - voir notre guide dédié à la saga. Autre blockbuster auquel le frenchy a participé : Inferno (2016), le troisième volet de la saga cinématographique des aventures de Robert Langdon (après Da Vinci Code et Anges et Démons), mis en scène par Ron Howard et incarné par Tom Hanks. Omar Sy dans une franchise US : une grosse fierté française !
Samba (2014)
En parallèle, Omar Sy n’oublie pas les réalisateurs français qui le lui rendent bien. Trois ans après Intouchables (2011), le comédien signe pour Samba (2014), le quatrième film avec Nakache et Toledano où il devient un Sénégalais clandestin se trouvant des affinités avec une cadre sup’ en burn out, jouée par Charlotte Gainsbourg. Je ne suis pas la seule à le penser : dans cette chronique sociale, Omar Sy confirme son potentiel dans le jeu dramatique, en l’ancrant dans un rôle beaucoup plus sombre et réaliste sur un sujet d’actualité, l’immigration clandestine. Dix ans après sa sortie, le film est toujours d’actualité, comme l’a montré le succès public et critique de L'Histoire de Souleymane (2024).
Jurassic World (2015)
Après le succès retentissant d’Intouchables (2011), Omar Sy part s’installer aux États-Unis avec sa femme Hélène et leurs 5 enfants, et commence à recevoir d’autres offres de projets internationaux : en 2015, le public l’aperçoit brièvement dans Jurassic World dans le rôle de Barry, un dresseur de raptors allié de Chris Pratt, rôle qu’il reprendra plus longuement en 2022 dans Jurassic World : Le monde d’après. Quand j’ai vu Omar Sy associé à cette superproduction mondiale que j’adore, mon enthousiasme était immense même si, certes, son rôle reste secondaire. Mission accomplie pour l’incursion à Hollywood !
Chocolat (2016)
Dans le biopic Chocolat (2016) de Roschdy Zem, il joue le premier artiste noir de la scène française, le clown Rafael Padilla, dit Chocolat. Le film retrace son ascension et sa chute dans le Paris de la Belle Époque. Avec ce rôle, peut-être le plus exigeant de sa carrière, Omar Sy s’est un peu plus ancré dans le patrimoine historique et culturel français. À la fois biopic et film historique, je reprocherai peut-être au film son classicisme, mais l’intensité du comédien donne tellement chair à cette figure injustement oubliée, qu’il suffit à porter cette histoire méconnue qui rappelle notamment Vénus Noire (2010).
Le Chant du loup (2019)
Après avoir revisité le docteur-voyou Knock (2017) imaginé par Lorraine Levy, Omar Sy descend dans un sous-marin pour jouer un capitaine dans Le Chant du loup (2019) d’Antonin Baudry, qui compte aussi au casting François Civil. Omar Sy a le don pour changer de registre en un claquement de costume. Souvent qualifié de « thriller acoustique », le film plonge le spectateur dans un univers tendu voire « claustrophonique » où chaque son nécessite une décision qui peut être fatale. Une référence du genre, certes moins intense que le chef d'œuvre Das Boot - Le Bateau (1981), mais qui montre que le cinéma américain (USS Alabama, A la poursuite d’Octobre Rouge, U-571) n’est pas le seul à savoir faire des films de sous-marin divertissants.
Lupin (2021-)
Côté séries, la seule expérience d’Omar Sy est la bonne puisque Lupin, réinterprétation du personnage de l’écrivain Maurice Leblanc, lui vaut - depuis 2021 - de porter l’un des plus gros succès internationaux de Netflix. Omar Sy entre dans une nouvelle ère, en incarnant Assane Diop, gentleman cambrioleur fan des écrits de Leblanc. Le succès est immédiat : avec une approche glamour à la Insaisissables (2013), la série modernise l’imagerie d’Arsène Lupin et devient l’un des plus gros cartons non anglophones de la plateforme. Notre célébrité nationale devient une star mondiale. Netflix a confirmé une saison 4 à venir en 2026.
The Killer (2024)
Omar Sy poursuit son parcours international avec The Killer (2024), auto remake signé John Woo qui revisite au féminin son classique du gun-fu (The Killer, 1989). Aux côtés de Nathalie Emmanuel et d’un casting international, il tient un rôle significatif dans ce film d’action sombre très stylisé qui transpose les fusillades en plein Paris. Sa participation confirme qu’il est devenu un acteur incontournable capable de séduire des réalisateurs mythiques. Hors du cadre hexagonal, Omar Sy n’a pas encore eu de rôle prépondérant mais il se fait sa place année après année. Et cette dernière porte ouverte pourrait lui valoir des rôles encore plus marquants. Le comédien sera ainsi à l’affiche de la nouvelle série Netflix Extraction, dérivée de Tyler Rake (2020), la franchise portée par Chris Hemsworth.











































































































